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Ces chers disparus... 2015 (Troisième Partie, mai-mars)

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Où l'on remonte encore un peu l'année passée afin d'hommager nos chers disparus. Souvenez-vous...

(mai)
PuRPLeXiTé
Rainbow "Ritchie Blackmore's Rainbow" (1975)
ou "New Ritchie"

Sorti avec pertes et fracas du Deep Purple qu'il avait été à fonder, Ritchie Blackmore ne fut pas long à retomber sur ses pattes et à se lancer dans une nouvelle aventure, Rainbow. Pour ce faire, souhaitant recruter un Ronnie James Dio fidèle à son groupe d'alors, Elf, Blackmore n'hésita pas à recruter tout le groupe... sauf son guitariste, bien -sûr !, afin d'assouvir sa version d'un hard rock fin et racé. Sa version ? C'est Deep Purple débarrassé de toutes les influences funk et soul qui, grâce à messieurs Coverdale et Hughes, avaient fini par prendre trop de place au goût du taciturne guitariste, auquel ont été ajoutées quelques influences médiévales puisque, déjà, Blackmore se voit en espèce de troubadour électrique. Présentement, avec une sélection effleurant les possibles dictés par le patron, du bon gros hard rock avec Man on the Silver Mountain,Self Portrait et Sixteenth Century Greensleeves, du qui louche vers le progressisme avec la belle ballade Catch the Rainbow ou le rampant Temple of the King, du qui rocke et roule agréablement comme Black Sheep in the Family, Snake Charmer et If You Don't Like Rock n' Roll, et même un exercice de haute volée guitaristique avec Still I'm Sad, Rainbow s'impose déjà comme une formation capable de moult prodiges d'autant que ses instrumentistes ne sont pas manchots et que Ronnie (et sa voix d'or) semble le parfait compagnon du fantasque Ritchie. Evidemment, rétrospectivement, si on compare ces versions un poil mollassonnes à celles de l'explosive formation qui suivra, les compétents Mickey Lee Soule, Gary Driscoll et Craig Gruber, ce dernier disparu en mai dernier, éjectés et remplacés des Tony Carey, Jimmy Bain, qui lui nous a quitté il y a quelques semaines, R.I.P., et l'épatant Cozy Powell afin d'offrir à l'exigeant leader une formation à la mesure de ses extravagances guitaristiques, l'avantage n'ira pas au présent mais, sur ses propres mérites, vierge de toute comparaison, ce Ritchie Blackmore's Rainbow est une bonne petite galette débutant joliment la carrière d'une formation qui fera date.

1. Man on the Silver Mountain 4:42
2. Self Portrait 3:17
3. Black Sheep of the Family 3:22
4. Catch the Rainbow 6:27
5. Snake Charmer 4:33
6. Temple of the King 4:45
7. If You Don't Like Rock n' Roll 2:38
8. Sixteenth Century Greensleeves 3:31
9. Still I'm Sad 3:51

Ronnie James Dio– lead vocals
Ritchie Blackmore– guitar
Micky Lee Soule– piano, mellotron, clavinet, organ
Craig Gruber– bass
Gary Driscoll– drums
&
Shoshana
– backing vocal

Craig Gruber
(22/6/1951 - 5/5/2015)

SeXy THiNG
Hot Chocolate "Hot Chocolate" (1975)
ou "Chaud devant !"

Au cœur des septantes, des londoniens décident de faire la nique à leurs cousins nord-américains dans un genre assez rare de ce côté de l'Atlantique, la soul/funk, c'est Hot Chocolate et leur divin second album, cet éponyme de 1975 qui voit une formation avec autant de conscience sociale et de sensualité qu'un Marvin Gaye, s'affirmer comme une belle surprise dont la provenance en surprit plus d'un. Il faut dire qu'à l'image de l'énorme tube de la galette, You Sexy Thing, que vous connaissez tous, c'est à une belle fête de funk bien groovy, bien cuivré mais, surtout, d'une implacable efficacité à laquelle nous nous voyons conviés. Original ? Certes pas mais avec une voix aussi crédible que celle du regretté Errol Brown (R.I.P., 06/05/2015) qu'on entrevoye régulièrement le cousinage avec quelques tauliers du genre (d'Ohio Players en passant par Earth, Wind & Fire ou Kool & the Gang) tient plus de la communion d'esprit que de la lourde référence. Parce que, voilà, que ce soit sur un funk tribal qui rappellerait presque la tribu Clinton (Call the Police), sur un autre où les tours de cuivres n'ont rien à envier à leurs collègues (écossais, eux) d'Average White Band (Hello America) ou sur une belle ballade bien larmoyante comme on aime (A Warm Smile,plus hippie que funky en fait mais pas moins intéressant pour autant), ces anglo-jamaïcains n'ont, présentement, absolument pas à redouter la concurrence. Hélas, la suite de leur aventure, pas dénuée d'intérêt, ça non, sera nettement moins satisfaisante que ce second opus dont, re-hélas, on a trop tendance à ne sortir que son épatant single. Mais Hot Chocolateétait plus qu'un bête one-hit-wonder de plus... Ici, il est même chaudement recommandé aux amateurs de funk/soul typique des septantes. 

1. Hello America 3:25
2. The Street 5:09
3. Call The Police 3:59
4. Dollar Sign 2:58
5. You Sexy Thing 4:05
6. A Child's Prayer 3:52
7. A Warm Smile 5:24
8. Amazing Skin Song 4:05
9. Love's Coming On Strong 3:42
10. Lay Me Down 3:29
Bonus
11. Cheri Babe 2:52
12. Sexy Lady 3:20
13. Blue Night 4:02
14. You Sexy Thing (B-Side Version) 4:01
15. Everything Should Be Funky 3:06
16. You Sexy Thing (Single Version) 4:04

Errol Brown– lead vocals
Tony Wilson– bass guitar, vocals
Harvey Hinsley– lead guitar, acoustic guitar, backing vocals
Patrick Olive– percussion, bass guitar, backing vocals
Tony Connor– drums, electric Piano, backing vocals
Larry Ferguson– keyboards
The CCS Horns– 2 trumpets, 1 trombone, alto, baritone and tenor saxophones

Errol Brown
(12/11/1943 - 6/5/2015)

THe KiNG iS DeaD
B.B. King "Live at the Regal" (1965)
ou "Long live the King!"

Le King of the Blues, B.B., qui d'autre, au top de ses (encore) jeunes années, en live !, histoire de se souvenir qu'il nous a quitté il y a presque un an, snif. Présentement, au Regal de Chicago, pas sur ses terres du Sud mais sur une vraie terre de blues quoi, King prouve ô combien il est un maître de la scène chauffant à blanc un public qui, de blues vrombissants enluminés de cuivres rutilants, de son registre vocal du tonitruant au susurrant, de sa guitare évidemment qui brille de tous ses feux, mais aussi des petites vignettes qui introduisent chaque sélection passe entre les mains expertes d'un entertainer hors pair et en demandent encore, encore, encore ! Il faut dire qu'en plus d'être secondé par un groupe de toute première bourre, une petite formation, certes, mais pour un effet bœuf, B.B.égrène quelques beaux classiques qu'ils soient du répertoire (Everyday I Have the Blues de Memphis Slim), de songwriters professionnels comme ça se faisait alors souvent ou de sa propre plume ( Sweet Little Angel et You Done Lost Your Good Thing Now par exemple) qui font de ce Live at the Regal un authentique sommet de leur auteur et du blues électrique tout court certes pas exactement hi-tech (la prise de son est d'époque) mais tellement vibrant de vie et de passion... Recommandé ? Non, obligatoire !

1. Every Day I Have the Blues 2:38
2. Sweet Little Angel 4:12
3. It's My Own Fault 3:29
4. How Blue Can You Get 3:44
5. Please Love Me 3:01
6. You Upset Me Baby 2:22
7. Worry, Worry 6:24
8. Woke Up This Mornin' 1:45
9. You Done Lost Your Good Thing Now 4:16
10. Help the Poor 2:58

B.B. King– guitar, vocals
Leo Lauchie– bass
Duke Jethro– piano
Sonny Freeman– drums
Bobby Forte, Johnny Board– tenor saxophone

B.B. King
(16/9/1925 - 14/5/2015)

WaLL oF Sound
Michael Jackson "Off the Wall" (1979)
ou "L'incontournable"

C'est l'album du retour en solo du petit prince de la soul, avec une nouvelle équipe menée par celui qui lui offrira ses plus beaux succès, Quincy Jones, l'album d'un Michael Jackson qui a compris qu'en métissant son funk/soul de blancs artifices, il toucherait un public plus large, plus client du format album auquel il se dévoue, aussi. Parce que, si présentement, Michael n'est pas encore le roi de la pop qu'il deviendra quatre ans plus tard avec l'album de tous les records, Thriller, c'est bien ici qu'il commence le chemin et, même, on ira jusqu'à dire cette soul/funk blanchie juste ce qu'il faut (pas comme son auteur qui est encore bien black !), qui a donc tout pour attirer les foules dans la nouvelle carrière de l'ex-enfant star, est le meilleur compromis auquel soit arrivé Jackson dans sa carrière solo. Et les chansons ? Il y a les tubes, bien-sûr, nombreux et plus irrésistibles les uns que les autres (Don't Stop 'Til You Get Enough, du disco certes mais suprême !, Rock with You, de la soul sensuelle et cordée qui groove caliente, Off the Wall ou l'archétype de l'exercice sudatoire de club et pourtant mélodiquement tout doux,  Girlfriend et sa pure soul seventies qui va si bien au teint de Jackson et She's Out of My Life en idéale ballade saccharosée et tire-larmes) mais aussi le reste (un I Can't Help It délicatement jazzy, merci Quincy ou l'exercice de Philly Funk de Get on the Floor, pour l'exemple) d'un album compositionnellement inspiré forcément mais, surtout, joué (il y a du monde dont le Brothers Johnson, Louis, qui nous a quitté en mai 2015 à la grosse basse mais aussi George Duke, Phil Upchurch, Paulinho Da Costa, etc., que du beau monde !),  arrangé et produit aux petits oignons, et l'écrin, ce n'est pas rien ! Bref, vous l'aurez compris, Off the Wall c'est du Michael Jackson suprême, tout simplement.

1. Don't Stop 'Til You Get Enough 6:06
2. Rock with You 3:40
3. Working Day and Night 5:14
4. Get on the Floor 4:39
5. Off the Wall 4:06
6. Girlfriend 3:06
7. She's Out of My Life 3:38
8. I Can't Help It 4:30
9. It's the Falling in Love 3:48
10. Burn This Disco Out 3:41
Bonus
11. Quincy Jones Interview #1 0:37
12. Introduction to Don't Stop 'Til You Get Enough Demo 0:13
13. Don't Stop 'Til You Get Enough (Original Demo from 1978) 4:48
14. Quincy Jones Interview #2 0:30
15. Introduction to Workin' Day and Night Demo 0:10
16. Working Day and Night (Original Demo from 1978) 4:19
17. Quincy Jones Interview #3 0:48
18. Rod Temperton Interview 4:57
19. Quincy Jones Interview #4 1:32

Michael Jackson– lead and backing vocals, co-producer, percussion
Randy Jackson– percussion
Michael Boddicker– keyboards, synthesizers, programming
Larry Carlton– electric guitar
George Duke– keyboards, synthesizers, programming
David Foster– keyboards, synthesizers, programming
Gary Grant– trumpet, flügelhorn
Marlo Henderson– guitar
Jerry Hey– trumpet, flügelhorn
Kim Hutchcroft– saxophone, flute
Louis Johnson– bass guitar
Quincy Jones– producer
Greg Phillinganes– keyboards, synthesizers, programming
Steve Porcaro– keyboards, synthesizers, programming
William Reichenbach– trombone
John "JR" Robinson– drums
Bruce Swedien– recording engineer
Phil Upchurch– guitar
Bobby Watson– bass guitar
Wah Wah Watson– guitar
David Williams– guitar
Larry Williams– saxophone, flute
Richard Heath– percussion
Paulinho da Costa– percussion
David "Hawk" Wolinski– electric piano
Patti Austin– backing vocals
Jim Gilstrap– backing vocals
Augie Johnson– backing vocals
Mortonette Jenkins– backing vocals
Paulette McWilliams– backing vocals
Zedrick Williams– backing vocals
Horn and string arrangements by Jerry Hey and performed by The Seawind Horns, Ben Wright, Johnny Mandel.

Louis Johnson
(13/4/1955 - 21/5/2015)

(avril)
PRoGeSTRa
Procol Harum "Live: In Concert With The Edmonton Symphony Orchestra" (1971)

Du rock symphonique avec un grand orchestre et chœur, en live et au Canada en l'occurrence, rien que de très logique pour un Procol Harum pour qui tout roule depuis leurs débuts et un Whiter Shade of Pale obscurcissant hélas trop souvent le reste de leur répertoire. Présentement, c'est de la première captation live de la formation dont il s'agit, du premier enregistrement sans Robin Trower, aussi, parti tenter sa chance en solitaire et remplacé ici par Dave Ball (disparu en avril dernier, R.I.P.) qui réussit parfaitement son intérim avant de claquer la porte lors de l'enregistrement de l'album studio suivant. C'est aussi une œuvre ambitieuse, et probablement la réalisation d'un fantasme de Gary Brooker et les siens mais qui, contrairement à son équivalent chez Deep Purple (Concerto for Group and Orchestra), fonctionne parfaitement. Sans doute la musique de Procol Harum, un cousin (pas si) éloigné de Moody Blues passés maîtres dans l'exercice (Days of Future Past), est-elle plus appropriée à cette union mais, surtout, avec un orchestre soulignant l'emphase habituelle de la formation sans trop l'empeser d'inutiles chichis, gagne-t-elle en puissance et en émotion. Ainsi voit-on favorablement passer à la moulinette orchestrale quelques titres déjà classiques du groupe (Conquistador, A Salty Dog) avant de tomber sur le pièce de résistance, l'énorme composition à tiroirs In Held 'Twas In I qui, 19 minutes durant, c'est d'époque !, ravira les mélomanes amoureux d'aventureuses entreprise symphoniques et progressives de très haut vol, c'en est !, jusqu'à un final en cordes et en chœurs à faire chavirer de bonheur. Ajoutons que la prise de son excellente, les trois bonus pas inutiles du remaster viennent couronner une authentique réussite live ET orchestrale. Bravo messieurs, on ne regrette pas d'avoir attendu 5 albums pour un tel haut-fait.

1. Conquistador 5:02
2. Whaling Stories 7:41
3. A Salty Dog 5:34
4. All This and More 4:22
5. In Held 'Twas In I 19:00
a) Glimpses of Nirvanab) 'Twas Teatime at the Circusc) In the Autumn of My Madnessd) Look to Your Soule) Grand Finale
Bonus
6. Luskus Delph 3:38
7. Simple Sister (Rehearsal) 3:20
8. Shine On Brightly (Rehearsal) 4:04

Chris Copping - organ
Alan Cartwright - bass guitar
B.J. Wilson - drums
Dave Ball - guitar
Gary Brooker - piano and vocals
Keith Reid - lyrics
&
The Edmonton Symphony Orchestra

The Da Camera Singers

Dave Ball
(30/3/1955 - 1/4/2015)

SouTHeRN CoMFoRT
Lynyrd Skynyrd "Pronounced 'Leh-'nérd 'Skin-'nérd" (1973)
ou "On dirait le Sud"

Plus bouseux et directs que leurs modèles des Allman Brothers Band, il fallut du temps à Lynyrd Skynyrd pour trouver la maison de disque qui leur permettrait d'exprimer leurs racines sudistes, eux dont les premiers ébats remontent à 1964. C'est avec MCA (à qui ils dédieront bientôt une chanson, Working for MCA) et l'album qui explique comment on doit prononcer leur étrange patronyme que commence la fructueuse collaboration d'un des, voire du, plus typiques des groupes de southern rock. Présentement, mis en son et guidés par un Al Kooper aussi impliqué instrumentalement (il remplace Leon Wilkeson, parti mais qui ne tardera pas à revenir, à la basse et contribue également au Mellotron, à l'orgue, à la mandoline et aux chœurs), avec un répertoire longtemps remis sur l'ouvrage que, du coup, l'alors sextet connaît de la semelle de ses santiags à la pointe de son Stetson. Et quel répertoire !, avec, déjà, quelques-uns des plus beaux classiques de leur répertoire (qui seront tous surpassés en live, précisons-le), toute périodes considérées, dont les inusables Tuesday's Gone (riche de moult joutes guitaristiques du plus bel effet), Gimme Three Steps (entrainant comme pas deux), un Simple Man bien plus raffiné et finaud qu'on ne l'imaginerait de ces cowboys-là et, évidemment, l'épique et vibrant Free Bird (cette performance de Ronnie !) qu'on ne devrait normalement plus avoir à "vendre". Dans le remaster, avec en plus quelques savoureuses démos, c'est un bonheur absolument total pour qui aime son rock bien roots et lardés de six-cordes stratosphériques, et un bon moyen de se souvenir du batteur original de la formation, Bob Burns qui partit rejoindre, en avril dernier, ses vieux copains aéro-accidentés, et fasse le grand barbu dans les nuages qu'ils jamment jusqu'à la fin des temps.

1. I Ain't the One 3:53
2. Tuesday's Gone 7:32
3. Gimme Three Steps 4:30
4. Simple Man 5:57
5. Things Goin' On 5:00
6. Mississippi Kid 3:56
7. Poison Whiskey 3:13
8. Free Bird 9:09
Bonus
9. Mr. Banker (Demo) 5:23
10. Down South Jukin' (Demo) 2:57
11. Tuesday's Gone (Demo) 7:56
12. Gimme Three Steps (Demo) 5:20
13. Free Bird (Demo) 11:09

Ronnie Van Zant– lead vocals, lyrics
Gary Rossington– lead guitar on "Tuesday's Gone", "Gimme Three Steps", "Things Goin' On", "Poison Whiskey", "Simple Man", rhythm guitar on the others, slide guitar on "Free Bird"
Allen Collins– lead guitar on "I Ain't The One", "Simple Man"& "Free Bird", rhythm guitar on the others
Ed King– lead guitar on "Mississippi Kid", bass on all tracks except "Mississippi Kid" and "Tuesday's Gone"
Billy Powell– keyboards
Bob Burns– drums except on "Tuesday's Gone"
&
Al Kooper
– bass, Mellotron and back-up harmony on "Tuesday's Gone", mandolin & bass drum on "Mississippi Kid", organ on "Simple Man", "Poison Whiskey" and "Free Bird", Mellotron on "Free Bird"
Robert Nix– drums on "Tuesday's Gone"
Bobbye Hall– percussion on "Gimme Three Steps" and "Things Goin' On"
Steve Katz– harmonica on "Mississippi Kid"

Bob Burns
(24/11/1950 - 3/4/2015)

Le Roi eST MoRT...
Ben E. King "Don't Play That Song!" (1962)
ou "...Vive le Roi !"

Troisième opus du soulman, Don't Play That Song! est aussi court qu'il est bon, et contient l'énorme tube de monsieur Ben E. King, Stand by Meévidemment... Alors, mieux qu'une bête compilation, plongez dans le cru 1962 d'un artiste qui nous a hélas quitté en avril dernier. Qu'y entend-on ? Un ex-Drifters (formation de doo-wop de la fin des années 50) se frottant au tout nouvel exercice d'une soul music naissante où tout ou presque reste encore à définir ce dont ne se prive pas l'équipe de production composée d'Ahmet Ertegun (le patron du label) et de la paire de songwriters Jerry Leiber et Mike Stoller et l'arrangeur de l'exercice, Stan Applebaum. Il faut dire que, sixties obligent, King apparaît plus comme un interprète certes fort inspiré mais nettement plus exécutant que créateur (à la notable de exception de Stand by Me, composé et Leiber et Stoller et d'I Promise Love, avec un dénommé Lover Patterson) mais, étant donné que les chansons sont excellentes (mention particulière au dynamique Ecstasy et à l'énorme tube, à raison, Stand by Me) qu'on y entend moult idées de mise en son ou d'arrangement qui se verront ensuite recyclés par de nombreux artistes. Le gros défaut de Don't Play That Song! ? Avec même pas 30 minutes, il est vraiment trop court et c'est, en vérité, tout ce qu'on peut reprocher à une belle galette soul totalement typique de son temps (un Sam Cooke ne faisait pas alors autre chose) et absolument réussie.

1. Don't Play That Song (You Lied) 2:46
2. Ecstasy 2:32
3. On the Horizon 2:18
4. Show Me the Way 2:18
5. Here Comes the Night 2:24
6. First Taste of Love 2:20
7. Stand by Me 2:57
8. Yes 3:03
9. Young Boy Blues 2:17
10. The Hermit of Misty Mountain 2:20
11. I Promise Love 2:05
12. Brace Yourself 2:08

Ben E. King
(28/9/1938 - 30/4/2015)

(mars)
By THe HoRNS
Blood, Sweat & Tears "Blood, Sweat & Tears" (1968)
ou "Great Fusion"

Si c'est le second album des new-yorkais de Blood, Sweat & Tears, c'est celui où la formation trouve vraiment son style et s'impose, avec Chicago, Tower of Power et quelques autres, comme une des forces vives d'une musique qui, fusion de jazz, de rock et de soul est alors en pleine ascendance en Amérique du Nord. Avec une moitié de la formation renouvelée, et surtout le départ d'Al Kooper précédemment capitaine fermement à la barre, c'est une formation différente qui s'avance, une formation qui n'a plus autant envie d'expérimenter et, du coup, se recadre vers un format chanson plus abordable pour les masses consommatrices de 33 tours. Opportunisme ? Que nenni ! Déjà parce que l'art de l'aventure n'a pas totalement disparu tout de même, reste tout de même une réinterprétation sensible et intelligente des trois Gymnopédies d'Erik Satie, un Spinning Wheel qui, certes, fut un tube (un énorme avec ça !) mais reste un bel animal étrange et pittoresque avec ses nombreuses cassures rythmiques et mélodiques ou un Blues - Part II, medley de quelques classiques ou hits de l'époque (Sunshine of Your Love de Cream, un Spoonful popularisé par le divin Howlin' Wolf et Somethin' Goin' On de l'ex du groupe, Al Kooper) cimenté par la jammante personnalité d'un groupe où il y a du beau monde, comme un Lew Soloff (R.I.P. 2015) enfilant aisément le costume du démissionnaire Randy Brecker, et où chacun a voix au chapitre. Mais, sur les autres sélections de l'album, c'est presque une toute autre messe qui est dite, celle d'un groupe recentré sur le format chanson et qui, audiblement, sait très bien y faire avec, au hasard parce que tout y est bon, un Smiling Phases au groove irrésistible, des relectures de qualité du God Bless the Child de Billie Holiday (avec un break afro-cubain !) ou du You've Made Me So Very Happy de la Tamla-Motown girl, Brenda Holloway... Que du bon. Et un album qui rencontrera son public s'écoulant à quelques 4 millions d'exemplaires juste aux U.S.A., un succès amplement mérité pour une formation qui ravira les amateurs de jazz/funk/soul/blues/rock de ces finissantes années soixante.

1. Variations on a Theme By Erik Satie (1st and 2nd Movements) 2:35
2. Smiling Phases 5:11
3. Sometimes in Winter 3:09
4. More and More 3:04
5. And When I Die 4:06
6. God Bless the Child 5:55
7. Spinning Wheel 4:08
8. You've Made Me So Very Happy 4:19
9. Blues – Part II 11:44
10. Variations on a Theme By Erik Satie (1st Movement) 1:49
Bonus
12. More and More (Live at The Cafe au Go-Go 8-2-68) 4:38
13. Smiling Phases (Live at The Cafe au Go-Go 8/2/68) 18:44

David Clayton-Thomas– lead vocals except as noted
Lew Soloff– trumpet, flugelhorn
Bobby Colomby– drums, percussion, vocals
Jim Fielder– bass
Dick Halligan– organ, piano, flute, trombone, vocals
Steve Katz– guitar, harmonica, vocals, lead vocals on "Sometimes In Winter"
Fred Lipsius– alto saxophone, piano
Chuck Winfield– trumpet, flugelhorn
Jerry Hyman– trombone, recorder

Lew Soloff
(20/2/1944 - 8/3/2015)

Kinkorama (re-up)

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Youpi ! C'est le weekend ! Alors, comme il n'y a pas de mal à se faire du bien, et qu'on m'a demandé le re-up du coffret mono, je vous propose un divin recyclage en forme de rétrospective des Kinks de la grande période... Et un de plus de quelques années plus jeune qui tient formidablement bien la route... Bref ? Enjoie !

MoNo TRéSoR
"The Kinks in Mono" (2011)
ou "Légendaire !"

Des quatre "piliers" de la British Invasion, les Kinks est le moins souvent nommé, moins souvent loué. Evidemment, les frères ennemis (Beatles et Rolling Stones), de part leur retentissement mondial (pour le premier) et incroyable longévité (pour le second), semblent indétrônables. Derrière, les Who font figure de challenger #1 et les Kinks de grands oubliés de service, la faute, sans doute, à une déliquescente fin de carrière (avec tout de même quelques pépite par trop éparses)... Alors quand sort ce magnifique objet avec des vinyl-replicas de qualité et un mono mix fidèle et performant, on se dit qu'il est grand temps de rappeler aux oublieux qu'il fut un temps où Ray Davies& Co faisaient mieux que rivaliser avec leurs copains/concurrents... Ils tutoyaient les étoiles à coup d'albums nerveux, classieux, inventifs, malins et implacables. En l'occurrence, cette Mono Box Set est le parfait rappel de cette grâce post-adolescente où déjà - dans des textes bien plus pernicieux et malins que ceux des contemporains - s'affiche fièrement un second degré assumé et un humour typiquement british. Et c'est peut-être là le drame des Kinks, celui qui en fait un des groupes cultes les plus connus de la planète en lieu et place du spot de superstars qui leur semblait promis. Ce second degré, cette distance... Ca intrigue mais éloigne aussi. Alors, à ceux qui n'auraient pas encore goûté au divin nectar Kinksien, je ne puis que conseiller l'écoute attentive de ce magnifique coffret, cinq des sept albums qui y sont présenté - étant entendu que les deux premiers, sympathiques mais immatures, ne sont que des brouillons du groupe à venir - peuvent être qualifié de légendaires, essentiels. Et comme en plus les bonus (4 ep's réunis sur un cd et le double de raretés, "Kollectables") sont une addition intéressante et qui n'interfère pas avec l'essence de chaque album, il ne reste plus qu'à dire : BRAVO et MERCI.

CD 1
KINKS (1964)
1. Beautiful Delilah 2:08
2. So Mystifying 2:55
3. Just Can't Go To Sleep 2:00
4. Long Tall Shorty 2:51
5. I Took My Baby Home 1:49
6. I'm A Lover Not A Fighter 2:05
7. You Really Got Me 2:17
8. Cadillac 2:46
9. Bald Headed Woman 2:43
10. Revenge 1:31
11. Too Much Monkey Business 2:17
12. I've Been Driving On Bald Mountain 2:03
13. Stop Your Sobbing 2:07
14. Got Love If You Want It 3:46

Ray Davies– rhythm guitar, harmonica, keyboards, lead vocals
Dave Davies– lead guitar, backing vocals, lead vocals on "Beautiful Delilah", "Long Tall Shorty", "I'm a Lover Not a Fighter" and "I've Been Driving on Bald Mountain"
Pete Quaife– bass guitar, backing vocals
Mick Avory– tambourine, drums
&
Jimmy Page
– twelve string guitar, acoustic guitar
Jon Lord– piano
Bobby Graham– drums
Rasa Didzpetris-Davies - backing vocals on "Stop Your Sobbing"

CD 2
KINDA KINKS (1965)
1. Look For Me Baby 2:17
2. Got My Feet On The Ground 2:16
3. Nothin' In The World Can Stop Me Worryin' Bout That Girl 2:46
4. Naggin Woman 2:38
5. Wonder Where My Baby Is Tonight 2:02
6. Tired Of Waiting For You 2:35
7. Dancing In The Streets 2:21
8. Don't Ever Change 2:25
9. Come On Now 1:49
10. So Long 2:11
11. You Shouldn't Be Sad 2:02
12. Something Bettter Beginning 2:26

Ray Davies - lead vocals (except where indicated), backing vocals, rhythm guitar, piano on "Wonder Where My Baby Is Tonight"
Dave Davies - lead guitar, backing vocals, lead vocals on "Got My Feet on the Ground", "Naggin' Woman", "Wonder Where My Baby Is Tonight" and "Come On Now"
Pete Quaife - bass guitar, backing vocals
Mick Avory - drums (except where noted)
&
Bobby Graham
- drums on "Tired of Waiting for You"
Rasa Davies - backing vocals on "Look for Me Baby", "Dancing in the Street" and "Come On Now"

CD 3
THE KINK KONTROVERSY (1965)
1. Milk Cow Blues 3:43
2. Ring The Bells 2:20
3. Gotta Get The First Plane Home 1:49
4. When I See That Girl Of Mine 2:13
5. I Am Free 2:30
6. Till The End Of The Day 2:24
7. The World Keeps Going Round 2:37
8. I'm On An Island 2:18
9. Where Have All The Good Times Gone 2:52
10. It's Too Late 2:35
11. What's In Store For Me 2:07
12. You Can't Win 2:41

Ray Davies– lead and backing vocals, rhythm guitar, harmonica
Dave Davies– lead guitar, backing vocals, lead vocals on "I Am Free" and "What's in Store for Me", shared lead vocals on "Milk Cow Blues" and "You Can't Win"
Pete Quaife– bass guitar, backing vocals
&
Mick Avory
– drums (tracks 1, 2 and 9), percussion
Clem Cattini– drums (tracks 3-8, 10-12)
Nicky Hopkins– keyboards
Rasa Davies– backing vocals (track 6 and 9)

CD 4
FACE TO FACE (1966)
1. Party Line 2:38
2. Rosie, Won't You Please Come Home 2:36
3. Dandy 2:14
4. Too Much On My Mind 2:32
5. Session Man 2:22
6. Rainy Day In June 3:19
7. House In The Country 3:09
8. Holiday In Waikiki 2:55
9. Most Exclusive Residence For Sale 2:50
10. Fancy 2:31
11. Little Miss Queen Of Darkness 3:21
12. You're Looking Fine 2:53
13. Sunny Afternoon 3:40
14. I'll Remember 2:27

Ray Davies– lead vocals, rhythm guitar, mellotron
Dave Davies– lead guitar, backing vocals, lead vocals on "Party Line", "You're Lookin' Fine"
Pete Quaife– bass guitar, backing vocals (except where noted)
Mick Avory– drums, percussion
&
John Dalton
– bass guitar on "Little Miss Queen of Darkness"
Nicky Hopkins– keyboards, piano, harmonium on "Sunny Afternoon"
Rasa Davies– backing vocals on "Sunny Afternoon", "Session Man" and "Rainy Day in June"

CD 5
SOMETHING ELSE BY THE KINKS (1967)
1. David Watts 2:33
2. Death Of A Clown 3:05
3. Two Sisters 2:03
4. No Return 2:03
5. Harry Rag 2:17
6. Tin Soldier Man 2:50
7. Situation Vacant 3:19
8. Love Me Till The Sun Shines 3:19
9. Lazy Old Sun 2:49
10. Afternoon Tea 3:27
11. Funny Face 2:18
12. End Of The Season 2:58
13. Waterloo Sunset 3:14

Ray Davies– lead vocals, rhythm guitar, harmonica, harp, harpsichord, organ, tuba, maracas
Dave Davies– lead guitar, 12 string guitar, backing vocals, lead vocals (on tracks 2, 8, 11)
Pete Quaife– bass guitar, backing vocals
Mick Avory– drums, percussion
Nicky Hopkins– keyboards, piano
&
Rasa Davies
– backing vocals

CD 6
THE KINKS ARE THE VILLAGE GREEN PRESERVATION SOCIETY (1968)
1. The Village Green Preservation Society 2:55
2. Do You Remember Walter 2:26
3. Picture Book 2:36
4. Johnny Thunder 2:31
5. Last Of The Steam Powered Trains 4:10
6. Big Sky 2:52
7. Sitting By The Riverside 2:29
8. Animal Farm 3:02
9. Village Green 2:11
10. Starstruck 2:27
11. Phenomenal Cat 2:39
12. All Of My Friends Were There 2:26
13. Wicked Annabella 2:43
14. Monica 2:19
15. People Take Pictures Of Each Other 2:17

Ray Davies– lead vocals, guitar, keyboards, harmonica, saxophone, trumpet, trombone, accordion, oboe, flute
Dave Davies– lead guitar, backup vocals, lead vocals on "Wicked Annabella"
Pete Quaife– bass, backup vocals
Mick Avory– drums, percussion
&
Nicky Hopkins
– keyboards, mellotron
Rasa Davies– backing vocals

CD 7
ARTHUR (Or the Decline and Fall of the British Empire) (1969)
1. Victoria 3:43
2. Yes Sir, No Sir 3:50
3. Some Mother's Son 3:27
4. Drivin' 3:15
5. Brainwashed 2:37
6. Australia 6:46
7. Shangri La 5:23
8. Mr Churchill Says 4:44
9. She's Bought A Hat Like Princess Marina 3:10
10. Young And Innocent Days 3:24
11. Nothing To Say 3:10
12. Arthur 5:24

Mick Avory– drums, percussion
John Dalton– bass guitar, background vocals
Dave Davies– lead guitar, background vocals, co-lead vocal on "Australia" and "Arthur", lead vocals on his own tracks
Ray Davies– lead and background vocals, rhythm guitar, keyboards (harpsichord and piano), production
Pete Quaife– bass guitar, background vocals on bonus tracks: "Plastic Man", "King Kong", "This Man He Weeps Tonight", "Lincoln County", "Hold My Hand" and "Creeping Jean"

CD 8
THE KINKS EP'S (2011)
KINKSIZE SESSION (1964)
1. Louie Louie 2:58
2. I've Gotta Go Now 2:54
3. Things Are Getting Better 1:56
4. I've Got That Feeling 2:44
KINKSIZE HITS (1965)
5. You Really Got Me 2:15
6. It's All Right 2:38
7. All Day And All Of The Night 2:24
8. I Gotta Move 2:25
KWYET KINKS (1965)
9. Wait Till The Summer Comes Along 2:09
10. Such A Shame 2:19
11. A Well Respected Man 2:43
12. Don't You Fret 2:45
DEDICATED KINKS (1 966)
13. Dedicated Follower Of Fashion 3:04
14. Till The End Of The Day 2:21
15. See My Friends 2:47
16. Set Me Free 2:11

CD 9
THE KINKS MONO KOLLECTABLES VOL. 1 (2011)
1. Long Tall Sally 2:13
2. You Still Want Me 2:00
3. You Do Something To Me 2:25
4. Beautiful Delilah (alternate mono mix) 2:08
5. I'm A Lover Not A Fighter (alternate mono mix) 2:03
6. Bald Headed Woman (US mono mix) 2:41
7. Ev'rybody's Gonna Be Happy 2:17
8. Who'll Be The Next In Line 2:03
9. I Need You 2:27
10. Never Met A Girl Like You Before 2:05
11. Sittin' On My Sofa 3:08
12. I'm Not Like Everybody Else 3:30
13. Dead End Street 3:23
14. Big Black Smoke 2:35
15. Act Nice And Gentle 2:39
16. Autumn Almanac 3:10

CD 10
THE KINKS MONO KOLLECTABLES VOL. 2 (2011)
1. Afternoon Tea (Canadian mono mix) 3:18
2. Susannah's Still Alive 2:23
3. Wonderboy 2:51
4. Polly 2:53
5. Lincoln County 3:13
6. There Is No Life Without Love 2:04
7. Days 2:55
8. She's Got Everything 3:09
9. Hold My Hand 3:21
10. Creeping Jean 3:18
11. Plastic Man 3:04
12. King Kong 3:24
13. Mindless Child Of Motherhood 3:09
14. This Man He Weeps Tonight 2:41
15. Australia (Australian single mix) 2:41
16. Lola 4:06
17. Berkeley Mews 2:38
18. Apeman 3:52
19. Rats 2:41
20. Apeman (European single version) 3:38

young KINKS (1965)

RaDio KiNKS
"The Kinks at the BBC" (2013)
ou "Kinkons les ondes"

Diable ! 5 cds, plus de cinq heures de musique (et je vous passe le DVD !), on peut dire que le programme de cette edition "coffretée" (à tirage hélas limité, dépêchez-vous, y en aura pas pour tout le monde !) de The Kinks at the BBC est substantielle... Ce que les Kinks, groupe le plus sousestimé des "grands" de l'explosion rock britannique des sixties, mérite amplement. Le mieux c'est encore de laisser la parole à la musique pour cette énorme collection couvrant trente années d'agitation radiophonique (et télévisuelle) d'un des groupes anglais les plus essentiels qui soient avec, évidemment, tous les standards imparables de leur plus faste période (1964-1971) et de se rendre compte que la suite, pas exempte de faux-pas et d'errances stylistiques, mérite tout de même toute notre attention... Et il y a de quoi faire ! C'est, qui plus est, une excellente façon de montrer que les Kinks, quelque soit la formation, savaient faire tourner leur ritournelles acides autrement qu'en studio et que leur leader, l'immense et ô combien mésestimé Ray Davies, en plus d'être une des plus fines plumes du pop/rock britannique, est aussi un animal qui a des choses à dire comme le démontrent les courtes mais heureusement nombreuses interviews disponibles ici. The Kinks at the BBC ? Une somme, et un excellent complément de leur discographie studio, à ne surtout pas manquer !

CD 1
- Live at The Playhouse Theatre, 1964
1. Interview: Meet The Kinks 0:32
2. Cadillac 2:36
3. Interview: Ray Talks About 'You Really Got Me' 0:13
4. You Really Got Me 2:08
5. Little Queenie 1:47
6. I'm A Lover Not A Fighter 2:02
7. Interview: The Shaggy Set 1:17
8. You Really Got Me 2:14
9. All Day And All Of The Night 2:22
- Live at Piccadilly Studios, 1964
10. I'm A Lover, Not A Fighter 2:11
11. Interview: Ray Talks About The USA 0:46
12. I've Got That Feeling 2:45
13. All Day And All Of The Night 2:17
- Live at Maida Vale Studios, 1965
14. You Shouldn't Be Sad 1:50
15. Interview: Ray Talks About Records 0:59
16. Tired Of Waiting For You 2:21
17. Everybody's Gonna Be Happy 2:13
- Live at Aeolian Hall, 1965
18. This Strange Effect 2:32
19. Interview: Ray Talks About "See My Friends" 1:07
20. See My Friends 2:54
21. Hide And Seek 2:16
- Live at The Playhouse Theatre, 1965
22. Milk Cow Blues 2:46
23. Interview: Ray Talks About Songwriting 1:01
24. Never Met A Girl Like You Before 1:59
25. Wonder Where My Baby Is Tonight 1:53
26. Interview: Meet Pete Quaife 1:16
27. Till The End Of The Day 2:17
28. A Well Respected Man 2:40
29. Where Have All The Good Times Gone? 2:45
- Live at The Playhouse Theatre, 1967
30. Love Me Till The Sunshines 2:25
31. Interview: Meet Dave Davies 0:43
32. Death Of A Clown 2:56
33. Good Luck Charm 1:25
- Live at Maida Vale Studios, 1967
34. Sunny Afternoon 2:51
35. Autumn Almanac 3:07
36. Harry Rag 2:25
37. Mr Pleasant 2:48

CD 2
- Live at Maida Vale Studios, 1967
1. Susannah's Still Alive 2:40
2. David Watts 2:13
- Live at BBC Piccadilly Studios, 1968
3. Waterloo Sunset 2:15
4. Interview: Ray Talks About Working 1:39
5. Days 2:49
- Live at The Playhouse Theatre, 1968
6. Interview: Ray Talks About Solo Records 0:35
7. Love Me Till The Sun Shines 2:44
8. Monica 2:14
9. Interview: Ray Talks About "Village Green" 1:22
10. The Village Green Preservation Society 2:47
11. Animal Farm 3:07
- Live at The Riverside Studios, 1969
12. Where Did My Spring Go? 2:07
13. When I Turn Off The Living Room Lights 2:19
- Alternate Versions
14. Plastic Man 3:02
15. King Kong 3:14
16. Do You Remember Walter 2:17
- Live at Aeolian Hall, 1969
17. Interview: Ray Talks About Rumours 3:59
- Alternate Versions
18. Victoria 3:35
19. Mr Churchill Says 3:37
20. Arthur 3:20
- Live at The Aeolian Hall,1970
21. Interview: Ray Talks With Keith Altham 3:33
- Alternate Version
22. Lola 3:52
- Live at The Aeolian Hall,1970
23. Mindless Child Of Motherhood 2:53
- Alternate Versions
24. Days 3:00
25. Apeman 3:51
- Live at Kensington House, 1972
26. Acute Schizophrenia Paranoia Blues 3:47
27. Holiday 3:08
28. Skin And Bone 2:33

CD 3
- Live at Kensington House, 1972
1. Supersonic Rocket Ship 3:23
- Alternate Version
2. Here Comes Yet Another Day 2:47
- Live at Langham Studios, 1974
3. Demolition 3:41
4. Mirror Of Love 3:30
5. Money Talks 3:55
- In Concert at The Hippodrome Theatre, 1974
6. DJ Alan Black Introduces "In Concert at The Hippodrome Theatre" 0:37
7. Victoria 3:29
8. Here Comes Yet Another Day 4:37
9. Mr. Wonderful 0:45
10. Money Talks 4:14
11. Dedicated Follower Of Fashion 4:02
12. Mirror Of Love 4:20
13. Celluloid Heroes 5:23
14. You Really Got Me / All Day And All Of The Night 4:13
15. DJ Alan Black Talks About "Preservation Act 2" 0:42
16. Daylight 3:34
17. Here Comes Flash 3:17
18. Demolition 4:28
19. He's Evil 4:37
20. Lola 4:52
21. Outro 0:34
22. Skin And Bone / Dry Bones 5:45

CD 4
- The Kinks Christmas Concert, 1977
1. Alan Freeman Introduces "The Kinks Christmas Concert" 0:57
2. Juke Box Music 2:16
3. Bob Harris Introduction 1:07
4. Sleepwalker 4:17
5. Life On the Road 5:51
6. A Well Respected Man 1:26
7. Death Of A Clown 1:03
8. Sunny Afternoon 1:48
9. Waterloo Sunset 2:59
10. All Day And All Of The Night 3:06
11. Slum Kids 5:40
12. Celluloid Heroes 5:17
13. Get Back In The Line 4:02
14. The Hard Way 3:17
15. Lola 4:34
16. Alcohol 5:34
17. Skin And Bones / Dry Bones 3:31
18. Father Christmas 2:26
19. You Really Got Me 2:52
- Live at Maida Vale Studios, 1994
20. Interview: Ray Talks To Johnny Walker 0:39
21. Phobia 4:30
22. Interview: Ray Introduces "Over The Edge" 0:15
23. Over The Edge 4:02
24. Wall Of Fire 5:15
25. Till The End Of The Day 2:47

CD 5
- Live at Maida Vale Studios, 1994
1. All Day And All Of The Night 3:02
2. Waterloo Sunset 2:41
3. I'm Not Like Everybody Else 4:04
4. Till The End Of The Day 2:35
5. You Really Got Me 2:34
- Live at The Playhouse Theatre, 1964
6. Louie Louie 1:54
7. Stop Your Sobbing 2:03
- Live at Aeolian Hall, 1965
8. Milk Cow Blues 3:48
- Live at The Playhouse Theatre, December 1965
9. Milk Cow Blues 2:35
10. I Am Free 2:11
- Live at The Playhouse Theatre, 1968
11. Susannah's Still Alive 2:06
12. Days 2:42
- Recorded at BBC Televison Centre, 1968
13. Dedicated Follower Of Fashion / A Well Respected Man / Death Of A Clown 3:09
- Alternate Versions
14. Sunny Afternoon 2:37
15. Two Sisters 2:04
16. Sitting By The Riverside 2:34
17. Lincoln County 3:10
18. Picture Book 2:36
19. Days 2:54

Ray Davies - lead vocals, acoustic & rhythm guitars, harmonica, piano
Dave Davies - lead guitar, backing vocals, lead vocals
&
Mick Avory - drums (1964/1983)
Bob Henrit - drums (1993/1994)
Pete Quaife - bass guitar, backing vocals (1964/1968)
John Dalton - bass guitar (1969/1974)
Andy Pyle - bass guitar (1977)
Jim Rodford - bass guitar (1983/1994)
John Gosling - keyboards (1970/1977)
Mark Haley - keyboards (1993)
Ian Gibbons - keyboards (1983, 1994)

at the BBC

KiNKoNCePT
"Lola Versus Powerman and the Moneygoround, Part One" (1970)
ou "Rockin' hard again"

Quand commencent les 70s, les Kinks, le plus typiquement britannique des groupes de la british invasion, viennent d'enchainer leurs deux albums les plus ambitieux, leur deux chefs d'œuvre de la fin des 60s, The Village Green PreservationSociety et Arthur. Ils sont aussi, contrairement à la majorité de leurs contemporains, ceux qui n'ont pas cherché à prendre en marche le train psychédélique. C'est donc, sans avoir vraiment besoin d'autre chose que de continuer à perfectionner leur art, un groupe fier et indépendant, et au sommet de son art, qui se présente avec son deuxième concept album d'affilée, Lola Versus Powerman and the Moneygoround, Part One. Le concept ? Une lecture sarcastique et un poil désabusée d'une industrie discographique qui ne les comprend pas les prenant, Ray Davies et son acerbe plume en tête, comme un nom de plus, fut-il référentiel, d'une scène où tout ne va pas pour le mieux (séparation des Beatles, des Rolling Stones en plein exil fiscal, l'arrivée d'une nouvelle vague les reléguant ces légendes au rang des oldies). Mais les Kinks ont plus d'un tour dans leur sac à malice et, malheureusement plus pour très longtemps, un talent à confectionner d'excellentes chansons. Et de rocker dur, comme ils ne l'avaient plus fait depuis leurs glorieux débuts (Get Back in Line,  Rats, Powerman) avec, en bonus, l'acquis de leur expérience sans, donc, tout à fait laisser de côté une esthétique folk qui leur bien au teint (The Contenders, Strangers) ni oublier qu'ils sont aussi un excellent groupe de pop (Denmark Street, The Moneygoround, A Long Way Home, Apeman) pour une sélection de chansons sans la moindre faute de goût, sans le moindre faux-pas. Si la suite de leur carrière sera moins décisive, quoique le successeur de Lola, l'impeccable Muswell Hillbillies tutoie les sommets, les Kinks 1964-1970, et ceux de Lola donc, demeurent un essentiel à qui apprécie le rock de qualité très supérieure, tenez-le vous pour dit et n'hésitez pas à plonger où vous voulez dans ce premier septennat qui vaut largement tout ce que produisit leur concurrence d'alors et tout ce qui se fit depuis. Oui, carrément.

1. The Contenders 2:42
2. Strangers 3:20
3. Denmark Street 2:02
4. Get Back in Line 3:04
5. Lola 4:01
6. Top of the Pops 3:40
7. The Moneygoround 1:47
8. This Time Tomorrow 3:22
9. A Long Way From Home 2:27
10. Rats 2:40
11. Apeman 3:52
12. Powerman 4:18
13. Got to Be Free 3:01
Bonus
14. Lola (mono single mix) 4:08
15. Apeman (acoustic demo) 3:41
16. Powerman (acoustic demo) 4:23

Ray Davies– lead vocals, guitar, harmonica, keyboards, resonator guitar
Dave Davies– lead guitar, banjo, backing vocals, lead vocals on "Strangers" and "Rats", co-lead vocal on "Powerman"
Mick Avory– drums, percussion
John Dalton– bass guitar, backing vocals
John Gosling– keyboards, piano, organ

The Kinks 1970

ViTe, La SuiTe !
"Muswell Hillbillies" (1971)
ou "Un autre Kinks, une autre réussite"

Pour leur tout joli, tout neuf nouveau contrat avec RCA (qui succède donc à Pye chez qui tous les albums des Kinksétaient alors sorti), Ray Davies& Co frappent fort. Muswell Hillbillies succède pourtant à une impeccable succession d'albums de qualité supérieure (qui tutoient les Beatles et ridiculisent le reste de la concurrence) et surtout d'un Lola totalement renversant. Faire ne serait-ce qu'aussi bien parait alors un doux songe ô combien inaccessible. Mécréant que nous étions ! Les Kinks relèvent le défi et le soufflet méprisant qu'ils nous assènent à tout d'un uppercut de Cassius Clay. Parce qu'en plus d'être de d'excellents instrumentistes, les Kinks sont des compositeurs supérieurement malins possédant une incroyable aptitude au renouvellement. Leur melting-pop and blues américano-britannique (un comble pour le plus anglais des groupes de la british invasion), tantôt bouffonnant, tantôt bouleversant, est preuve de l'écrasante injustice subie par un groupe connu pour une poignée de chansons alors qu'ils délivrèrent les perles à la chaîne. Comme sur ce Muswell Hillbillies un poil chaotique... Comme l'est la vie des cette working class ici dépeinte. Bipolaire et délicieux, larger than life, mais hélas trop méconnu (comme le sont la plupart des albums de ces divins britons), Muswell Hillbillies, album sans le moindre faux-pas, est évidemment chaudement recommandé et vous fera voyager plus qu'agréablement quelque soit la paroisse pour laquelle vous prêchez.

1. 20th Century Man 5:57
2. Acute Schizophrenia Paranoia Blues 3:32
3. Holiday 2:40
4. Skin and Bone 3:39
5. Alcohol 3:35
6. Complicated Life 4:02
7. Here Come the People in Grey 3:46
8. Have a Cuppa Tea 3:45
9. Holloway Jail 3:29
10. Oklahoma U.S.A. 2:38
11. Uncle Son 2:33
12. Muswell Hillbilly 4:58
Bonus
13. Mountain Woman 3:08
14. Kentucky Moon 3:57

Ray Davies - acoustic guitar, harmonica, lead vocals, resonator guitar
Dave Davies - lead guitar, slide guitar, banjo, backing vocals
John Dalton - bass guitar, backing vocals
John Gosling - piano, Hammond organ, accordion
Mick Avory - drums, percussion
&
Mike Cotton
- trumpet
John Beecham - trombone, tuba
Alan Holmes - saxophone, clarinet

The Kinks (plus si jeunes) en 1971
 
KiNKiN' HaRD
"Low Budget" (1979)
ou "Un budget à adopter !"

Low Budget pourrait avoir, pour ceux peu aguerris au massif répertoire du groupe de Ray Davies, des allures de petit miracle. En l'occurrence, troisième d'une série d'albums forts recommandables de la fin des 70s (avec Sleepwalker et Misfits), c'est surtout la confirmation de la belle forme de Kinks sans doute redynamisés par l'explosion d'une scène punk finalement pas si éloignée des leurs préoccupations originelles. Pas, cependant, qu'on puisse assimiler Low Budgetà une quelconque récupération punk. Il y a bien quelques furieuses montées de sève (Attitude, par exemple, où Davies rivalise de hargne avec les Rotten et autres Strummer), mais, dans l'ensemble, c'est plus à un album de hard rock auquel nous avons affaire. Rock parce que ça riffe, ça bat la mesure avec énergie, ça chante comme si ça avait 15 ans... La patate quoi ! Hard parce que, c'est évident, ces guitares sont les plus tranchantes que les Kinks aient affichées depuis longtemps et ce ne sont pas les obligatoires petites bizarreries (l'excellent et proto-Talking HeadsienNational Health ou l'amusant disco rock (Wish I Could Fly Like) Superman) qui viendront démentir la tendance à la fois « sévèrement burnée » quoique presque « Arena rockante », l'aérer plutôt, ce qui est admirablement bien vu, d'ailleurs. Textuellement, comme à son habitude, Ray Davies a eu recours au concept et, cette fois, c'est le choc pétrolier et la crise qui s'en suivit qui l'ont inspiré, et inspiré, il l'est ce qui lui vaudra le plus gros succès étatsunien de sa carrière. On n'ira pas jusqu'à dire que Low Budgetégale les grands chefs d'oeuvres passés du groupe (Face To Face, Something else, Village Green ou Arthur... Leur catalogue n'en manque pas), ni même leur miraculeuse résurgence des early seventies (Muswell Hillbillies, album trop souvent oublié et pourtant fameux). Pas loin cependant. Solide, Inspiré, Low Budget, un album digne de la réputation de Ray Davies et ses Kinks, porte, qui plus est, admirablement bien ses 30 et quelques printemps... Et toutes ses dents !

1. Attitude 3:47
2. Catch Me Now I'm Falling 5:58
3. Pressure 2:27
4. National Health 4:02
5. (Wish I Could Fly Like) Superman 3:36
6. Low Budget 3:50
7. In a Space 3:44
8. Little Bit of Emotion 4:51
9. A Gallon of Gas 2:45
10. Misery 2:57
11. Moving Pictures 3:47
Bonus
12. A Gallon of Gas (US Single Extended Edit) 3:52
13. Catch Me Now I'm Falling (Original Extended Edit) 6:49
14. (Wish I Could Fly Like) Superman (Disco Mix Extended Edit) 5:59

Ray Davies: guitare, claviers, chant
Dave Davies: guitare, choeurs
Jim Rodford: basse, choeurs
Mick Avory: batterie
Nick Newall: saxophone

1978... Fin de Règne ?

The Davies (enemy) Brothers

Blackelicious! (3 coffrets sinon rien)

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C'est à une groovy funky soul party que vous convie le Zornophage aujourd'hui avec pas moins de trois coffrets pour tenter de couvrir le spectre et de faire, comme il se doit, tressauter les booties ce qui, par ces frimas hivernaux, est tout sauf inutile... Enjoie !

BoDDie & SouL
V/A "Boddie Recording Company: Cleveland, Ohio" (2011)
ou "La malle de l'oncle Thomas"

A la fois une petite histoire de la black music américaine des années soixante à quatre-vingt et l'histoire d'un homme, Thomas Boddie, Boddie Recording Company: Cleveland Ohio, est une touchante, authentique et passionnante collection sauvée d'un oubli à-priori inévitable par quelques bonnes âmes à la mémoire moins poreuse que la multitude.
Actif de 1965 à 1983, Boddie Recording devait - sous la férule d'un directeur ne manquant ni d'ambition ni de dévotion pour sa cause - se diviser en plusieurs sous-labels dont 3 principaux (Soul Kitchen, Luau et Bounty) dont chacun se voit échoir un cd du présent coffret. Chaque label, évidemment, a sa spécificité. Quand Soul Kitchen offre un assemblage de soul souvent infusé de rock et de funk typique de l'époque (Sly & the Family Stone et autres Parliament/Funkadelic sont passés par là), Luau est plus orienté vers un public adolescent proposant des morceaux majoritairement légers et sucrés, quand au 3ème, Bounty, c'est le label largement dévolu au gospel et ses déclinaisons de la galaxie Boddie.
Ouvrant largement ses portes à tous les talents afro-américains qui croisaient sa route, Thomas Boddie ne collecta pas que des aigles. Il est surprenant cependant de constater que, si les formations manquent globalement d'originalité et dérivent toutes plus ou moins d'un artiste « in » leur étant contemporain (ce qui permet d'ailleurs un petit jeu de détective artistique tout à fait réjouissant), la qualité domine largement la sélection et les faux-pas sont, finalement, incroyablement peu nombreux pour une structure si confidentielle. Le mérite en revient à un directeur qui, en plus d'avoir du nez, n'hésitait pas à déplacer le studio mobile de sa fabrication pour enregistrer sur le vif ceux qu'il jugeait les plus efficaces ainsi (ça vaut largement pour les formations de gospel jamais aussi fortes que dans leur environnement habituel). Rajoutons à ça des prises de son qui, à quelques exceptions près, n'ont pas à rougir de la comparaison avec celles de maisons plus prestigieuses et vous obtiendrez, vous l'aurez compris, un tout extrêmement satisfaisant.
La faute à pas de chance ? Le manque d'un artiste phare pour porter ses travaux et mettre enfin en lumière son catalogue ? Sans doute. Criblé de dettes et fatigué de lutter, Thomas finira par laisser son Boddie Recording s'éteindre dans l'indifférence générale. Il lui survivra jusqu'en 2006 et n'assistera donc malheureusement pas à la mise en lumière salvatrice proposée par le Numero Group dans cet admirable coffret qui, en plus d'un rare et assez irremplaçable trésor sonore (mineur mais fourmillant !), est aussi un bel et riche objet comprenant une biographie détaillée du label enrichie de nombreuses photos, pochettes et autres documents d'époque. Bref, une pièce qui fera belle figure dans la collection de tout amateur de musique black.
 
1. Creations Unlimited - Chrystal Illusion 3:18
2. Ricky Hodges & the Funky People - Don't Destroy Our Love 2:54
3. Frankie Pighee & the Soulettes - Soul Feeling 2:42
4. Chantelle - World of Soul 2:15
5. Jackie Russell - If You Don't Want Me Let Me Be 2:33
6. Angela Alexander & J.D. Saddler - Spoilin' for a Fight 2:32
7. Inter-Circle - The Pusher 3:32
8. Eddie & the Ant Hill Mob - I'm a Number Runner 5:49
9. Bo & the Metros - Moving On 2:35
10. Inter-Circle - The Players 3:12
11. Creations Unlimited - Corruption Is the Thing 3:01
12. King James Version - He's Coming 4:22
13. Angela Alexander & J.D. Saddler - Don't Make Me Kill You 2:06
14. Chantelle - Why Won't You Say (What You Want) 2:36
15. Frankie Pighee & the Soulettes - If You Don't Think That I Love You 2:27
16. Jackie Russell - Don't Trade Love for Money 2:46
17. Bo & the Metros - Buttered Out 3:16
18. Ricky Hodges - I Feel It (The Love You Have for Me) 4:26
19. King James Version - He's Forever (Amen) 4:54

CD 2:
- LUAU RECORDS

1. A.C. Jones & the Atomic Aces - Oh Baby (I Love You) 2:42
2. Harvey Hall - Tell Me About It 3:00
3. Headlines - He's Looking for a Love 1:59
4. J.C. Atkins - I've Got to Find a Way (To Get to Your Heart) 2:41
5. Modern Detergents - Monkey Hips & Yice 2:23
6. A.C. Jones & the Atomic Aces - Give Me Your Love 2:50
7. Harvey & the Phenomenals - Darlene [Instrumental] 2:42
8. Little Anthony Mitchell & the Modern Detergents - Don't Make Me Blue 2:27
9. Penny North - Satisfied 2:25
10. J.C. Atkins & the Dukes - You Upset My Very Soul 2:19
11. Harvey & the Phenomenals - All in Your Eyes 2:48
12. J.C. Atkins - I Love You 2:59
13. A.C. Jones & the Soulettes - Hole in Your Soul 2:47
14. Penny North - Thought I Had a Good Thing 2:15
15. Harvey & the Phenomenals - Darlene [Vocal] 2:43
16. Headlines - Baby 1:46
17. A.C. Jones & the Atomic Aces - Give Me Your Love [Instrumental] 2:44
18. Headlines - He's Looking for a Love [Demo Version] 2:07

CD 3:
- BOUNTY RECORDS

1. Rev. L.R. Hubbard - Child of the King 4:01
2. Brother Bill - Wha's Happ'nin' 4:14
3. Guiding Lights - Lost in Sin 2:56
4. Village of Faith Juniors of Grand Rapids, MI - I Can't Thank Him Enough 2:45
5. Seven Revelators - Keep Holding On 2:50
6. Victory 5 - Have You Been to the Pool 2:54
7. Sounds of Soul - Gospel Train 2:47
8. Corinthian Singers - Why? (It's a Shame) 3:20
9. Fantastic Lightning Area - Jesus You Are My Shining Star 3:05
10. Golden Harmonizers - Won't Be Back No More 2:42
11. Gospel Hebrews - Jesus Is All Over Me 2:40
12. Gospel Fabulators - Read It in the Bible 2:59
13. Spiritual Believers - Sweet to Know 3:00
14. Silver Kings - Trouble the Water 2:55
15. Cleveland Golden Echoes - Used to Live on Broadway 3:30
16. Royal Kings - Look Out for Jesus 3:18
17. Swanee Fightingales - I Know the Lord Will Make a Way 3:57
18. North East of Cleveland, Ohio - If I've Done Anything Wrong 2:53
19. Gospel Ensemble - What You Need 3:27
20. Juanita Ellis - Make a Joyful Noise 4:21

THOMAS BODDIE

GRooVe DeLuXe
What It Is! Funky Soul and Rare Grooves (2006)
 
Funk et soul, et plus généralement tout ce qui groove, des archives d'Atlantic, Atco et Warner Bros. ? Une bonne occasion de transformer votre salon en un dance floor d'exception !
Sur les quatre disques de ce délicieux coffret, il n'y a pas que des formations dites de référence et c'est justement ce qui en fait tout son sel. Évidemment, on pourra déplorer quelques violents edits de versions singles d'époque privant l'auditeur de quelques minutes supplémentaires de gigotements sudatoires incontrôlés mais, si vous voulez mon avis, c'est cracher dans une soupe qui, quand elle est si substantiellement savoureuse, se doit d'être dévorée avec un appétit d'ogre. D'autant que la sélection permet de sortir des chemins par trop rabattus d'une black music étasunienne nettement plus riche que ce que la plupart des florilèges du marché laissent piteusement entrevoir. Et je dis black music mais je devrais dire groove music tous ces artistes n'étant pas forcément de fiers afro-américains même s'ils sont, comme de bien entendu, largement majoritaires ici. Qui plus est, la période, 1967-1977, permet d'explorer la transition entre soul et funk offrant une portée historique à l'objet.
Allez, cessons là, évitons tout risque de vaine logorrhée glorificatrice, un coup d’œil à la généreuse tracklist (90 titres pour plus de 300 minutes) devrait achever de vous convaincre du quintessentiel attrait de la chose... Et bien dansez maintenant !

CD 1
1. Watts 103rd Street Rhythm Band - Spreadin' Honey  2:25 
2. Bar-Kays - Soul Finger  2:21 
3. Brother Jack McDuff - The Shadow Of Your Smile  3:55 
4. Jimmy Norman - Gangster Of Love (Parts I & II)  4:10 
5. Rufus Thomas - The Memphis Train  2:33 
6. Grassella Oliphant - Get Out Of My Life Woman  2:44 
7. Eddie Harris - Live Right Now  2:49 
8. Natural Bridge Bunch - Pig Snoots, Part I  2:36 
9. Freedom Sounds - Soul Sound System 5:34 
10. Clarence Carter - Snatching It Back  2:41 
11. Artie Christopher - Stoned Soul  1:56 
12. The T.S.U. Toronadoes - Getting The Corners  2:27 
13. Tony Alvon & The Belairs - Sexy Coffee Pot  2:28 
14. Mark Putney - Don't Come Around Here Anymore  2:44 
15. Commodores - Keep On Dancing  2:39 
16. Southshore Commission - Right On Brother Part I  2:40 
17. Eldridge Holmes - Pop, Popcorn Children  2:53 
18. Cold Grits - It's Your Thing  2:52 
19. Soul Angels - It's All In Your Mind  2:49 
20. Johnny Cameron & The Camerons - Funky John  2:48 
21. Joyce Jones - Help Me Make Up My Mind  2:45 
22. Lou Johnson - Rock Me Baby  2:15 
23. The Noble - Knights Sing A Simple Song  2:57 
24. Titus Turner - Do You Dig It  2:13 
25. Phil Moore Jr. - Funky Canyon  2:38 
26. The Fabulous Counts - Jan Jan  2:17 
27. The Rhine Oaks - Tampin  3:02 

CD 2
1. Cyril Neville - Gossip  2:38 
2. The Mighty Hannibal - Somebody In The World For You  2:55 
3. Little Sister - Stanga  3:42 
4. Ananda Shankar - Jumpin' Jack Flash  3:40 
5. Brute Force - The Deacon  4:32 
6. Don Covay & The Jefferson Lemon Blues Band - Sookie Sookie  2:44 
7. Clarence Wheeler & The Enforcers - Right On  4:41 
8. Curtis Mayfield - (Don't Worry) If There's A Hell Below We're All Going To Go  3:28 
9. Johnny Harris - Stepping Stones  5:24 
10. 6ix - I'm Just Like You  3:08 
11. The Unemployed - Funky Thing Part I  3:06 
12. Shirley Scott - Messie Bessie  4:19 
13. Willie West - Fairchild  3:20 
14. The Gaturs - Cold Bear  2:55 
15. Mongo Santamaria - I Can't Get Next To You  2:44 
16. Lulu - Feelin' Alright  3:02 
17. Memphis Horns - Soul Bowl  3:21 
18. Hammer - Tuane  3:07 
19. Johnny Tolbert & De Thangs - Take It Off Part II  3:17 
20. Harlem River Drive - Seeds Of Life 5:09 
21. Wilson Pickett - Engine Number 9  2:50 

CD 3
1. Baby Huey & The Baby Sitters - Hard Times  3:21 
2. Houseguests - What So Never The Dance Pt. 1 & 2  3:59 
3. Eugene McDaniels - Headless Heroes  3:34 
4. Wade Marcus - Spinning Wheel  3:58 
5. Earth, Wind & Fire - Bad Tune  4:42 
6. Rasputin's Stash - Mr. Cool  3:34 
7. Junior Mance - Don't Cha Hear My Callin' To Ya  5:09 
8. The Stovall Sisters - Hang On In There  3:16 
9. The Beginning Of The End - Funky Nassau (Part II)  2:00 
10. Mark Holder & The Positives - Whatever's Fair  2:42 
11. Ed Robinson - Face It  2:25 
12. Young-Holt Unlimited - Wah Wah Man  3:47 
13. Aretha Franklin - Rock Steady (Alternate Mix)  4:32 
14. Black Haze Express - Won't Nobody Listen  4:17 
15. Allen Toussaint - Goin' Down  2:59 
16. Malo - Suavecito  3:27 
17. Charles Wright - You Gotta Know Whatcha Doin'  3:58 
18. Tami Lynn - Mo Jo Hanna  3:26 
19. King Curtis - Ridin' Thumb  3:10 
20. Macondo - Almendra  3:46 
21. Little Richard - Nuki Suki  5:30 

CD 4
1. United 8 - Getting Uptown (To Get Down)  2:46 
2. Howard Tate - 8 Days On The Road  2:40 
3. LaBelle - Moon Shadow  4:25 
4. Society's Bag - Let It Crawl  2:37 
5. Black Heat - Wanaoh  3:54 
6. Clarence Reid - If It Was Good Enough For Daddy  3:05 
7. Claudia Lennear - Everything I Do Gonna Be Funky  3:46 
8. The Mystic Moods - Cosmic Sea  2:37 
9. Cold Blood - Kissing My Love  6:06 
10. Seatrain - Flute Thing  3:23 
11. The Meters - Chug Chug Chug-A-Lug (Push N' Shove) Part II  3:29 
12. Freddi / Henchi & The Soul Setters - Funky To The Bone  2:42 
13. Bobby Byrd - Try It Again  3:36 
14. Cornell Dupree - Teasin'  3:55 
15. Dr. John - (Everybody Wanna Get Rich) Rite Away  2:44 
16. Oscar Brown Jr. - Chicken Heads  2:40 
17. Funk Factory - Rien Ne Va Plus  5:18 
18. Herbie Mann - Cajun Moon  3:08 
19. Darrow Fletcher - Improve  2:51 
20. Faze-O - Riding High  5:21 
21. Fred Wesley & The Horny Horns - Four Play  3:34 
22. Eddie Hazel - California Dreamin'  4:04 


SouL CeNTRaL
A Complete Introduction to Tamla Motown
ou "La légende de Détroit"

Est-il encore besoin de présenter le label de Berry Gordy, ce légendaire Tamla-Motown qui domina, non sans quelque concurrence, la soul des années 60 et 70, l'usine à tube qui nous fit découvrir des artistes aussi essentiels que, en en oubliant des tonnes, Marvin Gaye, Smokey Robinson, Michael Jackson, Stevie Wonder ou Diana Ross, une légende de plein droit. Aussi se dit-on qu'on ne découvrira pas grand chose dans cette Complete Anthology, on se trompe. Par le menu, on a droit à un premier CD, Milestones and Influences, qui, remontant jusqu'à la source, ménage quelques jolies surprises en plus de proposer quelques inusables classiques, impeccable. Puis à un second CD, British Motown Chartbusters, où ce sont les plus gros tubes britanniques du label de Detroit qui nous sont proposés, encore une fois, on ne s'y souviendra pas de tout si, évidemment, la collection propose une majorité de tubes qui font autant de bien aujourd'hui que lors de leur sortie. Et pouf, CD 3, et c'est de live ce coup-ci dont il s'agit avec quelques juteux extraits de deux "revues" enregistrées à Londres (au Talk of the Town) et à Paris (à l'immortel Olympia) qui, proposées dans des captations de qualité (celle de Londres un peu plus que celle de Paris), offrent à un public médusé et forcément séduit les prestations de futurs grands tels que Diana Ross ou Stevie Wonder (pour ne citer qu'eux parce que le casting est excitant de bout en bout), excellent ! Le coffret se conclut par un quatrième disque, Killer B's, proposant des morceaux moins connus (quoique My Cherie Amour de Stevie ou Two Can Have a Party de Marvin et Tammi...) permettant, en un ultime tour d'honneur, de donner envie à l'auditeur d'en savoir plus, d'en entendre plus sur un label et des artistes qui ont marqué l'histoire de la musique mondiale. Essentiel, et encore un peu plus que ça si vous optez pour la version "physique" et son bon gros livret.

CD 1
Milestones And Influences 
1. Marv Johnson - Come To Me 2:19 
2. Barrett Strong - Money (That's What I Want) 2:37 
3. The Marvelettes - Please Mr. Postman 2:29 
4. Mary Wells - You Beat Me To The Punch 2:40 
5. The Contours - Do You Love Me  2:53 
6. Martha & The Vandellas - Heat Wave  2:44 
7. Marvin Gaye - Can I Get A Witness  2:46 
8. The Miracles - I Gotta Dance To Keep From Crying  2:27 
9. Mary Wells - My Guy  2:47 
10. Eddie Holland - Leaving Here  2:33 
11. The Marvelettes - Finders Keepers, Losers Weepers  2:26 
12. Martha & The Vandellas - Dancing In The Street  2:38 
13. Kim Weston - A Little More Love  2:59 
14. The Temptations - My Girl  2:42 
15. The Supremes - Stop! In The Name Of Love  3:00 
16. Earl Van Dyke & The Soul Brothers - All For You  2:55 
17. Stevie Wonder - Kiss Me Baby  1:59 
18. The Spinners - I'll Always Love You  2:43 
19. The Contours - Baby Hit And Run  3:01 
20. Frank Wilson - Do I Love You (Indeed I Do)  2:21 
21. The Four Tops - Walk Away Renee  2:43 
22. R. Dean Taylor - Gotta See Jane  3:05 
23. Kiki Dee - The Day Will Come Between Sunday And Monday  2:44 
24. Smokey Robinson & The Miracles - The Tears Of A Clown  2:59 
25. Diana Ross - I'm Still Waiting  2:44 

KIM WESTON

CD 2
British Motown Chartbusters 
1. Marv Johnson - I'll Pick A Rose For My Rose  2:43 
2. The Isley Brothers - Behind A Painted Smile  3:30 
3. The Four Tops - Do What You Gotta Do  4:06 
4. Marvin Gaye & Tammi Terrell - The Onion Song  2:57 
5. Jimmy Ruffin - Farewell Is A Lonely Sound  2:56 
6. Marvin Gaye - Abraham, Martin & John  4:28 
7. Jimmy Ruffin - I'll Say Forever My Love  2:57 
8. Four Tops - It's All In The Game  2:44 
9. Jimmy Ruffin - It's Wonderful (To Be Loved By You)  2:45 
10. The Elgins - Heaven Must Have Sent You  3:08 
11. The Four Tops - A Simple Game  2:57 
12. Diana Ross - Doobedood'Ndoobe, Doobedood'Ndoobe, Doobedood'Ndoo  4:51 
13. Michael Jackson - Ain't No Sunshine  3:54 
14. The Jackson 5 - Doctor My Eyes  3:12 
15. Diana Ross & Marvin Gaye - You Are Everything  2:54 
16. R. Dean Taylor - There's A Ghost In My House  2:26 
17. Diana Ross - All Of My Life  3:03 
18. Syreeta - Your Kiss Is Sweet  3:51 
19. Frankie Valli And The Four Seasons - The Night  3:21 
20. Yvonne Fair - It Should Have Been Me  3:25 
21. Michael Jackson - One Day In Your Life  4:13 
22. Gary Byrd & The G.B. Experience - The Crown  4:37 
23. The Temptations - Treat Her Like A Lady  4:16 

DIANA ROSS

CD 3
Live In London And Paris 
Live At London's Talk Of The Town 
1. Diana Ross & The Supremes - Love Is Here And Now You're Gone  1:54 
2. Diana Ross & The Supremes - You Keep Me Hangin' On  2:41 
3. Diana Ross & The Supremes - Reflections  2:50 
4. The Temptations - Cloud Nine  4:21 
5. The Temptations - Runaway Child, Running Wild  3:55 
6. Stevie Wonder - I Was Made To Love Her  5:29 
7. Stevie Wonder - Signed, Sealed, Delivered, I'm Yours  5:22 
Motortown Revue In Paris 
8. Earl Van Dyke & The Soul Brothers - Too Many Fish In The Sea  2:37 
9. Earl Van Dyke & The Soul Brothers - Soul, Stomp  3:24 
10. The Supremes - Stop! In The Name Of Love  2:57 
11. The Supremes - Baby Love  3:11 
12. The Supremes - Somewhere  2:48 
13. The Miracles - Ooo Baby Baby  4:19 
14. The Miracles - Mickey's Monkey  5:25 
15. The Miracles - That's What Love Is Made Of  3:15 
16. Martha & The Vandellas - If I Had A Hammer  4:03 
17. Martha & The Vandellas - Nowhere To Run  2:55 
18. Martha & The Vandellas - Dancing In The Street  4:01 
19. Stevie Wonder - High Heel Sneakers  3:11 
20. Stevie Wonder - Funny (How Time Slips Away)  4:04 
21. Stevie Wonder - Fingertips  6:05 

STEVIE WONDER

CD 4
Killer Bs 
1. The Miracles - Who's Lovin' You  2:54 
2. Marvin Gaye - Wherever I Lay My Hat (That's My Home)  2:13 
3. Martha & The Vandellas - A Love Like Yours (Don't Come Knocking Everyday)  2:29 
4. Marvin Gaye & Mary Wells - What's The Matter With You Baby  2:23 
5. Martha & The Vandellas - Motoring  2:45 
6. Shorty Long - Out To Get You  2:17 
7. Stevie Wonder - Music Talk  2:56 
8. Kim Weston - Do Like I Do  2:22 
9. The Temptations - Don't Look Back  2:53 
10. The Contours - Just A Little Misunderstanding  2:43 
11. The Supremes - There's No Stopping Us Now  2:57 
12. Martha & The Vandellas - Third Finger, Left Hand  2:46 
13. The Four Tops - I Got A Feeling  2:59 
14. Brenda Holloway - Starting The Hurt All Over Again  2:26 
15. The Four Tops - I'll Turn To Stone  2:33 
16. Smokey Robinson & The Miracles - Come Spy With Me  2:59 
17. Diana Ross & The Supremes - Going Down For The Third Time  2:33 
18. Marvin Gaye & Tammi Terrell - If This World Were Mine  2:40 
19. Chuck Jackson - (You Can't Let The Boy Overpower) The Man In You  2:58 
20. Marvin Gaye & Tammi Terrell - Two Can Have A Party  2:13 
21. Stevie Wonder - My Cherie Amour  2:52 
22. Martha Reeves & The Vandellas - Forget Me Not  2:57 
23. Stevie Wonder - If You Really Love Me  3:00 
24. Michael Jackson - I Wanna Be Where You Are  2:57 
25. Commodores - This Is Your Life  3:20

MARTHA & THE VANDELLAS

Ces chers disparus... 2015 (Quatrième Partie, mars-février)

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Quatrième mais hélas, parce que la liste commence à être affreusement longue, des thémas du souvenir. Souvenons-nous.

(mars, suite)
SPaCe CHeeSe
Gong "Camembert Electrique" (1971)
ou "Bien Fait !"

Vous prendrez bien une tranche de space cheese d'exception, un belle part de la plus belle galette (quoiqu'il y a compète !) du Gong d'un Daevid Allen qu'on n'a pas fini de pleurer, ce Camembert Electrique qui, aux naissantes seventies, fit plus que son petit effet avec sa foutraquerie hors normes. Parce que, déjà, ce qui signifie nettement plus que sur un Magick Brother encore largement embryonnaire (tant musicalement que dans la formation l'ayant commis), Gong est le plus psychédéliquement spatial des tenanciers de la scène dite de Canterbury comme c'est évident dès l'intro folle (Radio Gnome Invisible) et encore plus sur le frénétique et entêtant You Can't Kill Me et, en fait, tout un opus où il ne fait pas bon avoir les zygomatiques trop coincés. Mais, attention, si Gong et son leader pour le moment incontesté (tout changera avec la scission des années 70 et l'apparition d'un Gong fusion mené par le percussionniste Pierre Moerlen, mais c'est une autre histoire) sont de vrais rigolos, ils n'en font pas pour autant de la musique anecdotique ou purement fantaisiste même s'ils donnent toujours un peu l'impression de vouloir se payer la bobine de l'auditeur qui finit, s'il a le sens de l'humour et une bonne grosse envie de trip, en complice de ces doux-dingues d'exception. Parce qu'il y a du grain à moudre pour celle ou celui qui veut bien dépasser la loufoquerie chronique que ce soit avec les guitares tressautantes ou planantes d'Allen, les feulements d'animal taré d'une Gilly Smyth, les saxes et flutes vibrantes et baladines de Didier Malherbe, l'orgue malin d'un Eddy Louiss encore débutant et, évidemment, l'emballage rythmique différent qu'apposent messieurs Tritsch et Pyle... Epatant ! Evidemment, ce n'est pas encore le "vrai" Gong, celui qui dès l'opus suivant, le très recommandé Flying Teapot, et pour quelques uns, développera un son, une esthétique et un concept (la Radio Gnome Invisible trilogie) qui n'est, sur Camembert Electrique, que partiellement accompli. Ca n'en enlève pas l'aspect absolument fondamentalement essentiel d'un opus non seulement glorieusement troussé mais, surtout, si agréablement aliéné. 

1. Radio Gnome Invisible 0:28
2. You Can't Kill Me 6:18
3. I've Bin Stone Before 2:36
4. Mister Long Shanks/O Mother /I Am Your Fantasy 5:57
5. Dynamite/I Am Your Animal 4:43
6. Wet Cheese Delirium 0:32
7. Squeezing Sponges Over Policemen's Heads 0:13
8. Fohat Digs Holes in Space 6:22
9. And You Tried So Hard 4:39
10. Tropical Fish/Selene 7:36
11. Gnome the Second 0:26

Daevid Allen - guitar (all but 9), vocals, bass (9)
Gilli Smyth - space whisper
Didier Malherbe - saxophones, flute
Christian Tritsch - bass (all but 9), guitar (9)
Pip Pyle - drums
Eddy Louiss - Hammond organ and Piano

Daevid Allen
(13/1/1938 - 13/3/2015)

SMooTH oPeRaToRS
Toto "The Seventh One" (1988)
ou "On the Radio"

Ha, Toto ! Le pire du rock FM, une bande de gars trop propres pour être vrais qui transforment le rock en animal docile... Oui, mais, à y regarder de plus près, il y a un vrai savoir-faire chez ces requins de studio, et un certain talent pour trousser une mélodie... Prenez The Seventh One, leur septième album, ben tiens, qu'y entend-on ? Du rock FM millimétré aux influences jazzy dénotant des racines de la bande (et de se souvenir que Paich sénior fut, en son temps, un arrangeur jazz respecté, ça laisse des traces), et des chansons, parce qu'il est là le nœud de l'affaire, on peut détester le son propret de Toto, on peut railler leur imagerie à épées quand clairement, les fiers estocs musicaux sont largement émoussés, on peut même se rire des yuppies qui pensaient que, voilà quoi, c'est du bon rock Toto... On peut. On peut aussi se rendre compte que Pamela est une sacrée chanson glorieusement troussée et arrangées où la maîtrise instrumentale n'est pas le moindre attribut, que You Got Me dans le genre funk blanc "à la Michael" fait son petit effet (grâce notamment au groove des regrettés frères Porcaro, le bassiste d'iceux, Mike, disparu en mars 2015), que la power ballad Stop Loving You et son entêtant refrain restent longtemps dans les têtes (c'est pas si simple à faire), que Mushanga n'est pas loin de venir concurrencer les Paul Simon et autres Peter Gabriel avec, comme d'hab' un refrain pour ménagère de moins de cinquante ans, c'est le style qui veut ça, que Straight from the Heart est un efficace rocker à la Huey Lewis qui rayonne de tous ses californiens feux, qu'Only the Children en archétype de rock FM botte les fesses des collègues, et qu'Home of the Brave est un beau final péri-progresif, bref, que The Seventh One est une galette qui fonctionne, même si on a envie d'haïr les têtes d'empeignes aux commandes. Envie de les haïr parce qu'on se prend, parfois, à les imaginer avec d'autres ambitions artistiques que de pondre de la chanson qui va bien et que le résultat, fantasmé, aurait pu être du niveau d'un Weather Report, d'un Return to Forever, d'un Mahavishnu Orchestra, le potentiel est là.  Mais pas la volonté d'un Toto qui déjà fait très bien de la musique orientée rock commerciale, c'est déjà ça.

1. Pamela 5:11
2. You Got Me 3:11
3. Anna 4:58
4. Stop Loving You 4:29
5. Mushanga 5:35
6. Stay Away 5:31
7. Straight for the Heart 4:09
8. Only the Children 4:11
9. A Thousand Years 4:53
10. These Chains 4:59
11. Home of the Brave 6:51

Joseph Williams - lead vocals (except on "Anna" and "These Chains")
Steve Lukather - guitars, backing vocals, lead vocals on "Anna" and "These Chains"
David Paich - keyboards, backing vocals, co-lead vocals on "Home of the Brave"
Mike Porcaro - bass
Jeff Porcaro - drums, percussion
&
Steve Porcaro - keyboards, electronics
"Pamela"
Saxophone: Tom Scott
Vibes: Joe Porcaro
Horns arranged by Tom Scott
"You Got Me"
Additional backing vocals: Patti Austin
Additional percussion: Lenny Castro, Jim Keltner
Horns arranged by Jerry Hey& David Paich
"Anna"
Additional percussion: Michael Fisher, Joe Porcaro
Strings arranged by Marty Paich, David Paich& James Newton Howard; conducted by Marty Paich
"Stop Loving You"
Additional backing vocals: Jon Anderson
Additional percussion: Michael Fisher
Additional keyboards: Bill Payne
Horns arranged by Tom Scott
"Mushanga"
Additional backing vocals: Patti Austin
Additional percussion: Joe Porcaro
Steel drums: Andy Narell
Recorders & flute: Jim Horn
"Stay Away"
Additional backing vocals: Linda Ronstadt
Lap steel guitar: David Lindley
"Straight For The Heart"
Additional backing vocals: Patti Austin
Saxophone: Jim Horn
"Only The Children"
Additional backing vocals: Tom Kelly
"A Thousand Years"
Arranged by Mark T. Williams & Toto
Strings arranged & conducted by David Paich
"These Chains"
Vibes: Joe Porcaro
Horns arranged by Tom Scott
Strings arranged & conducted by David Paich
"Home Of The Brave"
Strings arranged by David Paich, Conducted by Marty Paich

Mike Porcaro
(20/5/1955 - 15/3/2015)

HaCHé MeNu
Molly Hatchet "Flirtin' with Disaster" (1979)
ou "Southern Electric"

Molly Hatchet ne sont pas des demi-sels, pas des mauviettes qui édulcorent leur sudiste à la pop vanillée ! Molly Hatchet c'est, en vérité, la plus metallo-compatible des formations de southern rock, les teigneux qui ne lâchent rien (depuis maintenant plus de 35 ans !) ! Flirtin' with Disaster, second opus qui porte mal son nom, est le retour d'un groupe ayant déjà conquis la "niche" sudiste mais ne s'en contentant pas. Pas un album ambitieux, juste un album plus peaufiné, plus pensé, mieux maîtrisé. De la brute énergie d'un éponyme sans tâche, Danny Joe Brown et ses petits gars on tout gardé, Molly Hatchet continue de nous attaquer frontalement de riffs supra-efficaces, de "ravissants" soli baveux, d'une rythmique plombée mais pleine de feeling (dont le regretté Bruce Crump qui nous quitta l'an passé) et, bien sûr des râpeux vocaux du précité, précieux dans l'énergie du sextet. Evidemment, avec trois six-cordistes d'une impeccable habileté, ça dégouline de guitares, faut ce qu'il faut et c'est exactement ce qu'l faut. A cette suante électricité rock'n'rollesque s'ajoutent une production nettement plus puissante et slick (de Tom Werman, responsable, alors, du décollage de Van Halen, qui sait y faire, donc) et quelques claviers suffisamment discrets pour ne pas alourdir, suffisamment présents pour texturer l'ambiance. Pareil que sur le premier vous me direz, oui mais ça sonne VRAIMENT mieux, allez comprendre pourquoi... Osmose, budget, un remastering miraculeux ? Le mystère reste entier. Ces ajustements, en l'occurrence, vont de pair avec une inspiration au moins aussi riche. Parce qu'il y a de l'hymne en puissance ici, du rock de harde de référence ! D'un Whiskey Man emblématique au boogie endiablé final Let the Good Times Roll (qui n'est pas une reprise !) c'est à un déboulé de sudiste first class auquel nous assistons. On citera forcément la puissance soul d'It's All Over Now (une reprise des Valentinos de Bobby Womack revue, dans la foulée, par les Rolling Stones) et l'épique morceau titre, Flirtin' with Disaster, qui demeure un pilier de chaque concert du groupe, une des chansons les plus marquantes de leur carrière aussi, et de très loin la plus utilisée en soundtrack. C'est du lourd, du furieux, et même quand ça s'adoucit un peu (One Man's Pleasure et ses effluves country), ça reste du vrai béton sudiste, inaltérable. De tous les groupes de rock sudiste, Molly Hatchet est le plus intègre, le seul (sauf à compter ceux qui étaient en sommeil ou carrément séparés) à ne jamais avoir trahi ses valeurs cardinales pour aller patauger dans la bauge FM voir si les dollars n'y seraient pas plus verts. Leur carrière, qualitativement comme commercialement, a connu des hauts et des bas mais, pourtant, jamais ils n'ont désarmé. En l'occurrence, au sommet de leur art, ils donnent une bonne petite leçon de "sudisme" puissant aux Lynyrd, Allman, et autres Blackfoot, tout simplement, et préfigurent, ce faisant, la vague "Southern Metal" et tout le courant stoner déboulé depuis quelques années. C'est qu'il comptent ces p'tit gars, ils comptent !

1. Whiskey Man 3:38
2. It's All Over Now 3:40
3. One Man's Pleasure 3:24
4. Jukin' City 3:46
5. Boogie No More 6:08
6. Flirtin' with Disaster 5:00
7. Good Rockin' 3:17
8. Gunsmoke 3:11
9. Long Time 3:19
10. Let the Good Times Roll 2:56
Bonus
11. Silver and Sorrow (demo) 3:36
Live from Jacksonville, FL in 1980
12. Flirtin' with Disaster 6:15
13. One Man's Pleasure 3:16
14. Cross Road Blues 4:13

Danny Joe Brown– vocals
Bruce Crump– drums
Dave Hlubek– guitar
Steve Holland– guitar
Duane Roland– guitar
Banner Thomas– bass guitar
&
Max Gronenthal– vocals, background vocals
Tom Werman– percussion
Jai Winding– keyboards

Bruce Crump
(17/7/1957 - 16/3/2015)

oN HoT RoCKS
Free "Fire and Water" (1970)
ou "All Right Now"

Ha ! Free ! Un des plus beaux fleurons d'un hard rock alors naissant, une formation, il faut le dire, bien doté avec un axeman plein de classe et de blues (un Paul Kossoff disparu beaucoup trop jeune), une voix gorgée de soul (Paul Rodgers, déjà bien rauque), et une section rythmique en guise d'impeccable soutien (l'excellent Simon Kirke, qui suivra Paul chez Bad Company, et l'ex-Bluesbreakers Andy Fraser qui nous a quitté en mars 2015 et n'avait alors que 18 printemps), ce groupe là est plus que prêt quand vient l'heure d'enregistrer son troisième opus, Fire and Water. En l'occurrence, et le présent opus ne fait pas exception, Free est l'un des (voir le) plus crédible héritiers de l'explosion blues que vit le Royaume Uni dans les années 60 parce qu'indéniablement c'est leur base, une base augmentée, modernisée, "hard-rockée" par un groupe qui, ne cherchant pas à réinventer la roue, se sert merveilleusement de tous ses attributs pour offrir sept chansons (dont l'énorme tube All Right Now) démontrant tout l'étendu de ses capacités. Parce que le tube, ici, n'est pas l'arbre qui cache la forêt et que, de beaux mid-tempo tels que Fire and Water, Remember et Mr. Big (et son gros solo... de basse) à des pistes plus mesurées telles que Oh I WeptHeavy Load (avec Fraser au piano en plus de la basse) et Don't Say You Love Me, Freeétale une classe roots absolument indéniable. Tel que, parfaitement remasterisé, le bonheur aurait été au rendez-vous mais, Deluxe oblige, moult additions sont ici proposées avec, sur la première galette après la tracklist d'origine, quelque juteuses sessions captées pour diverses cases de la grille de la BBC et, sur la seconde, de nouveaux mix, des alternate takes et quelque live pas piqué des vers mais pas le moindre inédit, c'est à noter. Du coup, l'écoute intégrale d'un trait est un peu fastidieuse et redondante (pas moins de 8 versions d'All Right Now par exemple) mais pas inintéressante pour autant en faisant tout de même, clairement, un objet plus destiné aux fans qu'à l'auditeur de passage. Mais l'album, ha !, l'album, ce Fire and Water passé de plein droit dans la légende, c'est un classique, le genre d'album dont ceux férus de (blues et/ou hard) rock ne pourront décemment pas se passer.

CD 1
1. Fire And Water 4:02
2. Oh I Wept 4:30
3. Remember 4:28
4. Heavy Load 5:22
5. Mr. Big 5:59
6. Don't Say You Love Me 6:05
7. All Right Now 5:37
Bonus
8. Fire And Water (BBC "Sounds Of The Seventies" Sessions 23/06/1970) 3:05
9. Mr. Big (BBC "Top Gear" Session 13/12/1969) 5:06
10. All Right Now (BBC "Sounds Of The Seventies" Sessions 23/06/1970) 5:29
11. Remember (BBC "John Peel Sunday Concert" 15/01/1970) 4:49
12. Mr. Big (BBC "John Peel Sunday Concert" 2/7/1970) 6:37
13. Don't Say You Love Me (BBC "John Peel Sunday Concert" 2/7/1970) 5:54
14. All Right Now (BBC "John Peel Sunday Concert" 2/7/1970) 5:08

CD 2
1. Fire And Water (US Album Mix) 3:43
2. Oh I Wept (New Stereo Mix) 4:31
3. Remember (New Stereo Mix) 4:30
4. Don't Say You Love Me (New Stereo Mix) 6:26
5. All Right Now (Songs Of Yesterday Version) 3:39
6. All Right Now (Single Version) 4:16
7. Fire And Water (Backing Track) 2:26
8. Fire And Water (Alternative Stereo Mix) 4:12
9. Fire And Water (Live At Croydon) 4:12
10. Don't Say You Love Me (Live At Croydon) 5:56
11. Mr. Big (Live In Croydon) 5:56
12. All Right Now (Live In Sunderland) 6:24
13. Mr Big (Live In Sunderland) 5:26
14. All Right Now (Video Mix 1) 4:28
15. All Right Now (Video Mix 2) 4:29
16. All Right Now (Video Mix 3) 4:45

Paul Rodgers– vocals
Paul Kossoff– guitars
Andy Fraser– bass guitar, piano
SimonKirke– drums

Andy Fraser
(3/7/1952 - 16/3/2015)

LoST PoP
The Left Banke "Walk Away Renée/Pretty Ballerina" (1967)
ou "MyPrecious"

12 titres pour une trop courte demi-heure de pop baroque à son meilleur, ça vous tente ? Par une des formations les plus injustement oubliées de la seconde moitié des années soixante ? Ne cherchez pas plus loin que l'originel et indépassable premier opus des new yorkais de The Left Banke, Walk Away Renée/Pretty Ballerina. , un opus dont vous connaissez déjà probablement l'un des tubes (les deux donnent leur titre à l'album) sans même savoir qui se nichait derrière une si jolie miniature. Parce qu'elle est là la force de ces américains et de sa paire de leaders (Steve Martin Caro et le regretté Michael Brown qui nous a quitté en mars 2015), pondre de la belle petite chanson à la mélodique évidente et aux arrangement fins et délicats. Et tout ça sans vraiment ressembler vraiment à qui que ce soit même si, la génération spontanée n'existant pas, quelques éléments de glorieux devanciers (Beatles, Beach Boys, Walker Brothers, Kinks et même Phil Spector ou Burt Bacharach) se laissent régulièrement deviner sans jamais toutefois envahir un opus fondamentalement très personnel. Bref, réussi de bout en bout, précieux musicalement mais surtout précieux pour l'auditeur en quête de pop à l'ancienne d'exception,  Walk Away Renée/Pretty Ballerina. est un album qu'on n'a de cesse de recommander parce que, franchement, une telle beauté est à peine croyable !

1. Pretty Ballerina 2:32
2. She May Call You Up Tonight 2:18
3. Barterers and Their Wives 2:56
4. I've Got Something on My Mind 2:46
5. Let Go of You Girl 2:53
6. Evening Gown 1:46
7. Walk Away Renée 2:40
8. What Do You Know 2:57
9. Shadows Breaking Over My Head 2:34
10. I Haven't Got the Nerve 2:13
11. Lazy Day 2:24

Steve Martin Caro— lead vocals
Michael Brown— piano, harpsichord, Clavinet; lead vocals (on "What Do You Know")
Tom Finn — bass, backing vocals
George Cameron— drums, percussion, backing vocals; co-lead vocals (on "I Haven't Got The Nerve")
Warren David-Schierhorst— drums
Jeff Winfield— electric guitar
Rick Brand— electric guitar
&
Hugh McCracken— guitar
Al Gorgoni— guitar
George "Fluffer" Hirsh— guitar
John Abbott— bass, guitar, string arrangements
Seymour Barab— bass, cello
Joe Mack— bass
Al Rogers— drums
Buddy Saltzman— drums
Harry Lookofsky— violin
George Marge— oboe

Michael Brown
(25/4/1949 - 19/3/2015)

HaiR TRiuMPH
Twisted Sister "Stay Hungry" (1984)
ou "Sommet Tordu"

C'est l'histoire d'un groupe qui a mis le temps pour y arriver, l'histoire d'une bande de new yorkais grandement influencés par les New York Dolls dont les débuts remontent à 1972, l'histoire d'un groupe qui finira, à force de concerts et d'abnégation, par décrocher un contrat avec Atlantic au début des années 80, l'histoire d'un troisième album qui finira par les mener à la tête des charts de leur mère patrie, l'histoire, enfin, d'une époque et d'un combat qui les laissera exsangues au point de sombrer aussi vite qu'ils étaient montés, c'est l'histoire de Twisted Sister et de Stay Hungry. Pour bien situer, il faut remonter huit ans plus tôt, à l'arrivée d'un jeune et fringant vocaliste du nom de Dee Snider qui, peu satisfait du répertoire propre du groupe qu'il vient de rejoindre, Twisted Sister donc, s'attelle à la tâche de lui forger quelques compositions dignes de ce nom et en devient, de fait, le leader. Quelques années, centaines de concerts et hectolitres de bière plus tard, rejetés de partout à cause de leur réputation d'intenables bad boys, une sorte de Guns N' Roses avant l'heure, les cinq garçons au look scénique aussi improbable que particulier, imaginez 5 Drag Queens kingsize vous ne serez pas loin du compte, réussissent enfin à convaincre un exécutif local d'Atlantic de leur donner leur chance, non sans avoir précédemment sorti un EP autofinancé sur le microscopique label Secret Records, Ruff Cuts, histoire de prouver ce dont ils étaient capables. Suivront deux albums d'un hard glam musclé qui, peu promus par un label qui ne croit pas en ces peinturlurés qui arrivent pile poil quand Kiss met bas les masques, dépassent tant les espérances, ou plutôt l'absence d'icelles, qu'enfin Twisted Sister devient un objectif dans les yeux emplis de dollars de ces messieurs de chez Atlantic. Et le moins qu'on puisse dire c'est qu'ils avaient senti le vent venir ! Parce que Stay Hungry est un triomphe. Un triomphe dans les charts d'abord, l'album s'écoule à 3 millions d'exemplaires rien qu'aux Etats Unis. Un triomphe dans la manière ensuite parce que, porté par deux singles surpra-éficaces, et deux vidéoclips rigolos en heavy rotation sur la dominante MTV, We're Not Gonna Take It et I Wanna Rock, le heavy glam rock des Sœurs Tordues a plus de gueule que jamais. Comme le reste de la galette est à l'avenant, pas de bon goût, certes, mais si glorieusement accrocheur, affreux, sale et méchant mais doux à l'oreille du fan de (hard) rock en mal d'électricité bananante, avec de vrais bons classiques du genre dedans (Stay Hungry, Burn in Hell, The Price, S.M.F.), et idéalement mis en son par un Tom Werman spécialiste de l'exercice, la réussite est indéniable, et le succès mérité. Bref, la route de la gloire était ouverte à Twister Sister, et puis... Et puis l'affaire PMRC, des femmes de sénateurs du genre desperate housewives qui se lancent dans une croisade contre toutes ces musiques qui polluent les malléables cerveaux de nos chères têtes blondes, un audience au Sénat où Dee Snider, cité avec John Denver et Frank Zappa (un drôle de casting !) pour défendre les intérêts des artistes, s'en sortit très bien, mais un peu beaucoup avec le melon. Un an plus tard, un nouvel album sous la ceinture, Come Out and Play, pas exactement raté mais très en deçà des bonnes habitudes de la formation, sans titre aussi immédiatement mémorisable aussi et avec un choix de premier single contestable (la reprise du Leader of the Pack du girls-band sixties les Shangri-Las et son clip ridicule), Twisted Sister commence sa descente vers les enfers... Jusqu'à un split dont tout le monde se moque en 1987 après un ultime album cette fois franchement raté, Love Is for Suckers. Reste donc une belle triplette originelle, et ce Stay Hungry, un peu plus encore, et même plus que ça dans sa version Deluxe bonussée de nombreuses démos permettant de se rendre compte du travail accompli par la formation pour arriver à son but, un beau package qui complimente un album qui demeure un des grands classiques du hair metal des années 80 et une bonne façon de se souvenir de leur batteur disparu en mars 2015, le puissant A.J. Pero.

CD 1 - Album
1. Stay Hungry 3:03
2. We're Not Gonna Take It 3:38
3. Burn in Hell 4:43
4. Horror-Teria (The Beginning) 7:45
5. I Wanna Rock 3:06
6. The Price 3:48
7. Don't Let Me Down 4:26
8. The Beast 3:30
9. S.M.F. 3:01

CD 2 - Bonus
1. Death From Above 2:42
2. Prime Motivator 2:25
3. We're Not Gonna Take It (Early Demo) 2:47
4. Death Run 1:45
5. This One's For You 2:00
6. S.M.F. (Early Demo) 2:14
7. We're Coming On 1:42
8. Call My Name 2:10
9. Burn In Hell (Early Demo) 5:08
10. Pay The Price 1:42
11. What's Love Without You 1:45
12. Our Voice Will Be Heard 1:29
13. You Got To Fight 1:39
14. The Price (Early Demo) 2:36
15. Stay Hungry (Early Demo) 1:58
16. Radio Spot 0:24
17. 30 (New Track) 4:23
18. Lollipop Guild (Hidden Track) 0:30

Dee Snider - lead vocals
Eddie "Fingers" Ojeda - lead & rhythm guitars, backing vocals
Jay Jay French - rhythm & lead guitars, backing vocals
Mark "The Animal" Mendoza - bass, backing growls
A. J. Pero - drums, percussion

A.J. Pero
(14/10/1959 - 20/3/2015)

uK FoLK
The Pentangle "The Pentangle" (1968)
ou "Pastoral Brits"

Alors que ses deux six-cordistes d'exception ont désormais disparu, Bert il y a trop longtemps, 15 ans déjà !, John en mars 2015, il n'est pas inutile de revenir sur le cas d'une des plus belles formations folk britannique des années 60 et 70, Pentangle. Et sur la première de leurs galettes, l'éponyme augmenté d'un The que le groupe finira par abandonner et qui, loin des territoires hantés par les équivalents américains, trace une route qui fera florès, celle d'une folk ancrée dans une campagne anglaise source de bien des merveilles mais également éprise de libertés instrumentales diablement bien habités par une bande de musiciens aventureux juste ce qu'il faut pour réussir le prodige. Parce que c'est bien de prodige dont il s'agit sur un album supérieurement mélodique, un album où la voix gracieuse de Jacqui McShee est l'idéal contrepoint aux explorations musicales de quatre garçons glissant régulièrement un peu de jazz et de blues dans les paysages anglais qu'ils illustrent (rien que l'instrumental Bells et son gros solo de batterie par l'excellent Terry Cox vous le démontrera). En résumé ? The Pentangle est le genre d'album où l'on arrive pour la beauté du paysage et reste pour tous les détails d'un panorama plus vaste qu'il n'y paraissait initialement... Un prodige, vous dis-je !

1. Let No Man Steal Your Thyme 2:37
2. Bells 3:52
3. Hear My Call 3:01
4. Pentangling 7:02
5. Mirage 2:00
6. Way Behind The Sun 3:01
7. Bruton Town 5:05
8. Waltz 4:54
Bonus
9. Koan (Alternate Version) 2:10
10. The Wheel (Alternate Version) 2:00
11. The Casbah (Alternate Version) 2:17
12. Bruton Town (Edit 1/5/3) 5:15
13. Hear My Call (Alternate Version) 3:18
14. Way Behind The Sun (Alternate Version) 2:49
15. Way Behind The Sun (Instrumental) 2:37

Jacqui McShee– vocals
Bert Jansch– acoustic guitar, vocals
John Renbourn– acoustic guitar, vocals
Danny Thompson– double bass
Terry Cox– drums, vocals

John Renbourn
(8/8/1944 - 26/3/2015)

(février)
JaNiS & LeS GaRCoNS
Big Brother and the Holding Company "Cheap Thrills" (1968)
ou "Toute une époque"

Leur premier album sur l'indépendant Mainstream Records avait été largement handicapé par un minuscule budget et une production approximative empêchant une formation de blues psychédélique prometteuse de livrer la pleine mesure de leur talent. Un an plus tard, et après une très remarquée performance au Monterey Pop Festival, arrive un Cheap Thrills, album soutenu qu'ils sont par la major company Columbia et produit par un John Simon ayant fait ses preuves auprès du jazzman Charles Lloyd ou du folkeux canadien Leonard Cohen, une toute autre histoire en vérité, un vrai morceau de la légende de la pop music, aussi. Effectivement, présenté plus ou moins comme un live mais, en fait, enregistré en grande partie en studio (avec la notable exception de Ball & Chain provenant d'un concert au Winterland Ballroom), c'est une parfaite représentation du blues jammy et psychédélisant de du Big Brother avec, évidemment, une Janis impériale en indéniable cerise sur le gâteau mais aussi un soliste, qui vient de la rejoindre dans les nuages d'ailleurs, Sam Andrew, une fine lame disparue en février 2015. Le terreau sur lequel a poussé cette sauvage fleur électrique est évidemment blues mais le groupe, totalement dans le zeitgeist du flower power San-franciscain, pousse l'enveloppe de la vieille musique vers une freak-attitude absolument de son temps. Porté par deux morceaux phares (la passionnée reprise du Summertime du Porgy & Bess de George et Ira Gershwin et la puissante transformation d'une chanson soul un poil plan-plan en blues/rock électrique de Piece of My Heart), l'album connaîtra un énorme succès s'incrustant durablement, 8 semaines consécutives, à la tête des charts étatsuniens, ce qui n'était, à l'écoute du séminal ensemble, que justice parce que, franchement, quelle fête mes aïeux, quelle chanteuse, et quel parfait groupe pour l'accompagner dans ses éraillées vocalises ! Janis quittera bientôt ses partenaires pour se lancer dans une trop courte carrière solitaire pour les funestes raisons que vous connaissez tous. Le groupe, de son côté, tentera de survivre sans son emblématique figure de proue. Las, ni l'une (même si ses deux albums sont toujours recommandables, particulièrement l'hélas posthume Pearl), ni le groupe (qui reviendra, après une courte séparation, pour une paire d'album pas franchement affolants menés par un nouveau line-up où le trou béant laissé pas Joplin est évident), ne sauront tout à fait reproduire l'exploit. Reste cette galette magique, ce trip multicolore à dominante de bleu, typique de son époque et pourtant toujours d'une brûlante actualité, une œuvre plus que recommandée, obligatoire à la collection de tout amateur de rock/blues qui se respecte.

1. Combination of the Two 5:47
2. I Need a Man to Love 4:54
3. Summertime 4:01
4. Piece of My Heart 4:15
5. Turtle Blues 4:22
6. Oh, Sweet Mary 4:16
7. Ball and Chain 9:02
Bonus
8. Roadblock (Studio outtake) 5:31
9. Flower in the Sun (Studio outtake) 3:04
10. Catch Me Daddy (Live at The Grande Ballroom, Detroit, MI, March 2, 1968) 5:32
11. Magic of Love (Live at The Grande Ballroom, Detroit, MI, March 2, 1968) 3:58

Janis Joplin– vocals
Sam Andrew– lead guitar, bass, vocals
James Gurley– guitar
Peter Albin– bass, guitar
Dave Getz– drums
&
John Simon– piano, Producer

Sam Andrew
(18/12/1941 - 12/2/2015)

So STRaNGe
Visage "Visage" (1980)
ou "In Your Face"

Un haut fait new romantic/synthpop ?, avec de vraies stars en devenir dedans ? C'est Visage et son premier album éponyme ! En l'occurrence, mené par un Steve Strange (qui, rappelons-le, nous a quitté en février 2015, R.I.P.) quelque part entre Düsseldorf et Berlin, entre Kraftwerk et David Bowie, comprenant la participation de gens aussi recommandables que Midge Ure (futur Ultravox et également metteur en son de l'exercice), John McGeoch (ex-Magazine, futur P.I.L. et Banshees mais surtout un extraordinaire guitariste), Dave Formula (ex-Magazine itou), Bill Currie (passé par Tubeway Army et évidemment Gary Numan) et Rusty Egan (alors ex-Rich Kids), mais aussi les apparitions de Barry Adamson (ex-Magazine et Luxuria, un garçon dont la carrière solitaire est chaudement conseillée) et Chris Payne et Cedric Shapley de chez une autre formation synthpop prometteuse, Dramatis, c'est du premier super-groupe du genre dont il s'agit. Avec tant de talent réuni, pas étonnant que l'album soit le triomphe qui nous est offert. Evidemment, il y a l'imparable single, Fade to Grey, mais il n'est pas le majestueux arbre cachant la maigre forêt, simplement l'étendard, le maître-étalon des possibilités de la bande puisqu'on retrouve quasiment les mêmes qualités d'ambiance et de mélodie sur Blocks on Blocks ou Mind of a Toy, deux autres flamboyantes réussites d'électro-pop fin et frais. Mais si Visage sait faire rêver, voir ce qui précède, il sait aussi faire danser sur d'infectieux beats synthétiques ornés de synthétiseurs typiques mais pas toc (Visage, la chanson, The Dancer), amuser sur un hommage au grand Clint infusé d'influences western (Malpaso Man) ou réfléchir sur son hymne tabacophage (Tar), un si beau package qu'on oublie bien vite un instrumental final pas franchement affolant (The Steps). Par la richesse de sa musique, par la qualité de sa production, par son côté si typique, si tellement de son temps, l'inaugural œuvre de Visage est devenu un classique de plein droit, ce n'est que mérité pour une si belle réussite, de celles qui permettront à l'auditeur débutant dans le style de savoir s'il vaut le coup d'aller plus avant parce que, francehment, si vous n'aimez pas Visage, c'est que la synthpop ne sera jamais votre affaire.

1. Visage 3:53
2. Blocks on Blocks 4:00
3. The Dancer 3:40
4. Tar 3:32
5. Fade to Grey 4:02
6. Malpaso Man 4:14
7. Mind of a Toy 4:28
8. Moon Over Moscow 4:00
9. Visa-age 4:20
10. The Steps 3:14

Steve Strange– lead vocals
Midge Ure– guitar, backing vocals, synthesizers
John McGeoch– guitar, backing vocals, saxophone
Dave Formula– synthesizer
Billy Currie– electric violin, synthesizer
Rusty Egan– drums, backing vocals, electronic percussion
&
Barry Adamson– bass guitar (1, 2, 4)
Chris Payne– synthesizer (5)
Cedric Sharpley– drums, electronic drums programming (5)
Brigitte Arens– voice (5)

Steve Strange
(28/5/1959 - 12/2/2015)

La Barbe ! (série en cours)

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Ultime attribut mâle d'un métrosexuel revirilisé, la barbe est à la mode. En musique, ça fait longtemps que ça dure mais, chut !, comme nous fait signe le grand Charles (Darwin !), c'est un secret à ne pas éventer ! Enjoie !

CHaRLeS, MaGNe
CharlElie Couture "ImMortel" (2014)
ou "Pas Mort !"

Couture avec Biolay ? Deux univers qu'on n'imaginait pas, à priori, être compatibles... Sauf que le vieux, CharlElie, a une jolie plume dans laquelle le jeune, Benjamin, sait puiser des trésors de mélodies. Et donc Immortel, dernier cru en date d'un de nos vénérables anciens (comme le temps passe !), son dix-neuvième, trois longues années après le semi-échec de Fort Rêveur, est, youpi !, une vraie belle réussite ! Or donc, CharlElie a pris son temps, et ce fut une excellente idée qui débouche sur une collection de chansons personnelles, souvent douces-amères qui, traçant toujours une route péri-étasunienne puisque telles sont les influences fondamentales du lorrain, bénéficient d'arrangement mesurés et finauds et d'une mise en son absolument parfaite (les deux signés Biolay, bravo !). Et ainsi, d'un rêveur L'amour au fond en forme de country rock un brin pop mais surtout très cool, d'un reggae bien senti et bien balancé (La Dernière Heure), d'un petit coup de folk bien orchestré et presque enfantin (Mifasolitude), d'un bon gros rock à saxo baveux (Broken), etc. (parce qu'on ne va tout de même pas faire toute la tracklist, hein !), à  un French Man in New York, petit instrumental bluesy/jazzy de conclusion en points de suspension (parce qu'on attend fermement la suite), non seulement CharlElie exploite tous ses possibles mais, surtout !, les magnifie offrant ainsi son plus bel opus depuis le toujours recommandé Casque Nu, en plus diversifié, cette fois. En bref et en résumé, si ImMortel (I'm Mortel ?) n'est pas un retour en fanfare, parce que Couture n'est jamais parti, c'est un splendide rappel qu'on tient bien là, plus que jamais, un artiste d'exception.

1. L'amour au fond 3:19 
2. La Dernière Heure 3:26    
3. Mifasolitude 3:22    
4. Broken 3:47  
5. Méchante Envie 4:03  
6. L'Autre Côté (Avant L'Ivresse) 3:49  
7. Be An Artist 3:24  
8. La Comédienne (Bipolaire) 3:32  
9. Mon Ami Pierrot 3:09  
10. J'Ai Des Visions 3:21  
11. Le Vieil Homme #2 2:57  
12. A French Man In New York 3:01

CharlElie Couture - voix, sifflement, Wurlitzer, Rhodes, piano
Benjamin Biolay - claviers, synthés, trombone, Hammond, Mellotron, violon (12)
Nicolas Fiszman - basse, clavinet, guitare
Karim Attoumane - guitare
Didier Limbour - saxophone, flûte
Denis Benarrosch - batterie, percussions
Marc Steylaerts, Bart Lemmens - violon (3, 5, 6, 10)
Philippe Allard - alto (3, 5, 6, 10)
Karel Steylaerts - violoncelle (3, 5, 6, 10)
Raphaëlle Germser - chœurs (3)
Yamée Couture - comédienne bipolaire (8)

CHARLELIE COUTURE

HiRSuTe iN N.y.
Jamie Saft "Borscht Belt Studies" (2011)
ou "ZZ Saft"

Ceux qui suivent John Zorn connaissent le claviériste/pianiste hirsute qui l'accompagne régulièrement. Ils savent aussi qu'il s'appelle Jamie Saft et a quelques jolis albums à son palmarès (on citera son hommage à Bob Dylan, "Trouble", son interprétation du Songbook II Masadien de John Zorn, "Astaroth", ou le quasi-metal "Black Shabbis"). Evidemment, ses activités de sideman ne lui laissent que ponctuellement le loisir de se concentrer sur son propre répertoire comme c'est heureusement le cas ici. La vraie surprise, pour un musicien naviguant habituellement en heavy dub et chaos avant-garde contrôlé, c'est de le découvrir si apaisé... Mais pas moins turbulent. Si la sélection ici présentée est globalement plus calme et mélodique qu'à l'accoutumée, elle n'en demeure pas moins d'une excellente et surprenante qualité. De la douce mélopée jazz klezmérisé d'ouverture ("Issachar") à la pièce classique (contemporain) au piano seul qui la suit ("Hellenville), on sait d'emblée que l'ami Jamie nous a concocté quelque cchose d'unique et qui s'annonce passionnant. La suite ne contredit pas ces espoirs et la participation du clarinettiste Ben Goldberg sur 6 des 11 titres s'avèrent un énorme plus que ce soit pour le versant contemporain (majoritairement représenté ici) ou celui jazz de la chose. Il faut évidemment mentionner l'impeccable section rythmique qui accompagne les plus secoués des titres de ce Borscht Belt Studies (un petit tiers). Larry Grenadier (contrebasse) et Craig Santiago (batterie) nous offrent un très bel exercice de nuance et de retenue, juste ce qu'il fallait à ces compositions gracieuses et spirituelles. Jamie Saft est, avec Koby Israelite, le plus intéressant des jeunes artistes de la "jewish jazz scene" initiée par John Zorn et son non-profit label, Tzadik, ne ratez pas l'occasion de vous plonger dans son art en commençant par ce Borscht Belt Studies, il le mérite vraiment.

1. Issachar 5:15
2. Hellenville 3:52
3. Darkest Arts 3:30
4. Pinkus 5:13
5. The Pines 3:29
6. Darash 4:13
7. Solomon County 6:54
8. Jews for Joseph (Maneri) 7:01
9. Kutshers 4:34
10. Azulai 3:44
11. New Zion 4:58

Jamie Saft - piano, Fender Rhodes
Ben Goldberg - clarinet (tracks 1, 3, 4, 6, 8 & 10)
Larry Grenadier - bass (track 11)
Craig Santiago - drums (track 11)

JAMIE SAFT

BaRBaPaPa
Leon Russell "The Best of Leon Russell" (2011)
ou "Slideshow"

S'il est surtout connu pour ses excellents services en tant que sideman de luxe (avec George Harrison, Gram Parsons, Elton John, Eric Clapton, Joe Cocker, les Rolling Stones et même Barbara Streisand ou Frank Sinatra), la carrière solo de Leon Russell se doit de ne pas être oubliée. Alors un bon Best Of pour ceux qui en douteraient ? Une excellente introduction à une des plus belles barbes de la musique mondiale en général et de la musique américaine en particulier. Et, de fait, c'est à une belle ballade américaine que nous convie ce Best Of survolant rapidement mais utilement la carrière du monsieur du Concert for Bangladesh (dans un énorme medley Jumpin' Jack Flash/Youngblood) à son album de 2010 en duo avec Sir Elton (If It Wasn't for Bad) couvrant peu ou prou tous les styles que le pianiste/chanteur honora de son intérêt (du blues à la country en passant par le rhythm and blues, le rock et la folk music) et proposant même un excellent duo en forme de reprise d'Elvis transcendée (Heartbreak Hotel) avec nul autre que cet vieux bandit de Willie Nelson. Bref, en 66 minutes et 16 titres voici une extrêmement bien fichue introduction à un artiste méritant plus d'attention qu'il ne lui en est habituellement prêté dans notre pays.

1. Tryin' to Stay 'Live 2:50    
2. Shoot Out on the Plantation 3:10    
3. If It Wasn't for Bad 3:43
4. A Song for You 4:08    
5. Hummingbird 4:00    
6. Tight Rope 2:59    
7. Delta Lady 4:02    
8. Stranger in a Strange Land 4:01
9. It's a Hard Rain's A-Gonna Fall 5:08    
10. This Masquerade 4:22    
11. Out in the Woods 3:35    
12. If I Were a Carpenter 3:50
13. Heartbreak Hotel 3:00
14. Lady Blue 3:31    
15. Back to the Island 5:25    
16. Jumpin Jack Flash/Youngblood 10:39

LEON RUSSELL

BaRBe Qui CHeRCHe
Iron and Wine "Kiss Each Other Clean" (2011)
ou "Indie Beard"

Si Sam Beam et son Iron and Wineétaient connus pour une folk désossée et plutôt lugubre (quoique pas sans ses salvatrices éclaircies), la mue "hi-fi" entamée avec le prédécesseur du présent (The Shepherd's Dog) est ici pérénisée sur tout un album, le d'ailleurs très réussi Kiss Each Other Clean. Pas, ceci dit, que Mister Beam ait pour autant découvert la recette du bonheur universel, sa musique reste indéniablement habitée d'une noirceur dont on ne voudrait d'ailleurs pas le voir se départir totalement, juste que cette fois-ci les petit plats ont été mis dans grands et la déco notoirement modernisée. C'est ainsi qu'Iron and Wine nous offre un album d'indie pop/rock raffiné où des éléments électroniques, des chœurs délicats et, plus généralement, l'intervention de nombreux invités venu porter, chacun, leur petite pierre à l'ambitieux édifice qui tout en restant absolument typique des thèmes et de la faconde mélodique de son auteur sait trouver de nouvelles pistes dans une carrière qui commençait à tourner en rond. Hélas, Beam ne se tiendra pas à ces excellentes dispositions et préfèrera, dès l'album suivant (Ghost on Ghost) revenir à une mise en forme plus académique. Reste donc deux albums dont Kiss Each Other Clean, une galette sans la moindre fausse note, est la plus réussi de ce diable de barbu qui, quand il veut... Chaudement recommandé évidemment.
 
1. Walking Far from Home 4:47
2. Me and Lazarus 3:03
3. Tree by the River 3:58
4. Monkeys Uptown 3:48
5. Half Moon 3:16
6. Rabbit Will Run 5:30
7. Godless Brother in Love 3:50
8. Big Burned Hand 4:12
9. Glad Man Singing 4:40
10. Your Fake Name Is Good Enough for Me 7:01

Sam Beam
&
Joe Adamick
, Justin Amelsch, Thomas Bartlett, Jim Becker, Stuart Bogie, Rob Burger, Tim Coffman, Brian Deck, Nate Lepine, Matt Lux, Ben Massarella, Sarah Simpson, Chad Taylor

SAMUEL BEAM

BaRBe-HaRDe
Valient Thorr "Stranger" (2010)
ou "Brutes Hirsutes"

Du Heavy Metal à poils, ça vous tente ? Un truc aussi brutal que Motörhead, aussi fun que l'Iron Maiden des deux premiers albums, aussi speed qu'un jeune Metallica ? Alors ne quittez pas, je vais vous entretenir de petits gars qui font exactement ça ! Et même un peu plus parce que, franchement, dans le genre rétro-moderniste, Stranger, leur 5ème opus, se pose un peu là. Rétro parce que, indubitablement, tout ce qu'on y entend peu être tracé vers quelques grands anciens (voir les trois précités mais de nombreux autres aussi), mais moderne parce que glissant quelques savoureuses surprises (un petit coup de flamenco rock par ci, un ralentissement psychédélique par là) et, surtout, un groove et une crasse graisseuse très stoner metal qui marque cette musique comme appartenant fermement au 3ème millénaire. Alors, c'est vrai, tout n'est pas exactement idyllique dans ce tableau, il y a deux ou trois chansons qui ne sont pas au niveau d'excellence du reste de la galette (surtout vers la fin, l'instrumental de batterie The Recognition et le très quelconque Without Hope Without Fear qui le suit, on s'en serait passé), la production, crue mais heureusement claire, vous donne parfois une impression d'amateurisme dommageable mais, dans l'ensemble et avec, on se doute, un budget assez réduit Valient Thorr est parvenu à fomenter un Stranger qui contentera les anciens dans leurs aspirations nostalgiques comme les jeunes à la pointe d'un "southern metal" dont on tient là un des plus beaux fleurons. En un mot comme en mille ? Rcommandé !

1. Gillionaire 3:02
2. Sleeper Awakes 3:16
3. Disappearer 3:08
4. Double Crossed 4:19
5. Night Terrors 4:51
6. Sudden Death Is Nothing 4:34
7. Woman in the Woods 3:01
8. Vision Quest 3:30
9. Habituary 3:15
10. The Recognition 1:16
11. Without Hope, Without Fear 3:36
12. Future Humans 3:26

Dr. Professor Nitewolf Strangees - Bass
Lucian Thorr - Drums
Voiden Thorr - Guitars
Eidan Thorr - Guitars
Valient Himself - Vocals

VALIENT THORR
(et l'imberbe)

BaRBe en FuSioN
Hermeto Pascoal "Slaves Mass" (1977)
ou "Barba Brasileira"

Si vous cherchez un maboul capable de pousser la musique brésilienne dans ses retranchements, de lui offrir un panorama à la lisière de l'avant-garde et du jazz, ne cherchez pas plus loin que ce Slaves Mass de l'hirsute Hermeto Pascoal, un type dont la carrière n'a pas exactement été un feu d'artifice, même s'il a sorti d'autres très bons albums que celui qui nous intéresse présentement, un authentique sommet de prospective carioca. Le tour de force, parce que c'en est un, indéniablement, s'installe tranquillement sur un Mixing Pot qui, commençant tout en douceur, atteint bientôt d'inespérés sommets mélangeant bossa, jazz et aventurisme en un tout baladin, décontracté mais néanmoins puissant qui fonctionne à merveille. La suite est à l'avenant de cette très réussie entrée en matière avec, pêle-mêle et dans le désordre, une minimaliste et drolatique dédicace à Cannonball Adderley (Cannon), un jazz sensuel et chaloupé (Cherry Jam), un tribalisme bienvenu (Slaves Mass) ou un délire pianistique entre classique, samba et jazz (Just Listen) qui rythment une galette multiple et réussie. Il faut dire qu'Hermeto a aussi su s'entourer, conviant à son banquet des pointures brésiliennes et américaines telles que Flora Purim, Ron Carter, Chester Thompson ou Alphonso Johnson qui, entièrement dévoués à la cause de leur "patron" de l'occasion apportent chacun leur pierre à ce précieux édifice. Facile tout ça ? De temps en temps mais pas toujours les dérapages contrôlés étant foison, et puis là n'était pas le propos de toute façon. Faire bouger, évoluer, dynamiter des racines qui sont siennes à l'aulne d'une imagination débridée, c'est ce que propose ce Slaves Massô combien réussi et recommandé.

1. Mixing pot (Tacho) 9:18
2. Slaves mass (Missa dos escravos) 4:19
3. Little cry for him (Chorinho para ele) 2:11
4. Cannon (Dedicated to Cannonball Adderley) 5:20
5. Just listen (Escuta meu piano) 7:08
6. That waltz (Aquela valsa) 2:46
7. Cherry jam (Geléia de cereja) 11:45
Bonus
8. Open field (Campo aberto) 4:25
9. Pica pau (Take 1) 14:20
10. Star trap (Part 2) 15:45

Hermeto Pascoal: piano, keyboards, clavinet, melodica, soprano sax, flutes, acoustic guitar, twelve strings guitar and vocals (in "Cannon")
Flora Purim: vocals (in "Slaves mass" and "Cannon")
Airto Moreira: drums (all tracks except "Mixing pot", "Pica pau" and "Star trap"), percussion and vocals (in "Cannon")
Chester Thompson: drums (in "Mixing pot", "Pica pau" and "Star trap")
Ron Carter: acoustic bass (all tracks except "Mixing pot", "Pica pau" and "Star trap")
Alphonso Johnson: electric bass (in "Mixing pot", "Pica pau" and "Star trap")
Raul de Souza: trombone and vocals (in "Cannon")
David Amaro: electric guitar, acoustic guitar and twelve strings guitar
Hugo Fattoruso: vocals (in "Cannon")
Laudir de Oliveira: vocals (in "Cannon")

HERMETO PASCOAL

La Barbe ! (série en cours, volume 2)

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Pas besoin d'avoir lu le Capital ou le Manifeste du Parti Communiste pour apprécier une belle barbe. Pas besoin non plus d'afficher ce fier attribut viril pour apprécier la musique de ceux qui le portent avec tant de fierté. Alors ? Vive la musique à poils et... Enjoie !

HoBo BLueS
Seasick Steve "Man from Another Time" (2009)
ou "Barbe à Blues"

C'est l'histoire d'un vieux bluesman sorti de nulle part et qu'une espèce de hype rattrape. On nous avait déjà fait le coup avec l'excellent RL Burnside (aujourd'hui disparu), on remet le couvert avec Seasick Steve, et le bonheur est de nouveau au rendez-vous. Mais un peu l'arnaque du communiquant parce que, en grattant un peu, on se rend compte que si Steve Wold (son vrai nom) a bien vécu à la dure dans de jeunes années comparables à un roman de Steinbeck, il avait alors depuis longtemps transité dans un vrai confort et une belle si confidentielle carrière qui le vit se produire sur scène avec de nombreux musiciens de blues établis, sympathiser avec une Joni Mitchell par bêcheuse pour deux sous où, suite à une formation d'ingénieur du son sur le tas se retrouver à mettre en son quelques artistes indépendants dont Modest Mouse. On est loin du hobo déniché au coin d'une rue, quoi, mais il faut dire que, musicalement, l'hypothèse était absolument crédible. Et donc on en vient à ce Man from Another Time, le quatrième opus de l'animal depuis son apparition discographique en 2004 conséquence de problèmes cardiaques qui le firent réaliser qu'il avait des choses à exprimer et pas forcément autant de temps qu'il ne le pensait pour le faire, celui qui le vit percer et se faire une vrai réputation internationale. Qu'y entend-on ? Un blues rauque et primitif, urbain désargenté ou paysan précarisé, pas de la musique bien polie et raffinée pour Bobo en mal de "Hobo thrill", reposant sur les bases mêmes du genre et dans laquelle l'influence d'un John Lee Hooker ou d'un Howlin' Wolf est évidente. Et les chansons qui vont avec parce qu'il faut le dire, Wold a le truc pour pondre un blues aussi immémorial que séminal qu'il soit électrique et slidé (Diddley Bo) ou simplement habité d'un banjo et de la voix délicieusement rocailleuse de son auteur (The Banjo Song), qu'il conjure des images du delta du Mississipi (Man from Another Time) ou de Chicago (Never Go West) . Bref, Man from Another Time, un album qui porte bien son titre, est chaudement recommandé à ceux qui aiment le blues, le vrai, recommandé.

1. Diddley Bo 3:50
2. Big Green and Yeller 4:13
3. Happy (To Have a Job) 3:06
4. The Banjo Song 3:30
5. Man from Another Time 3:13
6. That's All 4:38
7. Just Because I Can (CSX) 3:39
8. Never Go West 3:30
9. Dark 3:55
10. Wenatchee 3:52
11. My Home (Blue Eyes) 2:26
12. Seasick Boogie 5:20
13. I'm So Lonesome I Could Cry 5:01

Seasick Steve - vocals, guitar, banjo
Dan Magnusson - drums
&
Amy LaVere
- vocals

SEASICK STEVE

SoMBRe BaRBe
Steve Von Till "A Grave Is a Grim Horse" (2008)
ou "Down down down"

Quand il ne hurle pas sa race chez les hardcoreux progressifs de Neurosis, Steve Von Till (un amateur de Townes Van Zandt, un homme de bon goût donc) aime à sortir sa guitare acoustique et à exprimer son désespoir dans des albums hantés et intimistes dont A Grave Is a Grim Horse est le plus beau spécimen. Le plus beau spécimen parce que le plus abouti, celui où, délaissant la voix souffreteuse qui avait hanté ses deux précédents opus solitaire (As the Crow Flies et If I Should Fall to the Field) pour un chant plus mesuré, plus doux mais paradoxalement plus puissant, Von Till trouve aussi une écriture à la fois plus épurée et plus orchestré (on n'est pas à une contradiction près). Indéniablement, et nettement plus clairement que par le passé, l'influence de deux figures de la country/folk, puisque c'est essentiellement de ceci dont il s'agit, le précité VanZandt mais aussi Johnny Cash qu'il n'est pas loin d'évoquer vocalement, est détectable mais heureusement pas envahissante. Parce que Von Till a de la personnalité à revendre, les chansons pour l'exprimer de la country and  western post-apocalyptique de la chanson titre d'ouverture à un recueilli et intimiste Gravity de conclusion en plus du talent d'un arrangeur certes minimaliste, ce qui colle parfaitement au style, mais néanmoins imaginatif et inspiré. Tout ceci nous donne un opus musicalement trainard et émotionnellement intense prouvant que, loin des cris du prédateur assoiffé de sang qu'est l'implacable Neurosis, il existe une vie musicale dont l'amateur de belle folk music se doit de surveiller les développements.

1. A Grave Is A Grim Horse 4:02
2. Clothes Of Sand 2:30
3. The Acre 3:28
4. Willow Tree 3:42
5. Valley Of The Moon 6:27
6. The Spider Song 3:25
7. Looking For Dry Land 6:42
8. Western Son 4:46
9. Brigit's Cross 4:12
10. Promises 3:06
11. Gravity 5:40

Steve Von Till - guitar, vocals, drums, organ, banjo, pedal steel guitar 
Desmond Shea - piano, vibraphone
Jeffrey Luck Lucas - cello

STEVE VON TILL

BaRBe éMouVaNTe
Ray LaMontagne "Trouble" (2004)
ou "In Folk He Trusts"

C'est en 2004 que nous découvrions le premier album de celui qui allait s'affirmer comme l'une des plus belles voix du renouveau folk rock étatsunien, Trouble du bien nommé Ray LaMontagne. Bien nommé parce qu'on l'imagine bien, avec sa barbe touffue et son look hors du temps, en musicien des Appalaches revenu d'entre les fantômes pour nous raconter son Amérique. Or donc, c'est d'une musique ancienne (immémoriale, oserait-on) dont il s'agit où la voix de Tim Buckley passée au papier de verre petit grain de Ray fait merveille. Sans artifice particulier (on admirera l'exemplaire discrétion de cordes soulignant sans jamais envahir), c'est essentiellement de bonnes chansons douces-amères qu'est composé cet inaugural long-jeu. De bonnes chansons qui, si elles sont un peu toutes confectionnées sous le même modèle, mid-tempo et mélodie émotionnelle, fonctionnent sur la simple foi d'une belle plume, d'une bonne voix et d'arrangement/production sachant servir cette musique franche et organique. Les meilleurs moments de la galette ? Un Trouble, la chanson, dont la douceur vous enveloppera tandis que la mélodie trustera votre occiput, la valse country à harmonica Narrow Escape où l'on a presque l'impression d'entendre le bois du feu de camp craquer, un charmant Hannah très bluegrass avec la participation vocale et musicale de la violoniste de Nickel Creek, Sara Watkins, ou un final en forme de ballade western bienvenue avec un All the Wild Horses épatant. Voilà, c'est Trouble, premier album de Ray LaMontagne qui a fait la carrière que l'on sait depuis, une carrière qui démarrait sous les meilleurs auspices avec cet excellent et recommandé opus.
 
1. Trouble 4:01
2. Shelter 4:36
3. Hold You in My Arms 5:06
4. Narrow Escape 4:39
5. Burn 2:54
6. Forever My Friend 5:44
7. Hannah 5:42
8. How Come 4:32
9. Jolene 4:10
10. All the Wild Horses 3:16

Ray LaMontagne - acoustic guitar, vocals, harmonica
Ethan Johns - Producer, engineer, mixing, string arrangements, additional guitar, drums, percussion, piano, bass guitar, harmonium
David Low - Cello
Julie Gigante - Violin
Phillipe Levy - Violin
Mark Robertson - Violin
Roger Wilkie - Violin
&
Sara Watkins
- Fiddle on "Hannah" and "Jolene"; background vocals on "Hannah"
Jen Stills - Background vocals on "Narrow Escape"

RAY LAMONTAGNE

WiSe BeaRD
Robert Wyatt "Dondestan" (1991)
ou "Barbe en Nuages"

Attention de ne pas confondre ce Dondestan et son pendant revisité. Si le second propose indéniablement des améliorations sur l'aspect technique de la chose (mixage essentiellement, quelques overdubs aussi par quelques amis de passage), il y perd de ce charmant quasi-amateurisme qui allait finalement si bien à l'art fragile et ouaté du sieur Wyatt. Ici Robert, livré à lui-même, si on ne compte pas la collaboration textuelle de son épouse, Alfreda Benge auteure de la moitié la plus poétique des paroles de l'opus (l'autre étant dédié aux préoccupation socio-politique d'un Wyatt plus que jamais concerné), ne fait pas autre chose que ce qu'il a inventé depuis l'obligatoire Rock Bottom soit sa propre musique à lui, cousine du minimalisme contemporain, du jazz et du rock progressif mais définitivement elle-même, incomparable et unique donc rien de surprenant sur Dondestan, on y trouve exactement ce qu'on y attendait, c'est une bonne nouvelle. D'autant plus que les chansons, le nerf de la guerre, sont au rendez-vous de l'évènement, comme à chaque fois avec Robert "le Barde à Barbe" Wyatt, serait-on tenté de dire. Présentement, dès un Costa dans les nuages, bien pourvu qu'il est par des nappes de synthétiseur, des percussions, une voix et une mélodie absolument typiques, on est happé par ce monde si particulier, si joliment fragile et instable, qui est celui du Mage. La suite ne démentant pas cette excellente impression d'ouverture (d'un Catholic Architecture en cathédrale de sons intimistes, d'un Worship tranquillement jazzy, d'un Shrinkrap nerveux et libre, d'un Left On Man doucement chaloupé, à abstraitement joueur Dondestan et son finale en queue de baleine, tout y est bon !), c'est avec confiance qu'on peut classer ce Dondestan dans l'excellent "body of work" d'un étoile un peu plus brillante que les autres. Grand !

1. Costa 4:39
2. The Sight Of The Wind 4:58
3. Catholic Architecture 5:10
4. Worship 4:50
5. Shrinkrap 3:52
6. CP Jeebies 4:04
7. Left On Man 3:31
8. Lisp Service 2:10
9. N.I.O. (New Information Service) 6:35
10. Dondestan 4:49

Robert Wyatt - voice, keyboards, drums, percussion

ROBERT WYATT

TeX-BaRBeS
ZZ Top "Antenna" (1994)
ou "Nouveaux Poils"

En quête de rachat après un Afterburner mi-cuit et un Recycler peu inspiré, les trois texans de ZZ Top changent de label, modifient l'équipe de mise en son (Billy partageant la barre avec l'historique Bill Ham) et produisent leur meilleur album depuis Eliminator en plus d'un clair retour vers des racines plus épurées, sans tout à fait abandonner les acquis moderniste des années 80 cependant, qui leur vont bien au teint. Et donc, ce numéro 11, cet Antenna qui n'a définitivement pas la réputation qu'il mérite, est une sacrée bonne galette de blues rock texan de référence. De référence historique serait-on tenter de dire parce que présentement, ce qui justifie sa promotion au rang de coproducteur, le sieur Gibbons a retrouvé la folie furieuse, la grinta de ses jeunes années plaquant riffs gras bien bleus et soli inspirés avec une classe et un aisance qui laissent pantois. Il faut dire aussi que les Tres Hombres, une équipe immuable se connaissant par cœur, ont le chic pour réemballer leur art de nouveaux oripeaux, restant toujours familiers de l'auditeur qui ne voudrait de toute façon pas autre chose (des Pincushion au goût du jour, single supra-efficace s'il en fut, des Breakaway en ballade larvée, des Fuzzbox Voodoo en bon gros blues qui tape et groove, de beaux blues lent à guitare qui peure comme Cover Your Rig, on en a déjà entendu et on en redemande !). A partir de là, la marge d'ajustement, ce qui fait qu'un Fandango est si supérieur à un Tejas alors que, fondamentalement, c'est de la même musique dont il s'agit, tient dans la qualité des chansons (excellente ici) et ce petit quelque chose de magique et si fugace qu'on appelle l'inspiration, un machin qui ne s'explique pas mais est présentement au rendez-vous. Original cet Antenna ? Certes non ! Glorieusement troussé par d'excellents artisans en mode "back to the roots", ça oui ! Recommandé.

1. Pincushion 4:33
2. Breakaway 4:58
3. World of Swirl 4:08
4. Fuzzbox Voodoo 4:42
5. Girl in a T-Shirt 4:10
6. Antenna Head 4:43
7. PCH 3:57
8. Cherry Red 4:38
9. Cover Your Rig 5:50
10. Lizard Life 5:09
11. Deal Goin' Down 4:06
12. Everything 3:54

Billy Gibbons– guitar, lead (1, 2, 4, 5, 7-10, 12) and backing vocals
Dusty Hill– bass guitar, keyboards, backing and lead (3, 6, 11) vocals
Frank Beard– drums, percussion

ZZ TOP
(cherchez l'intrus)

CoSMiC BeaRD
Moondog "More Moondog/The Story of Moondog" (1956/57)
ou "Avant-Barbe"

Primitif savant, avant-gardiste mystique mais suffisamment ludique et étonnant pour attirer les regards et les oreilles de ceux qui, à priori, sont rétif à l'exploration abstraite du son, Moondog est surtout un personnage extraordinaire dont il n'est pas inutile de rappeler quelques éléments biographiques pour lesquels, parce que c'est aussi long que c'est passionnant, je recommande chaudement aux anglophones l'excellent ouvrage bibliographique, The Viking of 6th Avenue. dont le titre est aussi le surnom de celui qu'on trouvait régulièrement entre la 52ème et 55ème rue de New York City pendant 20 bonnes années, de la fin des 40s à 1972, année de sa relocalisation en Allemagne (alors de l'ouest), sans que les passants médusés par l'apparition d'un aveugle hirsute vêtu d'une longue capte et portant lance et casque nordique n'ait la moindre idée du visionnaire musical qu'ils tenaient là. Bref, né en 1916, aveugle à 16 ans, passionné par les percussions dès son plus jeune âge mais s'étant surtout aguerri dans des écoles spécialisés pour jeunes aveugles, Louis Thomas Hardin (son vrai nom) a bourlingué, beaucoup appris par lui-même aussi, jusqu'à développer ses propres instruments, dont le trimba  qu'on entend sur ses deux premiers enregistrements "professionnels", pour le légendaire label Prestige qui n'hésitait pas, alors, à défricher l'avant-garde. Parce qu'avant-gardiste, Moondog l'est indéniablement, mais sans chichis, sans hyper-intellectualisation de la chose parce que, largement autodidacte et sensoriellement coupé du monde de la majorité, ce poète du son comme des mots (écouter le monologue qui clôt The Story of Moondog) développe sa propre grammaire faite tant d'une évidente maîtrise instrumentale que d'une naïveté qui rendent son audible enthousiasme tout à fait communicatif. Précisons qu'il s'agit là de "field recordings" des années cinquante saisis sur le vif, souvent à même le bitume de Big Apple et que, donc, la hi-fi ne doit pas être un prérequis de l'auditeur. En gros, audiophile, mon ami, passe ton chemin... Mais toi, toi avec la pupille qui vrille et la lèvre qui chevrote, toi qui a envie d'un vrai dépaysement des cages à miel, ne cherche pas plus loin camarades, ces débuts tardifs, la petite quarantaine, de l'énigmatique, passionné et passionnant Moondog sont pour toi !

- The Story of Moondog (1957)
1. Duet: Queen Elizabeth Whistle And Bamboo Pipe 0:55 
2. Conversation And Music At 51st St. & 6th Ave. (New York City) 1:42 
3. Hardshoe (7/4) 1:17 
4. Tugboat Toccata 2:26 
5. Autumn 2:10 
6. Seven Beat Suite (3 Parts) 2:16 
7. OO Solo (6/4) 2:25 
8. Rehearsal Of Violetta's "Barefoot Dance" 2:46 
9. OO Solo (2/4) 1:47 
10. Ostrich Feathers Played On Drum 0:29 
11. Oboe Round 1:08 
12. Chant 0:47 
13. All Is Loneliness 1:02 
14. Sextet (OO) 1:32 
15. Fiesta Piano Solo 1:48 
16. Moondog Monologue 8:26 
- More Moondog (1956)
17. Up Broadway 5:09 
18. Perpetual Motion 1:10 
19. Gloving It 1:32 
20. Improvisation 3:44 
21. Ray Malone Softshoe 3:22 
22. Two Quotations In Dialogue 0:46 
23. 5/8 In Two Shades 0:59 
24. Moondog's Theme 1:55 
25. In A Doorway 5:42 
26. Duet 2:28 
27. Trimbas In Quarters 1:49 
28. Wildwood 2:46 
29. Trimbas In Eighths 1:11 
30. Organ Rounds 2:03 

Moondog - keyboards, percussion, piano, voices 
&
Sam Ulano
- drums, japanese drum (The Story of Moondog)

MOONDOG

BaRBaCaNTa
Claudio Abbado "Verdi: Chore" (1975)
ou "Grands Airs"

Convenu ? Peut-être mais, avouez, les plus beaux chœurs de Giuseppe Verdi par Claudio Abbado et les musiciens/chanteurs de la Scala de Milan, on a fait pire. Parce qu'il y a une bonne raison pour laquelle ces "grands airs" sont toujours aussi populaires, ont si durablement marqué l'inconscient collectif, c'est qu'ils sont si mélodiquement forts qu'ils vous trustent le ciboulot sans la moindre résistance. Alors quand ces mélodies légendaires sont réunies en un seul et même disque, une sorte de Verdi pour les nuls, et interprétées par une aussi fine équipe, on ne peut que constater qu'on tient la une bien belle galette certes nettement plus destinés aux "newbies" du classique qu'au mélomane averti et qui constitue, par conséquent, une excellente introduction à l'œuvre lyrique d'un des compositeurs les plus marquants du XIXème siécle, avec, qui plus est, un final en beauté qui nous fait aussi sortir de l'aspect largement opératique de l'œuvre du nord-italien grâce à trois judicieux extraits de son éblouissant Requiem. Décidément, les travaux de vulgarisation de l'honorable maison Deutsche Grammophon sont les bienvenus, recommandé.

Nabucco
1. Act 1. Gli arredi festivi 5:12
2. Act 3. Va', pensiero, sull'ali dorate 4:23
Il trovatore
3. Act 2. Vedi, le fosche notturne 3:55
Otello
4. Act 1. Fuoco di gioia 2:44
Ernani
5. Act 3. Si ridesti il Leon di Castiglia 1:27
Aida
6. Act 2. Gloria all'Egitto 7:18
7. Act 3. O tu che sei d'Osiride 4:21
Macbeth
8. Act 1. Che faceste? dite su! 3:28
9. Act 1. S'allontanarono! 2:06
10. Act 4. Patria oppressa 6:15
I lombardi alla prima crociata  
11. Act 3. Gerusalem 5:17
12. Act 3. O Signore, dal tetto natio 3:58
Don Carlo  
13. Act 3/2. Spuntato ecco il dì d'esultanza 6:28
Un Un ballo in maschera
14. Act 1. Posa in pace 2:00    
Simon Boccanegra
15. Maria! Maria! / Viva Simon (Prologue) 2:17
Requiem
16. Dies Irae 2:24
17. Tuba mirum 1:54
18. Sanctus 2:42

Claudio Abbado - direction
Chœur du Théâtre de la Scala de Milan 
Orchestra du Théâtre de la Scala de Milan

GIUSEPPE VERDI

Ces chers disparus... 2015 (Cinquième Partie, février-janvier)

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Et voilà !, cinquième et enfin dernière partie de cette trop longue énumération de chers disparus, décidément, 2015 aura été une année noire. Et dire que 2016 s'annonce sous de comparables auspices... Bref, dernier volet de la série du souvenir, bonne nuit les petits.

(février, suite)
PoWeRPRoG
Ark "Burn the Sun" (2001)
ou "Metal Intelligent"

Toi qui a une image du metal progressif comme d'un genre combinant la lourdeur du metal et la pomposité du rock progressif, viens, approche-toi et laisse-moi t'expliquer pourquoi le second et ultime album de Ark, Burn the Sun, doit faire exception à ce "mauvais lot" si facilement empaqueté. Parce que si les quatre instrumentistes et le vocalistes qui forment le combo sont tous des terreurs dans leur domaine respectif, ce qu'on entend indéniablement, c'est pour composer de vraies chansons qu'ils se sont réunis. De vraies chansons qui retiennent le tranchant du metal et un certain goût pour l'aventurisme musical du rock progressif, le meilleur de deux mondes, en somme, sans ce qui peut rebuter, l'agression hirsute et débauchée des cuir-et-cloutés, les atermoiements instrumentaux excessifs des post-hippies. Alors, certes, l'album finit par traîner un peu en longueur avec deux titres un peu moins réussis (Noose et Feel the Fire, les deux plus frontalement metal, y a pas de hasard) mais avec des highlights tels que Heal the Waters (ce que rêverait de réussir Yngwie Malmsteen sans plus jamais y parvenir depuis son inaugural long-jeu solitaire), Resurrection (tout ce qu'on attend d'un morceau de prog metal jusque dans une mélodie très réussie s'épanouissant dans la portion acoustique), Absolute Zero (un machin qui jazze-rocke avec un Randy Covenà la basse balladeuse), Just a Little (et son bienvenu emballage flamenco), I Bleed (rien que pour la performance orientalisante de Lande) et évidemment le final Missing You, sorte de power ballad prog-metal si  divinement réussie qu'on ne voit pas passer ses neuf minutes. Reste, outre de recommander ce très réussi Burn the Sun, a regretter qu'avec les disparitions de Randy Coven en 2014 et du claviériste Mats Olausson en 2015 (R.I.P.), il est fort probable que le hiatus d'Ark se prolonge indéfiniment...

1. Heal the Waters 6:38
2. Torn 3:52
3. Burn the Sun 4:35
4. Resurrection 5:33
5. Absolute Zero 5:06
6. Just a Little 4:38
7. Waking Hour 4:15
8. Noose 5:04
9. Feed the Fire 3:57
10. I Bleed 4:04
11. Missing You 9:04

Jørn Lande - Vocals 
Tore Østby - Guitars 
Randy Coven - Bass 
Mats Olausson - Keyboards 
John Macaluso - Drums 

Mats Olausson
(1961 - 18/2/2015)

TeRRyBLe !
Oscar Peterson Trio + Clark Terry "Oscar Peterson Trio + One" (1964)
ou "Oscar winners"

D'égal à égal, avec le diable de pianiste en face n'est pas une maigre performance, Clark Terry rencontrait Oscar Peterson pour un album qui demeure une des plus belles références des co-leaders de circonstance, diantre ! Album joueur et varie, + One démarre très fort avec une entêtante et entraînante ritournelle, Brotherhood of Man, où les deux compères se renvoient joyeusement la balle sur l'impeccable rythmique de Ray Brown et Ed Thigpen, épatant ! Epatant comme le reste d'une galette qui de d'émotionels blues (Jim, I Want a Little Girl), d'autres nettement plus rythmés et joyeux (Blues for Smedley, Squeaky's Blues et, évidemment le foutraque Incoherent Blues signé Terry), de belles pièces de jazz classique comme Oscar savait si bien les faire (le groovy Roundalay, le caressant They Didn't Believe Me) à de purs exercices de fun (le Mumbles de Terry encore, ou l'homme scat comme un grand, la reprise de Mack the Knife glorieusement troussée), c'est un festival de tous les instants qui s'offre à l'amateur de jazz mélodique et imaginatif, classique mais encore totalement frais. Oscar nous a quitté en 2007, Clark en 2015, ces deux géants jouent encore pour vous, sur cet excellent cru de 1964, ne manquez pas l'aubaine !

1. Brotherhood of Man 3:32
2. Jim 3:01
3. Blues for Smedley 6:56
4. Roundalay 3:55
5. Mumbles 2:01
6. Mack the Knife 5:16
7. They Didn't Believe Me 4:21
8. Squeaky's Blues 3:28
9. I Want a Little Girl 5:10
10. Incoherent Blues 2:42

Clark Terry– trumpet, flugelhorn, vocal
Oscar Peterson– piano
Ray Brown– double bass
Ed Thigpen– drums

Clark Terry
(14/12/1920 - 21/2/2015)

FuLL HouSe
The Alan Parsons Project "The Turn of a Friendly Card" (1980)
ou "Catching Rainbow"

Tenterez-vous votre chance sur un album sur le jeu ? Oserez-vous plonger dans l'ear-friendly prog' de la bande d'Alan Parsons (vous savez, l'ex-ingé-son de Pink Floyd) ? 5ème album de la bande protéiforme, The Turn of a Friendly Card succède à un pas très réussi Eve, qui péchait surtout par un cruel manque d'inspiration, et précède Eye in the Sky qui deviendra, ce qui n'est que mérité, le plus gros succès de l'APP. Bref, entre les deux mais plus vers le second quoique moins alourdi par les claviers (le départ de Duncan MacKay pour Camel y a fait), un peu comme aux débuts de la bande, comme sur le très recommandé Tales of Mystery and Imagination (adapté d'Edgar Allan Poe). Bon, ça c'est pour la marge d'ajustement parce que, fondamentalement, l'APP demeure encore et toujours l'APP, un "groupe" où deux leaders, celui qui donne son nom au projet et le claviériste/vocaliste Eric Woolfson, qui n'ont qu'un but : faire du rock progressif pour les masses, et que quand c'est bien fait, comme c'est souvent le cas pour l'APP en général et ici en particulier, c'est vachement bien. Le détail ? On va pas s'embarrasser avec ça ! C'est un bon album de pop progressive typique de son époque (en l'occurrence le tout début de funestes, pour le rock progressif, années 80), avec de belles voix (Chris Rainbow, un peu la star de l'album puisque présent sur les titres les plus marquants, qui nous a quitté en février 2015 dans un presque total anonymat d'ailleurs, triste, Woolfson, un certain Lenny Zalatek...), des orchestrations aux petits oignons (avec un vrai orchestre !) et, évidemment, parce que Parsons est un expert du son de part sa profession, une production au-dessus de tout reproche, absolument idéale pour le genre. Alors, avec en plus les bons bonus, essentiellement des démos mais de bonne démos, il va sans dire que The Turn of a Friendly Card vous est chaudement recommandé... Si le rock progressif supra-mélodique est votre tasse de thé, bien-sûr !

1. May Be a Price to Pay 4:58
2. Games People Play 4:22
3. Time 5:04
4. I Don't Wanna Go Home 5:03
6. The Gold Bug 4:34
The Turn of a Friendly Card
1. The Turn of a Friendly Card (Part One) 2:44
8. Snake Eyes 3:14
9. The Ace of Swords 2:57
10. Nothing Left to Lose 4:07
11. The Turn of a Friendly Card (Part Two) 3:22
Bonus
11. May Be a Price to Pay (Intro/demo) 1:32
12. Nothing Left to Lose (Basic backing track) 4:35
13. Nothing Left to Lose (Chris Rainbow overdub compilation) 2:02
14. Nothing Left to Lose (Early studio version with Woolfson's guide vocal) 3:11
15. Time (Early studio attempt) 4:42
16. Games People Play (Rough mix) 4:33
17. The Gold Bug (Demo) 2:49

Stuart Elliott - drums, percussion
David Paton - bass guitar
Ian Bairnson - electric, acoustic and classical guitars; pedal steel guitar on "Time"
Eric Woolfson - piano, harpsichord, lead vocals
Alan Parsons - whistling and finger snaps on "The Gold Bug", Clavinet on "The Gold Bug" and "The Ace of Swords", harpsichord on "The Ace of Swords", backing vocal on "Time"
Chris Rainbow - lead and backing vocals
Elmer Gantry - lead vocals
Dennis Clarke - saxophone
Lenny Zakatek - lead and backing vocals
The Philharmonia Orchestra, arranged and conducted by Andrew Powell

Chris Rainbow
(18/11/1946 - 25/2/2015)

(janvier)
PiNK NeiL
Neil Young & The Shocking Pinks "Everybody's Rockin" (1983)
ou "Tout Chrome !"

C'est peu dire qu'Everybody's Rockin' a été reçu fraichement à sa sortie mais, contrairement à d'autres albums du Loner, il n'a pas encore eu l'honneur d'une réévaluation favorable depuis (comme Trans, par exemple). Faut dire que dès la pochette ça ne donne pas franchement envie... Neil en costard rose avec sa Gretsch en bandoulière et sa coupe gominée... C'est d'un gout j'vous jure... Mais pas sans raison parce qu'au moins ça ne ment pas sur ce que ça propose : du rock'n'roll de grand-papa, le rockab' des 50's revisitées sur le tard (1983)... Everybody's Rockin', je ne vais pas dire que c'est bon mais au moins ce n'est pas mauvais. Juste un peu embarrassant de la part de quelqu'un qui a pondu Alabama ou Cortez the Killer... Le gros point positif, ceci dit, c'est qu'on sent que Neil et le groupe monté pour l'occase, les Shocking Pinks (remarquez la cohérence du code couleur au passage ! notez aussi qu'on y retrouve quelques "usual suspects" dont le bassiste Tim Drummond, également familier de Bob Dylan ou de J.J. Cale, qui nous a quitté en 2015, R.I.P.) y ont pris du plaisir. Du coup, on en prend aussi à les entendre revisiter des standards de l'enfance de Neil ou y rendre hommage avec des originaux d'un calibre équivalent. Bien sûr ça ne fait pas un grand Neil Young mais pas l'étron absolu comme on voit écrit un peu partout. Everybody's Rockin' ? Un album fun, frais, léger et court (25 minutes !) qui a un gout de fraise tagada et de menthe à l'eau... Nostalgique, quoi !

1. Betty Lou's Got A New Pair Of Shoes 3:00 
2. Rainin' In My Heart 2:12 
3. Payola Blues 3:08 
4. Wonderin' 2:57 
5. Kinda Fonda Wanda 1:48 
6. Jellyroll Man 1:57 
7. Bright Lights, Big City 2:16 
8. Cry, Cry, Cry 2:39 
9. Mystery Train 2:44 
10. Everybody's Rockin' 1:55 

Neil Young: vocals, piano, guitar, harmonica
The Shocking Pinks
Ben Keith: alto saxophone, lead guitar
Larry Byrom: piano, backing vocals
Tim Drummond: upright bass
Karl Himmel: snare drum
Anthony Crawford: backing vocals
Rick Palombi: backing vocals

Tim Drummond
(20/4/1941 - 10/1/2015)

GRRRLS !
The Runaways "The Runaways" (1976)
ou "Gone Wild"

Avant les Riot Grrrls il y avait les Runaways. Bon, il y en a eu d'autres mais les Runaways, par leur mélange de séxualité faussement innocente et d'agression rock'n'rollesque, se posaient un peu là. Et donc, voici 5 post-adolescentes rageuses et leur producteur, Kim Fowley, qui tire les ficelles, bien sûr, mais a aussi le cran de miser sur un diamant brut alors encore mal dégrossi jusqu'à la finalité : l'album ! Dans l'imagination du monsieur, en tête de gondole, il y a une Cherrie Currie, d'ailleurs seule présente sur la pochette de l'album, petite bombe de sexualité décomplexée affichant souvent des tenues scéniques outrageuses quoique minimalistes, la parfaite frontwoman pour pareil exercice glamo-punko-rockant qui n'a, cependant, pas grand chose à voir avec les agitations frénétiques secouant alors la Grosse Pomme (ne vous laissez pas berner par la reprise du Rock & Roll du Velvet Underground) et la Perfide Albion, parce que c'est de fun dont il s'agit surtout ici, ce qui n'est pas vraiment étonnant considérant que nous avons affaire à une formation poussée sous le soleil de Californie. Ce qui n'empêche pas d'envoyer du bois ou d'être positivement, si épisodiquement, en colère mais, bon, voilà quoi. De bout en bout l'album convainc. Parce qu'il y a les irrésistibles coups de boutoir introductifs que sont Cherry Bomb et You Drive Me Wild, archétypique de l'énergie musicale et sexuelle développée par le quintet, et parce que le reste accompagne bien cette doublette et que le groupe est largement aussi compétent (et plus sensuel !) que ce qu'on attendrait d'une pareille aventure sur le versant testostéroné. Les Runaways n'ont rien inventé ? Vrai... et faux. Elles ont inventé le girl group électrique, la possibilité pour une bande de nanas d'en remontrer à un music business trop souvent machiste, ouvrant ainsi la voie... à hélas toujours trop peu de groupes aujourd'hui (les habitudes ont la vie dure !). Parce qu'une fille peut être autre chose qu'une groupie, choriste, vocaliste voire bassiste comme le prouvent, mais ne le prouveront plus jamais aussi explosivement ou résolument, les Runaways sur un premier album toujours aussi recommandé.

1. Cherry Bomb 2:18
2. You Drive Me Wild 3:22
3. Is It Day or Night? 2:45
4. Thunder 2:31
5. Rock & Roll 3:17
6. Lovers 2:09
7. American Nights 3:15
8. Blackmail 2:41
9. Secrets 2:43
10. Dead End Justice 7:01

Cherie Currie - lead and backing vocals, keyboard on "American Nights"
Joan Jett - rhythm guitar, lead vocals
Lita Ford - lead guitar, backing vocals
Sandy West - drums, backing vocals
&
Nigel Harrison - bass
Kim Fowley - Producer

Kim Fowley
(21/7/1939 - 15/1/2015)

SuPeRFoLK
Crosby, Stills, Nash & Young "Déjà Vu" (1970)
ou "Le GRAND Classique"

Ok, celui-là, légendaire de plein droit qu'il est, on ne le "vend" plus. C'est pas compliqué, si vous demandez à un spécialiste de vous indiquer les meilleurs albums de folk-rock de tous les temps, Déjà Vu sortira probablement dans les cinq premiers, à chaque fois. Et ce n'est pas de ces albums "difficiles" dont on loue les immenses qualités en n'y plongeant qu'exceptionnellement, non !, le premier des trois CSNY (précédé d'un CSN qui continueront sans lui quand le Loner se sera lassé de la collaboration) est de ces opus où l'on revient, souvent. Parce que Carry On et ses chœurs d'exception est un monument hippie, parce que la country douce de Teach Your Childrenévite tous les clichés et enchante, parce que Almost Cut Your Hair voit Crosby idéalement poussé par son pote Neil dans un folk-rock jouer en diable, parce qu'Helpless est une idéale ballade de sieur Young, de celles qu'on écoute la tête dans les étoiles, parce que Woodstock rocke joliment Joni Mitchell, parce que Déjà Vu, en genre de mini rock-opéra de quatre minutes, est épatant, parce qu'Our House est une incomparable caresse pop, et 4+20 une parfaite caresse folk "feu de camp", parce que le Country Girl de Neil est émotionnel et épique, et que tout ça se clôt sur un bon coup de (presque) garage rock (Everybody I Love You)... Parfait ! Pour ne pas oublier les quasi-anonymes, ceux qui ne sont pas sur la pochette, dont le plus représenté d'iceux nous a quitté en 2015, le solide batteur Dallas Taylor, on citera aussi les performances du bassiste Greg Reeves et des deux invités de marque, Jerry du Deadà la pedal steel sur Teach Your Children et John Sebastian, de Lovin' Spoonful, à l'harmonica sur Déjà Vu. Voilà, et tout ça vous fait ? Un immanquable évidemment !

1. Carry On 4:26
2. Teach Your Children 2:53
3. Almost Cut My Hair 4:31
4. Helpless 3:33
5. Woodstock 3:54
6. Déjà Vu 4:12
7. Our House 2:59
8. 4 + 20 2:04
9. Country Girl 5:11
10. Everybody I Love You 2:21

David Crosby— vocals all tracks except "4+20"; rhythm guitar on "Almost Cut My Hair,""Woodstock,""Déjà vu,""Country Girl," and "Everybody I Love You"
Stephen Stills— vocals all tracks except "Almost Cut My Hair"; guitars all tracks except "Our House"; keyboards on "Carry On,""Helpless,""Woodstock," and "Déjà Vu"; bass on "Carry On,""Teach Your Children," and "Déjà vu"; percussion on "Carry On"
Graham Nash— vocals all tracks except "Almost Cut My Hair" and "4+20"; keyboards on "Almost Cut My Hair,""Woodstock,""Our House," and "Everybody I Love You"; rhythm guitar on "Teach Your Children" and "Country Girl"; percussion on "Carry On" and "Teach Your Children"
Neil Young— vocals on "Helpless" and "Country Girl"; guitars on "Almost Cut My Hair,""Helpless,""Woodstock,""Country Girl," and "Everybody I Love You"; keyboards, harmonica on "Country Girl"
&
Dallas Taylor— drums all tracks except "4+20"; tambourine on "Teach Your Children"
Greg Reeves— bass on "Almost Cut My Hair,""Helpless,""Woodstock,""Our House,""Country Girl," and "Everybody I Love You"
Jerry Garcia— pedal steel guitar on "Teach Your Children"
John Sebastian— harmonica on "Déjà vu"

Dallas Taylor
(7/4/1948 - 18/1/2015)

eN VoiX
The Swingle Singers "Bach's Greatest Hits" (1963)
ou "Swingle It Bach"

Si son leader et arrangeur historique, en plus d'en être le fondateur et celui qui donna son nom à la formation, Ward Swingle, a disparu en janvier 2015 à l'âge honorable de 87 ans, les Swingle Singers existent toujours ! Alors, autant pour le souvenir de Ward l'initiateur que pour le rappel que le jazz vocal certes kitsch mais absolument délicieux de ces talentueux zozos premièrement réunis à Paris en 1962 est une rare occurrence, il n'est pas inutile de revenir sur l'absolu classique d'iceux, le Jean-Sébastien Bach (connu à l'international comme Bach's Greatest Hits) de 1963. Qu"y entend-on ? Une rencontre de Bach et de Michel Legrand sous le patronage de Jacques Loussier soit des voix, masculines pour les basses et les médiums, féminines pour les aigus, jouant toutes les notes des "plus grands succès" de Jean-Sébastien sur une rythmique jazz discrète et efficace. Comme c'est excellemment bien fait, ce qui aurait pu être risible devient irrésistiblement fun. Bach's Greatest Hits ? Un petit plaisir coupable, un macaron précieux qu'on ne dégustera pas tous les jours mais qui, de temps en temps ou par petits bouts, fait un bien fou !

1. Fugue in D Minor 2:14
2. Prelude for Organ Chorale No. 1 2:38
3. Aria 3:17
4. Prelude No 12 in F Minor 2:12
5. Bourrée II 1:44
6. Fugue No 2 in C Minor 1:16
7. Fugue No 5 in D 1:38
8. Prelude No 9 in E 3:19
9. Sinfonia 4:54
10. Prelude No 1 in C 1:56
11. Canon 1:53
12. Two Part Invention No 1 in C 1:22
13. Fugue No 5 in D 3:15

Vocals:
Ward Swingle– tenor, arranger
Jeanette Baucomont– soprano
Christiane Legrand– soprano
Anne Germain– alto
Claudine Meunier– alto
Claude Germain– tenor
Jean Cussac– bass
Jean Claude Briodin– bass
&
Pierre Michelot– double bass
Gus Wallez– drums
Andre Arpino– drums

Ward Swingle
(21/9/1927 - 19/1/2015)

DReaMaRe
Tangerine Dream "Stratosfear" (1976)
ou "Remembering Edgar"

L'électronique progressive allemande des années 70 à son "accessiblement" meilleur ? C'est Stratosfear de Tangerine Dream (dont le fondateur, Edgar Froese, nous a quitté en janvier 2015), septième long-jeu des planants germains, le premier à sembler vouloir attirer les foules. Pas qu'il n'y ait quoique ce soit de mal à ça, notez, et qu'en l'occurrence, en continuant à développer d'intéressantes textures synthétiques dans un univers, cette fois, plus mélodiquement cadré, le trio réussit un vrai petit miracle de transformation. Cinématique, leur musique l'est plus que jamais mais à l'abstraction passée ont succédé de luxuriants panorama qu'on imaginerait dessinés par Roger Dean ou conceptualisé par Storm Thorgerson pour une illusoire soundtrack d'un Werner Herzog en veine de clonage de Mario Bava à la sauce Space-Opera . Oui, je sais, ça fait beaucoup de name-dropping mais, que voulez-vous, ce genre de musique ne se décrit pas tant qu'elle s'évoque... En l'occurrence, en s'épanouir les volutes d'encens à la lumière de votre lava-lamp, bien tranquillement installé dans un douillet sofa, et même les yeux fermés pour des sens auditifs encore plus en éveil (pas inutile pour une formation audiophile telle que Tangerine Dream), vous vous sentirez enveloppés de sons accueillants, écrin au cinéma mental qu'il ne vous reste plus qu'à démarrer. Stratosfear ? Votre ticket pour l'imagination.

1. Stratosfear 10:04
2. The Big Sleep in Search of Hades 4:45
3. 3 A.M. at the Border of the Marsh From Okefenokee 8:10
4. Invisible Limits 11:40

Edgar Froese– Moog synthesizer, Mellotron, guitars, 12-string guitar, grand piano, bass guitar, mouth organ
Peter Baumann– Moog synthesizer, Mellotron, Project Elektronik Rhythm Computer, Fender electric piano
Christopher Franke– Moog synthesizer, Birotron, organ, percussion, harpsichord

Edgar Froese
(6/6/1944 - 20/1/2015)

GReC PRoG
Aphrodite's Child "666" (1972)
ou "Gloire à Satan"

C'est l'ultime opus du plus connu des groupes de psyché/progressive rock grec (le seul ?), celui avant que Demis ne parte faire sa star de la variété en France et que Vangelis n'aille "new-agiser" en solo ou avec Jon de Yes, et que les deux autres ne disparaissent dans les limbes, c'est 666, imposant et ambitieux double album, aussi énorme que Roussos deviendra. Présentement, d'un début (The System/Babylon) semblant inspiré des "évènements" de mai 1968 en France (où le groupe résidait alors, exilé qu'il était du régime dictatorial des généraux de leur Mère Patrie), on sent que l'Aphrodite's Child pop et psychédélique, connu surtout pour sa ballade lacrymale Rain and Tears, est entré dans de toutes nouvelles dispositions où un progressisme échevelé et iconoclaste est la nouvelle norme. A vrai dire, outre quelques virgules plus abordables vocalisées par Demis, on peine à reconnaître le groupe des deux premiers albums, et c'est une bonne nouvelle ! Une bonne nouvelle parce que cette nouvelle liberté va bien au teint de nos barbus, que les performances instrumentales de Roussos et Koulouris aux guitares sont bien trippantes comme il faut, que les compositions, les arrangements et la production de Vangelis (le big boss de l'exercice), loin de rappeler les épopées synthétiques dont il se fera la spécialité, sont un parfait panorama, un divin écrin pour une formation qui ose et réussit à chaque fois. Ose et réussit un album avec peu de vraies chansons mais beaucoup de trouvailles, de l'adjonction d'éléments folkloriques grecs à une certaine atonalité aussi surprenante et discrète que bienvenue. Ose et réussit une évocation de l'orgasme féminin sur le polémique, à l'époque, Infinity enregistré avec le précieux concours de la comédienne, grecque également, Irene Papas (quelle performance !). Ose et réussit un long trip psyché-prog en remontrant au meilleur de Quicksilver Messenger Service et de King Crimson (All the Seats Were Occupied)... Bref, c'est un grand chelem d'album qui, varié, mélodique, complexe et abouti demeure une des plus belles double-pièces studio toutes époques et tous genres confondus. Et donc ? Bravo Aphrodite's Child et... Gloire à Satan !

CD 1
1. The System 0:23
2. Babylon 2:47
3. Loud, Loud, Loud 2:42
4. The Four Horsemen 5:53
5. The Lamb 4:34
6. The Seventh Seal 1:30
7. Aegean Sea 5:22
8. Seven Bowls 1:28
9. The Wakening Beast 1:11
10. Lament 2:45
11. The Marching Beast 2:00
12. The Battle of the Locusts 0:56
13. Do It 1:44
14. Tribulation 0:32
15. The Beast 2:26
16. Ofis 0:14

CD 2
1. Seven Trumpets 0:35
2. Altamont 4:33
3. The Wedding of the Lamb 3:38
4. The Capture of the Beast 2:17
5. Infinity 5:15
6. Hic and Nunc 2:55
7. All the Seats Were Occupied 19:21
8. Break 2:59

Vangelis Papathanassiou - keyboards, organ, piano, vibraphone, bass, flute, percussions, backing vocals ("Lament", "The Beast", "Break")
Demis Roussos - lead vocals ("Babylon", "The Four Horsemen", "Lament", "Hic et Nunc"), bass, guitar, backing vocals
Lucas Sideras - drums, lead vocals ("The Beast", "Break"), backing vocals
Silver Koulouris - guitar, percussion
&
Harris Halkitis - bass, tenor saxophone, congas, percussion, backing vocals
Michel Ripoche - trombone, tenor saxophone ("Babylon", "Hic et Nunc")
Irene Papas - vocals ("Infinity")
John Forst - English narration
Yannis Tsarouchis - Greek narration ("Ofis")
Daniel Koplowitz - voice ("Loud Loud Loud")
Costas Ferris - lyricist

Demis Roussos
(15/6/1946 - 25/1/2015)

Et uN De PLuS...
Steeleye Span "Wintersmith" (2013)
ou "Terry's Disc/World"

Prédatant l'inévitable, la disparition d'un Terry Pratchett atteint par un Alzheimer précoce depuis 2007 en mars 2015, Wintersmith est un bel hommage d'un groupe à l'univers d'un auteur qui était fan de leur musique. Ainsi, on y retrouve la science-fantasy baroque, Monty-Pythonesque oserait-on, de celui à qui l'on doit, entre autres, la série du Disque-Monde, l'excellente trilogie du Grand Livre des Gnomes, ou un également recommandé De Bons Présages coécrit avec Neil Gaiman sur la folk-rock typiquement britannique du Steeleye Span de Maddy Prior et Rick Kemp (seuls membres historiques encore présents). Et la musique ? Contrairement à la tentative de Dave Greenslade quelques années plus tôt (From the Discworld, 1994), en se recentrant intelligemment sur une part plus congrue de l'œuvre "Disworldienne" tentaculaire de Pratchett, nommément la trilogie des Ch'tis Hommes Libres, Steeleye Span habille sa folk british d'apparats rock, orchestraux qui conviennent parfaitement aux exigences épiques qu'une pareille entreprise requière. Comme c'est un domaine dans lequel ils se sont, à de moult reprises, aventurés, que le projet leur était audiblement très cher et qu'ils y ont donc mis tout leur cœur en plus de leur immense savoir-faire (Pratchettétant leur ami en plus de leur number one fan), que leur faconde mélodique est au beau-fixe et que la mise en son, moderne juste ce qu'il faut en restant fidèle à l'esprit "gentleman farmer" de la formation, c'est d'une galette glorieusement réussie dont il s'agit et, donc, d'un magnifique hommage à un homme à l'imagination riche et bigarrée dans l'œuvre duquel on ne peut que recommander à tous de plonger.

1. Overture 2:09
2. The Dark Morris Song 4:01
3. Wintersmith 4:37
4. You 3:24
5. The Good Witch 3:49
6. Band of Teachers 3:46
7. The Wee Free Men 2:17
8. Hiver 3:25
9. Fire & Ice 5:13
10. The Making of a Man 4:03
11. Crown of Ice 4:05
12. First Dance 4:44
13. The Dark Morris Tune 5:30
14. The Summer Lady 3:54
15. Ancient Eyes 4:38
16. We Shall Wear Midnight 4:09

Maddy Prior - vocals
Rick Kemp - bass
Peter Knight - fiddle
Liam Genockey - drums
Peter Zorn - guitars
Julian Littman - guitars
&
Terry Pratchett
- adapted from, spoken words (5)

Terry Pratchett
(28/4/1948 - 12/3//2015)

Give me a B, Give me a G, that's...

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Où le Zornophage fait son coming-out et avoue que, oui, il a une petite place dans son cœur d'indécrottable élitiste pour les Bee Gees, et même pour le disco. Violente révélation, je sais, mais ainsi va la vie qui n'est pas toujours un long fleuve tranquille. Allez, enjoie !

BaND oF BRoTHeRS
The Bee Gees "Mythology" (2010)

Une anthologie où chaque cd est offert à un des membres du trio ? Un disque bonus pour le petit dernier de la bande, le premier décédé aussi, que ses grands frères aidèrent beaucoup s'il ne fit jamais partie de la bande ? C'est Mythology, coffret 4 cd célébrant, en 2010, les 50 ans d'existence des Bee Gees.
Et c'est à une fiesta de tous les diables à laquelle nous sommes conviés avec, pour commencer, le cd de Barry, celui où se bousculent le plus les tubes, tellement qu'il finit par ressembler à un best of juste plombé par quelques oublis et quelques morceaux plus récents et un peu moins réussis aussi, mais la fête reste belle et la sélection un rappel du grand squatteur des charts que fut le groupe avant ou après sa mue disco ici largement représentée.
Suit le volume dédié à Robin, où les plus gros tubes appartiennent fermement à la période "nous aimerions tellement être les Beatles" des trois frangins de l'île de Man relocalisés en Australie à la fin des années cinquante (hé ouais !, comme l'autre grand groupe de Down Under, AC/DCévidemment, les Bee Gees ne sont pas de vrais australiens) à savoir I Started a Joke, Massachusetts ou Odessa mais aussi moult chansons moins connues, également largement de la première période de la discographie du groupe, permettant de se rendre compte qu'on avait bien là affaire à de grands mélodistes qui méritèrent largement leur succès originel.
Et puis c'est le tour de Maurice, celui des trois où on cherche les tubes, en vain (et pour cause, Maurice n'a jamais eu de single en solo chez les frères) mais qui n'est pas à sous-estimer pour autant parce que des Man in the Middle, Suddenly, Trafalgar, etc., on n'en trouve pas sous les sabots de la première rosse venue. Et puis c'est aussi le seul des cds des trois "vrais"Brother Gibbsà proposer du matériau inédit avec les réussis The Bridge et Angel of Mercy tous deux enregistrés avec sa fille, Samantha. Et puisqu'on parle de la famille de celui des frères qui avait déjà disparu au moment de la parution de Mythology, précisons que le volume en question fut conçu par sa veuve, Yvonne, qui fit de l'excellent boulot.
L'affaire se conclut par le volume du faux Bee Gee, Andy, à la sélection fomentée par sa féminine progéniture, Peta. La légitimité de l'inclusion est évidente en regardant les crédits de composition où Barry, en particulier, participe activement mais comme ce n'est, fondamentalement, que de la pop bubble-gum bien faite mais, avouons-le, assez peu substantielle, on reste ici nettement plus sur sa faim que sur les trois galettes précédentes avec, in fine, un quatrième et dernier volume ne dépassant pas le niveau de l'anecdote, pas qu'on en attendait vraiment plus, d'ailleurs.
Et donc, même avec ce petit bémol final, qui n'arrive pas à gâcher la fête, on se retrouve avec un bon gros coffret où l'utile livret bourrée de photos mais surtout de petites histoires de cette famille ô combien musicale (par les intéressés en personne ou, quand ils n'étaient plus des nôtres, leurs intimes) offre aussi une bonne grosse tranche de l'évolution de la musique populaire occidentale des années 60 à 80. Pas mal pour ceux qui avaient commencé, 50 ans plus tôt, comme une des innombrables formations de skiffle sévissant dans le nord de l'Angleterre !

CD 1 – Barry
1. Spirits (Having Flown) 5:21
2. You Win Again 4:01
3. Jive Talkin' 3:44
4. To Love Somebody 3:02
5. Tragedy 5:03
6. Too Much Heaven 4:58
7. First of May 2:49
8. More Than a Woman 3:15
9. Love So Right 3:34
10. Night Fever 3:31
11. Words 3:13
12. Don't Forget to Remember 3:28
13. If I Can't Have You 3:25
14. Alone 4:49
15. Heartbreaker 4:10
16. How Deep Is Your Love 4:06
17. Love You Inside Out 4:12
18. Stayin' Alive 4:45
19. Barker of the UFO 1:48
20. Swan Song 2:55
21. Spicks and Specks 2:52

CD 2 – Robin
1. I Am the World 2:35
2. New York Mining Disaster 1941 2:09
3. I Can't See Nobody 3:45
4. Holiday 2:52
5. Massachusetts 2:22
6. Sir Geoffrey Saved the World 2:14
7. And the Sun Will Shine 3:26
8. The Singer Sang his Song 3:07
9. I've Gotta Get a Message to You 2:59
10. I Started a Joke 3:05
11. Odessa (City on the Black Sea) 7:33
12. Saved by the Bell 3:20
13. My World 4:20
14. Run to Me 3:11
15. Love Me 4:01
16. Juliet 3:46
17. The Longest Night 5:46
18. Fallen Angel 4:30
19. Rings Around the Moon 4:30
20. Embrace 4:43
21. Islands in the Stream 4:15

CD 3 – Maurice
1. Man in the Middle 4:21
2. Closer Than Close 4:34
3. Dimensions 5:25
4. House of Shame 4:51
5. Suddenly 2:29
6. Railroad 3:37
7. Overnight 4:20
8. It's Just the Way 2:34
9. Lay It on Me 2:07
10. Trafalgar 3:53
11. Omega Man 3:59
12. Walking on Air 4:05
13. Country Woman 2:48
14. Angel of Mercy 4:59
15. Above and Beyond 4:27
16. Hold Her in Your Hand 4:23
17. You Know It's For You 2:56
18. Wildflower 4:23
19. On Time 3:00
20. The Bridge 4:29

CD 4 – Andy
1. Shadow Dancing 4:34
2. I Just Want to Be Your Everything 4:15
3. (Love Is) Thicker Than Water 4:15
4. An Everlasting Love 4:06
5. Desire 4:24
6. (Our Love) Don't Throw it All Away 4:07
7. Flowing Rivers 3:37
8. Words and Music 3:35
9. I Can't Help It 4:07
10. Time Is Time 3:59
11. Me (Without You) 3:41
12. After Dark 4:17
13. Warm Ride 3:30
14. Too Many Looks in Your Eyes 4:10
15. Man on Fire (Demo) 5:24
16. Arrow Through the Heart (Previously unreleased demo) 3:43
17. Starlight 3:32
18. Dance to the Light of the Morning 3:19
19. In The End 3:16


BoNuS
V/A "Saturday Night Fever" (1977)
ou "Ils nous ont mis la fièvre !"

Un demi-album des Bee Gees augmenté de quelques excellentes créations disco ? C'est le programme de la bande-son de tous les records (de vente surtout), ce Saturday Night Fever qui a tellement fait danser... Pour les frères, leaders incontestés de l'affaire dès une pochette où ils s'affichent en background d'un Travolta débutant, c'est l'ultime validation que leur tournant disco est le triomphe qu'ils espéraient. Un triomphe que, présentement, on valide parce que, pour bêtas qu'ils soient, et puisqu'il n'est pas aisé de faire de la musique "simple", des tubes tels que Stayin' Alive, How Deep Is Your Love, Night Fever, More Than a Woman ou Jive Talkin' sont d'une efficacité et d'une verve mélodique qu'il faudrait être sourd ou d'extrême mauvaise-foi pour nier. Un bonheur ne venant jamais seul, dit-on, deux "discoïsations" de standards de la musique classique (la 5ème de Ludwig et la Nuit sur le Mont Chauve de Modeste), toutes deux divinement réussies, viennent compléter ce triomphe de déhanchements lamés sous les spotlights. Et ce n'est pas fini avec deux belles reprises des frères Gibb respectivement par Tavares et Yvonne Elliman (More Than a Woman, un poil en dessous de la version des frangins, If I Can't Have You, très réussi), et des participations de KC and the Sunshine Band et Kool & the Gang qui font leur petit effet, et, évidemment, l'énoooorme Disco Inferno de la "one hit Wonder", celui-là justement, The Trammps. Avec ça, si vous ne rendez pas les armes, ne levez pas votre popotin du confortable siège qui le supporte pour le remuer frénétiquement comme si on était encore en 1977, jeunes, minces et beaux, sapés pour l'occasion, je ne sais pas ce que je dois faire. Saturday Night Fever ? Si il y a un album de disco, genre ô combien conspué par les bien-pensants musicaux, que vous devez avoir, c'est bien celui là !

1. Stayin' Alive (Bee Gees)  4:45
2. How Deep Is Your Love (Bee Gees) 4:05
3. Night Fever (Bee Gees) 3:33
4. More Than a Woman (Bee Gees) 3:18
5. If I Can't Have You (Yvonne Elliman) 3:00
6. A Fifth of Beethoven (Walter Murphy) 3:03
7. More Than a Woman (Tavares) 3:17
8. Manhattan Skyline (David Shire) 4:45
9. Calypso Breakdown (Ralph MacDonald) 7:51
10. Night on Disco Mountain (David Shire) 5:13
11. Open Sesame (Kool & the Gang) 4:01
12. Jive Talkin' (Bee Gees) 3:44
13. You Should Be Dancing (Bee Gees) 4:14
14. Boogie Shoes (KC and the Sunshine Band) 2:17
15. Salsation (David Shire) 3:51
16. K-Jee (MFSB) 4:13
17. Disco Inferno (The Trammps) 10:51


La Barbe ! (série en cours, volume 3)

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Retour des virils, ceux qu'ont du poil au menton parce qu'ils peuvent ! Alors si, admettons, tous ne sont pas d'aussi passionnants personnages que le modèle du jour (Sir Richard Francis Burton, wikipédiez !), c'est encore une fois une belle brochette d'hirsutes que je vous propose. Enjoie !

JeRRy'S BeaRD
Grateful Dead "Aoxomoxoa" (1969)
ou "Gland Album"

Avec sa pochette extrêmement sexuée (pénienne serait-on tenté de dire), son psychédélisme triomphant, un line-up étiré à sept membres qui parait enfin stabilisé (mais qui ne l'est pas en fait), Aoxomoxoa est le troisième album d'un Grateful Dead en constante progression, le premier triomphe artistique, à défaut de commercial (il devra attendre 1997 pour arriver au disque d'or), de sa discograhie aussi.
Le Dead a commencé à œuvrer quelque années plus tôt, bête groupe de blues rock vaguement psychédélique. Porté par l'élan du Summer of Love et la consommation de plus en plus irraisonnée de substances psychotropes "à la mode" (demandez voir à Timothy Leary ce qu'il en pense !), le groupe n'a depuis eu de cesse de raffiner son approche, de repousser le blues de ses origines comme un simple artifice de leur cocktail technicolor. Déjà sur Anthem of theSun, le précédent opus de la formation, tous les éléments sont en place, mais c'est bien ici, sur cet album au titre en palindrome totalement imprononçable, que tout prend réellement forme, que le son "acid-trip" du Grateful Dead en studio atteint sa plénitude créative et trippante. C'est évident dès un St. Stephen qui, commençant tout en douceur, prend petit à petit son envol jusqu'à un final éblouissant de liberté et de grâce. La suite ne démentit pas ce coup de semonce originel avec, en must absolus, le faux-blues et très folky Dupree's Diamond Blues, le dansant psychedelic rocker China Cat Sunflower, le finement acoustique et gracieux Mountains of the Moon ou le super-trippé Cosmic Charlie. Vraiment, le temps et l'argent investi, une fortune à l'époque le groupe s'étant longtemps appesanti dans ses sessions du fait de l'acquisition d'une toute récente console d'enregistrement 16 pistes qu'il fallut bien apprivoiser, ce qui prit du temps.
Magie des rééditions, les bonus sont nombreux (une constante dans les remasters du Dead) et, même !, durent ici plus longtemps que l'album et, vu leur teneur "bœufante" et jouissive, on ne s'en plaindra pas. Parce qu'il y a de quoi se réjouir à l'écoute d'une série de jam-sessions, trois au total pour 36 minutes, où le groupe, libéré de toute contingence "chansonesque" se laisse aller dans de longs et riches développement habituellement plutôt réservés à leur épiques concerts. Rajoutez-y une belle version live en public d'un des titres phares de l'album, Cosmic Charlie, proposé à un public ravi avant même la sortie de l'opus, et vous comprendrez que le festin est complet et la présente édition ô combien recommandée.
Le Grateful Dead aura d'autres hauts-faits, Workingman's Dead en est un et pas des moindres, mais plus jamais le charme unique de cet Aoxomoxoa ne sera atteint. Légendaire ? C'est le mot, et obligatoire à la collection de tout historien du rock qui se respecte, aussi.

1. St. Stephen 4:26
2. Dupree's Diamond Blues 3:32
3. Rosemary 1:58
4. Doin' That Rag 4:41
5. Mountains of the Moon 4:02
6. China Cat Sunflower 3:40
7. What's Become of the Baby 8:12
8. Cosmic Charlie 5:29
Bonus
9. Clementine Jam 10:46
10. Nobody's Spoonful Jam 10:04
11. The Eleven Jam 15:00
12. Cosmic Charlie 6:47
Tracks 9-11 recorded live in the studio at Pacific Recording Studio, San Mateo, California, on August 13, 1968
Track 12 recorded live at Avalon Ballroom, San Francisco, California, on January 25, 1969

Tom Constanten - keyboards
Jerry Garcia - guitar, vocals
Mickey Hart - drums, percussion
Bill Kreutzmann - drums, percussion
Phil Lesh - bass guitar, vocals
Ron "Pigpen" McKernan - keyboards, percussion
Bob Weir - guitar, vocals
&
John "Marmaduke" Dawson
Debbie
Peter Grant
Mouse
David Nelson
Wendy


JERRY GARCIA
(Hirsute in Egypt)

HiP HiP HiPPie
Devendra Banhart "What Will We Be" (2009)
ou "Cool"

On connaît Devendra Banhart pour ses débordements freak-folk amusants si parfois un peu redondants ou empesés. C'est dire si on apprécie le cru 2009 du post-hippie le plus capillairement fourni, What Will We Be, son album le plus cool, le plus détendu. A vrai dire, à écouter ces 14 chansons tranquilles d'une pop folk toujours éminemment passéiste (on ne se refait pas), on se dit que Devendra était alors heureux. Et joueur !, comme on l'entend sur les nombreuses petites trouvailles americana, voire carrément latino-américaines, qui peuplent un opus dont, pour une fois, la provenance géographique ensoleillée (What Will We Be a été enregistré au Mexique) s'entend distinctement dans le résultat final.  Après, que Devendra glisse vers les Beatles (il y a quelque chose dans la mélodie soul de Baby par exemple), le Jefferson Airplane (le très psyché 70s Rats) ou pioche dans la folk rock qui l'a tant influencé (l'excellent Goin' Back et son petit violon country), force est de constater que cette détente retrouvée (puisqu'elle caractérisait ses débuts discographiques) va extrêmement bien au teint de l'hirsute. Et tout ça sans changer l'équipe de son précédent opus, Smokey Rolls Down Thunder Canyon, dont tous les musiciens principaux font leur retour sous la direction conjointe du maître de cérémonie et de Paul Butler des rétro-brits de The Bees qui a dû bien aider à la cool transformation. Voilà, What Will We Be est une vraie belle réussite, un album qu'on écoute pour se mettre un petit rayon de soleil dans l'oreille, c'est de saison et chaudement recommandé !

1. Can't Help But Smiling 2:24
2. Angelika 3:23
3. Baby 3:06
4. Goin' Back 3:44
5. First Song for B 3:00
6. Last Song for B 3:02
7. Chin Chin & Muck Muck 5:25
8. 16th & Valencia, Roxy Music 3:00
9. Rats 5:08
10. Maria Lionza 5:51
11. Brindo 3:42
12. Meet Me at Lookout Point 3:40
13. Walilamdzi 2:11
14. Foolin' 2:43

avec
Devendra Banhart
Paul Butler
Noah Georgeson
Greg Rogove
Luckey Remington
Rodrigo Amarante


DEVENDRA BANHART

TRoiS SuR Quatre
The Beatles "Abbey Road" (1969)
ou "Crossroad"

Si on devait décrire Abbey Road en un mot ? Immense !
Mais ce n'est pas assez, ce n'est pas rendre justice à l'immense album (le dernier enregistré par les Beatles même si Let It Be le suivra dans les magasins), la palpitante collection, le parfait ensemble que la magnifique équipe, parce qu'il ne faut oublier ni celui qui vient de rejoindre George et John,  George Martin, plus qu'un producteur, assurément, ni Billy Preston venu glisser son Hammond sur deux titres, et pas des moindres !, le Something de George Harrison et le I Want You (She's So Heavy) de Lennon.
Musicalement, c'est comme un Double Blanc qui aurait trouvé une cohérence, aurait resserré sa tracklist à l'essentiel. Ho, bien sûr, on pourra démettre certaines compositions plus légères que la moyenne (le Maxwell's Silver Hammer de McCartney, l'Octopus Garden de Ringo, aussi compositeur et pianiste sur le coup !) mais, d'une, on a besoin de légèreté, de deux, c'est si bien troussé, si fun et frais qu'on ne peut décemment qu'y prendre un immense plaisir. Une autre supposée faiblesse dans la cuirasse ? Oh! Darling (McCartney encore) et ses flaveurs de rock 50s, mais lui aussi est bon, très bon. A part ça, Abbey Road est une Rolls ! Come Together dont on ne se lasse pas, Something qui fera le bonheur de Sinatra mais jamais autant que celui de George, I Want You (She's So Heavy)Lennon trippe et hard-rocke à la fois, Here Comes the Sun ou le triomphe ensoleillé de Cool Georgie, un compositeur trop souvent mésestimé. Et la suite !, cette fantastique suite fomentée par McCartney et Martinà la barre des précieux arrangements et savants enchainements... Un paradis pop, ni plus ni moins.
Qu'on ne s'étonne pas, aujourd'hui encore, du persistant succès des Beatles, de Rubber Soulà Sgt. Pepper, du White Albumà ce divin Abbey Road, pour ne citer que les plus marquants, les plus historiques, il ont presque tout inventé, ou transcendé ce qu'ils avaient recyclé d'ailleurs (on a le droit de recycler, ça s'appelle avoir des influences). Ha ! Et la version remasterisée, juste l'album dans sa grâce originelle, est parfaite ! Abbey Road ? Si tu ne l'as pas, tu as raté ta vie !

1. Come Together 4:20
2. Something 3:03
3. Maxwell's Silver Hammer 3:27
4. Oh! Darling 3:26
5. Octopus's Garden 2:51
6. I Want You (She's So Heavy) 7:47
7. Here Comes the Sun 3:05
8. Because 2:45
9. You Never Give Me Your Money 4:02
10. Sun King 2:26
11. Mean Mr. Mustard 1:06
12. Polythene Pam 1:12
13. She Came in Through the Bathroom Window 1:57
14. Golden Slumbers 1:31
15. Carry That Weight 1:36
16. The End 2:05
17. Her Majesty 0:23

John Lennon– lead, harmony and background vocals; lead and rhythm guitars; acoustic and electric pianos, Hammond organ and Moog synthesizer; white noise generator and sound effects; percussion
Paul McCartney– lead, harmony and background vocals; lead, rhythm and bass guitars; acoustic and electric pianos, Hammond organ and Moog synthesizer; sound effects; wind chimes, handclaps and percussion
George Harrison– harmony and background vocals; lead, rhythm and bass guitars; Hammond organ, harmonium and Moog synthesizer; handclaps and percussion; lead vocals (on "Something" and "Here Comes the Sun")
Ringo Starr– drums and percussion; background vocals; lead vocals (on "Octopus's Garden")
&
George Martin– piano, harpsichord, organ and harmonium; percussion
Billy Preston– Hammond organ (on "Something" and "I Want You (She's So Heavy)")
Mal Evans– "anvil" (on "Maxwell's Silver Hammer")

THE BEATLES
(trois belles barbes !)

PoiLS à GeoRGe!
Funkadelic "Funkadelic" (1970)
ou "Under the Sign of P"

Dès ce premier opus, le funk si particulier de la bande de George Clinton, ce machin qui barre en jam à qui-mieux-mieux, groove plus salace qu'autrui, fait de la musique fondamentalement noire mais avec un twist blanc qui en fait le parfait pont entre deux mondes, est déjà là. C'est évident dès la piste introductrice de l'opus, Mommy What's a Funkadelic?, et ses neuf minutes où l'humour si immédiatement reconnaissable du barbu dreadlocké multicolore, un irrésistible groove entre blues psychédélique et soul progressive, des voix multiples qui viennent et repartent, et ces guitares trippantes et émotionnelles (merci Eddie Hazel !) ne font pas exactement une chanson mais un excellent "flow" ,et une sacrée expérience gigoto-sudatoire pour l'auditeur, qui deviendra la trademark de ces allumés notoires. La suite confirme cet originel état de fait avec 6 autres excellentes sélections plus ou moins taillées sur le même modèle (allez, on accordera que Music for My Mother est un plus "chanson" et I Got a Thing plus ramassé et furieusement fusion que la moyenne) confirmant que la black music aussi peut emmener loin, haut et fort dans des panoramas chamarrés et extraterrestres quand elle est habitée par une telle tribu qui n'a rien à envier à ses petits camarades à la peau pale. Excellente introduction du "groupe" (plus un collectif protéiforme en fait) à la face du monde à l'époque, toujours une des plus belles pièces de leur catalogue aujourd'hui, Funkadelic, l'album, est chaudement recommandé, et encore un peu plus que ça dans son excellente réédition généreusement bonussée.

1. Mommy, What's a Funkadelic? 9:04
2. I Bet You 6:10
3. Music for My Mother 5:37
4. I Got a Thing, You Got a Thing, Everybody's Got a Thing 3:52
5. Good Old Music 7:59
6. Qualify and Satisfy 6:15
7. What Is Soul 7:40
Bonus
8. Can't Shake It Loose 2:28
9. I Bet You 4:10
10. Music for My Mother 5:17
11. As Good as I Can Feel 2:31
12. Open Our Eyes 3:58
13. Qualify and Satisfy (45 version) 3:00
14. Music for My Mother (Instrumental 45 version) 6:14

Funkadelic
Eddie Hazel - lead guitar, vocals on "Mommy, What's a Funkadelic?" and "I Bet You"
Lucius "Tawl" Ross - rhythm guitar, vocals on "Music for My Mother"
Ramon "Tiki" Fulwood - drums on "Mommy, What's a Funkadelic?", "I Bet You", "I Got a Thing", "Good Old Music", and "Qualify and Satisfy"
Billy "Bass" Nelson - bass guitar on "Mommy, What's a Funkadelic?" and "I Got a Thing"; vocals on "Mommy, What's a Funkadelic?" and "Music for My Mother"
Mickey Atkins - Hammond organ on "Mommy, What's a Funkadelic?"
The Parliaments
George Clinton - lead vocals on "Mommy, What's a Funkadelic?" and "What Is Soul"
Clarence "Fuzzy" Haskins - lead vocals on "I Got a Thing"; vocals on "I Bet You"
Calvin Simon - lead vocals on "Qualify and Satisfy"; vocals on "I Bet You"
Ray Davis - vocals on "I Bet You"
Grady Thomas - vocals on "I Bet You"
&
Ray Monette
- guitar on "I Got a Thing"
Bob Babbitt - bass guitar on "I Bet You"
Bernie Worrell - Hammond organ on "I Got a Thing"
Earl Van Dyke - Hammond organ on "I Bet You"
Brad Innis - drums on "Music for My Mother"
Gasper Lawal - conga on "Music for My Mother"
Herb Sparkman - lead vocals on "Music for My Mother"
Additional vocals by Hot Buttered Soul.
Produced by George Clinton

GEORGE CLINTON
(...plus tard)

LaST BeaRD
The Doors "L.A. Woman" (1971)
ou "Un dernier Jim et puis s'en va"

Cela va sans dire mais il ne coûte rien de le rappeler, L.A. Woman, ultime opus des (vrais) Doors, avec Morrison donc, barbu pour la circonstance, est un exceptionnel album où, pour la dernière fois, un des groupes les plus importants de la seconde moitié des années soixante délivre une performance ô combien recommandable en se repliant, à quelques exceptions près, sur les bases blues qui les virent débuter en 1965.
Et les classiques n'y manquent pas ! D'un Changeling bluesy et entrainant à souhait au jazzy, psychédélique et habité Riders on the Storm, descendant non-officiel de The End diront certains, les raisons de s'enthousiasmer pour le répertoire, et donc de se désespérer de son caractère final, sont aussi nombreuses que le nombre de pistes. Il faut dire que les Doors, séparés de leur producteur historique, Paul A. Rothchild, se sont ici épris d'une liberté nouvellement acquise et se laissent aller à simplement jouer ce qui leur fait envie en ne se souciant que peu (voire pas) de répercussions commerciales que ceci aura. Précisons aussi qu'enregistré live en studio, à l'exception de quelques overdubs de claviers, l'album s'offre sans fard, dans le plus simple appareil musical... Et qu'est-ce que c'est bon !
Ceci dit, le sel de cette édition 40ème anniversaire, s'il vaut pour l'album d'origine ici joliment remastérisé (à partir du mix de 1971), tient aussi dans les nombreuses outtakes et quelques raretés du Cd, matériau inédit à destination de ceux qui en veulent toujours plus et qui, pour le coup, ont largement de quoi se réjouir. En l'occurrence, si les versions ne sont pas dramatiquement différentes de celles qui finiront sur l'album, elles permettent d'entendre les Doors tester d'autres configurations, des idées qui ne seront finalement pas retenues et qui valent autant pour leur valeur musicale qu'historique permettant à l'auditeur de mieux comprendre le processus créatif d'un groupe hors du commun et d'apprécier comme il se doit leurs dernières sessions.
En résumé, chaudement conseillé à ceux qui n'auraient encore eu l'avantage d'y poser l'oreille, L.A. Woman 40th Anniversary Edition, attirera aussi ceux qui l'ont usé à force de trop l'écouter. Un album indispensable à quiconque aime le rock.

CD 1
1. The Changeling 4:21
2. Love Her Madly 3:20
3. Been Down So Long 4:41
4. Cars Hiss by My Window 4:12
5. L.A. Woman 7:49
6. L'America 4:37
7. Hyacinth House 3:11
8. Crawling King Snake 5:00
9. The WASP (Texas Radio and the Big Beat) 4:16
10. Riders on the Storm 7:09

CD 2
1. The Changeling (Alternate Version) 4:45
2. Love Her Madly (Alternate Version) 3:59
3. Cars Hiss by My Window (Alternate Version) 4:42
4. L.A. Woman (Alternate Version) 8:50
5. The WASP (Texas Radio and the Big Beat) (Alternate Version) 5:37
6. Been Down So Long (Alternate Version) 4:53
7. Riders on the Storm (Alternate Version) 9:11
8. She Smells So Nice 4:41
9. Rock Me 4:30

Jim Morrison: chant
Bobby Krieger: guitare
Ray Manzarek: piano, orgue
John Densmore: batterie
&
Jerry Scheff
: basse
Marc Benno: guitare rythmique

JES... heu, non,
JIM MORRISON

BaRBoPéDieS
Erik Satie "Best of Satie" (1993)
ou "This Is Satie"

Si vous ne connaissez pas Satie, enfin, sauf ce que vous en avez capté à la télévision sans bien savoir de quoi il s'agissait, vous verrez, vous en retrouverez ici, cette judicieuse compilation est un excellent point d'entrée. Alors, certes, de sa pochette un peu cheap (et assez moche, revue et corrigée sur la réédition de 2008 à l'ordre également des piste également chamboulé), elle n'est pas forcément très engageante mais, croyez-moi, si le flacon est médiocre, le nectar est de tout premier cru. Dans le détail, on retrouve les tubes de Satie, des 3 Gymnopédiesà la 3ème Gnossienne, des Morceaux en Forme de Poireà Jack in the Box, autant de preuves de la finesse d'un compositeur impressionniste et émotionnel à l'humour un poil dadaïste, un homme qui a un petit éclat dans l'œil qui s'entend dans sa musique. Evidemment, comme la musique classique n'est pas exactement une musique "populaire", à côté des tubes on trouve des choses plus obscures (pour les néophytes) mais également réjouissantes. Pour l'exemple, on citera le truculent Allons-y, Chochotte vocalisé par le baryton Gabriel Bacquier ou l'orchestral Parade démontrant, s'il en était besoin, que Monsieur Satie s'y entendait aussi dans les poèmes symphoniques post-romantiques, superbe ! Bref, si Best of Satie, une compilation qu'on trouve facilement "à pas cher", ne sera d'aucun intérêt pour le spécialiste qui connaît sans doute de chaque œuvre du maître des versions encore plus réussies, c'est un outil utile et intelligemment agencé au monde si particulier d'Erik Satie. Recommandé.

3 Gymnopédies
1. N°1 Lent Et Douloureux  3:00 
2. N°2 Lent Et Triste  2:20 
3. N°3 Lent Et Grave  2:09 
4. Le Picadilly, Marche  1:20 
3 Morceaux En Forme De Poire, À 4 Mains
5. Manière De Commencement  2:19 
6. Prolongation Du Même  0:52 
7. I-Lentement  1:20 
8. II-Brutal  2:23 
9. III-Brutal  1:58 
10. En Plus  1:40 
11. Redite  1:23 
12. 3ème Gnossienne  2:44 
13. Allons-y, Chochotte  4:07 
Peccadilles Importunes
14. I-Être Jaloux De Son Camarade Qui A Une Grosse Tête  1:32 
15. II-Lui Manger Sa Tartine  1:47 
16. III-Profiter De Ce Qu'Il A Des Cors Aux Pieds Pour Lui Prendre Son Cerceau  0:37 
17. Je Te Veux, Valse Chantée  4:43 
La Belle Excentrique, Fantaisie Sérieuse Pour Piano À 4 Mains
18. I-Grande Ritournelle  1:36 
19. II-Marche Franco-Lunaire  1:20 
20. III-Valse Du "Mystérieux Baiser Dans L'Oeil"  1:38 
21. IV-Can-Can Grand Mondain 1:34 
22. La Diva De L'Empire, Intermezzo Américain 2:31 
Choses Vues À Droite Et À Gauche (Sans Lunettes)
23. Choral Hypocrite  1:03 
24. Fugue À Tatons  1:37 
25. Fantaisie Musculaire  1:27 
26. Daphénéo  1:50 
Jack In The Box
27. I-Prélude  2:20 
28. II-Entracte  2:00 
29. III-Finale  2:14 
30. Les Pantins Dansent  2:10 
31. Parade  15:38 

Aldo Ciccolini - piano (1-3, 5-11, 13, 17-23, 25-30)
Orchestre du Capitol de Toulouse, direction André Plasson (4, 12)
Gabriel Bacquier - baryton (13)
Pierre Lanlau - guitare (14-16)
Nicolas Gedda - ténor (17)
Mady Mesplé - soprano (22, 26)
Yan-Pascal Torteller - violon (23-25)
Orchestre de l'Association des Concerts Lamoureux (30)
Orchestre de la Société des Concerts du Conservatoire (31)

ERIK SATIE

SaGe-BaRBe
Camille Saint-Saëns "Le Carnaval des Animaux" (2003)
ou "Classique amusant"

Du classique amusant ? Du qu'on peut proposer à nos "chères têtes blondes" comme apprécier à la maison de retraite ? Le Carnaval des Animaux de Camille Saint-Saëns, évidemment ! Et pourquoi pas dans cette version du Septuor Fantaisie des frères Capuçon, Gautier le celliste et Renaud au violon ? Nostalgie oblige, parce que c'est la version de mon enfance et qu'elle demeurera donc forcément irremplaçable, j'aurais pu opter pour la version avec le récitatif de Claude Piéplu d'un excellent texte de Francis Blanche (que je recommande en complément du présent), mais la musique du maître, un homme à l'air austère avec sa barbe bien taillée et son costume bien coupée, se suffisant à elle-même, pleine de fantaisie et d'humour qu'elle est, ce que Saint-Saënsétait, aussi, est ici impeccablement interprétée, et n'a pas besoin de ce certes brillant artifice l'empesant de mots fondamentalement inutiles pour illustrer une musique aussi expressive. Et puis la présente version propose également un programme complémentaire à la courte œuvre (22 minutes et quelques secondes) avec une virevoltante Fantaisie pour Violon et Harpe (excellent duo de Marie-Pierre Langlamet et Renaud Capuçon), trois belles compositions émotionnelles pour violoncelle et piano (Gautier Capuçon et Frank Braley, respectivement) avant un final en beauté orchestrale de chambre avec un Septuor plein de finesse et de maîtrise où la trompette (pourtant pas mon instrument préféré dans la musique classique), instrument soliste ici, trouve sa juste place par la belle interprétation de David Guerrier. Bref, outre l'incontournable Carnaval, c'est un excellent programme introductif à l'œuvre de Saint-Saëns qui est proposé, idéal pour le néophyte et pas inutile pour le spécialiste pour autant.

Le Carnaval Des Animaux 
1. Introduction Et Marche Royale Du Lion  2:08
2. Poules Et Coqs  0:43
3. Hémiones (Animaux Véloces)  0:36
4. Tortues  2:00
5. L'Éléfant  1:32
6. Kangourous  0:53
7. Aquarium  2:23
8. Personnages À Longues Oreilles  0:45
9. Le Coucou Au Fond Des Bois  2:33
10. Volière  1:07
11. Pianistes  1:20
12. Fossiles  1:16
13. Le Cygne  3:05
14. Final  1:52
15. Fantaisie Pour Violon & Harpe Op. 124  12:45
16. Romance Pour Violoncelle & Piano Op. 36  3:20
17. Prière Pour Violoncelle & Piano Op. 158  5:14
18. "Mon Coeur S'Ouvre À Ta Voix" (Samson Et Dalila)  2:48
Septuor Op. 65
19. I Préambule: Allegro Moderato  4:07
20. II Menuet: Tempo Di Minuetto Moderato  4:09
21. III Intermède: Andante  4:12
22. IV Gavotte & Final: Allegro Ma Non Troppo  3:36
(la première partie du Carnaval des Animauxavec Claude Piéplu en extrait)

Cello – Gautier Capuçon (tracks: 1-14,16-22)
Clarinet – Paul Meyer (tracks: 1-14)
Double Bass – Janne Saksala (tracks: 1-14,19-22)
Flute – Emmanuel Pahud (tracks: 1-14)
Harp – Marie-Pierre Langlamet (tracks: 15)
Percussion – Florent Jodelet (tracks: 1-14)
Piano – Frank Braley (tracks: 1-14,16-22), Michel Dalberto (tracks: 1-14)
Trumpet – David Guerrier (tracks: 19-22)
Viola – Béatrice Muthelet (tracks: 1-14,19-22)
Violin – Esther Hoppe (tracks: 1-14,19-22), Renaud Capuçon (tracks: 1-15,19-22)

CAMILLE SAINT-SAENS

2015 par 12 (12 mois, 14 albums)

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Retour sur 2015 via une sélection mensuelle qui n'est donc pas "les meilleurs albums de 2015" mais bien "un album sorti chaque mois de 2015", vous voyez la nuance ? Bref, j'ai un peu triché en en ajoutant deux de plus mais le Björk en deux chapitres méritait d'être ainsi proposé et je ne me résolvais pas à éliminer l'un des deux albums "short-listés" pour septembre. Et donc, 14 albums, des recyclages (avec leur PS de circonstance) et de nouvelles propositions, pour une année qui valut la peine d'être vécue malgré les pertes et les horreurs dont nous n'avons, hélas, que trop l'habitude. Enjoie.

JaNVieR
Björk "Vulnicura"
ou "Au Pays des Elfes"

En janvier 2015, l'islandaise la plus connue de l'univers (je veux bien parier que les aliens l'écoutent aussi !), sort son 8ème album solo officiel (c'est à dire sans compter l'oddity de 1977, quand elle n'avait que 12 ans ou son album jazz, Gling-Gló, 1990), il s'appelle Vulnicura et, bonne nouvelle !, c'est son meilleur depuis longtemps ! Et pourquoi ? Parce qu'il repose sur ce fragile, instable équilibre entre émotion et expérimentation, juste sur la tranche, sur le fil, comme le fut en son temps un Post qui demeure une des plus belles pages de la discographie de l'elfique islandaise. Ici Björk y est, exprimant les tourments de son âme via de déchirantes mélopées glorieusement emballées de leur écrin fantastiquement à la marge. En beats, en cordes et en voix, une solide équipe de session-men pour y parvenir (on est revenu des pléthores de guests de certains opus passés, Medúlla par exemple, seul Antony (d'and the Johnsons) intervient sur le déchirant Atom Dance), miss Guðmundsdóttir, mère de famille désormais presque cinquantenaire, "fait le métier" avec toute la sensibilité de ses plus belles pièces. Enregistré au pays, avec un casting essentiellement du cru, Vulnicura ne révolutionne pas l'œuvre de Björk, ça fait quelques années et quelques albums qu'on (et qu'elle) a fait le tour des possibles, que le nouveauté n'est plus qu'une donnée marginale de l'appréciation de sa musique. De fait, Vulnicura n'est pas un album d'ouverture ou de révolution, à part intime puisque c'est un album de rupture, et ne fait pas autre chose que pérenniser un équilibre, ici idéal, entre prospective et émotion où, plus que jamais, Björk s'affirme comme l'artiste féminine (et "une des", tous sexes confondus) la plus intéressante de ces 20 dernières années au moins (avec pourtant une concurrence sévère faite de Fiona Apple, Kate Bush, Tori Amos, PJ Harvey et autres Joanna Newsom, en en oubliant évidemment beaucoup). Avec Vulnicura (et son pendant "débeaté") Björk est surtout une musicienne dans la plénitude de son art, sûre de son fait mais aussi suffisamment fragile et sensible pour éviter l'arrogance (vous savez, celle qui fait faire des albums, excellents au demeurant, réservé à une minuscule portion de mélomanes, comme ceux d'un Scott Walker revenu par exemple). Quand en plus les mélodies sont au rendez-vous, et l'émotion avec, ça donne Vulnicura, et ça rime avec hourrah !

1. Stonemilker 6:49
2. Lionsong 6:08
3. History of Touches 3:00
4. Black Lake 10:08
5. Family 8:02
6. Notget 6:26
7. Atom Dance 8:09
8. Mouth Mantra 6:09
9. Quicksand 3:45

Björk– vocals, programming
Arca– programming
The Haxan Cloak– programming
John Flynn (aka Spaces) – programming
Antony Hegarty– vocals on track 7
U Strings– strings
Choir
Ásta Ægisdóttir
Auður Albertsdóttir
Ásdís Björg Gestsdóttir
Ásdís Eva Ólafsdóttir
Bergljót Rafnar Karlsdóttir
Drífa Örvarsdóttir
Elín Edda Sigurðardóttir
Erla María Markúsdóttir
Fífa Jónsdóttir
Gígja Gylfadóttir
Gígja Haraldsdóttir
Guðrún Matthildur Sigurbergsdóttir
Sigrún Ósk Jóhannesdóttir
Unnur Sigurðardóttir

BoNuS (11/2015)
Björk "Vulnicura Strings"
ou "Elfe en Cordes"

Vulnicura avait convaincu, Bjôrk décide de l'épurer, de le déshabiller pour une version encore plus organique, encore plus émouvante. Ca s'appelle, en toute logique à l'écoute, Vulnicura Strings et c'est essentiellement (outre une version instrumentale de Black Lake en final) le remix de l'album que vous devez ou devriez connaître (parce que c'est le meilleur de l'islandaise depuis... longtemps !) retranché de ses beats et machins électroniques mettant ainsi encore plus en valeur ses portions cordées et vocalisées et, donc, les arrangements d'icelles dont la Guðmundsdóttir est évidemment l'auteure. Dire que ça change tout serait largement exagéré, on retrouve et reconnaît bien l'album sorti 10 mois plus tôt mais, de fait, on apprécie la version "à la bougie" dont on pourra, recueilli dans une semi-obscurité, apprécier les extraordinaires nuances. Bref, Vulnicura Strings est un parfait compagnon de son devancier, aurait même pu être "fourni" dans une hypothétique version "Deluxe" qu'on n'aurait pas trouvé à y redire, et une addition donc recommandée à toutes celles et tous ceux qui ont su se laisser emporter par ses mélodies passionnées. C'est aussi, ce qui n'est pas rien, la réalisation que le futur de Björk pourrait bien se situer dans une musique instrumentale contemporaine qu'elle n'a jamais approchée de si près. Beau et utile, bravo.

1. Mouth Mantra 6:09
2. Lionsong 6:17
3. Black Lake 10:08
4. Atom Dance 7:46
5. Stonemilker 6:48
6. Quicksand 4:08
7. Notget 4:41
8. Family 6:59
9. Black Lake (Viola Organista Version) 10:55

Björk– vocals, arrangements
Antony Hegarty– vocals on track 4
U Strings– strings
Choir
Ásta Ægisdóttir
Auður Albertsdóttir
Ásdís Björg Gestsdóttir
Ásdís Eva Ólafsdóttir
Bergljót Rafnar Karlsdóttir
Drífa Örvarsdóttir
Elín Edda Sigurðardóttir
Erla María Markúsdóttir
Fífa Jónsdóttir
Gígja Gylfadóttir
Gígja Haraldsdóttir
Guðrún Matthildur Sigurbergsdóttir
Sigrún Ósk Jóhannesdóttir
Unnur Sigurðardóttir


BJÖRK

FéVRieR
Scorpions "Return to Forever"
ou "Un dernier tour et puis s'en va ?"

On les croyait parti, rangé des voitures, ayant plié les gaules mais non, les increvables teutons ne lâchent pas prise et reviennent avec un 20ème album studio, et le 50ème anniversaire de la toute première mouture de la formation (dont seul l'indéboulonnable Rudolf Schenker demeure), un album dont le titre laisse augurer qu'on est pas près de trouver le poison pour ces sales bestioles qui piquent : Return to Forever.
Pour dire l'entière vérité, peu avaient été convaincus par leurs précédentes exactions, Comeblack, mélange de reprises accessoires et de réenregistrements qui ne l'étaient pas moins, et Sting In The Tail, tentative un peu quelconque de recoller avec le son qui avait fait leur gloire dans la première moitié des 80s n'étaient pas exactement des chefs d'œuvres même s'ils se laissaient écouter (surtout Sting of the Tail). C'est dire si on attendait les Scorpions au tournant surtout quand ils annoncèrent que cet album comprenait pas mal de chansons jamais totalement finies par le passé jusqu'à cette double autocélébration de circonstance. Conséquemment, la peur d'un recyclage honteux et embarrassant était dans toutes les têtes, têtes qui n'avaient pas tout à fait tort même si le résultat est tout sauf pathétique (ouf !).
Concrètement, si on pourra reprocher aux Scorpions de se contenter de faire du Scorpions (vous vous attendiez à quoi ?), il le font plutôt bien. Evidemment, quand on dit "font du Scorpions" on pense aux albums des années 80, pas aux excellentes galettes des seventies dont le groupe ne s'est plus jamais rapproché depuis le départ du spatial Uli Jon Roth (qui d'ailleurs rend hommage à cette période sur le tout récent et réussi Scorpions Revisited, elle est pas belle la vie ?), soit un hard rock racé, accrocheur qui ne cherche, substantiellement, pas autre chose que de faire passer un bon moment à l'auditeur avec une musique absolument sans prise de tête. Alors certes, tout ceci n'est pas exactement affolant mais tient la route ce qui, quarante-deux ans après l'excellent mais souvent négligé Lonesome Crow (Scorps on Kraut !), n'est pas rien. Evidemment, bis, avec 16 titres et 62 minutes (diable !) dans son édition spéciale et "limitée", plus chère donc, y a pas de petit profit, ça traîne un peu en longueur, sans surprise surtout vers la fin où sont, en toute logique, relégués les morceaux supplémentaires, un petit tri ne sera donc pas inutile pour que la galette tienne la distance. Evidemment, ter !, il ne faudra pas trop plonger dans les paroles "fun et rock'n'roll" qui, si elles collent bien à la musique légère de la formation, n'ont qu'un maigre (pour rester positif) intérêt littéraire. Pas de surprise ? Certes mais quelques excellentes chansons : l'entraînant rock Going Out With a Bang en ouverture, pas une révélation mais une sympathique entrée en matière, le relativement soft et très 80s We Built This House qui n'aurait pas fait tâche sur Savage Amusement ou Crazy World, un All for One mordant et bien troussé, Eye of the Storm ou Gypsy Life où les germains nous rappellent qu'ils savent encore pondre de la power ballad à faire pleurer le chevelu dans sa bière, The Scratch tout en shuffle nerveux et guitares accrocheuses ou le bonus Dancing with the Moonlight aux riffs différents et efficaces qui produisent leur petit effet parce qu'ils se démarquent un chouia de leurs habitudes compositionnelles. Autour de ces quelques indéniables highlights, tout n'est pas rose, quelques rockers automatiques et un peu bêtas et franchement pas indispensables (Rock My Car, Rock'n'roll Band, Hard Rockin' This Place, que des titres d'une folle imagination) viennent ternir le tableau alors que le reste, pas désagréable, loin s'en faut, sent tout de même un petit peu le remplissage. Mais, l'un dans l'autre, le groupe, avec un état d'esprit bourré de bonne humeur étonnement similaire à celui qui l'habitait sur sa précédente offrande originale, Sting of the Tail donc, est loin de l'indignité de Pure Instinct ou, surtout, d'Eye II Eye, deux albums qu'on préfèrera oublier.
Alors, Scorpions en 2015, un vieux cheval sur le retour ou un fier destrier certes âgé mais encore fringant ? Les deux mon général !, mais tout dépend d'où l'on se place et ce qu'on recherchait dans Return to Forever. Les fans seront ravis de retrouver un groupe fidèle à son idiome, les autres n'y verront qu'une fin de règne certes pleine de pompe et d'énergie mais aucunement décisive. En un mot comme en mille, choisis ton camp, camarade !

PS (mars 2016) :C'est pas beau de vieillir mais, à ce petit jeu de massacre (parce que nos idoles sont rarement comme un bon vin), les queues-qui-piquent s'en sortent plutôt bien. Et puis, c'est promis, c'était le dernier (avant le live, la compilation, l'anthologie, le live du retour, la re-compilation, les morceaux rares, la re-re-compilation, etc.), alors merci pour vos services, messieurs, et merci pour ce final au moins pas indigne, c'est déjà ça !
 
1. Going Out with a Bang 3:47
2. We Built This House 3:53
3. Rock My Car 3:20
4. House of Cards 5:05
5. All for One 2:58
6. Rock 'n' Roll Band 3:54
7. Catch Your Luck and Play 3:33
8. Rollin' Home 4:03
9. Hard Rockin' the Place 4:06
10. Eye of the Storm 4:27
11. The Scratch 3:41
12. Gypsy Life 4:51
Bonus
13. The World We Used to Know 3:51
14. Dancing with the Moonlight 3:42
15. When the Truth Is a Lie 4:27
16. Who We Are 2:33

Klaus Meine - lead vocals
Rudolf Schenker - rhythm & lead guitars, backing vocals
Matthias Jabs - lead & rhythm guitars, backing vocals
James Kottak - drums, backing vocals
Pawel Maciwoda - bass, backing vocals

SCORPIONS

MaRS
John Zorn/Simulacrum "Simulacrum"
ou "Progressive Zorn"

Pour son cinquième album de 2015, John Zorn convoque un nouveau trio et lâche les chiens dans une fusion jazz metal qu'on n'avait plus croisé dans ses créations depuis... Une éternité !
Ceci dit, on sent la maturation du compositeur et de l'arrangeur dans cette nouvelle phase, ce nouveau trio composé d'un organiste (John Medeski, un habitué de la maison), d'un guitariste (Matt Hollenberg, repéré chez Cleric mais aussi les black doomsters d'Höllenlärm), et d'un batteur (Kenny Grohowski de chez Secret Chiefs 3 mais aussi du quatuor Abraxas exécutant de deux albums composé par Zorn), bref, un furieux trio assemblé tout sauf au hasard pour la circonstance. Et la maturation donc, on y revient, parce qu'on est tout de même loin des exactions chaotiques d'un PainKiller ou d'un Naked City, loin aussi des turbulences gothiques de Moonchild. Loin mais dans l'esprit parce que, indéniablement, ce Zorn là a la rage et sait merveilleusement la communiquer. Présentement, évidemment, l'orgue hanté de Medeski tient le centre de la scène mais se voit bien secondé par les riffs lourds et tranchants d'Hollenbeck et l'abattage rythmique façon "tir de barrage, pas de prisonniers" de Grohowski. Concrètement, en 6 compositions et 43 trop courtes minute (on en redemande !), les trois s'amusent audiblement beaucoup à prendre nos tympans pour des tambours de foire, à concasser nos gonades menu menu avec une précision chirurgicale n'empêchant pas une ambiance de jam bienvenue. Pour ce faire ils ont, il faut dire, une partition suffisamment infusée de mélodie pour que le tout ne tourne pas simplement à l'exercice de style bruitiste mais plutôt au laminage systématique de feuilles complices de l'auditeur ravi d'un tel traitement.
Simulacrum ? Une excellente nouvelle chez un Zorn qui, dernièrement, semblait ne souhaiter enchainer qu'easy listening et avant-garde contemporaine (oui, sauf pour le quatuor Abraxas qui semble hélas avoir vécu). L'autre bonne c'est que le projet connaîtra une suite que, franchement, on est impatient de découvrir tant cet originel tour de force fonctionne au-delà des espérances.

PS (mars 2016) :Ô la belle confirmation. Si on a du mal a le départager avec le 3 (l'excellent Inferno), on a l'assurance qu'on tient bien la un Zorn à la fois progressif et énervé. Bonne nouvelle, la formation revient bientôt avec un 4ème opus, avec le vibraphone de Wollesen en bonus !

1. The Illusionist 12:02
2. Marmarath 5:17
3. Snakes and Ladders 5:27
4. Alterities 2:49
5. Paradigm Shift 4:34
6. The Divine Comedy 12:54

John Medeski - organ
Matt Hollenberg - guitar
Kenny Grohowski - drums
John Zorn - composition, direction & production

SIMULACRUM
(John Medeski)

aVRiL
Blur "The Magic Whip"
ou "La magie opère"

C'est le retour qu'on n'attendait presque plus, celui du leader brit-pop qui avait su opérer une mue plus expérimentale particulièrement réussie. Du coup, avec deux Blur dans le passé, il s'agissait avant tout de savoir lequel The Magic Whip allait proposer. Mais en attendant, il faut commencer par constater qu'il fallut six ans depuis les réconciliations pour qu'enfin ce nouvel opus voit le jour... Une éternité meublée par des concerts triomphaux et des singles confidentiels et des nombreux projets menés par les quatre membres (dont Albarnétait évidemment le plus occupé), mais côté "new Blur", pas grand chose à se mettre sous la dent... Jusqu'à ce Magic Whip donc tant attendu et qui surprend... en ne surprenant absolument pas ! De fait, sans doute parce que la formation avait alors mué et atteint sa plénitude adulte, c'est du digne successeur de Think Tank dont il s'agit, et la présence de leur producteur historique, Stephen Street qui n'était plus de la partie sur le cru 2003 et revient ici, n'y change absolument rien ! On y retrouve par conséquent la section rythmique la plus "élastique" d'Angleterre (James et Rowntree, capable de groover comme de vrais blacks comme de krauter comme d'authentiques teutons), l'écriture détaché, parfois sarcastique, parfois désabusée, de Damon Albarn, et, bien-sûr, tous les petit trucs "à la marge" dont l'arty Graham Coxon s'est fait la spécialité... Blur, quoi ! Avec cependant un peu plus de joie de vivre et d'optimisme que les deux précédents opus, l'un obscurci par la séparation du leader avec sa petite-amie de longue date, l'autre synthétisant les affres d'un collectif au bord de la séparation. Rien de ça ici ou quatre mecs désormais bien installé dans la quarantaine se font audiblement plaisir à refaire du "comme avant" bénéficiant de leurs expériences augmentées. Voilà avec de bonnes chansons ( je ne fais pas le détail, si vous aimez Blur vous ne serez pas déçus), une bonne production et une drôle de pochette (on aime ou on n'aime pas), les Kings de la brit-pop sont de retour, espérons qu'il ne repartent pas tout de suite !

1. Lonesome Street 4:23
2. New World Towers 4:03
3. Go Out 4:41
4. Ice Cream Man 3:25
5. Thought I Was a Spaceman 6:16
6. I Broadcast 2:51
7. My Terracotta Heart 4:05
8. There Are Too Many of Us 4:25
9. Ghost Ship 4:59
10. Pyongyang 5:47
11. Ong Ong 3:08
12. Mirrorball 3:39

Damon Albarn– vocals, keyboards, synthesizers, iPad, acoustic guitar
Graham Coxon– electric guitar, backing vocals, co-lead vocals on "Lonesome Street", "Thought I Was a Spaceman", and "Y'all Doomed"
Alex James– bass guitar
Dave Rowntree– drums, percussion, backing vocals
&
Stephen Street– programming, percussion, drum machine, "saxophones" (synthesizers) on "Ghost Ship"
James Dring– programming
Demon Strings– orchestration

BLUR

Mai
Faith No More "Sol Invictus"
ou "Beau retour"

C'est le retour discographique qu'on avait fini par ne plus attendre, celui d'un groupe qui, en son jeune temps, enfin, à l'arrivée de son référentiel vocaliste (Mike Patton) a secoué le petit monde du metal (à son corps défendant parce qui'il ne s'est jamais revendiqué comme en étant), c'est le retour des San-franciscains de Faith No More, 18 ans après son dernier album, une éternité...
La première surprise de ce Sol Invictus, surtout venant d'une formation qui n'eut de cesse de se renouveler dans son premier "run", c'est de sonner exactement comme du Faith No More et, précisément, comme un savant compromis de King for a Day et d'Album of the Year. Du premier, il retient une certaine variété, une capacité à marier le mélodieux et tempéré avec le colérique et chaotique, c'est d'ailleurs évident dès l'enchainement entre le moody Sol Invictus, le titre, tout en ambiance ouateuse et délicate et Superhero où la guitare et le chant agressif de Patton viennent vous décrasser les conduits auditifs. Du second, il reproduit une cohérence d'ensemble une ligne directrice générale qui manquait à son glorieux devancier.
Evidemment, sans bonnes chansons, tout ceci ne serait qu'une coquille vide, une tournure de style sans but et sans grand intérêt. Heureusement, avec line-up d'Album of the Year, et Jon Hudsonà la six-cordes donc étant entendu que l'historique Jim Martin est définitivement persona-non-grata chez les Sans-Foi, les désormais largement quarantenaires prouvent qu'ils savent encore trousser de la composition accrocheuse mais pas putassière. Les meilleures ? C'est une question assez difficile dans une œuvre semblant plus vouloir former un tout que détacher tel ou tel titre du lot. On citera tout de même les deux morceaux introductifs pour leur établissement du panorama et leur belle construction mélodique, Sunny Side Up pour son petit piano si typique du style de Roddy Bottum et son refrain ô combien entêtant, Separation Anxiety pour la performance d'un Patton qui y montre l'étendu de sa palette, Black Friday pour ses atours folky inhabituels et bienvenus, et From the Dead, le plus typique d'une composition traditionnellement pop dont Faith No More se soit jamais approché. Mais ce ne sont que des exemples d'un ensemble de belle facture où, vraiment, rien ne déçoit.
Quatre ans, il aura fallu attendre quatre ans pour que la reformation d'un des groupes qui, en son temps, contribua à changer la face du metal. Un triomphe ? Sans doute pas, mais un bon album dont le plus gros défaut est sa trop courte durée avec ses 39 minutes qui passent vraiment trop vite et laissent, en vérité, un peu l'auditeur sur sa faim. Parce que Sol Invictus, réussit tout de même le tour de force de ne pas se trahir sans sembler vouloir, opportunisme oblige, coller à tout prix à ce que le groupe imaginait qu'on attendait de leur retour. Un beau retour qui appelle une suite, mais pas dans 18 ans messieurs, pas maintenant que vous nous avez aiguisé l'appétit !

PS (mars 2016) :Un grand album ? Non ! Un bel album qui vieillit plutôt bien, dont les chansons fortes perdurent et dont d'autres finissent par faire leur petit effet ? Absolument ! Alors le retour de Faith No More n'aura pas été vain, youpi ! Et on attend la suite !
 
1. Sol Invictus 2:37
2. Superhero 5:15
3. Sunny Side Up 2:59
4. Separation Anxiety 3:44
5. Cone of Shame 4:40
6. Rise of the Fall 4:09
7. Black Friday 3:19
8. Motherfucker 3:33
9. Matador 6:09
10. From the Dead 3:06

Mike Bordin - drums
Roddy Bottum - keyboards, vocals
Billy Gould - bass guitar
Jon Hudson - guitar
Mike Patton - vocals

FAITH NO MORE

JuiN
Sarah Cracknell "Red Kite"
ou "Light as Air"

Quand la chanteuse des très recommandés Saint Etienne se relance en solo, 18 ans après le joli Lipslide, ça donne un album tout en douceur et en délicatesse, exactement ce que l'on attendait d'une des plus douces voix de la pop anglaise. Mais pas exactement ce que son groupe, Saint Etienne, propose ou ce qu'elle avait, elle-même, offert sur son premier opus solitaire, pas de mélopées synthétiques ici, c'est à une précieuse petite galette pop toute en cordes ensoleillées à laquelle nous avons affaire. Avec le concours de ô combien décisif de Carwyn Ellis (l'homme derrière Colorama et également collaborateur d'Edwyn Collins, d'UNKLE, de Gemma Ray, etc.), producteur mais aussi très impliqué dans sa réalisation instrumentale (voir les crédits plus bas), Sarah Cracknell reste évidemment dans cette pop légère et douce, où un petit coup de cafard, un élan de nostalgie, n'est jamais bien loin, qui va si bien à sa voix caressante. La différence, donc, tient dans la manière, dans la toile tissée pour accueillir l'organe de la dame, un toile organique qui laisse d'infinies libertés pour explorer les multiples possibles alors envisageables. Et donc, en 12 titres et 37 vraiment trop courtes minutes, sommes-nous enchantés par les tours du duo augmenté. Bref, ça fait beaucoup de mots pour une pop qui coule joliment de source, qu'elle glisse vers la folk des fleurs pleins les cheveux (On the Swings, In the Dark, Ragdoll, Take the Silver, The Mutineer, et Favourite Chair, toutes différentes et toutes plus réussies les unes que les autres), entourés d'une pop généralement très rétro et très chic comme une sorte de Swinging London réinventé (Nothing Left to Talk About,  Under the Stars, Hearts Are for Breaking, I Close My Eyes, It's Never Too Late et Enemy, de la ballade ouatée au rock presque psyché, tout est fait et bien fait), le tout s'imbriquant merveilleusement l'un dans l'autre pour une galette équilibrée et inspirée. Reste à espérer que Sarah ne mette pas 18 ans à nous offrir un successeur à ce Red Kite"light as air". 

1. On the Swings 3:51
2. Nothing Left to Talk About 2:52
3. In the Dark 3:53
4. Ragdoll 3:02
5. Underneath the Stars 3:15
6. Hearts Are For Breaking 3:00
7. Take the Silver 2:32
8. The Mutineer 3:25
9. I Close My Eyes 3:05
10. It’s Never Too Late 2:46
11. (I Am Not Your) Enemy 3:11
12. Favourite Chair 2:11

Sarah Cracknell - Vocals 
Carwyn Ellis - Autoharp, Bass, Celeste, Drum Machine, Drums, Dulcimer, Guitars, Harmonium, Harp, Marxophone, Mellotron, Organ, Piano, Sitar, Ukulele, Vibraphone, Background Vocals, Vox Continental
Mark Waterfield - Guitars, Background Vocals
Mason Neely - Drums, Percussion, String Arrangements 
Lawrence Oakley - Bass, Drums, Background Vocals
Luca Guernieri - Drums
David Adams - Violin 
Julia Loucks - Violin
Sophie Frankford - Violin  
Louisa Lyne - Cello 
Alice Neary - Cello
Jane Griffiths - Viola 
Robin Bennett - Flute, Background Vocals
Kami Thompson - Background Vocals
James Walbourne - Background Vocals
&
Seb Lewsley
- Mixing, Shaker, Tambourine
The Rails - Vocals 
Nicky Wire - Vocals

SARAH CRACKNELL

JuiLLeT
John Zorn/Forro in the Dark "Forro Zinho - Forro in the Dark Plays Zorn"
ou "Zorn in Brasil"

Sur le modèle des Book of Angels, des compositions du maître offerte en pâture à une formation spécialement choisie pour l'occasion, dans la foulée, aussi, d'un exercice similaire paru en début d'année, Dither Plays Zorn, icelui dédié à une approche nettement plus avant-gardiste que le présent, John Zorn ouvre ses portes à une combo brésilien qui fait sien quelques pages du boulimique compositeur new-yorkais pour un résultat aussi surprenant que bluffant.
En l'occurrence, doté d'épices brésiliennes, proposant un cocktail de morceaux connus et de créations spécifiquement dédiées au projet, c'est à un Zorn inhabituellement festif et percussif auquel nous nous voyons joyeusement confrontés. Le mérite en revient au quatuor d'exilés cariocas en la grosse pomme, Forro in the Dark, qui a su, sous le patronage d'un Jesse Harris déjà repéré dans le Song Project et présentement producteur de l'album, habiter ces partitions sans pour autant perdre une once de l'esprit habitant le versant le plus cool et groovy du compositeur.
Histoire de mettre les petits plats dans les grands, quelques invités de marque ont été conviés au banquet parmi lesquels des têtes connues, le précité Jesse Harris, l'argentine Sofia Rei (également partie prenante dans le Song Project) ou, plus surprenant, le vétéran de la samba/bossa nova Marcos Valle. Tout ce petit monde, qui a l'air de bien s'amuser, sur la base d'un forro, style pas si distant de celui de John puisque puisant ses racines dans des musiques traditionnelles d'Europe centrale, ici notablement enrichi d'atours rock, jazz, reggae et même country, propose une ouverture musicale qui sied particulièrement bien à l'univers du touche-à-tout génial que nous connaissons. Le résultat, une fusion tourbillonnante et joyeuse, dansante et spirituelle, ne déstabilisera pas les suiveurs zélotes d'un Zorn qui les a habitué à s'attendre à tout mais, tout de même, peut-être pas à une œuvre si immédiatement accessible et addictive. Parce Forro in the Dark, avec son cocktail d'instruments traditionnels et classiques, son allant tout à fait communicatif aussi, réussit un opus poussant à trémousser du popotin un large sourire aux lèvres ce qui n'est pas si courant dans l'œuvre tentaculaire du membre le plus hyperactif de la downtown scene.
Galette idéale pour un été ensoleillé ou, plus tard, pour mettre un bon coup de lumière et de chaleur à la grisaille et la froidure qui nous guettent , Forro Zinho est une exemplaire réussite qu'on recommande sans la moindre hésitation tant aux amateurs des exactions zorniennes qu'à toutes celles et tous ceux qui veulent simplement passer un excellent moment en compagnie d'excellents instrumentistes sachant jouer avec application et fougue une musique qui ne se prend surtout pas au sérieux et tutoie, du coup, souvent le divin.

PS (mars 2016) :Pour le coup, je n'ai rien à ajouter sauf à confirmer l'excellence d'une galette aussi abordable aux néophytes que délicieuses pour les spécialistes de la "chose Zorn".
 
1. Uluwati 3:31
2. Novato 3:42
3. Forro Zinho 5:03
4. Life Is Real Only Then When "I Am" 2:46
5. Shaolin Bossa 3:21
6. Sunset Surfer 3:13
7. Zavebe 4:45
8. Ode to Delphi 4:28
9. Tempo de Festa 4:36
10. Annabel 2:01
11. The Quiet Surf 3:13

Jorge Continentino - pianos, flutes, vocals, tenor and baritone saxophone
Guilherme Monteiro - electric guitar
Mauro Refosco - zabumba, vibes, synare, percussion
Rea Mochiach - bass, percussion, fun machine
Jesse Harris, Sofia Rei - vocals
Vitor Gonçalves - accordion
Marcos Valle - guest vocals, wurlitzer

FORRO IN THE DARK

aoûT
Motörhead "Bad Magic"
ou "Glorious Last Words"

La Mauvaise Magie, c'est la disparition de Lemmy quelques mois après la sortie de ce 22ème long-jeu de son Motörhead, un album qui donnait envie d'en avoir plus. On aurait pu, on aurait voulu, même, dire que ce dernier album était un final en fanfare, l'album le plus diversifié, l'album le plus créatif, l'album le plus agressif, l'album le plus rigolo, l'album le plus... Je pense que vous m'avez compris, qu'on tenait là un album au caractère, pour une raison ou une autre, absolument décisif. Clairement, il n'en est rien et Bad Magic est simplement un album de Motörhead de plus mais pas un album de Motörhead de trop ! Un album de plus parce qu'on y retrouve tout ce qu'on attend du trio, du heavy rock qui va à 100 à l'heure au mid-tempo rampant en passant par une power ballad forcément un peu à part, parce que Lemmy, quoi !, bref, rien que de très classique mais, en l'occurrence, du classique bien troussé, qui flatte l'oreille de celui qui a biberonné à Ace of Spades ou Overkill comme à celui qui vient de découvrir, mieux vaut tard que jamais, ces affreux, sales et méchants rockers certes vieillissant mais qui n'en ont pas l'air. Et donc pas un album de trop parce que, d'un Victory or Die sur les chapeaux de roues, d'un The Devil lourd et menaçant (avec un beau solo de Brian May), d'un Till the End d'autant plus émouvant qu'il prend désormais un tout autre sens, à une sympathique reprise du Sympathy for the Devil des qui-vous-savez (belle performance de Mickey Dee, au passage), et tout ce qu'il y a autour et que je vous laisse le soin de découvrir par vous-même vous assurant tout de même que de déception il n'y aura pas, c'est une solide et inspirée sélection que Lemmy, Phil (Campbell, là depuis 1984 tout de même) et Mickey nous offrent.
...Et le rideau tombe, et une larmichette coule en se souvenant que c'est fini, que plus jamais cet incomparable escogriffe ne viendra hurler dans le micro et tabasser ses cordes graves pour notre ravissement auditif un poil masochiste (qu'est-ce qu'ils jouaient fort, les bougres !)... Bad Magic est-il un digne chant du cygne ? En impeccable démonstration qu'une formule immuable peut continuer à livrer de sacrées chansons, en souvenir d'un mec qui n'avait rien pour être une star mais a beaucoup bossé (ce qu'il ne disait jamais, évidemment), oui, mais on le regrette parce qu'on en aurait voulu plus.

1. Victory or Die 3:09
2. Thunder & Lightning 3:06
3. Fire Storm Hotel 3:35
4. Shoot Out All of Your Lights 3:15
5. The Devil 2:54
6. Electricity 2:17
7. Evil Eye 2:20
8. Teach Them How to Bleed 3:13
9. Till the End 4:05
10. Tell Me Who to Kill 2:57
11. Choking on Your Screams 3:33
12. When the Sky Comes Looking for You 2:58
13. Sympathy for the Devil 5:35

Lemmy Kilmister– bass guitar, vocals
Philip Campbell– guitar, piano on "Sympathy for the Devil"
Mikkey Dee– drums
&
Jimmi Mayweather and Nick Agee - backing vocals on "Shoot Out All Of Your Lights"
Brian May– guitar solo on "The Devil"

MOTÖRHEAD

SePTeMBRe
Iron Maiden "The Book of Souls"
ou "Double Dose de Metal"

Dans le petit monde du metal, un nouvel album d'Iron Maiden est toujours un authentique évènement, parce le groupe a marqué l'histoire de cette musique au point qu'on retrouve presque toujours des traces de leur fameux son dans chaque nouvel album, chez chaque nouveau groupe apparu. C'est dire si le retardé The Book of Souls, parce que Bruceétait malade et que la décision fut prise d'attendre son rétablissement pour finaliser et sortir l'album, le 16ème opus des anglais, était attendu avec une impatience anxieuse.
Anxieuse parce que si The Final Frontier avait été une bonne nouvelle (après un Dance of Death et un Matter of Life and Death franchement trop en pilote automatique pour être pleinement satisfaisants), un album de retour en forme avec même quelques innovations dans un style pourtant immuable, le titre et la vilaine rumeur suggéraient qu'il serait peut-être le dernier... Et puis, 5 ans entre deux albums studio !, Iron Maiden ne nous avait jamais abandonné aussi longtemps. Enfin, fi de ces mauvais présages, avec 92 minutes, 11 titres dont trois aux épiques proportions (à eux trois dépassant la longueur d'un de leurs albums du début des années 80 !), revoilà Iron Maiden. Clairement, ceux qui craignaient de voir ces vénérables anciens s'adonner, une fois de plus, à leurs penchants progressifs verront leurs craintes confirmées. La nouveauté étant, en la circonstance, que le plus long, le plus radicalement orchestral et épique, soit l'œuvre, non d'un bassiste/leader pourtant habitué à l'exercice, mais bien de son frontman, Bruce Dickinson, qui ne nous avait délaissé l'excercice (mais dont on savait qu'il pouvait faire, voir Révélations et Powerslave, deux inoxydables classiques) et y joue même du... piano !
Et donc, on en vient au gras de la chose, à cette 16ème galette qu'on brûle de dévorer. Première constatation, la pochette (de Mark Wilkinson qui s'est fait connaître par ses travaux pour les progueux british de Marillion) est assez moche, assez peu spectaculaire aussi (ce qui pousse, du coup, à conseiller l'édition "Deluxe" avec son beau gros livret qui rattrape bien le coup, de vrais businessmen ces vieux metalleux !). Pas de réserve, par contre, concernant la mise en son qui est absolument flamboyante et toujours menée par le fidèle Kevin Shirley (ça dure depuis 15 ans et 5 albums, tout de même !) qui a, cette fois, su à saisir l'énergie live du groupe avec la précision d'une captation studio, son meilleur boulot pour les vétérans de la New Wave of British Heavy Metal, bravo.
Et donc, au "gras du gras", à la substantifique moelle de The Book of Souls, les chansons ! Parce que sans bonnes chansons, même avec le meilleur artwork, la meilleure production, la meilleur promotion même, tout ceci ne serait que du vent. Et donc, 11 chansons donc, 92 minutes, c'est du lourd, du massif. Une petite évocation "track by track" ne sera pas, du coup, inutile :
- If Eternity Should Fail : l'habitude prise sur Final Frontier est reconduite ! Iron Maiden a décidé de nous étonner dès le tout début de ce Book of Souls. La fois d'avant c'était avec du tribal, là c'est Dickinson supporté par quelques théâtrales nappes de synthétiseur, étonnant, réussi aussi. Mais on sent que la bête est tapie dans l'ombre et, ça ne manque pas, elle débarque ! Bon, ça défouraille moyen mais c'est du bon Maiden, classique, avec la basse qui claque bien et Bruce qui vocalise comme il faut, plus aussi aigu et agressif qu'avant, c'est l'âge, mais de façon tout à fait convaincante. Et tant pis si ça patine un peu, si, dans leur prime jeunesse, ils auraient mené tout ça le pied sur l'accélérateur en un quart de temps en moins, l'excellent break solo, ouvert par Nicko, une première !, vient rappeler que ces gars-là possèdent leur formule à la perfection. C'est vrai, on a connu de meilleures entrées en matière, mais celle-ci se place dans les plus belles "post-classiques", et c'est signé Dickinson. 8/10
- Speed of Light : c'est le single, du bon gros heavy metal bien enlevé, un fondamental du catalogue de la Vierge de Fer, en somme. Le riff ferait penser à Enter Sandman ? C'est un peu vrai mais on s'y fait rapidement, d'autant que Bruce y chante bien, que le refrain accroche et que les interventions guitaristiques contribuent joliment à la tenue d'un ensemble rigoureusement classique signé d'Adrian Smith et de Dickinson. 7,5/10
- The Great Unknown : la grande inconnue ? Pas vraiment. Une longue intro avant l'explosion de rigueur, sur un bel égosillement de Bruce ceci dit, mais tout ça est exactement ce que les détracteurs reprochent à Iron Maiden, la stricte application d'une formule éprouvée ce qui, sans la flamme, sans la petite étincelle qui fait la différence, se laisse écouter sans déplaisir, certes, parce que tout y est, indéniablement, mais sans réel enthousiasme pour autant. 5/10
- The Red and the Black : c'est, à 13 minutes et demi, le premier des trois mastodontes de l'album, celui qu'Harris s'est jalousement réservé (sa seule composition solo de l'album, c'est à noter) et qui s'avère, sans surprise, d'un immense classicisme stylistique que ce soit dans sa structure ou dans sa mélodie. Quelque part entre Clansman et Heaven Can Wait (ces hohohoà reprendre en chœur), comme de bien entendu rehaussé d'un break solo qui prend son temps, c'est un morceau bien troussé dont on se dit, tout de même, qu'il ne nécessitait pas forcément cet étirement un poil excessif. Mais comme on ne s'y ennuie pas une seconde, on l'achève avec le sentiment qu'on aurait mauvaise grâce à rejeter une si belle composition simplement parce qu'elle vient flatter l'âme nostalgique de l'auditeur lambda des vétérans. 7,5/10
- When the River Runs Deep : du Maiden qui rocke ! Youpi. Le tempo est rapide, les guitares mélodiques et tranchantes (avec un petit quelque chose de Wasted Years, merci Adrian), la ligne de chant coule bien, retient bien l'attention sur un morceau résolument fun, de ceux qu'on aime à reprendre en chœur avec le groupe et pleins d'inconnus souvent chevelus lors de Grand-Messes métalliques bon-enfant. Et s'il n'est pas plus original que The Great Unknown, il est tellement mieux mené, tellement plus tout ce qu'on attend instinctivement du groupe et qui fait tant plaisir quand c'est réussi comme ici, qu'on ne peut qu'y adhérer. 8,5/10
- The Book of Souls : second morceau fleuve de l'album, celui qui donne son titre à l'album et son artwork d'inspiration Maya à son emballage, The Book of Souls est de la même veine d'écriture d'Iron Maiden (et de Steve Harris en particulier) que son épique devancier. Mais le bassiste, ici secondé de Jannick Gersà la composition, n'y produit pas, contrairement à la rumeur, l'héritier de Rime of the Ancient Mariner. De fait, The Book of Souls, du pur Harris en vérité, s'avère être dans la droite lignée des To Tame a Land, Alexander the Great, Seventh Son of a Seventh Son et consorts, et vaut parce qu'il est mélodiquement réussi, jusque dans son inévitable break solo ici excellemment troussé. Comme, When the River RunsDeep juste avant, ça ne réinvente rien mais ça le fait. 7,5/10
- Death or Glory : comme on attaque la seconde galette, il faut redémarrer la machine, c'est le rôle qui incombe à l'efficace et percutant Death or Glory qui s'en sort d'ailleurs très bien sans aucunement innover mais en menant, à un train d'enfer, l'auditeur dans un de ces galops heavy dont le sextet a le secret, riff accrocheur, refrain héroïque et exhibitions guitaristiques incluses. Rien à signaler en somme, sauf le bonheur d'une écoute mettant à l'épreuve les cervicales de l'auditeur. 7,5/10
- Shadows of the Valley : c'est le retour du syndrome The Great Unknown, en encore un peu moins réussi, en vérité, un morceau en pilotage automatique pas exactement indigne mais tellement dérivatif de moult chansons passées, un vrai puzzle d'iceux, et pas assez porté par une mélodie qui n'accroche jamais vraiment, qu'on peine à entrer dans un trip si peu remarquable. 4,5/10
- Tears of a Clown : on a du mal à dire du mal d'un titre si plein de bonnes intentions, de nobles sentiments (il s'agit d'un hommage rendu à l'acteur Robin Williams qui nous a quitté l'an passé) mais, franchement, Tears of a Clown manque de cette étincelle qui en aurait fait plus d'une chanson de plus sur un album déjà bien chargé. Sa principale particularité ? C'est d'être le morceau le plus musicalement "light" de l'opus. Sinon, riffs, soli, mélodies de chant (avec cependant un refrain qui surnage un chouia), peinent à créer l'évènement ce qui, dans un morceau d'Iron Maiden, ne laisse plus grand chose. Pas mauvais mais définitivement dans la moyenne basse de l'exercice 2015 avec tout de même l'avantage de ne pas traîner en longueur. 5,5/10
- The Man of Sorrows : dont la trompeuse homonomie ne doit pas nous le faire confondre avec le morceau de Dickinson en solo (sur Accident of Birth, juste retranché du The chez Bruce). Morceau au tempo lent dans une première partie aussi lourde que du Black Sabbath, il déboîte sur un mid tempo rampant assez inattendu couronné par un refrain bien troussé et, forcément, un break solo permettant à la triplette de six-cordistes de s'exprimer, plutôt bien en l'occurrence même si l'exercice aurait pu être resserré. Mais il n'y a pas la petite étincelle et, donc, au final, ça reste du Maiden assez anonyme mais pas désagréable, comme souvent avec les compositions de Dave Murray. 6/10
- Empire of the Clouds : dans la plus pure tradition d'Iron Maiden, ce n'est pas à chaque fois mais c'est souvent, la dernière case est dévolue à l'ultime épopée. Et quelle épopée !, dont, une fois n'est pas coutume, Dickinson en est l'auteur mais aussi, encore plus rare !, un des instrumentistes puisqu'il y joue du piano. Celle qu'on reconnaîtra désormais connue comme la plus longue, la plus progressive et la plus orchestrale des créations du répertoire du groupe, avec ses fières 18 minutes, est aussi, surtout !, le bébé de Bruce qui l'a, dit-on, pensée de A à Z. La première vraie bonne nouvelle est que le "gros bidule" ne ressemble à strictement rien qu'aient produit ces messieurs précédemment. La seconde est le contenu de ce qui à tous les atours du gros caillou précieux sur la couronne ciselée est à la hauteur de l'évènement et s'avère l'apothéose de cet album qui, sans elle, n'aurait pas provoqué le même enthousiasme critique. Parce que d'une intro qui prend son temps à un développement multi-parties entièrement réussi, d'une mélodie prouvant que Dickinson est plus qu'un simple vocaliste pour la formation, un élément central et indispensable de leur musique, avec donc toujours ce piano en élément mélodique central, c'est un tour de force de metal progressif d'un nouveau genre pour de vieux gars qu'on croyait coincés dans une sempiternelle redite de leurs moments de gloire passés. C'est indéniablement d'Iron Maiden dont il s'agit mais, pour la première fois depuis... pfui, Somewhere in Time (1986, osons !), le groupe y décide de vraiment tenter l'impossible, son mini rock-opéra, son Supper's Ready dirait-on, dans les limites du style exercé par ces messieurs, évidemment, mais tout de même, c'est bluffant, un triomphe même... En forme de piste pour un éventuel futur ? On est preneur ! 9,5/10
Tout ça nous fait ? Un Iron Maiden plus que correct, classique dans le style, prenant des libertés dans la forme, progressif mais ménageant quelques saillies costaudes, n'oubliant jamais d'où il vient aussi... Le travail de gens qui savent exactement où ils veulent aller et ce que leur public souhaite entendre. Et si The Book of Souls n'est pas une nouvelle révélation malgré les discrets mais efficaces ajouts orchestraux qui le peuple (ce serait plutôt la suite extrêmement logique d'un Final Frontier en probablement encore mieux réussi, donnons-nous le temps du recul critique), c'est une vraie bonne galette de heavy metal d'un groupe forcément en fin de parcours (dans 5, 10, 15 ans, fatalement) mais ayant plus que de beaux restes, Dickinson en particulier tout à fait remis de son petit pépin, encore quelque chose à dire et les moyens de l'exprimer... Pourvu que ça dure !
Bon, c'était long mais, comme nous l'a prouvé Iron Maiden avec The Book of Souls, plus c'est long, plus c'est bon !, alors pourquoi s'en priver ?

PS (mars 2016) :On ne sait toujours pas de quoi le futur créatif d'Iron Maiden sera fait. S'il devait arriver que The Book of Souls soit leur chant du cygne, on parlerait alors d'un final en beauté, ne serait-ce que pour les très très réussis If Eternity Should Fail, When the River Runs Deep et, évidemment, l'impressionnant Empire of Clouds. Un peu long ? Avec quelques titres dont on se serait franchement passé ? Oui, mais une heure de vrai bon Maiden, on n'en attendait finalement pas tant.

CD 1
1. If Eternity Should Fail 8:28
2. Speed of Light 5:01
3. The Great Unknown 6:37
4. The Red and the Black 13:33
5. When the River Runs Deep 5:52
6. The Book of Souls 10:27

CD 2
1. Death or Glory 5:13
2. Shadows of the Valley 7:32
3. Tears of a Clown 4:59
4. The Man of Sorrows 6:28
5. Empire of the Clouds 18:01

Bruce Dickinson - lead vocals, piano on "Empire of the Clouds"
Dave Murray - guitar
Adrian Smith - guitar
Janick Gers - guitar
Steve Harris - bass, keyboards, co-producer
Nicko McBrain - drums
&
Michael Kenney - keyboards
Jeff Bova - orchestration

IRON MAIDEN

eX-aeQuo
Keith Richards "Crosseyed Heart"
ou "Monsieur Keith"

Rien que cette pochette où le vieux Keith au sourire chenapan semble se réjouir du coup pendard qu'il va nous faire en dit très long sur ce Crosseyed Heart. En l'occurrence, 23 ans après un Main Offender pas franchement inoubliable, c'est typiquement le genre d'album d'un mec qui n'a plus rien à prouver, ni rien à se prouver et ne recherche plus que le plaisir de jouer une musique qui est si vicéralement ancrée en lui qu'elle ne peut pas jaillir autrement que comme une sorte d'inespérée fontaine de jouvence.
Et donc c'est de blues et de rock au sens large dont il s'agit parce que, fondamentalement, c'est ce qu'a toujours voulu faire Monsieur Keith, dès sa passion adolescente pour les maîtres étatsuniens du genre et la rencontre avec Mister Mick... Toute une histoire ! Une histoire qu'on ne peut pas tout à fait extraire de son occiput à l'écoute d'un opus de l'un des patrons, la plus rare des Pierres Qui Roulent dans l'exercice. Ici, avec le même sideman que sur ses deux albums solo précédents, Steve Jordan, batteur, co-compositeur et coproducteur des trois galettes (que Keith avait rencontré lors des sessions de Dirty Works de qui vous savez pendant que Charlieétait en désintox). D'ailleurs, c'est toute la bande des X-Pensive Winos ou presque qui est reconduite, parce que Monsieur Keith est fidèle, au moins en musique (+ d'un demi siècle avec Mick, ça mérite une médaille !).
Et la musique là-dedans ? On avait d'abord découvert un Trouble, single que n'aurait pas renié un Dan Auerbach ou un Jack White, du blues juste ce qu'il faut de modernisé, d'edgy pour ne pas trop redonder, pas une grande chanson ceci dit mais un bon groove et une écoute prometteuse du long-jeu à venir. Un album généreux puisque doté d'une quinzaine de pistes dont une reprise (Goodnight Irene, un standard composé par le protest-bluesman Leadbelly ici délicieusement revue et corrigée), et généreux surtout parce que les musiciens, le patron compris évidemment, s'y donnent avec un allant nettement supérieur à celui de Talk Is Cheap et Main Offender. Keith nous rappelle que, vocaliste moyen qu'il a toujours été, il sait manier le blues avec une conviction qui emporte le morceau, ce dès l'acoustique Crosseyed Heart largement réminiscent de Robert Johnson (on trouve pire comme comparaison !) où le Richards gratte comme jamais. Amnesia, en blues électrique, rampant et poisseux est une autre grande réussite de l'opus, une chanson qu'on imaginerait pas par ses habituels partenaires ce qui est, en soit, une excellente nouvelle. On croirait un mélange de Tom Waits et Bruce Springsteen sur Robbed Blind ?, belle ballade triste aux délicieux accents countrysants, on apprécie parce que, quelle chanson mes aïeux ! Des beaux accents reggae sur Love Overdue ?, on se souvient du séjour des Stones en Jamaïque et des traces durables que ça a laissé sur le guitariste qui réussit d'ailleurs admirablement son affaire "à la cool". Et du rock and roll qui bluese fort, parce que sinon ce ne serait plus vraiment le Richards qu'on connaît et qu'on aime, la cache est cochée, avec énergie et efficacité si un son suspicieux (une répète gonflée ?) par Blues in the Morning tout en piano swinguant et cuivres moites. Et du rock qui rocke comme sur un Something for Nothing où un Keith un poil égosillé mais grattant un de ses bons riffs millésimés, est bien soutenu par quelques chœurs blacks. Un petit duo de rigueur avec une Norah Jones en pleine mue qui fait du bon boulot avec Papy sur un morceau en swing doux (Illusion). Et même, cerise sur le gâteau, Substantial Damage, un blues rock gras et funky qui, planqué en fin d'opus, nous rappelle que Keith aime l'électricité et sait la faire parler avant de refermer boutique sur un magnifique Lover's Plea en apothéose cool d'un album décidément réussi.
Voilà, à 71 ans, vénérable et vénéré, Keith Richards réussit, enfin !, son bon coup à lui. Varié mais cohérent, Crosseyed Heart est l'album que l'on n'attendait plus, la divine surprise d'un mec qui, parce qu'il n'a plus la pression, peut faire parler l'immense talent qu'on savait qu'il possédait.

PS (mars 2016) :On confirme, il est excellent ce Keith Richards ! Comme son auteur, il vieillit bien. De fait, c'est son meilleur, ce qui ne veut pas dire grand chose, mais aussi probablement le meilleur album d'un Stone en groupe (les Stones compris, donc) ou en solo depuis... Longtemps* ! Bravo Papy !
* je tente Primitive Cool de l'ami Mick

1. Crosseyed Heart 1:53
2. Heartstopper 3:04
3. Amnesia 3:36
4. Robbed Blind 4:01
5. Trouble 4:18
6. Love Overdue 3:29
7. Nothing on Me 3:48
8. Suspicious 3:43
9. Blues in the Morning 4:26
10. Something for Nothing 3:29
11. Illusion 3:48
12. Just a Gift 4:01
13. Goodnight Irene 5:46
14. Substantial Damage 4:22
15. Lover's Plea 4:24

Keith Richards - lead vocals, guitars, piano, bass
Waddy Wachtel - lead guitar
Ivan Neville - keyboards
Steve Jordan - drums
Bernard Fowler - backing vocals
Sarah Dash - backing vocals
&
Norah Jones - duet vocals on "Illusion"

KEITH RICHARDS

oCToBRe
Eagles of Death Metal "Zipper Down"
ou "Eagles Fly Free"

Bien-sûr, les Eagles of Death Metal, suite aux incidents du Bataclan que chacun sait, ne sera plus jamais un groupe tout à fait comme les autres pour nous, public français. Pour ceux qui se s'intéressassent pas forcément à ce projet annexe de l'ex-leader de Kuyss, fomenteur en chef des Desert Sessions et actuelle tête pensante des Queens of the Stone Age, Josh Homme, et de Jesse Hughes, son plus fidèle lieutenant/pote avec qui il collabore depuis longtemps (une Desert Session de 1998, Volume 3 & 4), il n'est pas inutile de préciser que les trois premiers albums de cette formation drôlement nommée (parce que de Death Metal, il n'est évidemment jamais question) ont été de beaux exemples de stoner garage et qu'à défaut de vraiment nous avoir emporté, ils ont satisfait l'amateur de rock gras mais fin. Et donc quand vient Zipper Down, 4ème long-jeu du duo sorti, sept longues années après son devancier, Heart On, le 2 octobre 2015, avant qu'on ne sache, comment aurait-on pu ?, l'impensable, on est fin prêt à accorder à ces Aigles du Metal de Mort notre indéfectible et bienveillante attention et on a bien raison parce que, passé une pochette d'un goût douteux et en plus assez laide, c'est à une sacrée galette de rock'n'roll de chenapans à laquelle nous sommes convies. Parce qu'ils n'ont peur de rien, Josh et Jesse, pas peur de s'aventurer dans le glam rock dynamisé, du presque-Rolling Stones de première bourre, du boogie à faire rosir d'envie le fan d'AC/DC, de la ballade folk-rock 70s, bref, du rock qui n'a d'autre but que de faire secouer les têtes, remuer les popotins avec un large sourire polisson. Caricatural ? Dérivatif ? Oui da!, ce qui semble être le but des deux compères qui se réjouissent dans l'empilement des clichés et leur détournement et est, présentement, absolument glorieusement mené en 34 trop courtes minutes (le seul défaut de l'opus) par un duo qui, souhaitons-le, n'est pas prêt de rendre les armes, avec leur Aigles ou dans leurs autres nombreux projets.

1. Complexity 2:46
2. Silverlake (K.S.O.F.M.) 3:35
3. Got a Woman 2:02
4. I Love You All the Time 3:09
5. Oh Girl 4:08
6. Got the Power 3:28
7. Skin-Tight Boogie 3:12
8. Got a Woman (Slight Return) 0:41
9. The Deuce 3:06
10. Save a Prayer 4:40
11. The Reverend 3:29

Jesse Hughes ("Boots Electric") – guitar, vocals, baritone, bass, talk box
Joshua Homme ("Baby Duck") – vocals, baritone, drums, bass, guitar, electric guitar, duduk, knee slaps, organ, percussion, piano, slapstick, slides, talk box, trumpet
&
Tuesday Cross– additional vocals
Matt Sweeney– additional guitar

EAGLES OF DEATH METAL

NoVeMBRe
John Zorn/The Spike Orchestra "Cerberus, Book of Angels Volume 26"
ou "Big Anges"

Quand on en vient à évoquer un nouveau volume du Book of Angels de John Zorn, on ne peut s'éviter de recourir à la même rengaine, de souligner la qualité des compositions de l'homme, le choix pertinent de la formation, le résultat au-dessus des espérances, une sorte de routine dans l'excellence qui doit en laisser quelques-uns béats d'admiration. Et ce n'est pas avec le déjà 26ème tome de la saga, confié cette fois à un big band edgy et foutraque, que ça va changer.
Parce que les zozos choisis pour l'occasion, The Spike Orchestra, assumant fièrement des influences de Duke Ellingtonà Carl Stalling, de Frank Zappa au compositeur du présent, semblent destinés à proposer à l'avide zélote de la chose zornienne un volume riche et multiple comme purent l'être, par exemple, ceux des Secret Chiefs 3 (Xaphan, le 9) ou d'Eyvind Kang (Alastor, le 22), une sorte de Saint Graal en forme de montagnes russes pour les tympans et stimulateur zygomatique certifié. Le détail ? On ne le donnera pas trop pour ne pas déflorer le plaisir, les justes références ci-dessus, la certitude de retrouver quelques mélodies typiques et pourtant encore nouvelles d'un compositeur qui accumule les trésors lors de miraculeuses sessions d'inspiration est, youpi tralala, au rendez-vous, une fois encore. Rappelons ici que tout ce second livre de Masada, tous les 26 volumes et souhaitons les quelques autres encore à venir, fut composé en trois petits mois, une expérience dont Zorn se souvient encore avec émotion (an informance with John Zorn, visible sur YouTube). Or, donc, quand ce matériau séminal, cette giclée créatrice irrépressible est assemblée par une bande de barjots dédiés à l'ouvrage, inventifs et experts dans leurs arrangements et, surtout !, prenant un audible plaisir à la tâche, c'est, en tout cas lors de premières écoutes enthousiasmantes, un véritable festin pour les oreilles qui paraît taillé dans le même divin matériau que les tous meilleurs opus de la série (du minimalisme d'un Friedlander au jazz évocateur d'un Bar Kokhba, et j'en passe, dont les deux autres mentionnés).
Evidemment, il faudra attendre le verdict du temps, ultime juge de paix mais, d'ors et déjà, ça s'annonce très très bien. Aussi peut-on, sans crainte, recommander ce Cerberus en forme de potentiel nouveau tour de force, et accessoirement la 13ème galette de l'an apparentée au stakhanoviste new-yorkais (une année comme les autres, en somme...), aux amateurs de musique qui swingue chez les mabouls avec un allant pas si souvent entendu et toujours bienvenu. Bravo le Spike Orchestra, bravo John Zorn.

PS (mars 2016) :Et le verdict du temps évoqué plus haut est que l'affaire est toujours aussi absolument jouissive après une bonne quinzaine d'écoutes, ayant remisé puis ressorti l'album. Confirmation que l'imagination d'interprètes suffisamment chenapans pour ne pas trop respecter sans pour autant trahir, difficile équilibre, va particulièrement au teint des compositions du Maître, comme c'est le cas pour ce swinguant Cerberus.

1. Gehegial 4:59
2. Hakha 5:09
3. Hananiel 5:09
4. Lahal 5:19
5. Armasa 7:35
6. Thronus 6:47
7. Shinial 4:42
8. Donel 5:48
9. Raguel 4:45
10. Pahadron 6:19

Paul Booth - Tenor Sax, Clarinet
Erica Clarke - Baritone Sax, Bass Clarinet
Stewart Curtis - Tenor Sax, Clarinet
Sam Eastmond - Solo Trumpet
Nikki Franklin - Voice
Moss Freed - Guitar
Ben Greenslade-Stanton - Trombone
Mike Guy - Accordion
George Hogg - Trumpet, Flugelhorn
Noel Langley - Trumpet, Flugelhorn
Sam Leak - Piano, Keyboards
Chris Nickolls - Drums
Dave Powell - Tuba
Ashley Slater - Trombone
Karen Straw - Trumpet, Flugelhorn
Mike Wilkins - Alto Sax, Clarinet
Otto Willberg - Bass
Vasilis Xenopoulos - Alto Sax, Flute

THE SPIKE ORCHESTRA

DéCeMBRe
Cage the Elephant "Tell Me I'm Pretty"
ou "The Elephant in the Room"

Le truc qui est évident à l'écoute de la discographie de Cage the Elephant, l'éléphant dans la pièce comme on dit en anglais, le machin que tout le monde voit mais dont on n'ose pas parler, c'est que les natifs du Kentucky sont un groupe sous influence. Avant cet album, sous la direction d'un producteur sans personnalité particulière, ils recyclaient largement le rock pop d'un Oasis le mêlant à des éléments de l'alterno des  Pixies, pas bien original mais rondement mené ce qui leur valut une belle réputation et un certain succès chez nos voisins britanniques sans doute sensibles aux sonorités largement brit-rock de ces cousins d'Outre-Atlantique. Cette fois, puisqu'ils sont désormais dirigé par nul autre que le très "in"Dan Auerbach, ils ressemblent vraiment beaucoup à un petit Black Keys bis, rien que de très normal en somme vu l'énergie que met le bonhomme dans tous les projets auxquels il s'atèle et que, forcément, il aurait un peu tendance à vampiriser. Heureusement pour eux, au petit jeu des émules encombrées, Cage the Elephant, qui ne débute donc pas dans la combine, s'en sort bien, fort sans doute de ce petit quelque chose à lui qui fait la (petite mais) différence (tout de même), de cette manière finalement personnelle de synthétiser ce qu'on a entendu ailleurs. Et donc, en une dizaine de chansons qui ne traînent pas en longueur sur un album tout aussi lapidaire (38 minutes et des poussières, minimum syndical), avec une pochette qui ne donne pas forcément envie de tenter l'aventure (quoiqu'elle intrigue, la bougresse, avec son modèles à l'évidente disgrâce), le presque sextet récemment renouvelé (le claviériste, MatthanMinster, n'étant pas membre officiel et le guitariste Nick Bockrath rejoignant le groupe pour le présent exercice) et leur invité de marque de producteur, qu'on oublie évidemment pas, réussissent une petite merveille de galette aussi revivaliste que réjouissante. Revivaliste parce qu'on se dit que sans les Seeds, les Troggs, les Kinks, les Who, Blue Cheer, les Animals, les Pretty Things (etc., parce que j'en oublie forcément) rien de tout ceci n'aurait été présentement, en l'an de grâce 2015, été couché sur bande. Réjouissante parce que d'un Cry baby psyché-garage light et rondement mené avec tous les hooks qu'il faut pour ce genre de machin, d'un Sweet Little Jean délicieusement pop et si Swinging London qu'on se pince pour se souvenir de la provenance étatsunienne de ces larrons-là, d'un Cold Cold Cold que n'aurait pas renié un Eric Burdon débutant, d'un joyeusement nerveux et sautillant That's Right, qui vous colle un bon gros sourire niais, à un Portuguese Knife Fight bien gras et rampant, Cage the Elephant (et Auerbach donc) ont troussé une bien belle galette à l'ancienne dont la riche mise en son, les petits détails qu'on manque au début, n'est pas le moindre attribut. Bref, miroir, mon beau miroir, les Cage the Elephant ne sont peut-être pas les plus belles, ils n'en ont pas moins de vrais atouts à faire valoir et un 4ème opus tout prêt à les satelliser, et tant pis si c'est un peu dans l'ombre de la comète Auerbach.

1. Cry Baby 4:07
2. Mess Around 2:53
3. Sweetie Little Jean 3:44
4. Too Late to Say Goodbye 4:12
5. Cold Cold Cold 3:34
6. Trouble 3:45
7. How Are You True 4:40
8. That's Right 3:52
9. Punchin' Bag 3:47
10. Portuguese Knife Fight 3:37

Matt Shultz− vocals, acoustic guitar
Nick Bockrath− guitar, backing vocals
Brad Shultz− guitar
Daniel Tichenor− bass
Jared Champion− drums
&
Matthan Minster− keyboards, backing vocals, percussion
Dan Auerbach− guitar, keyboards, backing vocals

CAGE THE ELEPHANT

La Barbe ! (série en cours, volume 4)

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Où l'on continue notre exploration des plus capilairement virils de nos musiciens préférés, et sous le patronage de Ra Ra Raspoutine... Ca promet d'être saignant ! Enjoie !

BaRBéRoTiQue
Sébastien Tellier "Sexuality" (2008)
ou "Daft Seb"

Quand la plus belle barbe de la pop française, Sébastien Tellierévidemment !, s'allie à la moitié de Daft Punk, Guy-Manuel de Homem-Christo, ça donne un album de synth-pop fier de ses poils et de ses pulsions, le bien nommé Sexuality. Et on peut dire que les deux compères se sont fait plaisir réussissant, en partant d'une formule limitée, à offrir un album riche de moult flaveurs différentes, toutes aussi rondement menées les unes que les autres. Ainsi retrouve t'on une synth-pop relativement classique (héritière de Kraftwerk et des premiers "Nouveaux-Romantiques") sur Roche, Kilometer, Look ou Fingers of Steel mais aussi de la pure pop où le background électro passe au second plan d'une entêtante mélodie (Divine), un genre de porno-chic discoïde (Pomme), un machin absolument délectable qu'on croirait tout droit sorti du Discovery de Daft Punk (Sexual Sportswear), ou un Manty qui, je ne sais pas pourquoi, les paroles en italien, le ton de Tellier, la progression harmonique, va savoir, me fait penser à une version "machines" d'Angelo Branduardi, aussi étonnant que satisfaisant, et bien sûr le presque progressif, assez Daft-Punkien aussi d'ailleurs, L'Amour et la Violence et son très réussi fade-out électro-sensible, extra ! Et tout ça, avec toujours une atmosphère sexuellement chargée (c'est le thème de la galette, c'est bien transcrit), nous donne un opus qui, en plus !, porte bien ses déjà 8 ans et résiste bien aux écoutes successives (parce que c'est plus riche que ça n'en a, à première vue, l'air). Sexuality ? Un succès, tout simplement.

1. Roche 5:01
2. Kilometer 4:18
3. Look 4:34
4. Divine 3:08
5. Pomme 3:31
6. Une heure 3:51
7. Sexual sportwear 7:17
8. Elle 4:37
9. Fingers Of Steel 5:15
10. Manty 3:31
11. L'Amour et la Violence 5:22

SEBASTIEN TELLIER

ReGGae BaRBe
Matisyahu "Youth" (2006)
ou "Hassidic Riddims"

Vu de loin, Matisyahu et son "reggae kasher" pourraient être vus comme un "novelty act" de plus, un machin qui après un hit surprise (King Without a Crown sur l'album de 2005, Shake Off the Dust... Arise, opportunément repris dans une version revue et corrigée sur le présent) était voué à disparaître son attrait particulier évanoui avec la surprise de sa nouveauté. Et puis Youth, un second opus qui surfe bien sur le succès de son devancier, en élargit le spectre même, alors il faut prendre Matthew Paul Miller, son vrai nom, au sérieux. Parce qu'avec un bon groupe dévoué à son reggae à lui (Roots Tonic, un trio pour aller à l'essentiel), entre deux traditions, celle de Bob et celle de David, le chemin tracé par cet outsider fièrement barbu, qui est tombé dans la musique en devenant fan des post-hippies jammants de Phish, est un bienvenu courant d'air frais dans un reggae aux chapelles trop séparées et souvent limitées par leur propres règles respectives. Ce dont Matisyahu n'a cure, embarquant tout ce qui lui plait, qui vient surtout du reggae, du ragga et du dub mais aussi du rock qui l'a tant marqué dans sa jeunesse et évidemment de racines juives si chères à son cœur, pour un cocktail qui n'appartient qu'à lui. On ne niera pas que l'album manque parfois d'immédiateté, que la réécoute sera nécessaire pour certaines des pièces les plus expérimentales (celles où on sent le plus l'influence du producteur, Bill Laswell, et son goût pour le dub cosmique) mais  se rassurera parce qu'il regorge de moult vraies belles réussites (l'intime et épuré What I'm Fighting For, Dispatch the Troops avec son petit air de The Police, par exemple) en excellentes portes d'entrées dans l'univers de l'homme. Bref, si vous aimez le reggae pas comme les autres, ni roots ni digital mais son propre animal, Youth, et plus généralement toute la discographie de Matisyahu, mérite le détour.

1. Fire of Heaven/Altar of Earth 3:59
2. Youth 4:18
3. Time of Your Song 4:27
4. Dispatch the Troops 4:05
5. Indestructible 4:09
6. What I'm Fighting For 2:11
7. Jerusalem 4:00
8. WP 3:58
9. Shalom/Saalam 1:06
10. Late Night in Zion 3:13
11. Unique is My Dove 3:24
12. Ancient Lullaby 4:18
13. King Without a Crown 3:42

Matisyahu—vocals
Roots Tonic—music (Aaron Dugan: guitar, Josh Werner: bass and keys, Jonah David: drums)
Marlon "Moshe" Sobol—guest musician on "WP"
Stan Ipcus—guest musician on "WP"
Yusu Youssou—guest musician on "Shalom/Saalam" and "Ancient Lullaby"

MATISYAHU

e'S BeaRDeD
Eels "Souljacker" (2001)
ou "Eels, le groupe"

Si Souljacker est le 4ème album de Mark Oliver Everett sous le nom de Eels, c'est aussi le premier album de Eels en tant que vrai (presque) groupe avec, certes, un vrai patron à la barre mais aussi de créatifs lieutenants en particulier John Parish (repéré précédemment chez P.J. Harvey ou Goldfrapp) également coproducteur de l'exercice, mais aussi de Kool G Murder, compagnon de toujours du barbu au petit chien blanc dans son entreprise poissonneuse, bref, une première chez nos Anguilles électroacoustiques d'habitude si E-centrées. La conséquence de cet élargissement sur le son des indie-rockers ? Un son globalement plus lourd et gras que jamais avant, sans qu'on perde de vue le groupe d'avant parce que les maniérismes mélodiques d'Everett continuent de constituer l'élément décisif du groupe.  Mais tout de même, avec un Dog Faced Boy tout en saturation et fuzz, un That's Not Really Funny, un Souljacker Part 1, un Teenage Witch, un Jungle Telegraph, ou la saillie finale, What Is This Note?, jamais Eels n'avait été aussi affreux sale et méchant. Mais que les fans de monsieur E se rassurent, le reste est nettement plus voisinant de leurs habitudes auditives, et tout aussi réussi !, avec une influence Tom Waits reconduite et même étendue (on valide, il le fait bien !) et toujours cette recherche constante de la petite surprise d'arrangement qui enrichit tellement le propos et cet art de pondre de la chanson douce entêtante et maline (Fresh Feeling ici). On notera aussi que Souljacker est, et restera longtemps, l'album le plus franchement optimiste d'Everett, et pas sa moindre réussite... Recommandé.

1. Dog Faced Boy 3:17
2. That's Not Really Funny 3:19
3. Fresh Feeling 3:37
4. Woman Driving, Man Sleeping 3:30
5. Souljacker part I 3:15
6. Friendly Ghost 3:22
7. Teenage Witch 4:44
8. Bus Stop Boxer 3:42
9. Jungle Telegraph 3:39
10. World of Shit 3:29
11. Souljacker part II 1:58
12. What Is This Note? 2:28

Butch– Drums and percussion
E– Vocals, guitar, baritone guitar, piano, clavinet, Mellotron, and Wurlitzer organ
Joe Gore– Guitar
Koool G Murder– Synthesizer, bass guitar, guitar, clavinet
John Parish– Guitar, percussion, drums, keyboards, melodica, and stylophone
Adam Siegel– Bass guitar

MARK OLIVER EVERETT (E)

FLyiNG BeaRD
Terry Riley "Poppy Nogood and the Phantom Band All Night Flight" (1968)
ou "Poppy SOgood"

Si le minimalisme le plus échevelé ne vous fait pas peur, que l'expérimentation vous réjouit, la pièce ici présente devrait vous ravir au plus haut point. Enregistré à Buffalo (état de New York) le 22 mars 1968, c'est ce qu'il est convenu un album d'ambient drone soit une musique abstraite dont les résonnances et vibrations oniriques sont censées produire l'effet émotionnel souhaité par le performer/compositeur (une sorte de transe mystique ici, à mon avis). Ainsi, il faudra à l'auditeur mettre son cerveau au vestiaire et se laisser emporter par ces longues et faussement répétitives plages (qui n'en forment en fait qu'une grande) pour qu'une efficacité maximale soit atteinte. Pour parvenir à ce bel effet et à une oeuvre contemplative jusque dans ses abstractions, Terry Riley a recours à un orgue, un saxophone et des boucles qu'il génère lui-même et relaie via un sampler archaïque (le time-lag accumulator) conférant à ses sons une portée quasiment orchestrale, parfois orientalisante (une trademark de Riley) et toujours contemplative. Très en avance sur son époque et donc toujours d'une vibrante actualité, Poppy Nogood and the Phantom Band All Night Flight, au-delà de la fantaisie de son titre, est une intense expérience que tout amateur de musique contemporaine/avant-gardiste et même (free) jazz se doit de vivre. Une perle.

1. Untitled #1 8:21
2. Untitled #2 8:57
3. Untitled #3 8:30
4. Untitled #4 8:25
5. Untitled #5 6:07
(pas d'extrait, tentez le trip !)

Terry Riley; saxophone soprano, orgue, time-lag accumulator

TERRY "Père Noël" RILEY

BaRBaJaZZ
Thelonious Monk "Underground" (1968)
ou "Jazz Resistance"

Dernier album de son quartet historique, avec Charlie Rouse ! (mais pas sur tous les morceaux à cause d'une absence autorisée sur une des sessions pour se rendre aux obsèques de son père), Underground est aussi, hélas, le presque ultime original et dernier vrai bon album, Monk's Blues, quelques mois plus tard, sera une énorme déception, d'un Thelonious Monkà l'équilibre mental de plus en plus instable. Présentement, avec quatre nouvelles compositions de tout premier ordre, une cover bien troussée (la belle ballade Easy Street et sa jolie performance du contrebassiste Larry Galesà l'archet) et deux beaux recyclages exhumés de son catalogue passé (Thelonious et In Walked Bud bien vocalisé par le méconnu Jon Hendricks), et donc avec son beau quatuor tellement taillé sur mesure pour son jazz à la fois sensible et savant, Monk délivre une merveille d'album. Une merveille d'album où il continue de surprendre, proposant présentement sa première valse avec le charmant Ugly Beauty, un petit blues ludique au thème savamment dissonant (Raise Four), ou un morceau où il continue d'étendre ses possibles harmoniques ici vers la musique contemporaine sans rien perdre de son swing cependant (Boo Boo's Birthday). Et donc, avec une captation parfaite (on y est, vraiment !), une pochette à nulle autre pareille (Monk en résistant contre l'envahisseur nazi, rien que ça !), c'est à un dernier tour essentiel dans l'œuvre d'un authentique génie auquel nous sommes conviés, une opportunité rare qui ne se refuse pas... Welcome to the Underground.

1. Thelonious (Take 1) 3:13
2. Ugly Beauty (Take 5) 3:17
3. Raise Four 5:47
4. Boo Boo's Birthday (Take 11) 5:56
5. Easy Street 5:53
6. Green Chimneys 9:00
7. In Walked Bud 4:17
Bonus
8. Ugly Beauty (Take 4) 7:39
9. Boo Boo's Birthday (Take 2) 5:35
10. Thelonious (Take 3) 3:10

Thelonious Monk– piano
Charlie Rouse– tenor saxophone
Larry Gales– bass
Ben Riley– drums
&
Jon Hendricks
– vocals on "In Walked Bud"

THELONIOUS MONK

BaRBe RuSSe
Modest Mussorgsky"Pictures At An Exhibition, A Night On Bald Mountain and Other Russian Showpieces" (1957)
ou "The Big Russian Show"

Faut-il vraiment avoir à "vendre" un enregistrement de Grands Classiques de la musique classique Russe par Fritz Reiner et le Chicago Symphony Orchestra ? Parce qu'il est de 1957 et que les audiophiles peuvent, du fait de son âge, craindre ne pas avoir leur contentement stéréophonique ? Peut-être bien mais pas de crainte de ce côté là, la prise de son maniaque pour le label RCA Victor, en "Living Stereo" comme c'est précisé sur la pochette (quoique que ce soit) offre un parfait écrin aux extravagances de quelques fameux compositeurs dont une star truste, avec deux imposantes et universellement reconnues partitions, les Tableaux d'une Exposition (15 miniatures dans tous leurs états qui firent le bonheur des progueux de ELP dans les 70s) et la Nuit sur le Mont Chauve (une bacchanale magique que chacun connaît ne serait-ce que par le classique de Walt Disney, Fantasia), du tonitruant Modeste Moussorgski. Comme c'est d'un programme "all-star" dont il s'agit, la liste ne se limite pas à ce fameux barbu, non, on a droit à quelques pièces de figures populaires (Tchaikovsky et Borodin) mais aussi d'autres moins familières (Kabalevsky et Glinka) pour autant de satisfaisantes expériences de "Montagnes Russes" (les slaves ont toujours eu le chic pour le mélodrame flamboyant, quelque soit l'art auquel ils s'attelaient), parfaitement interprétées et captées. Voilà, on ne devrait pas à en dire plus sur un excellent programme introductif, le simple fait qu'il soit toujours dans les références de son label près de 60 ans après son enregistrement est une ultime certitude qu'il y a là de quoi se réjouir. Recommandé.

Modest Mussorgsky
Pictures At An Exhibition
1. Promenade  1:51 
2. Gnomus  2:34 
3. Promenade  1:05 
4. Il Vecchio Castello  4:27 
5. Promenade  0:34 
6. Tuileries  0:59 
7. Bydlo  3:25 
8. Promenade  0:44 
9. Ballet Of The Chicks In Their Shells  1:12 
10. Samuel Goldenburg And Schmuyle  2:13 
11. The Marketplace At Limoges  1:17 
12. Catacombae, Sepulchrum Romanum  1:56 
13. Con Mortuis In Lingua Mortua  1:59 
14. The Hut On Fowl's Legs  3:28 
15. The Great Gate At Kiev  5:15 
Piotr Ilitch Tchaikovsky
16. Marche Miniature (From Suite No. 1 In D Minor, Op. 43) 2:05 
Modest Mussorgsky
A Night On Bald Mountain
17. A Night On Bald Mountain  10:14 
Alexander Borodin
18. Prince Igor: Polovtsian March 4:48 
Piotr Ilitch Tchaikovsky
19. Marche Slave 10:29 
Dmitri Kabalevsky
20. Colas Breugnon, Op. 24: Overture 4:48
Mikhail Glinka
21. Russlan And Ludmilla: Overture 5:19 

Fritz Reiner and the Chicago Symphony Orchestra

MODESTE MOUSSORGSKI

BaRBe-MéMoiRe
Wadada Leo  Smith "Ten Freedom Summers" (2012)
ou "Wadada sur son clairon"

Il fallait bien la petite note d'humour du titre pour détendre l'atmosphère parce que même s'il possède d'énoooormes qualités, c'est entendu, le Ten Freedom Summers de Wadada Leo Smith est tout sauf une ode à la légèreté... En l'occurrence, le thème (les droits civiques) comme la manière (du free jazz flirtant avec la musique contemporaine) et la durée (4 cds glorieusement roboratifs) vous embarquent dans un monde pas forcément très facile d'accès mais extrêmement gratifiant pour celui qui saura y pénétrer et, donc, en appréhender la profondeur, la puissance, la beauté. Pas facile parce qu'il aura mieux valu avoir été roué à une gamme mélodique, à une manière compositionnelle sortant notablement de l'ordinaire par des explorations précédantes pour ne pas se sentir un tout petit peu perdu. Pas facile, aussi, parce que ces longues plages tortueuses et passionnées, enchaînant improvisations échevelées et passages "en contrôle", ne se livrent pas comme la première chanson pop venue ; elle s'amadouent, s'apprivoisent telles les créatures sauvages et complexes qu'elles sont et en dérouteront plus d'un dans l'entreprise. Pas facile, enfin, parce qu'à l'évidente qualité s'ajoute l'impressionnante quantité, parce que ces quatre heures et demie sont d'une rare densité expliquée sans peine par le fait que Wadada livre ici une œuvre somme qu'il gamberge depuis plus de drois décennies. Pour toutes ces raisons, Ten Freedom Summers est une oeuvre terrifiante autant que passionnante, d'abord ardue et finalement valorisante qu'on ne conseillera certes pas à toutes les oreilles mais qui ravira, sans l'ombre d'un doute, tant les amateurs de musique contemporaine libre que ceux qui s'adonnent volontiers à un jazz qui ne l'est pas moins. Pour ceux-ci, ainsi que pour tous ceux pour qui la musique est plus qu'un bruit de fond rythmant la routine du quotidien, l'objet aura une conséquente force d'attraction et méritera toutes les louanges. En un mot comme en mille : vertigineux !

CD 1
1. Dred Scott, 1857 11:48
2. Malik Al Shabazz and the People of the Shahada 5:15
3. Emmett Till: Defiant, Fearless 18:02
4. Thurgood Marshall and Brown vs. Board of Education: A Dream of Equal Education, 1954 15:05
5. John F. Kennedy's New Frontier and the Space Age, 1960 22:08

CD 2
1. Rosa Parks and the Montgomery Bus Boycott, 381 Days 12:43
2. Black Church 16:35
3. Freedom Summer: Voter Registration, Acts of Compassion and Empowerment, 1964 12:34
4. Lyndon B. Johnson's Great Society and the Civil Rights Act of 1964 24:12

CD 3
1. The Freedom Riders Ride 16:40
2. Medgar Evers: A Love-Voice of a Thousand Years' Journey for Liberty and Justice 10:07
3. The D.C. Wall: A War Memorial for All Times 12:17
4. Buzzsaw: The Myth of a Free Press 15:03
5. The Little Rock Nine: A Force for Desegregation in Education, 1957 13:49

CD 4
1. America, Pts. 1, 2 & 3 14:11
2. September 11th, 2001: A Memorial 9:39
3. Fannie Lou Hamer and the Mississippi Freedom Democratic Party, 1964 8:36
4. Democracy 14:30
5. Martin Luther King, Jr.: Memphis, the Prophecy 20:34

Wadada Leo Smith: trompette
Jim Foschia: clarinette
Larry Kaplan: flute
Anthony Davis: piano
John Lindberg, Tom Peters: basse
Pheeroan AkLaff, Susie Ibarra: batterie
Lynn Vartan: percussions
Alison Bjorkedal: harpe
Lorenz Gamma, Shalini Vijayan: violon
Peter Jacobson: violoncelle
Jan Karlin: viola

WADADA LEO SMITH

Traité d'Anthropologie Musicale

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Une plongée dans le cœur d'une France en voie de disparition, un passionnant recueil mémoriel méthodiquement et précautionneusement compilé par un label qui ne pense pas qu'à son compte en banque, et un texte d'introduction critique (parce que les spécialistes le sont toujours) et juste (parce que ça finit bien), c'est la proposition du jour ! Enjoie !

V/A "FRANCE : UNE ANTHOLOGIE
DES MUSIQUES TRADITIONNELLES"
(1900-2009)

Et c'est donc à la plume de Luc Charles-Dominique (Cahiers d’ethnomusicologie) que je vous confie : "Lancé il y a au moins cinq ou six ans par Guillaume Veillet pour le compte des éditions Frémeaux & Associés, le vaste chantier France : une anthologie des musiques traditionnelles vient de connaître son aboutissement par une monumentale édition d’un coffret de dix disques. Projet pharaonique comme il en paraît un tous les dix ou vingt ans, et consacré à un domaine particulier, cette anthologie est le fruit d’une collaboration d’un nombre considérable de chercheurs et collecteurs individuels, d’associations (entre autres les Centres régionaux de musiques et danses traditionnelles) et d’institutions, au premier rang desquelles figure le MuCEM (Musée des civilisations d’Europe et de la Méditerranée, ex-Musée national des Arts et Traditions Populaires). Alternant avec un certain bonheur des chants de toutes sortes, des pièces instrumentales, des « paysages sonores » et quelques enregistrements anciens de rituels, chacun des dix disques offre à l’auditeur une exploration sonore de grande qualité, souvent dépaysante car renvoyant la plupart du temps à des époques lointaines et depuis longtemps révolues. Chaque disque est introduit par une petite présentation des principales caractéristiques musicales et culturelles de la zone abordée ; chaque pièce bénéficie d’une notice écrite avec concision et précision, permettant de contextualiser les divers enregistrements. Enfin, la provenance des phonogrammes est soigneusement indiquée, de même que, pour chaque disque, la mention de toutes les collaborations – mais, là, avec des oublis ou au contraire des mentions qui n’ont pas vraiment lieu d’être.
L’organisation de cette anthologie est telle que l’auditeur se voit contraint d’adopter le découpage « régional » : 1) « Bretagne (enregistrements réalisés entre 1900 et 2006)» ; 2) « France de l’Ouest (enregistrements réalisés entre 1956 et 2006) » ; 3) « Auvergne et Limousin (enregistrements réalisés entre 1913 et 1998) » ; 4) « Centre France (enregistrements réalisés entre 1909 et 1997)» ; 5) « Sud-Ouest (enregistrements réalisés entre 1939 et 2006)» ; 6) « Méditerranée (enregistrements réalisés entre 1935 et 2003) » ; 7) » Alpes, Nord et Est (enregistrements réalisés entre 1930 et 2006)» ; 8) « Corse (enregistrements réalisés entre 1916 et 2009) » ; 9) « France d’Outre-mer (enregistrements réalisés entre 1962 et 2007)» ; 10) « Français d’Amérique (enregistrements réalisés entre 1928 et 2004) ». Parti pris assez classique, mais qui présente l’inconvénient de « zoner », de territorialiser des pratiques musicales très diverses, de les essentialiser aussi. Et puis, un tel traitement est parfois cause d’incohérences difficilement justifiables. Ainsi, dans le disque « Méditerranée», on trouve des enregistrements de Patrick Mazellier réalisés dans le village d’Orcières (Hautes-Alpes), c’est-à-dire dans une culture alpine et montagnarde qui a bien peu à voir avec celle du littoral méditerranéen (il est vrai qu’ici, ce sont le Dauphiné et le Vivarais qui sont en « Méditerranée »), alors qu’il aurait peut-être été plus judicieux de les placer dans le disque suivant, mais dans lequel on a bien du mal à comprendre la logique géoculturelle qui a prévalu à l’établissement de la zone « Alpes, Nord et Est » définie comme suit : « Aire franco-provençale – Val d’Aoste, Suisse romande, Savoie, Lyonnais –, Franche-Comté, Alsace, Lorraine, Nord, Wallonie, Paris et le bal musette » ! De même, dans le texte introductif du disque « Sud-Ouest », la géographie de cette zone est présentée de telle façon que le Béarn et la Bigorre ne se trouvent plus en Gascogne, que le Quercy est déclaré attenant à l’Auvergne, alors qu’il l’est tout autant – sinon plus – au Limousin.
N’étant évidemment pas spécialiste de ces dix grandes zones, je serai dans l’incapacité de porter une appréciation précise et détaillée sur la représentativité musicale de chacune d’entre elles en regard des choix opérés par Guillaume Veillet. Dans celles que je connais le mieux (« Sud-Ouest » et « Méditerranée »), j’ai constaté des déséquilibres et des manques. Par exemple, dans le disque « Sud-Ouest », la dimension instrumentale est sous-représentée (même pas le tiers des pièces), avec une curieuse absence de toute référence au hautbois, alors que sont disponibles les enregistrements de Charles Alexandre aux hautbois de Bigorre, du Couserans et du Haut-Languedoc. Dans le disque « Méditerranée », aucune référence n’est faite aux marins et pêcheurs (il existe un air de procession des pêcheurs de Gruissan – Aude – pour la Saint-Pierre), à l’animation musicale et aux paysages sonores des jeux taurins, au jeu du violon en Languedoc, au hautbois des Cévennes, au fait que les Gitans sont soit andalous, soit catalans, etc. Mais il est vrai que vouloir dresser le portrait sonore d’un territoire en soixante-dix minutes, au-delà de la notion de « paysage sonore » que je considère personnellement comme une construction idéologique, méthodologiquement inopérante, demeure une formidable gageure.
Il y a néanmoins, dans toute cette « régionalisation » musicale, un fait notable qui dénote l’évolution positive que connaît l’ethnomusicologie de la France depuis déjà un certain nombre d’années. La « France » qui nous est présentée ici s’ouvre sur l’Outre-mer et aussi sur la francophonie nord-américaine. Certes, l’intérêt pour l’Outre-mer ne date pas d’aujourd’hui et l’auditeur trouvera dans le disque consacré à cette zone plusieurs enregistrements déjà anciens de Claudie Marcel-Dubois et Marie-Marguerite Pichonnet-Andral. Mais, jusqu’à une période assez récente, le revivalisme français des musiques et danses traditionnelles n’a pas suscité grande attention, dans l’ensemble, aux musiques de l’Autre, extra-hexagonales, hors « métropole ». Cependant, cette anthologie, dont la plupart des pièces soit sont anciennes, soit datent des années 1970 et 1980, ne s’écarte que trop peu encore des cultures musicales régionales de la France métropolitaine, qui sont ici à peu près toutes rurales, de surcroît. En effet, dans les huit premiers disques (235 phonogrammes au total), on n’entend en tout et pour tout que six pièces de musiques tsiganes, juive, d’émigrés polonais, grecs, etc.
Cette anthologie publie des enregistrements inédits et d’autres qui ont déjà été publiés. Les pièces inédites représentent 41 % des phonogrammes (120 sur 293). Ce qui est assez surprenant, c’est que la grande majorité des pièces publiées provient de CDs assez récents (96 pièces) ; 66 sont des publications d’enregistrements provenant de disques 33 tours ; seulement 11 sont des publications de 78 tours. D’une région à l’autre, le ratio entre inédits et publiés varie très sensiblement. Cet intéressant constat est très éclairant sur les niveaux des différents traitements régionaux de l’édition discographique des documents de collecte. Certaines régions, notamment à travers leurs Centres régionaux de musiques et danses traditionnelles ou certaines associations patrimoniales emblématiques et dynamiques, se sont dotées d’outils éditoriaux efficaces, comme par exemple les collections discographiques d’ethnomusicologie régionale, généralement estampillées « Atlas sonores ». Dans d’autres régions (parfois pour d’autres raisons), la publication des sources est moins avancée. De ce point de vue, le disque « Corse » est une magnifique réussite : il est presque entièrement inédit (20 inédits contre 4 enregistrements publiés dans des 33 tours) ! Au-delà de la beauté des enregistrements, son intérêt n’en est que plus important. Par ailleurs, j’ai été très surpris de la quantité des pièces inédites en provenance du MuCEM : 45 au total (soit environ un disque et demi), sans compter celles qui sont reproduites ici mais qui ont déjà été publiées. Ce n’est pas la présence de ce fonds qui me surprend car on connaît depuis maintenant un certain nombre d’années, avec Florence Gétreau dans un premier temps, puis avec Marie-Barbara Le Gonidec aujourd’hui, la volonté d’ouverture, de restitution des fonds aux régions, de collaboration éditoriale. Mais enfin, on se demande pourquoi le MuCEM, grande institution patrimoniale nationale, ne s’est encore jamais lancé dans une édition systématique de ses fonds ! On se prend à rêver d’une immense collection discographique, un peu à l’image de l’édition des archives d’Alan Lomax, qui serait de surcroît véritablement scientifique (avec comité éditorial).
Je terminerai avec deux critiques plus générales, l’une portant sur la présentation formelle de cette anthologie, l’autre sur son traitement documentaire. Le « coffret » dont il est question ici se résume en réalité en un large emballage cartonné ouvert sur un côté, dans lequel on glisse un à un les dix « boîtiers cristal » des CDs ! Présentation tristement indigente (je ne parlerai pas ici des illustrations des jaquettes conçues par Crumb et qui ne sont pas sans évoquer les années 1970 et leur culture underground) pour une réalisation qui n’a jamais connu de précédent et qui ne sera sans doute pas renouvelée de sitôt, pour un projet éditorial d’envergure internationale ! Au-delà de la présentation, c’est le traitement éditorial lui-même qui semble irrationnel. Ainsi, chaque disque possédant son livret (que l’on froisse ou que l’on arrache à chaque fois que l’on veut le consulter !), nous avons dix fois le même texte général de présentation de l’anthologie (les collectes historiques en France, le revival, etc.) et dix fois le même texte d’intention de la FAMDT (Fédération des Associations de Musiques et Danses Traditionnelles, l’un des partenaires de cette publication) ; un texte curieux d’ailleurs qui, en insistant fortement sur la nécessité d’utiliser aujourd’hui ces sources pour une création contemporaine, donne presque l’impression de « s’excuser » d’une publication à caractère aussi ethnomusicologique, ce qui me paraît en totale contradiction avec le projet éditorial lui-même.
En place de ces redondances, on aurait aimé trouver des textes beaucoup plus consistants sur l’histoire des collectes, la constitution du champ de l’ethnomusicologie de la France, le revival, etc. On aurait aimé lire un traitement documentaire réellement scientifique des enregistrements publiés. On ne peut pas mettre côte à côte une collecte de Ferdinand Brunot et une autre de Claudie Marcel-Dubois sans expliquer ce qui les différencie fondamentalement, au-delà des décennies qui les ont séparées. On ne peut pas publier des enregistrements de rituels par Claudie Marcel-Dubois sans se livrer à une anthropologie du sonore, même rapide. On ne peut pas présenter la flûte pìrula corse seulement comme « un instrument à vent taillé dans le roseau » ! Par ailleurs, plusieurs chants historiques ou complaintes sont déclarés non « traditionnels », tout simplement parce que certains sont signés, à l’instar d’une chanson écrite en 1856 et que chantait l’une des domestiques de George Sand. Guillaume Veillet nous précise alors : « Il ne s’agit en aucun cas d’une chanson traditionnelle.» Ne doit-on pas ici poser le problème différemment, en évitant à tout prix de reproduire d’une part les schémas folkloriques historiques, d’autre part de se référer à la notion problématique de « tradition », en usant de notions plus précises (non connotées) comme par exemple « formes orales standardisées », que Goody suggéra en son temps et qui me paraît ici beaucoup plus juste ? Une telle publication, qu’on le veuille ou non, est une édition d’ethnomusicologie. Elle se doit impérativement d’être présentée de façon rigoureuse et scientifique, au risque d’aboutir à un non-sens éditorial en cas contraire.
Que toutes ces petites critiques ne ternissent en rien l’immense plaisir que j’ai ressenti à l’écoute de ces nombreux disques, plaisir toujours enrichi de la découverte de ces pièces pour la plupart du plus haut intérêt. C’est une œuvre monumentale, titanesque, rare, qui vient d’être réalisée ici. Il faut en être reconnaissant à Guillaume Veillet, son concepteur et son réalisateur, et aussi à Frémeaux & Associés qui poursuivent ici une action patrimoniale utile et de grande ampleur.
"
Voilà, c'est critique donc. Et, comme promis, ça finit bien vous incitant comme il se doit à une plongée dans cet énoooorme objet.

Disque 1 Bretagne (1900-2006)
1. Antoinette Perrouin - Approchez Pour Entendre 2:24
2. Loeiz Ropars;  Pierre-Jean Motreff - Ni A Gano Hag A Zan So 1:46
3. Frañsou Menez - Airs De Bombarde Sonnés Par Léon Bihan 0:46
4. Benjamin Guigueno;  Louis Le Blond - Jabadao 2:59
5. Jeannette Macquignon - Entretien Avec Jeannette Macquignon 0:46
6. Jeannette Macquignon - Apportez-Nous A Boire 1:22
7. Rythmes De Battage Au Fléau 0:43
8. G. Kervella - Lavar Din Me Ta Paotr Yaouank 4:26
9. Alfred Gascard;  Groupe D'anciens De Saint-Vincent-Sur-Oust;  Victor Caro - Suite De Chants A Danser De Haute Bretagne 4:14
10. François Lefeuvre;  Louis Morin - Rond A Louis Ruellan 2:39
11. Marie-Josèphe Bertrand - Skolvan 8:33
12. André Bocéno - La Complainte De Saint Alexis 3:17
13. Marie Robic;  Paul Guéganic - Er Plah A Sant Karadeg 1:39
14. André Duhamel - Ma Merc'h Marie Louise 5:19
15. Alain Le Buhé;  Daniel Léon;  Jude Le Paboul - Merc'hed Ag Ar Ger Man 3:20
16. Félix Guégan;  Iwan Thomas - Dans Fanch Guilherm Domaz 1:27
17. Jeanne Goré;  Marie Lejanvre - Le Moulin Blanc/Cueillir Le Lin 1:01
18. M. Leray - Avant Deux De Travers Gavotté 0:33
19. Jean-Marie Manceau - Avant Deux Du Pays De Fougères 2:50
20. Groupe D'anciens Terre-Neuvas - Chansons Pour Curer Les Rins 1:37
21. Louis Niol - C'etait Par Un Lundi 3:25
22. Elie Guichard - On Mène La Mariée A L'eglise 2:28
23. Louis Le Bonniec - Yannig Kongar 5:39
24. Joseph Lucas - Je Me Suis Engagé 2:50
25. Lomig Donniou;  Manu Kerjean - Ar Verjelenn 5:45
26. Alain-Pierre Guéguen - Quatre Thèmes De Gavotte 2:27
27. Les Soeurs Goadec - D'omp D'an Un 2:04

Les Sœurs Goadec

Disque 2France de L'Ouest (1956-2006)
1. André Vivier - Il Est Arrivé En Paris 2:42
2. Eugène Heulin;  Jules Clouhet - Mazurka Java 1:49
3. Emile Boublin - Avant Deux Gavotté 1:36
4. Auguste Billaud;  François Jobard - Avant Deux Du Bocage 0:44
5. Madeleine Ducept - Mais Tout Autour De Ma Patrie 4:08
6. Pierre Broustière - Scottish De Sept 1:25
7. Léonce Létang - Appel De Labour Ou Raudage 1:36
8. Joseph Greillard - Quand Je Tiens La Bride De Mon Cheval 2:46
9. Providence Bouteau Dite "Maguesite" - Je Vais Vous Dire Ma Vie 1:03
10. Providence Bouteau Dite "Maguesite" - Sur Le Pont D'avignon 2:21
11. André Raimondeau;  Joseph-Gabriel Boucard;  Julien Saupault - La Violette Double 1:26
12. Louis Le Bellanger - J'ai Une Pomme Dans Mon Panier 1:53
13. Yvonne Hamel - Buvons A La Santé D'un Prince 2:39
14. Albert Averty;  Etienne Véronneau;  Jacques Pineau - Suite De Branles Maraichins 1:23
15. Gustave Mandin;  Michel Kerboeuf - Air De Maraichine 2:09
16. Maria Arnaudeau - Il Y A Plus Que Dix Filles Dans Un Pré 1:02
17. Monsieur Bourdet - Nous Voilà Bien Du Monde Ici 4:12
18. Denise Sauvey - Je M'en Fus Trouver Ma Maitresse 3:35
19. Pierre Burgaud - Un Jour Un Jour M'y Prend Envie 3:20
20. Les Echos du Val d'Yon - La Chevallereau 1:31
21. Eva Burgaud - Le Roi Renaud Revint De Guerre 4:35
22. Groupe Des Charitons De Saint-Léger-De-Rôtes - Ensemble De Tintenelles A La Sortie De La Messe 1:04
23. René Doublet - Bal De Saintonge 1:40
24. Marguerite Graindorge - Les Garçons Sont Trompeurs 2:31
25. Lucien Allard - Pas D'eté 1:31
26. Henriette Guillard - Dedans La Ville De Plaisantement 1:49
27. Aimé Bozier - La Marchoise 1:01
28. Raymond Taraud - Ce Sont Trois Jeunes Marins 2:35
29. Sirènes Lors Du Pardon Des Terre-Neuvas 0:52
30. Jack Le Feuvre;  John Le Feuvre - Ce Sont Trois Galions D'Espagne 3:11
31. Hélier Le Lacheur - La Bébé 1:00

Providence Bouteau

Disque 3 Auvergne et Limousin (1913-1998)
1. Michel Meilhac - Pot-Pourri De Bourrées Auvergnates 2:34
2. René Rongier - Minuit Vient De Sonner 1:41
3. Félicie Sabatier - Appel Des Vaches 0:16
4. Départ En Estivage D'un Troupeau De Bovins 0:52
5. Joseph Perrier - Tant Pire 1:10
6. Marie Taves - Le Premier Jorn De Mas Noças 2:58
7. Jean Baconet - Marche De Noce 0:55
8. Louise Reichert - La Demenam La Nostra Novia + Entretien 2:40
9. André Vermerie - La Demenam La Nostra Novia 1:05
10. Louis Linard - Marche De Bredou 0:30
11. Léon Peyrat - Adieu Privas 1:15
12. Léon Peyrat - Suite De Bourrées 1:29
13. Henri Chevalier - Sos Le Pont D'orléans 3:08
14. François Vidalenc - Bourrée A François 1:07
15. Louise Reichert - Fai-Lo Cornard Ma Filha 1:00
16. Roger Vaissade - Lo Ribatel 1:21
17. Henri Bayle - Passant Par Paris 4:07
18. Marcel Piaud - Valse A Tintin 1:58
19. Marie Ischard - Complainte Sur L'assassinat Du Duc De Berry 2:33
20. Alexandre Savignat;  Antonin Pécoil - Polka Piquée 1:24
21. Berthe Chevalier - Cinc Sous Per La Chambriera 1:17
22. Alfred Mouret - Bourrée Deux Tons 0:31
23. Alfred Mouret - Le Métier De Violoneux 0:53
24. Antonin Chabrier - Ont Anarem Gardar 1:29
25. André Gatignol;  René Bernard - Réveillez-Vous Fidèles 2:33
26. Maria Faurisson - La Passion De Jésus Christ 2:51
27. Louis Jarraud - L'ame Entendit 1:10
28. "Camillou" Gavinet;  Angélique Tarrade;  René Gavinet - Valse 2:40
29. Michel Tournadre - Crebe De Set 0:35
30. Marcelle Delpastre;  Marie-Louise - Rossignolet Charmant 2:42
31. Guillaume Morzières - Para Lo Lop 1:04


André Vermerie

Disque 4Centre France (1909-1997)
1. Louis Dit "Lili" Batillat - Valse Du Jean Morin 2:02
2. Andrée Deffault - - La Belle S'en Va Au Jardin Des Amours 2:26
3. Sylvain Robin - Briolée Aux Boeufs 1:50
4. Edith Montardon;  Jules Devaux - Bourrée A Malochet 1:20
5. Juliette Pearron - Tes Moutons Ma Bargère 3:00
6. Jean-Marie Jarillot - Polka De L'henri Charlot 1:32
7. Marcel Thibault - Rossignolet Des Bois 2:33
8. Gaston Riviere - En Sautant La Rivière 1:37
9. Annonce De L'angélus + Chant De Quête 1:51
10. Jean Bizet - Bourrée Croisée 1:17
11. Maurice Reverdy - La Galette 0:36
12. Défilé De Cortège Du Carnaval Dit Tape-Chaudron, Le Soir Du Lundi-Gras 0:38
13. Francis Michot - Du Bon Matin Je Me Suis Levé 2:53
14. Henrik Clément; Maurice Clément - Bourrée Tournée 1:44
15. Dialogue Chanté Entre Mélanie Touzet Et Louise Bigaud 0:43
16. Joseph Fleuret - Scottish A Fleuret 1:41
17. Jean Pirot - C'est Trois Maçons Jolis 2:53
18. M. et Mme Laplanche - Branle D'ecueillé 1:25
19. Bernard Ménadier - Branle 0:51
20. Jean Rameau - Bourrées Berrichonnes 2:53
21. Roger Pearron - Gaston Guillemain Par Roger Pearron 0:51
22. Gaston Guillemain - Quadrille Berrichon 6:00
23. Gaston Guillemain;  Lucien Guillemain - La Marche Des Cornards 2:30
24. Jean-Marie Martin - Habitants De Tout Age 6:01
25. Jean-Dominique Lajoux - Le Pressoir Lors Des Vendanges 0:37
26. Monique Cessot - Les Voulez-Vous Connaître, Les Enfants Sans Soucis ? 2:12
27. Bertrand Appaire;  Pierre Appaire;  Pierre Gerbaud - Valse Du Père Cadet 1:44

Jean-Marie Jarillot

Disque 5 Sud-Ouest (1939-2006)
1. Chanteurs de Came - De Paris Dans Paris 3:08
2. Fifres et Tambours de Gans - Marche Des Boeufs 1:51
3. Marie Mirou - Las Femnas De Pel Pueg 2:31
4. Félix Trébosc;  Gaston Soulié - Les Garçons Mariniers 2:20
5. Gilbert Garrigoux;  Marcel Lavergne - L'aiga De Rocha 1:30
6. Félix Trébosc - La Calhe De La Calhe 1:02
7. Célina Naujac - Cocut Ent As Jagut ? 0:18
8. Angès Lagarrigue - Lo Cocut Es Mort 1:15
9. Marcel Najac - Imitations D'oiseaux 1:41
10. Charles Alexandre;  Louis Mas - Mon Père A Des Blancs Moutons 2:34
11. Lucette Celariès - Apel De Las Fedas 1:03
12. Aubestin Casaux;  Aubestin Cauhapè;  Jean Cauhape;  Suzanne Casaux - Dijous Gras Qu'a Nau Motons 1:19
13. Pierre Lasséville - Rondeau 2:12
14. Groupe Perlinpinpin;  Léa Saint-Pé - Rondeau 2:25
15. Marcel Boué - Enguan Jo Me Soi Maridat 0:44
16. Henri Dauba - Rondeaux 2:31
17. Bastien Miqueu;  Bernard Miqueu - Era Cancon De Granger 4:28
18. Jeanty Benquet - Congo 1:06
19. Jean Nadau - Congo 1:58
20. Félicien Beauvier - Se Io Sabiai Volar 1:31
21. Hélène Lassort - L'autre Jour En Me Promenant 4:30
22. Hermine Calastrenc - Som Som 0:25
23. Louis Farrand;  Rémy Farrand - De Sur Le Pont De Nantes 5:22
24. Marcel Bacou - Lo Buta-Vam 1:22
25. André Arnal;  Raymond Hébrard - Lectio Epistolae 0:40
26. Armand Quercy - L'amolaire 1:11
27. Marcelle Apiou;  Pauline Lafforgue - Mimologisme Du Poulet 0:18
28. Aubertin Cauhapé - Enter La Rocha E Cotras 3:10
29. Joseph Caux - Bourrée De Bethmale 1:09
30. Serge Parisotto;  Simon Soulé-Crabérou;  Stéphane Chétrit - Maudit Sia L'amor 2:47
31. Eugène Lou Poeuyau;  Jean Passimourt - Fotetz Me Lo Camp Canalhas 2:08
32. J. Meltxor;  Mattin - Bertsolaris 2:01
33. Arnaud Etxahun;  Mathieu Etxahun - Adios Izar Ederra 1:53
34. Mascarade Souletine 1:33
35. Jean "Ganizon" Bergara - Sortu Naiz Iparrean 5:36

Fidres et Tambours de Gans

Disque 6 Méditerranée (1935-2003)
1. Odette Blanc-Gras - Le Rossignol De L'amérique 4:05
2. Emile Escalle - La Débraillée De Laye 1:12
3. Milou Liotard - Rigodon 0:47
4. Marie Victoria-Chazel - Amusez-Vous Fillettes 3:50
5. Marinette Volpilière - Tout En Me Promenant Le Long D'une Prairie 3:55
6. George Partainer - Taisson 1:01
7. Cigales Et Troupeau En Drôme Provençale 1:08
8. Emile Lantelme - Pilhate-Voi Bela Quelh Macolin 2:39
9. Choeur des Dames d'Âge du Village - Bacchuber 1:50
10. Auguste Fourrat - Je Me Suis Fait Une Maîtresse 3:03
11. André Fabre; Marius Fabre - Air Du Défilé De La Bravade De Saint-Tropez 0:39
12. Gabriel Larose - La Farandole 0:20
13. André Fabre; Marius Fabre - Farandole 1:07
14. Gabi;  Mamie C.;  Monique;  Odile - Les Métiers Dans Les Rues De Marseille Et La Pratique Du Chant 1:42
15. Emmanuel Barrus - Commençons La Semaine, Qu'en Dis-Tu Cher Voisin ? 1:49
16. Groupe des Sivlaires - Quando Ti Vedo Te 3:54
17. Catarina Philip - Par Mon Chemin Je Rencontrais... 4:59
18. A. Martini & des habitants de Limone - Tutti Mi Chiamano Bionda 1:48
19. Soleares 1:38
20. Thérèse Farre - Le Lundi De La Pentecôte 2:31
21. Marche De L'académie Jouée Au Hautbois Languedocien 1:26
22. Raymond Figuière - Adieu Paure Carnavas 0:18
23. Orchestre des Fécos - Tour Lors Du Carnaval De Limoux 2:41
24. André Taieb - Kol Manahot 1:17
25. Coblia Cortie-Mattes - Mosaique Roussillonnaise 3:04
26. Cobla Catalane - La Bernadeta De Lourdes 12:45

Emile Escalle

Disque 7 Alpes, Nord et Est (1930-2006)
1. Cesarina Gérard;  Maria Glarey;  Romana Glarey - J'ai Fait Une Maîtresse 2:31
2. Giuseppe Gérard;  Pacifico Perret - Salla De Carnaval 1:25
3. Group D'habitants De Bessans - Dans Notre Village 1:17
4. Orchestre Champêtre De Samoëns - La Charmeuse 1:19
5. Eugène Perrin Bonnet;  Raymond Grospellier - Les Conscrits Dans Le Haut-Jura 1:14
6. Aymé Pommatau;  Michel Mignot;  Raymond Guillemot - Chants Et Marche De Conscrits En Bresse 1:34
7. Paul Lambert - Les Conscrits De Morvaél 1:10
8. Groupe des Conscrits de Montvalezan - Les Conscrits De La Toussaint 2:51
9. Julien Salamin - Quand J'etais Petite Fille 2:06
10. René Joly - Quadrille D'héry 4:20
11. Maurice-Philippe "Philo" Avrillier - C'etait Un Plafonneur 3:23
12. Cesare Petigat;  Nestor Petigat;  Teresio Petigat;  Virgilio Petigat - Me Dze Si Eunna Tsanson 1:13
13. Charles Condamin - Dans La Cour D'un Palais 1:38
14. Groupe D'habitants Du Village;  Louis Reppellin - La Collecte Des Oeufs Et Chant De Mai 1:22
15. Mme Marchal - Polka De La Haie Griselle 1:04
16. Virgile Fluhr - 'S Pittele 3:00
17. Eugénie Schercousse - En'k Gungen Lestmaal Aan Het Jagen Uut 2:15
18. Ignace Krczezinsky;  Valentin Klopocki - Okraglak 1:13
19. Mme Guillemant - Les Cordonniers Sont Pires Que Des Evêques 1:27
20. Raymond Marchand - Djan Ponsad 0:30
21. Enfants de Remouchamps - Quêtes De L'epiphanie 1:11
22. Philomène Gehlen - Les Misères Du Mariage 3:20
23. Airs Et Tambours Des Gilles De Binche 8:02
24. Pierre Morin - La Conduite 2:26
25. Naima Bouchakour - Petit Capitaine Revenant De Guerre 1:22
26. Chorale de la Solidarité Aveyronnaise - Noël De Requista 1:54
27. Madeleine Grey - Bailero 4:12
28. Antoine Bouscatel;  Jean Sanit;  Léon Célestin Guéniffet - Marche Nuptiale D'auvergne 2:46
29. Jean Bergheaud - J'etais Gosse 0:37
30. Jean Bergheaud - La Morolhada 1:17
31. Jean Bergheaud - Bourrée A Gustou 0:50
32. Georges Cantournet;  Marcel Bernard;  Mme Couderc - Doucement 2:49
33. Emile Vacher;  Gusti Malha;  Jean Peyronnin;  Les Inconnus - Mado 2:42
34. Orchestre Musette De La Boite À Matelots - C'est Sa Java 2:59
35. Guerino;  Orchestre Musette De La Boite À Matelots - Brise Napolitaine 2:43

René Joly

Disque 8 Corse (1916-2009)
1. François Bianconi - L'alcudina 1:53
2. Andria Olivi;  Anton-Marcu Campana;  Tumasgiu Cipriani - Vuleria Chi La Mia Pelle 2:02
3. Anghjula Potentini - Brindisi 0:34
4. Don Mathieu Giacometti;  Jean-Benoît Mariani - Salute Amati Sposi 2:00
5. O. Veyrune; Jean-Benoît Mariani - Voceru Di Paduva Maria 4:47
6. Pierre Grimaldi - A Morte Di Filicone 4:27
7. Joseph Figarelli - Suite D'airs A Danser 6:12
8. Confrérie de Patrimonio - Suda Sangue 2:46
9. Rite Grec A Cargèse, Lors De La Semaine De Pâques 2:50
10. Mariano Alfonso - Perdono Mio Dio 2:03
11. Antoine Luiggi;  Jacques-Philippe Luiggi - Carillonneurs Lors Des Rencontres De Cloches De Pioggiola 1:45
12. Jean Toussaint;  Jean-Benoit Moretti;  Jules-François Rocchi;  Pierre Oppisi - Credo 3:49
13. Sébastien Colombani - Valse Du Village De Prato Di Giovellina 1:07
14. Andria Olivi;  Anton-Marcu Campana;  Tumasgiu Cipriani - Padre 5:29
15. Pierre-André Colonna - A Pedina 1:29
16. Chants Electoraux A Pero-Cosevecchie 4:22
17. Ange Grisoni - Tribbiera 1:27
18. Sauveur Susini - Solo De Flûte Pirula 1:00
19. Troupeau Ensonnaillé 0:44
20. Carlu Parigi;  Roccu Mambrini - Chjama E Rispondi 4:32
21. Laurette Federici;  Laurette Rocchi;  Marie Rocchi - La Ricchezza Di La So Mammucia 2:38
22. M. Anfriani - Cantu Ghjunsanincu 1:35
23. Ange-Toussain Giordani;  Paul Orsoni - Nun Ti Scurda Di Me 2:57
24. Jean-Toussaint Rocchi;  Les Chanteurs De Rusio - Dio Vi Salvi Regina 6:46

Anghjula Potentini

Disque 9 France d'Outre-Mer (1962-2007)
Mascareignes
1. Firmin Viry - Valé Valé Prété Moi Vo Fuzi 4:03
2. Firmin Viry - Le Séga, C'est Lepetit Frère Du Malaya 0:15
3. Orchestre Toussaint De Sainte-Rose - Séga Taquet 2:42
4. Géroze Barivoitse;  Irène Barivoitse - Namsido Si La Bi Na Bair 1:39
5. Claudine Larose;  Josette Raffaut;  Roméo Menier - Pomm' D'amour Rouge 0:31
6. Gervais "Bergé" Collet - Kotis 2:08
7. Claudine Larose;  Hisette Raffaut;  Roméo Menier - Compagnons De La Marjolaine 0:19
8. Musique Instrumentale De Procession A La Réunion 1:34
Mayotte
9. Ahmed Abdou - Chant D'appel A La Prière 2:12
Guyane
10. Forêt Amazonienne, Le Matin 1:44
11. Ilipe;  Moype;  Tatu;  Wilapile;  Yemiwa - Iwa Moyeupi 2:09
12. Anuya;  Jacky;  Kanavi;  Kwataka;  Mopea;  Tatu;  Wilapile - Pièce Tuka De La Suite Moyutule 1:19
13. Norina Sondreyou - Teuweki Damanteng 2:05
14. Les Ansyens;  Régine Ringuet - Manman Ma Gannyen Enmi O 1:03
Martinique
15. Biguine 3:10
16. Augustin Gourpil;  Casimir Griballiers;  Malcousu Florius;  Raoul Grivalliers - Mariwoz-O 2:29
Guadeloupe
17. Défilé De Mardi-Gras A Basse-Terre 1:57
18. Mano Robin - Notre Armateur Nous Cherche 1:42
19. Sonnerie De Cloches A Marie-Galante 0:37
20. Claudette Pelage;  Myrta Tancons - Quand Dieu Naquit A Noël 2:03
21. Alain Régent;  Guy Rospor;  Philippe Yéyé;  Thomas Baillif - Soulagé Do A Katalina 1:51
22. Alvène Grava;  Henri Barlagne;  Jacques Davillards;  Michel Davillars;  Pierre Abenzoar;  Pierre Modali;  Théoxilien Abezoar - Le Pantalon 2:10
Saint-Barthélémy
23. Léopold Blanchard;  Norbert Gréaux - Par Un Samedi Au Soir 4:33
Saint-Pierre-Et-Miquelon
24. Alain Orsini;  Robert Vigneau - Figue De Quadrille 2:58
Nouvelle-Calédonie
25. Thérèse Kouathé - Berceuse 0:32
26. Damwet Yanhunit;  Kaloonbat Farino - Ayoii 2:33
27. Tribu Des Wapâ - Danse De Kwenyii 3:34
Wallis & Futuna
28. Sutita Nau - Soko Mai Aso Lalasi 1:40
Polynésie Française
29. Georges Teikiehuupoko - Mahau 0:23
30. Paroissiens de Parea - Himene 1:16


Firmin Viry

Disque 10 Français d'Amérique (1928-2004)
1. Isom Fontenot - La Banane A N'onc Adam 1:16
2. Dewey Balfa;  Rodney Balfa;  Will Balfa - J'ai Fait L'amour Chez L'onc Bab 3:42
3. Lederie Saint-Cœur - Reel Turlutté 0:50
4. Aimé Gagnon;  Cécile Gagnon - Reel Malouin 2:03
5. Allan Kelly - Marguerite Est Dans Sa Chambre 4:17
6. Louis Boudreault - La Grande Gigue Simple 3:11
7. Bee Deshotels - Aux Natchitoches 1:35
8. Alphonse "Bois Sec" Ardoin;  Canray Fontenot;  Rodney Balfa - Bonsoir Moreau 2:08
9. Alfred Vanderite - I Went To Market 1:02
10. Arthur Renard - N'av Nen Veyu Mi P'tit Musicyin ? 2:12
11. Alma Barthelemy - Par-Derrière Chez Mon Père 2:39
12. Irène Arsenault - Les Poutines Dans L'potte 0:18
13. Delphine Arsenault;  Zélie-Anne Poirier - Le Reel A Joe Bibienne 2:06
14. Caesar Vincent - En Arrière De Chez Mon Père 2:27
15. Azade Benoît - Reel 0:35
16. Lawrence Keplin - C'est Dans Le Premier Jour De L'an 1:50
17. Fred Pike;  Simon St. Pierre - The Cuckoo's Nest 1:48
18. Guy Bouchard;  Jean-Paul Guimond;  Paul Marchand - Par Un Dimanche Au Soir 2:21
19. Alphonse Morneau - Les Petits Saint-Pierre Sont Plus Riches Que Les Evêques 2:14
20. Gertrude Tremblay - Brandy 1:06
21. Joseph Larade - Derrière Chez-Nous Il Y A Un Joli Bocage 2:40
22. Aldor Morin;  Bob Hill;  Edgar Morin;  Gérard Delorier;  Jean Carignan;  Madame Richard - Danse Carrée 2:43
23. Aldéric Perreault - Nous Sommes Trente-Trois, Tous Voleurs D'une Bande 1:48
24. Donat Lafleur;  Isidore Soucy - Marche De La Tuque 2:28
25. Cléoma Breaux-Flacon;  Joseph Falcon - Allons A Lafayette 2:59
26. Basilice Godin - Nous Sommes Partis Trois Jeunes Frères 4:52
27. Frank Starmberg;  Fraser Blair;  Hervé Blair - Calédonia, Quatrième Partie 1:40

Alfred Vanderite

Demos d'Extases (le retour!)

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Parce qu'on me l'a demandé et que je ne peux pas refuser, voici le retour de la collection des démos d'Andy Partridge... Un véritable festin pour les amateurs de XTC suivi d'un petit bonus ô combien savoureux en guise de délicat dessert. Elle est pas belle, la vie ? Enjoie !

Andy Partridge
"The Official Fuzzy Warbles Collector's Album" (2006)

Au départ prévu pour être un examen des archives de XTC, The Official Fuzzy Warbles Collector's Album, après le retrait de Colin Moulding (qui n'est pourtant pas totalement absent du projet) suite à une brouille avec Andy, l'énorme projet devint celui de ce que Mr. Partridge avait dans ses armoires, considérant qu'il est l'auteur de 80% des chansons des fameux popsters, ça ne change presque rien.
Or donc, Fuzzy Warbles, dans sa version coffretée, est une somme d'impressionnante dimension. Avec les 8 volumes originels, tous sortis entre 2002 et 2006, un rythme imposant, s'ajoute un neuvième qu'on n'attendait pas (Hinges). Essentiellement, c'est l'œuvre avant l'œuvre d'un seul homme, Partridge donc, qui y compose tout, y joue presque tout et peut par conséquent en assumer pleinement la paternité. Ce faisant, le pudique Andy dévoile beaucoup de lui, de son process et du chemin qu'il restait à parcourir pour concrétiser tout ça en forme de XTC.
Evidemment, s'agissant, en grande majorité, d'une collection de démos, il ne faut pas s'attendre au même luxe d'arrangement que ce dont nous avait habitué XTC. Ceci dit, Partridge ayant plus d'un tour dans son sac à malice et étant tout de même un artisan maniaque et précis, ce n'est pas non plus à une collection d'approximations, de brouillons à laquelle nous avons affaire, pas plus qu'à de bêtes versions "avant studio" d'autant que de nombreux inédits, gags et impromptus viennent habiter chacune des galettes proposées. C'est, en fait, un peu une vue de l'intérieur du crâne d'un grand compositeur de pop music qui nous est ultimement proposée, en long, en large et en travers, une collection qu'on ne détaillera pas présentement pour éviter de trop redonder sur le génie tout sauf supposé de l'auteur.
Alors, évidemment, on conseillera avant tout le gros lot aux inconditionnels de XTC et de Partridge qui y trouveront une mine d'or ornée de quelques flamboyants diamants mais, vraiment, au-delà du petit cercle très limité précité, The Official Fuzzy Warbles Collector's Album pourra aussi contenter tous ceux qui, ne pensant pas avoir grand intérêt pour le compositeur et sa défunte formation, se verront glorieusement confrontés à une collection pop de tout premier ordre.

Fuzzy Warbles Volume 1 (2002)
1. Dame Fortune 2:40
2. Born out of Your Mouth 2:48
3. Howlin' Burston 0:36
4. Don't Let Us Bug Ya 2:43
5. That Wag 4:52
6. That Wave 3:43
7. Ocean's Daughter 1:13
8. Everything 3:17
9. MOGO 2:16
10. Goosey Goosey 3:54
11. Merely a Man 2:49
12. EPNS 2:40
13. Summer Hot As This 4:15
14. Miniature Sun 4:22
15. I Bought Myself a Liarbird 3:03
16. Complicated Game 2:42
17. Wonder Annual 4:03
18. Space Wray 1:46
19. Rocket 5:21

Andy Partridge– instruments and vocals on all tracks
Dave Gregory– guitar on 5, 13, bass on 13
Colin Moulding– bass on 5
Dave Mattacks– drums on 5

Fuzzy Warbles Volume 2 (2002)
1. Ridgeway Path 0:57
2. I Don't Want to Be Here (Aids Benefit Version) 4:02
3. Young Marrieds 3:23
4. No One Here Available 0:18
5. Obscene Procession 4:13
6. Miller Time 1:10
7. You're the Wish You Are I Had 3:21
8. Ra Ra Rehearsal 2:15
9. Ra Ra For Red Rocking Horse 3:43
10. Everything'll Be Alright 3:02
11. 25 O'Clock 2:22
12. Goom 1:59
13. Chain of Command 2:41
14. All of a Sudden (It's Too Late) 1:10
15. Summer's Cauldron 5:33
16. Then She Appeared 2:59
17. It's Snowing Angels 3:18
18. Ship Trapped in the Ice 3:11

Andy Partridge– instruments and vocals on all tracks
Colin Moulding– bass on 2, 13, 15 and vocal on 2
Dave Gregory– piano on 8, guitar on 13 and 15, synth and drum programming on 15
Terry Chambers– drums on 13

Fuzzy Warbles Volume 3 (2003)
1. My Train Is Coming 2:43
2. Lightheaded 3:29
3. Goodbye Humanosaurus 3:11
4. Humble Daisy 3:15
5. You Like Me? 4:45
6. Great Fire 3:38
7. Work 3:03
8. Mopti Fake 1 0:58
9. Collideascope 3:00
10. Mopti Fake 2 1:03
11. When We Get to England 2:17
12. Train Running Low on Soul Coal 4:18
13. Holly Up on Poppy 3:02
14. Strawberry Fields Forever 4:01
15. Autumn Comes Around 1:05
16. Child's Crusade 2:38
17. Little Lighthouse 5:15
18. This Is the End 5:05
19. Put It on Again 0:55

Andy Partridge– instruments and vocals on all tracks
Dave Gregory– All instrument and backing vocals on 14
Erica Wexler– Suzy Wong voice on 5

Fuzzy Warbles Volume 4 (2003)
1. Tunes 0:24
2. Bumpercars 3:59
3. The Art Song (Something Good with Your Life) 2:51
4. I'm Playing My Fano 1:11
5. Zonked Right out on Life 5:17
6. All I Dream of Is a Friend 3:43
7. Peck the Ground Like a Chicken 1:26
8. That's Really Super Supergirl 3:40
9. Brainiac's Daughter 1:48
10. Blue Beret 3:07
11. Gangway, Electric Guitar Is Coming Through 1:50
12. Mechanical Planet 3:54
13. Helicopter 3:51
14. The Ugly Underneath 3:13
15. OMGO 2:03
16. Where Is Your Heart? 2:57
17. Hey, It's Alan Burston! 0:22
18. Season Cycle 4:51
19. Countdown to Christmas Partytime 5:36

Andy Partridge– instruments and vocals on all tracks
Dave Gregory– Synth guitar on 12, recording engineer on 12, guitar and backing vocal on 13
Colin Moulding– bass and backing vocal on 13
Terry Chambers– drums on 13
Dave Morgan - psychedelic pensioner on 18

Fuzzy Warbles Volume 5 (2004)
1. Welcome to Volume 5 0:25
2. Young Cleopatra 3:51
3. Defy You Gravity 4:18
4. Ice Jet Kiss 0:36
5. Broomstick Rhythm 3:37
6. Earn Enough for Us 3:03
7. Dear God (Skiffle Version) 1:00
8. Crocodile 3:49
9. Motorcycle Landscape 4:38
10. Rook 3:44
11. Don't You Ever Dare Call Me Chickenhead 2:12
12. Mermaid Explanation 1:05
13. Mermaid Smiled 2:26
14. Aqua Deum 2:36
15. Me and the Wind 4:19
16. Smalltown 4:01
17. Blue Overall 3:09
18. Red Brick Dream 1:22
19. Jacob's Ladder 6:14
20. My Land Is Burning 6:55

Andy Partridge– instruments and vocals on all tracks

Fuzzy Warbles Volume 6 (2004)
1. Last Laugh Track 2:46
2. The Stinking Rich Song 2:53
3. I Can't Tell What Truth Is Anymore 2:47
4. Candle Dance 1:57
5. The Tiny Circus of Life 3:10
6. The Man Who Sailed Around His Soul 2:57
7. In My Hand 2:49
8. Difficult Age 3:43
9. Pink Thing 3:17
10. Shaking Skin House 4:24
11. Bike Ride to the Moon 1:30
12. My Love Explodes 1:55
13. Omnibus 3:13
14. Across the Antheap (Skylarking Demo) 2:49
15. Across This Antheap (Oranges & Lemons Demo) 5:36
16. Human Alchemy 5:58
17. Moonlit Drive 3:12
18. Prince of Orange 2:54
19. End of the Pier 4:14

Andy Partridge– instruments and vocals on all tracks

Fuzzy Warbles Volume 7 (2006)
1. 2 Rainbeau Melt 3:36
2. Thrill Pill 0:46
3. Sonic Boom 2:50
4. I'm Unbecome 4:04
5. Ballet for a Rainy Day 3:12
6. 1000 Umbrellas 1:39
7. Ejac in a Box (MGOO) 3:08
8. C Side 0:20
9. Seagulls Screaming Kiss Her Kiss Her 3:38
10. Ladybird 5:15
11. Candymine 2:24
12. Visit to the Doctor 3:29
13. Cherry In Your Tree 2:53
14. Desert Island 5:14
15. Scarecrow People 4:17
16. Hold Me My Daddy 4:13
17. Books are Burning 4:23
18. Bobba De Boop De Ba De Boobay 0:31
19. Open a Can of Human Beans 4:44

Andy Partridge– instruments and vocals on all tracks
Dave Gregory - sitar guitar and Mellotron on 19
Ian Gregory - drums on 19
Colin Moulding - bass on 19

Fuzzy Warbles Volume 8 (2006)
1. Through Electric Gardens 4:59
2. Skate Dreams Wet Cat 2:04
3. The Bland Leading The Bland 4:08
4. Sliverstar 1:22
5. I Gave My Suitcase Away 3:21
6. Extrovert 3:38
7. Another Satellite 5:12
8. These Voices 1:02
9. Song For Wes Long 0:56
10. Happy Birthday Karen 1:04
11. REM Producer Enquiry 2:36
12. The Loving 4:18
13. Shalloween 3:22
14. Was A Yes 2:24
15. Genie In A Bottle 1:37
16. Disque Bleu 3:17
17. Poor Skeleton Steps Out 2:21
18. I Don't Want To Be Here (original demo) 4:16
19. Chalkhills & Children 5:00

Andy Partridge– instruments and vocals on all tracks

Hinges (2006)
1.Gold 3:31
2.Now We All Dead (It Doesn't Matter) 3:16
3.Rain Of Blows (early version) 1:44
4.Reign Of Blows 5:06
5.Jump 5:35
6.Shake You Donkey Up 3:27
7.Happy Families 2:30
8.Here Comes President Kill Again 3:31
9.Beating Of Hearts 4:16

Andy Partridge– instruments and vocals on all tracks



BONUS !
Et, tant qu'à faire, je vous offre en bonus, un recyclage également, les deux albums du side-project psychédélique de XTC, les excellents Dukes of Stratosphear (quel nom !)... Parce qu'il n'y a pas de mal à se faire du bien !!!
 
L'éCHaPPée BeLLe, PT. 1
The Dukes of Stratosphear "25 O'Clock" (1985)
ou "Psychédéliquement Votre 1"

En 1985, un XTC en rupture d'activité scénique depuis 3 ans éprouve le besoin de s'accorder une petite récréation psychédélique, l'excellente nouvelle s'appelle The Dukes of Stratosphear et le EP 25 O'Clock, un triomphe !
Un triomphe ? Oui, da ! Parce que non seulement 25 O'Clock, quoique beaucoup trop court, se compose de six merveilles de chansons, c'est aussi un succulent jeu de piste convoquant les Beatles en fleur, les Pink Floyd originels, les Yardbirds post-Clapton, etc., bref, toute la crème psychédélique anglaise de la fin des années soixante. Certains trouveront ceci dérivatif, ça l'est et c'est admirablement assumé comme tel et ne demande à l'auditeur que de se laisser aller et de savourer une parfaite lecture aux foisonnants arrangements d'un psychédélisme vintage magistralement réincarné. Evidemment, la star du songwriting est présentement Sir John Johns (aka Andy Partridge) auteur de 5 des six exquises bombes mais la contribution de The Red Curtain (Colin Moulding, évidemment) sur What in the World??... n'en est pas, pour autant, à négliger. A partir de là, il n'y a qu'un regret à avoir, que la fête, ô si belle !, ô si convaincante !, soit si brève. Un regret heureusement effacé par l'édition remasterisée et glorieusement bonussée proposé par Andy via son label maison, Ape House Records, où la petite chenille, 26 minutes et des brouettes, se transforme en majestueux papillon à la durée quasiment doublée grâce à quelques démos bien senties et autres joyeusetés du genre.  Comme, en plus, il est dotée d'un beau livret bien détaillé et présenté dans une magnifique édition digipack, il ne reste plus qu'à battre furieusement des nageoires !
Le Dukes of Stratosphear initial ? Une vraie fête à laquelle on convie volontiers ses bons amis parce que, franchement, on est ravi de le partager et de le chaudement recommander, alors plongez, vous ne le regretterez pas !

1. 25 O'Clock 5:02
2. Bike Ride to the Moon 2:23
3. My Love Explodes 3:48
4. What in the World??... 5:00
5. Your Gold Dress 4:41
6. The Mole from the Ministry 5:49
Bonus
7. 25 O'Clock (Demo) 2:25
8. Bike Ride to the Moon (Demo) 1:30
9. My Love Explodes (Demo) 1:54
10. What in the World??... (Demo) 3:40
11. Nicely Nicely Jane (Demo) 1:17
12. Susan Revolving (Demo) 1:24
13. Black Jewelled Serpent of Sound (Radio Caroline Edit) 2:17
14. Open a Can of Human Beans 4:44
15. Tin Toy Clockwork Train 3:17

Sir John Johns - singing, guitar, brain buds
The Red Curtain - electric bass, song stuff
Lord Cornelius Plum - mellotron, piano, organ, fuzz-tone guitar
E.I.E.I. Owen - drum set



L'éCHaPPée BeLLe, PT. 2
The Dukes of
Stratosphear "Psonic Psunspot" (1987)
ou "Psychédéliquement Votre 2"

Vraiment, 25 O'Clock avait été une trop belle réussite pour que XTC, puisque c'est eux dont il s'agit sous le nom des Dukes of Stratosphear, ne remette pas le couvert, c'est fait en 1987 avec Psonic Psunspot, pas le même triomphe mais une belle réussite cependant.
Les flaveurs psychédéliques et revivalistes sont évidemment encore bel et bien présentes, la qualité des chansons aussi, c'est de Partridge (et accessoirement de Moulding) dont il s'agit, que diable !, mais les détails des arrangements, ce savoureux jeu de piste où l'auditeur s'amusait à dénicher la source de chaque détail sont nettement moins présents sur Psonic Psunspot que sur son glorieux devancier, 25 O'Clock, et, franchement, c'est du coup un petit peu décevant, et plus proche du son XTC aussi donc moins dépaysant. Mais un petit peu décevant seulement parce que, bis, les chansons y sont toutes formidables qu'il s'agisse des sept d'Andy ou des trois de Colin (Shiny Cage, The Affiliated, et surtout Vanishing Girl, la plus belle réussite de l'album en plus d'un bel hommage aux Hollies) présentement en très belle forme compositionnelle. Comme en plus la réédition sur le label du sieur Partridge, Ape House, est rallongée de très sympathiques démo, d'un livret conséquent et d'une remasterisation aux petits oignons, il faudrait être ingrat pour se plaindre et extrêmement blasé pour ne pas y trouver son bonheur.
Las, l'album sera la dernière déclaration d'intentions de ces excellents Dukes of Stratosphear, quoiqu'on retrouvera un maniérisme cousin sur certaines pistes de leur album suivant, Oranges & Lemons, cette fois sous leur nom habituel (écoutez pour l'exemple Garden of Earthly Delights, ce chef d'œuvre psyché-pop !). Restent deux galettes chaudement recommandées tant aux fanatiques de psychédélisme sixties qu'aux amateurs de XTC, ce qui n'est pas rien même si on en aurait volontiers pris encore une dose d'autant qu'un opéra rock était dans les tuyaux...

1. Vanishing Girl 2:59
2. Have You Seen Jackie? 3:20
3. Little Lighthouse 4:30
4. You're a Good Man Albert Brown (Curse You Red Barrel) 3:37
5. Collideascope 3:22
6. You're My Drug 3:17
7. Shiny Cage 3:16
8. Brainiac's Daughter 3:58
9. The Affiliated 2:30
10. Pale and Precious 4:55
Bonus
11. No One at Home (Vanishing Girl Demo) 2:51
12. Little Lighthouse (Demo) 5:19
13. Collideascope (Demo) 3:05
14. Shiny Cage (Demo) 3:13
15. Brainiacs Daughter (Demo) 1:49
16. The Affiliated (Demo) 2:30

Sir John Johns - singing, guitar, brain buds
The Red Curtain - electric bass, song stuff
Lord Cornelius Plum - mellotron, piano, organ, fuzz-tone guitar
E.I.E.I. Owen - drum set
Lily Fraser - narration

Fela... ça le fait, là !

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Oui, je sais, il est pas bien finaud mon titre mais, avouez !, et là je parle à ceux qui connaissent déjà, même un petit peu, Fela, ça le fait ! Aussi voici la dantesque proposition du jour, un énorme coffret pour un immense artiste. Enjoie !

SoMMe D'HoMMe
Fela "The Complete Works of Fela Anikulapo Kuti" (2010)
ou "King of Africa"

C'est une petite boîte noire qui n'a l'air de presque rien. Une petite boîte noire avec un visuel d'une absolue sobriété et d'une complète précision de ce qu'elle nous réserve : The Complete Works of Fela Anikulapo Kuti, une somme !
Avant l'inévitable concert de louanges sur l'utilité du coffret et la qualité de la musique qu'il contient, commençons par quelques critiques. Premièrement, comme c'est quasiment toujours le cas des "intégrales", certes l'essentiel est là, toute la discographie officielle de l'immense Fela, mais il en manque dont le Stratavarious avec Ginger Baker, rien de dramatique mais on se devait de le signaler. Deuxièmement, il y a l'ordre étrange et les regroupements d'albums parfois distants de plusieurs années sur le même cd, ça s'explique par le fait que le coffret est en fait la compilation de trois tomes plus petits parus précédemment, toujours rien de dramatique sauf qu'il faut, si l'on souhaite explorer l'artiste en sa chronologie, jongler avec les 26 disques argentés. Troisièmement, enfin, il y a le côté un peu cheap d'un coffret, simple boîte de carton où chaque volume se présente dans son bête petit fourreau cartonné avec, quand deux albums sont au programme, des listes de titres qu'il faut aller piocher dans un des quatre livrets, un proposant une courte mais pas inutile biographie (en anglais), encore une fois pas dramatique mais pas exactement pratique... Et,  donc, les critiques sont toutes formelles, jamais substantielles parce que la musique de Fela, cette audacieuse et séminale fusion de tribalisme africain, de groove funk et de jams jazzy, est une potion magique qu'on ne peut que chaudement recommander. Comme on recommandera de se documenter sur la vie du monsieur, c'est un vrai roman épique, un machin digne des Misérables d'Hugo version Lagos et Républiques Bananières, afin d'encore mieux comprendre son élan créatif résistant et rebelle, un cri d'amour et de douleur, de haine et d'espoir, un cri si totalement africain qu'on comprend d'autant mieux le surnom de Black President qui fut donné à Kuti, qu'il embrassa pleinement d'ailleurs.
Avant de conclure, on précisera que le 27ème disque du coffret est un DVD titré A Slice of Fela qui compile extraits de documentaires, de concerts et d'interviews du maître et de proches du mythe (le chorégraphe et coauteur du Broadway Musical Fela!, Bill T. Jones, par exemple), une addition utile, sorte de cerise confite sur le gâteau précieux. Parce que, voilà, quoi, s'il faudra du temps pour explorer cette somme d'homme (bien entouré, l'homme !), moi-même qui m'y mets régulièrement depuis la sortie de l'objet n'en ait pas encore tout à fait fait le tour, c'est tout au bénéfice de l'auditeur qui se voit présentement offrir une immense œuvre d'un immense artiste.

Open and Close (1972)
Afrodisiac (1973)
CD 1 - "Open And Close / Afrodisiac"
1. Open & Close  14:55 
2. Swegbe And Pako  12:30 
3. Gbagada Gbagada Gbagodo Gbogodo  9:19 
4. Alu Jon Jonki Jon  12:41 
5. Jeun Ko Ku (Chop 'n Quench)  7:14 
6. Eko Ile  6:41 
7. Je Nwi Temi (Don't Gag Me)  13:15 

J.J.D (1977)
Unnecessary Begging (1976)
CD 2" - J.J.D. (Johnny Just Drop) / Unnecessary Begging" 
1. J.J.D. (Johnny Just Drop)  23:22 
2. Unnecessary Begging  16:11 
3. No Buredi (No Bread)  14:05 

Zombie (1977)
CD 3 - "Zombie" 
1. Zombie  12:26 
2. Mister Follow Follow  12:57 
3. Observation Is No Crime  13:25 
4. Mistake  14:46 

Underground System (1992)
CD 4 - "Underground System"
1. Underground System  28:27 
2. Pansa Pansa  17:20 
3. Confusion Break Bones  29:10 

Fela with Ginger Baker Live! (1971)
CD 5 - "Fela With Ginger Baker Live!"
1. Let's Start  7:47 
2. Black Man's Cry  11:38 
3. Yeye De Smell  13:16 
4. Egbe Mi O (Carry Me I Want To Die)  12:40 
5. Ginger Baker & Tony Allen Drum Solo  16:21 

Live in Amsterdam (1984)
CD 6 - "Live In Amsterdam"
1. M.O.P. (Movement Of The People)  37:04 
2. You Gimme Shit I Give You Shit  24:59 
3. Custom Check Point  16:02 

V.I.P. (1979)
Authority Stealing (1980)
CD 7 - "VIP / Authority Stealing"
1. V.I.P. (Part 1 & 2)  20:10 
2. Authority Stealing (Part 1 & 2)  24:08 

Yellow Fever (1976)
Na Poi (1976)
CD 8 - "Yellow Fever / Na Poi"
1. Yellow Fever  15:22 
2. Na Poi (1975 Version)  13:32 
3. Na Poi (Part 1 And 2)  25:17 
4. You No Go Die... Unless  7:34 

Alagbon Close (1974)
Why Black Man Dey Suffer (1971)
CD 9 - "Alagbon Close / Why Black Man Dey Suffer"
1. Alagbon Close  17:30 
2. I No Get Eye For Back  11:24 
3. Why Black Man Dey Suffer  15:15 
4. Ikoyi Mentality Versus Mushin' Mentality  12:57

Before I Jump the Monkey
Give Me a Banana (1976)
 Excuse O (1976)
CD 10 - "Before I Jump Like Monkey Give Me Banana / Excuse-O"
1. Monkey Banana  11:36 
2. Sense Wiseness  12:57 
3. Excuse 0  13:35 
4. Mr. Grammarticalogylisationalism Is The Boss  16:35 

Everything Scatter (1975)
Noise for Vendor Mouth (1975)
CD 11 - "Everything Scatter / Noise For Vendor Mouth"
1. Everything Scatter  10:34 
2. Who No Know Go Know  15:09 
3. Noise For Vendor Mouth  15:23 
4. Mattress  13:54 

Teacher Don't Teach Me Nonsense (1986)
CD 12 - "Teacher Don't Teach Me Nonsense"
1. Teacher Don't Teach Me Nonsense  25:48 
2. Look And Laugh  30:49 
3. Just Like That  22:17 

Koola Lobitos (1964/68)
The '69 Los Angeles Sessions (1969)
CD 13 - "Koola Lobitos 64-68 / The '69 Los Angeles Sessions"
1. Highlife Time  5:23 
2. Omuti Tide  3:51 
3. Ololufe Mi  5:18 
4. Wadele Wa Rohin  4:07 
5. Laise Lairo  4:14 
6. Wayo  4:43 
7. My Lady Frustration  7:01 
8. Viva Nigeria  3:47 
9. Obe  3:13 
10. Ako  2:43 
11. Witchcraft  5:27 
12. Wayo (2nd Version)  3:29 
13. Lover  6:11 
14. Funky Horn  4:44 
15. Eko  4:15 
16. This Is Sad  4:23 

Roforofo Fight (1972)
CD 14 - "Roforofo Fight / The Fela Singles"
1. Roforofo Fight  15:41 
2. Go Slow  17:24 
3. Question Jam Answer  13:40 
4. Trouble Sleep Yanga Wake Am  12:05 
5. Shenshema Answer  9:09 
6. Ariya  10:18 

Confusion (1975)
Gentleman (1973)
CD 15 - "Confusion / Gentleman"
1. Confusion (Part 1 & 2)  25:37 
2. Gentleman  14:41 
3. Fefe Naa Efe  8:12 
4. Igbe  8:08 

Shakara (1972)
Fela's London Scene (1971)
CD 16 - "Shakara / Fela's London Scene"
1. Lady  13:49 
2. Shakara  13:25 
3. J'Ehin J'Ehin  7:26 
4. Egbe Mi O  13:15 
5. Who're You  9:30 
6. Buy Africa  5:50 
7. Fight To Finish  7:25 

Expensive Shit (1975)
He Miss Road (1975)
CD 17 - "Expensive Shit / He Miss Road"
1. Expensive Shit  13:14 
2. Water No Get Enemy  11:00 
3. He Miss Road  10:47 
4. Monday Morning In Lagos  11:15 
5. It's No Possible  17:37 

Stalemate (1977)
Fear Not for Man (1977)
CD 18 - "Stalemate / Fear Not For Man"
1. Stalemate  12:55 
2. Don't Worry About My Mouth Oh  15:44 
3. Fear Not For Man  14:14 
4. Palm Wine Sound  15:17 

Ikoyo Blindness (1976)
Kalakuta Show (1976)
CD 19 - "Ikoyi Blindness / Kalakuta Show"
1. Ikoyi Blindness  15:08 
2. Gba Mi Leti Ki N'Dolowo  14:13 
3. Kalakuta Show  14:31 
4. Don't Make Garan Garan  16:04 

Upside Down (1976)
Music of Many Colours (1980)
CD 20 - "Upside Down / Music Of Many Colours"
1. Upside Down  14:44 
2. Go Slow  14:36 
3. 2000 Blacks Got To Be Free  18:38 
4. Africa Centre Of The World  17:31 

Beasts of No Nation (1989)
ODOO (1989)
CD 21 - "Beasts Of No Nation / ODOO"
1. Beasts Of No Nation  28:20 
2. O.D.O.O.  31:54 

Army Arrangement (1985)
CD 22 - "Army Arrangement"
1. Army Arrangement  30:01 
2. Government Chicken Boy  29:15 

Coffin for Head of State (1980)
Unknown Soldier (1979)
CD 23 - "Coffin For Head Of State / Unknown Soldier"
1. Coffin For Head Of State  22:43 
2. Unknown Soldier (Part 1 And 2)  31:09 

Shuffering and Shmiling (1978)
No Agreement (1977)
CD 24 - "Shuffering And Shmiling / No Agreement"
1. Shuffering And Shmiling  21:34 
2. No Agreement  15:31 
3. Dog Eat Dog  15:33 

Opposite People (1977)
Sorrow Tears and Blood (1977)
CD 25 - "Opposite People / Sorrow Tears And Blood"
1. Opposite People  16:39 
2. Equalisation Of Trouser And Pant  16:42 
3. Sorrow Tears And Blood  10:15 
4. Colonial Mentality  13:42 

Original Sufferhead (1981)

ITT (1980)
CD 26 - "Original Sufferhead / ITT"
1. Original Sufferhead  21:10 
2. Power Show  14:48
3. I.T.T.  24:03

Olufela Olusegun Oludotun Ransome-Kuti
15 October 1938 – 2 August 1997

En voiture... Simone !

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Où le Zornophage revient sur le cas de Eunice Waymon, une immense Dame de la musique, toutes époques et genres confondus, via un roboratif coffret de sa période RCA. Et à part ça ? Ha, oui... Enjoie !

NiNa DeBouT !
Nina Simone "The Complete Rca Albums Collection" (2011)
ou "Gutsy Lady"

Nina Simone n'est pas jazz, Nina Simone n'est pas soul, Nina Simone n'est pas blues, Nina Simone n'est pas rock (etc.), Nina est tout ça à la fois et plus encore comme le démontre cette rétrospective 1967-1974.
En guise d'introduction, Il n'est pas inutile, de situer « historiquement » la période la période RCA de Nina Simone qui tombe pilepoil sur l'époque ou Eunice Kathleen Waymon (son vrai nom) s'implique le plus politiquement, elle qui avait commencé quelques années plus tôt son combat pour les droits civils à une époque où - il n'est pas inutile de le rappeler - c'était synonyme de risquer sa peau, vraiment. C'est aussi la période des changements avec le départ des USA en 1970 (un grand ras le bol) et son dernier album avant un long congé sabbatique (elle ne reviendra aux affaires que quatre longues années plus tard, une éternité pour l'industrie du disque de l'époque). C'est donc une ère de tumulte, riche de ses chaos, que couvrent ces neuf albums sortis entre 1967 et 1974. Celle où une artiste déjà établie montre qu'elle sait prendre des risques et, au passage, y gagner en importance et en profondeur.



Disque 1
Nina Simone Sings the Blues (1967)


Ayant changé de crèmerie (bye-bye Philips, hello RCA), Nina revient sur ses fondamentaux avec un album où sa voix puissante et rugueuse fait merveille. Comme son titre l'indique, c'est de blues (et parfois de rhythm'n'...) dont il s'agit. Ca n'empêche pas Nina d'y imposer sa personnalité ce qui est d'autant plus bluffant que plus de la moitié des chansons sont des standards. Un indispensable de sa discographie, sans le moindre doute et une entrée en matière impressionnante pour son nouveau label.

1. Do I Move You 2:48
2. Day and Night 2:36
3. In the Dark 2:58
4. Real Real 2:22
5. My Man's Gone Now 4:17
6. Backlash Blues 2:31
7. I Want a Little Sugar in My Bowl 2:33
8. Buck 1:53
9. Since I Fell for You 2:53
10. House of the Rising Sun 3:53
11. Blues for Mama 3:58

Disque 2
Silk & Soul (1967)

 
Moins essentiel que son devancier mais néanmoins tout à fait écoutable, Silk & Soul manque de l'énergie émotionnelle qui avait caractérisé l'impeccable Sings the Blues. De fait, son traitement soul est nettement moins renversant que ses blues mais, en bonne professionnelle, Nina fait le boulot. Elle sait faire, Nina. Un bon album - avec quelques très jolies plages - ce n'est déjà pas si mal.



1. It Be's That Way Sometime 2:58
2. The Look of Love 2:24
3. Go to Hell 2:50
4. Love o' Love 5:07
5. Cherish 3:23
6. I Wish I Knew How It Would Feel To Be Free 3:11
7. Turn Me On 2:26
8. Turning Point 2:02
9. Some Say 2:11
10. Consummation 4:12
Bonus
11. Why Must Your Love Be So Dry 2:22
12. Save Me 3:22

Disque 3
'Nuff Said! (1968)

 
Enregistré le lendemain du jour de la mort de Martin Luther King, `Nuff Said est un live passionné où Nina Simone déverse son âme. Visiblement blessée (et révoltée) par l'ignominie de l'assassinat d'un homme dont le message visait à servir la paix et la fraternité, elle habite ces enregistrements de sa puissante indignation et évidente tristesse. Ce faisant, elle nous fait revivre une période noire où l'activisme conduisait trop souvent à des atrocités aujourd'hui difficilement compréhensibles. La performance est digne (s'apparentant parfois à un exutoire joyeux), et l'album ô combien recommandé bien qu'on soit loin de la qualité sonore des captations modernes.

1. In the Morning 2:27
2. Sunday in Savannah 6:13
3. Backlash Blues 2:48
4. Please Read Me 2:52
5. Gin House Blues 3:08
6. Why? (The King of Love Is Dead) 12:51
7. Peace of Mind 2:46
8. Ain't Got No / I Got Life 2:07
9. I Loves You Porgy 3:28
10. Take My Hand Precious Lord 1:56
11. Do What You Gotta Do 3:04
Bonus
12. Mississippi Goddam 6:55
13. Don't Let Me Be Misunderstood 4:54
14. Come Ye 3:48
15. Ain't Got No - I Got Life (single) 2:58
16. Peace of Mind (single) 2:37

Disque 4
Nina Simone and Piano! (1969)


Sur le papier, Nina Simone seule au piano et chant (avec quelques « re-re » de chant, de percussions ou d'orgue) semble une bonne idée et, avec un répertoire approprié, c'en eût probablement été une. En l'occurrence, elle se perd trop souvent dans des chansons étrangement choisies et autres expérimentations douteuses pour qu'un enthousiasme total soit au rendez-vous. Nina peine aussi à retrouver la dynamique de ses enregistrements avec accompagnateurs, un comble pour une pianiste et vocaliste habituellement si habitée. Evidemment, quand elle colle à la composition, tout va mieux et on retrouve (épisodiquement) une Nina qui sait nous emporter. Pas assez souvent pour considérer « & Piano» comme autre chose qu'anecdotique et en partie raté. Dommage.

1. Seems I'm Never Tired of Lovin' You 3:02
2. Nobody's Fault But Mine 3:01
3. I Think It's Going To Rain Today 3:22
4. Everyone's Gone To the Moon 3:08
5. Compensation 1:37
6. Who Am I? 4:11
7. Another Spring 3:31
8. The Human Touch 2:10
9. I Get along without You Wery Well (except Sometimes) 4:49
10. The Desperate Ones 4:44
Bonus
11. Music for Lovers 4:23
12. In Love In Vain 2:29
13. I'll Look Around 5:12
14. The Man with the Horn 3:41
15. I Think It's Going To Rain Today (live) 4:50

Disque 5
To Love Somebody (1969)


Se frottant ici à une nouvelle génération de songwriters venu du monde de la pop (rock) ou de la folk, Nina s'approprie un répertoire somme tout assez classique (des tubes de l'époque et deux originaux) mais habilement revisité pour la circonstance. On n'est pas surpris de retrouver Bob Dylan aussi massivement représenté (un tiers de l'album original), les deux artistes partageant plus de points communs qu'il n'y parait, on l'est plus d'y voir deux titres des inoffensifs Bee Gees... Evidemment, une sélection plus osée eût plus collé à la personnalité de Nina mais on se contente bien volontiers, vu sa qualité, de ce que ce To Love Somebody qui s'avère, au final, pépère dans le choix, impeccable dans la qualité des interprétations, sans doute pas essentiel mais digne de recommandation.

1. Suzanne 4:19
2. Turn! Turn! Turn! (To Everything There's a Season) 3:41
3. Revolution (part 1) 2:52
4. Revolution (part 2) 1:53
5. To Love Somebody 2:41
6. I Shall Be Released 3:54
7. I Can't See Nobody 3:08
8. Just Like Tom Thumb's Blues 4:48
9. The Times They Are A-Changin' 6:01
Bonus
10. Suzanne (alternate version) 5:14
11. Turn Turn Turn (To Everything There Is a Season) (alternate verion) 2:26
12. Revolution (live) 6:29
13. Save Me (live) 3:36
14. The Glory of Love 2:11
15. Cosi Ti Amo (To Love Somebody, italian version) 2:32

Disque 6
Black Gold (1970)


Ce second live de la période RCA ne peut évidemment être aussi vibrant que son devancier, enregistré dans le contexte que l'on sait. Et il faut aussi noter que la qualité sonore serait considérée comme piteuse eût-il été sorti aujourd'hui et n'est pas exactement la « cream of the crop » de son époque. Cependant, les performances y sont admirables. Nina a su, conséquemment à son incursion dans le monde de la pop, créer de nouvelles passerelles qu'elle emprunte ici avec la classe féline d'une panthère noire tout en se regroupant sur ses racines jazz/blues/folk. Un album qui mérite qu'on s'y immerge.

1. Introduction 2:36
2. Black Is the Color of My True Love's Hair 7:25
3. Ain't Got No / I Got Life 5:31
4. Westwind 9:42
5. Who Knows Where the Time Goes 8:12
6. Assignment Song Sequence 6:25
7. To Be Young, Gifted and Black 10:14
Bonus
8. Suzanne 5:05
9. No Opportunity Necessary, No Experience Needed 4:51
10. The Other Woman 6:04
11. Turn Turn Turn (To Everything There Is a Season) (live) 4:37
12. To Be Young, Gifted and Black (single) 2:50

Disque 7
Here Comes the Sun (1971)


Reprenant plus ou moins la formule de To Love Somebody, Here Comes the Sun ne convainc pas autant que son prédécesseur. La faute à des arrangements qui ont terriblement mal vieilli. En l'espèce, c'est plus une curiosité qu'un réussite dont il s'agit avec, il faut le noter, une jolie version d'Here Comes the Sun de George Harrison. Le reste ressemble terriblement à un rendez-vous manqué.


1. Here Comes the Sun 3:37
2. Just Like a Woman 4:50
3. O-o-h Child 3:17
4. Mr. Bojangles 5:01
5. New World Coming 4:45
6. Angel of the Morning 3:31
7. How Long Must I Wander 6:20
8. My Way 5:14
Bonus
9. Tanywey 3:28
10. My Father 1:42
11. Jelly Roll 8:14
12. Tell It Like This 3:53
13. 22nd Century 8:45
14. What Have They Done to My Song, Ma 4:32

Disque 8
Emergency Ward! (1972)


Prompte à l'indignation et toujours proactive dans l'action, Nina s'insurge contre la guerre du Vietnam qui n'a déjà que trop duré et coûté trop de vies innocentes. Trois pistes (pour quatre chansons) seulement pour l'album original (ici supplémenté d'une reprise de... Gilbert Bécaud !), mais quelles trois pistes ! Lysergique, puissant, évocateur... Nina en mode « gospel revolution » !



1. My Sweet Lord / Today Is a Killer 18:36
2. Poppies 4:13
3. Isn't It a Pity 11:15
Bonus
4. Let It Be Me 5:00

Disque 9
It Is Finished (1974)


Encore un live de Nina Simone ! Son second consécutif et 4ème des 9 sorties pour RCA, c'est beaucoup ! Mais Nina est un tel animal et ses performances scéniques si riches de leurs différences qu'on ne boude pas son plaisir. Le mode du jour est funky, jazzy, bluesy... Ca tombe bien Nina y excelle. Et les trois bonus sont les bienvenus pour « rallonger » un si divin bouillon.



1. The Pusher 5:15
2. Com' By H'yere - Good Lord 5:51
3. Funkier Than a Mosquito's Tweeter 5:20
4. Mr. Bojangles 4:52
5. I Want a Little Sugar in My Bowl 5:55
6. Dambala 6:52
7. Let It Be Me 3:27
8. Obeah Woman 6:25
Bonus
9. Nina 4:14
10. Zungo 4:20
11. Thandewye (Spiritual) a.k.a. A Charge to Keep 7:21

Inégales mais passionnantes, inspirées et puissantes à l'image de son héroïne, ces 7 années et 9 albums enregistrés par Nina Simone pour RCA sont une consistante et monumentale collection mettant en valeur la versatilité et la passion dont Mme Simone débordait. Tout n'y est pas essentiel mais rien n'y est ridicule ou indigne d'intérêt. Qui plus est, sobrement présenté dans sa petite boîte en joli vinyl-replica avec un livret regroupant les différentes de pochettes, line-ups, etc., c'est un objet qui « en jette ».
Recommandable et recommandé.



Cookin' Up the Soul!

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Un petit coffret plein de soul, ça vous tente ? Ca tombe bien, c'est le programme de l'excellente RCA Albums Collection d'un artiste soul majeur, le premier d'iceux dit-on, disparu vraiment trop tôt, Sam Cooke. Enjoie !

Sam Cooke "The RCA Albums Collection" (2011)
ou "King of Soul"

L'intérêt de cette rétrospective remasterisée des albums RCA de Sam Cooke tient autant dans la musique qui y est présenté que dans l'observation assez passionnante de l'évolution d'un interprète du sympathique chanteur d'easy-listenning de Cooke's Tour (où on est en peine de détecter les racines gospel de Sam) à l'explosif soul singer du live final.
Cooke's Tour, en l'espèce, est un anecdotique petit voyage exotique mais franchement pas un essentiel, une douceur datée mais qui, dans les bonnes circonstances, s'avère tout à fait digeste... Dans les bonnes circonstances exclusivement !
Hits of the 50's lui capitalise sur le succès du premier album en reproduisant plus ou moins la formule (l'exotica en moins) avec une égale réussite et une égale frustration de n'entendre Mr. Cooke que dans un registre « blanchi ». Anecdotique aussi, donc même si sauvé par la suavité de la voix.
Les choses sérieuses débutent avec Swing Low où la bête libérée (ou presque) s'exprime enfin sur son meilleur terrain, celui qui fera de lui l'artiste référence que l'on connait aujourd'hui : la Soul Music ! Et l'album est très bon et plaira beaucoup à ceux qu'une fusion entre la soul originelle et la pop américaine d'alors interpelle.
L'évolution continue avec My Kind of Blues qui, malgré son titre et son répertoire majoritairement constitué de standards blues, affiche une belle coloration soul/jazz où la voix de Cooke s'épanouit d'autant plus pleinement qu'elle est complémentée d'une instrumentation secondant parfaitement ses qualités. On n'en est pas encore à du « classic Cooke» mais on s'en approche.
S'ouvrant par l'éponyme et gros tube du répertoire Cookien, Twistin' the Night Away n'est pourtant pas le grand classique qu'on aurait pu attendre. Surfant une fois sur un thème relativement distant de la soul music - Cooke y explore l'épiphénomène Twist qu'on rapprochera plus du rhythm'n'blues par son côté rythmique et dansant - il ne permet pas à l'interprète de donner la pleine mesure de son registre. Le résultat ne manque pas d'un certain charme désuet et Sam - évidemment ! - pose avec grâce sa voix de velours sur un répertoire plein d'énergie.
C'est avec les cds 6, 7 et 8 qu'on rentre enfin dans le vif du sujet - Pas que ce qui a précédé fut désagréable, flirtant avec l'obsolescence serait plus exact - à savoir un Sam Cooke enfin pleinement, intégralement et « smoothement » soul. Que ce soit avec Mr. Soul (qui porte bien son nom), Night Beat (un poil plus jazz/bluesy mais également réjouissant et soulful) ou le live au Harlem Square Club (qui nous permet aussi d'entendre un Cooke presque animal), la fin de la période RCA est définitivement le moment où Cooke trouve son son, sa réelle identité se soulman fondateur et incontournable.
Il jouira hélas très peu de temps de cette plénitude. Le 11 décembre 1964 - dans des circonstances qui ne seront jamais tout à fait établies - il est abattu d'une balle par le gérant de l'hôtel où il séjournait alors et s'éteint peu après. Le monde s'en trouva privé d'un artiste avec un futur radieux devant lui et Marvin Gaye« débarassé » d'un concurrent sérieux (et alors très en avance sur lui tant stylistiquement que populairement).
Evidemment, il faut trier le bon grain de l'ivraie dans ces 4 heures et demies de musique. Les débuts, par exemple, sont loin d'être assez personnels ou décisifs pour qu'on les vante intégralement. Cependant, avec un prix de vente tout à fait honnête, des vinyls-replicas minimalistes mais réussis et un livret suffisamment détaillé, the RCA Albums Collection ne fera pas pâle figure dans votre collection. Le matériau de première classe y est suffisamment présent et l'importance de Cooke dans le développement de la soul music suffisamment évident pour qu'on ne boude pas son plaisir. C'est aussi la possibilité d'explorer la carrière d'un artiste qui n'a jamais eu chez nous le retentissement qu'il méritait avec - cerise sur le gâteau - des albums encore jamais réédités au format CD (il était temps !).
Recommandé.


Disque 1
Cooke's Tour (1960)

1. Far Away Places 3:30
2. Under Paris Skies 3:12
3. South Of The Border (Down Mexico Way) 3:14
4. Bali Ha'i 3:20
5. The Coffee Song (They've Got An Awful Lot Of Coffee In Brazil) 2:05
6. Arrivederci, Roma (Goodbye To Rome) 2:50
7. London By Night 3:36
8. Jamaica Farewell 2:34
9. Galway Bay 3:02
10. Sweet Leilani 2:51
11. The Japanese Farewell Song 3:00
12. The House I Live In 3:22

Disque 2
Hits of the 50's (1960)

1. Hey There 2:35
2. Mona Lisa 2:36
3. Too Young 2:12
4. The Great Pretender 3:05
5. You, You, You 2:52
6. Unchained Melody 3:28
7. The Wayward Wind 3:14
8. Secret Love 2:49
9. The Song From Moulin Rouge 2:41
10. I'm Walking Behind You 2:47
11. Cry 2:17
12. Venus 2:56

Disque 3
Sam Cooke/Swing Low (1961)

1. Swing Low, Sweet Chariot 3:07
2. I'm Just A Country Boy 4:08
3. They Call The Wind Maria 2:57
4. Twilight On The Trail 3:12
5. If I Had You (I'd Be Happy) 2:18
6. Chain Gang 2:35
7. Grandfather's Clock 3:12
8. Jeanie With The Light Brown Hair 3:46
9. Long, Long Ago 2:59
10. Pray 2:12
11. You Belong To Me 2:45
12. Goin' Home 3:08

Disque 4
My Kind of Blues (1961)

1. Don't Get Around Much Any More 3:13
2. Little Girl Blue 2:59
3. Nobody Knows You When You're Down And Out 3:23
4. Out In The Cold Again 2:24
5. But Not For Me 2:32
6. Exactly Like You 2:07
7. I'm Just A Lucky So And So 3:14
8. Since I Met You Baby 3:02
9. Baby Won't You Please Come Home 2:13
10. Trouble In Mind 3:00
11. You're Always On My Mind 2:17
12. The Song Is Ended (But The Melody Lingers On) 2:09


Disque 5
Twistin' the Night Away (1962)

1. Twistin' The Night Away 2:39
2. Sugar Dumpling 2:16
3. Twistin' In The Kitchen With Dinah 2:08
4. Somebody's Gonna Miss Me 2:32
5. A Whole Lotta Woman 2:20
6. The Twist 2:28
7. Twistin' In The Old Town Tonight 2:08
8. Movin' And Groovin' 2:34
9. Camptown Twist 2:13
10. Somebody Have Mercy 2:56
11. Soothe Me 2:07
12. That's It - I Quit - I'm Movin' On 2:31

Disque 6
Mr. Soul (1963)

1. I Wish You Love 2:24
2. Willow Weep For Me 2:26
3. Chains Of Love 2:50
4. Smoke Rings 3:26
5. All The Way 3:29
6. Send Me Some Lovin' 2:38
7. Cry Me A River 2:47
8. Driftin' Blues 3:17
9. For Sentimental Reasons 3:16
10. Nothing Can Change This Love 2:38
11. Little Girl 2:36
12. These Foolish Things 4:01

Disque 7
Night Beat (1963)

1. Nobody Knows The Trouble I've Seen 3:24
2. Lost And Lookin' 2:14
3. Mean Old World 2:49
4. Please Don't Drive Me Away 2:15
5. I Lost Everything 3:26
6. Get Yourself Another Fool 4:08
7. Little Red Rooster 2:53
8. Laughin' And Clownin' 3:39
9. Trouble Blues 3:24
10. You Gotta Move 2:40
11. Fool's Paradise 2:35
12. Shake Rattle And Roll 3:16

Disque 8
One Night Stand! Sam Cooke Live at the Harlem Square Club, 1963 (1985)

1. Soul Twist/Introduction 1:23
2. Feel It (Don't Fight It) 2:54
3. Chain Gang 3:11
4. Cupid 2:45
5. Medley: It's All Right/For Sentimental Reasons 5:11
6. Twistin' The Night Away 4:19
7. Somebody Have Mercy 3:39
8. Bring It On Home To Me 5:26
9. Nothing Can Change This Love 2:40
10. Having A Party 5:03



Monomania !

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Mono ou Stéréo ? Chez les Beatlesmaniaques, ça fait longtemps que le débat fait rage... Le Zornophage, quand à lui, amateur mais pas trop, a choisi le format original et vous explique pourquoi. Enjoie !


The Beatles "The Beatles in Mono" (2009)
ou "The Real Fab Four"

Depuis 1987 et l'apparition originelle du catalogue des Fab Four en format CD, 22 ans pendant laquelle la concurrence d'époque et sa descendance naturelle ont connu moult générations de rééditions remasterisées s'approchant, chacune, un peu plus de la vérité sonore des bandes, les Beatles restaient coincés avec de premières générations franchement de moins en moins recommandables. Jusqu'à la sortie des deux coffrets (et des albums individuellement également aussi, évidemment) mono et stéréo le 9 septembre 2009, mieux vaut tard que jamais !
La musique ? On ne la vante plus. D'innocents débuts pop qui feront date aux développements du groupe qui apporta l'expérimentation dans le monde du rock, on sait l'importance de la formation et l'excellence de sa production. Evidemment, on notera que l'abandon de la scène, impossible, avec toutes ces minettes hystériques et des équipements qui ne suivent pas l'immense popularité d'un groupe pourtant forgé à la scène, permit à ces quatre garçons dans le vent et à leur irremplaçable producteur, qui vient de nous quitter d'ailleurs (avec George Martin, c'est une authentique légende qui disparaît), de gagner une liberté créatrice sans précédent et d'utiliser, pour la première fois, le studio comme un instrument à part entière. Le résultat est, comme chacun sait, éblouissant, et présentement incomplet puisqu'après le foutraque Double Blanc, les cinq abandonneront le mono au profit du tout stéréo ce qui nous prive d'Abbey Road, de Let It Be et de quelques faces B... Et justement, puisqu'on en vient à la distinction qui fait tout l'intérêt du présent coffret, on notera que les Beatles et leur expert metteur en son soignaient particulièrement leurs mono mixes à une époque où c'était la norme simplement parce que le "cœur de cible" de la musique populaire, une jeunesse au nouveau pouvoir d'achat ne lui permettant cependant pas l'acquisition d'un matériel audiophile, donnait plus dans le mange-disque que dans la hifi voire "consommait" sa musique via de très sommaires transistors. Bref, même sur une bonne chaîne moderne, en comparant l'un et l'autre (le mono au stéréo, vous suivez ?) on note une chaleur et une brillance accrue sur le premier des deux, voire de petits détails qui remonteront à l'oreille du pointilleux auditeur qui n'étaient pas audibles sur la précédente génération des CD et ne l'est pas plus sur une stéréo qui n'est définitivement pas le choix à adopter. D'autant qu'il a une bonne gueule ce coffret, avec ses jolies répliques de 33T à l'échelle, son bon gros livret papier glacé bourré de clichés plus ou moins connus et, évidemment, une compilation des inédits qui permettra de se souvenir que les Beatles chantèrent dans la langue de Goethe... De manière plutôt très convaincante d'ailleurs.
Vous l'aurez compris, The Beatles in Mono est une pleine et entière réussite et un investissement immanquables pour tous les amateurs de grande pop music en général et beatlemaniaques en particulier.

PS : pas d'extrait cette fois, les Beatles n'en ont pas besoin.

Please Please Me (1963)

1. I Saw Her Standing There 2:55
2. Misery 1:49
3. Anna (Go to Him) 2:55
4. Chains 2:23
5. Boys 2:24
6. Ask Me Why 2:24
7. Please Please Me 2:00
8. Love Me Do 2:23
9. P.S. I Love You 2:04
10. Baby It's You 2:40
11. Do You Want to Know a Secret? 1:56
12. A Taste of Honey 2:03
13. There's a Place 1:51
14. Twist and Shout 2:32

John Lennon– lead vocals, background vocals, rhythm guitar, acoustic guitar, harmonica, hand claps
Paul McCartney– lead vocals, background vocals, bass guitar, hand claps
George Harrison– background vocals, lead vocals on "Chains" and "Do You Want to Know a Secret", lead guitar, acoustic guitar, hand claps
Ringo Starr– drums, tambourine, maracas, hand claps, lead vocals on "Boys"
&
George Martin
– producer, additional arrangements, piano on "Misery", celesta on "Baby It's You"


With the Beatles (1963)

1. It Won't Be Long 2:13
2. All I've Got to Do 2:03
3. All My Loving 2:08
4. Don't Bother Me 2:28
5. Little Child 1:46
6. Till There Was You 2:14
7. Please Mister Postman 2:34
8. Roll Over Beethoven 2:45
9. Hold Me Tight 2:32
10. You Really Got a Hold on Me 3:01
11. I Wanna Be Your Man 1:59
12. Devil in Her Heart 2:26
13. Not a Second Time 2:07
14. Money (That's What I Want) 2:49

George Harrison– lead, harmony and backing vocals; lead and acoustic guitars; handclaps; nylon-string acoustic guitar on "Till There Was You"
John Lennon– lead, harmony and backing vocals; rhythm and acoustic guitars; harmonica and handclaps; nylon-string acoustic guitar on "Till There Was You"; Hammond organ on "I Wanna Be Your Man" and tambourine on "Don't Bother Me"
Paul McCartney– lead, harmony and backing vocals; bass guitar and handclaps; piano on "Little Child" and claves on "Don't Bother Me"
Ringo Starr– drums, tambourine, maracas, handclaps; lead vocals on "I Wanna Be Your Man" and Arabian loose-skin bongo on "Till There Was You" and "Don't Bother Me"
&
George Martin
- arrangement, production and mixing; piano on "You Really Got a Hold on Me", "Not a Second Time" and "Money"


A Hard Day's Night (1964)

1. A Hard Day's Night 2:33
2. I Should Have Known Better 2:43
3. If I Fell 2:19
4. I'm Happy Just to Dance with You 1:56
5. And I Love Her 2:29
6. Tell Me Why 2:08
7. Can't Buy Me Love 2:11
8. Any Time at All 2:11
9. I'll Cry Instead 1:45
10. Things We Said Today 2:35
11. When I Get Home 2:16
12. You Can't Do That 2:34
13. I'll Be Back 2:22

John Lennon– vocals; acoustic and electric (six and twelve-string) guitars; piano; harmonica; tambourine
Paul McCartney– vocals; acoustic and bass guitars; piano; cowbell
George Harrison– vocals; acoustic and electric (six and twelve-string) guitars; claves
Ringo Starr– drums and percussion
&
George Martin
– piano, record Producer


Beatles for Sale (1964)

1. No Reply 2:15
2. I'm a Loser 2:31
3. Baby's in Black 2:02
4. Rock and Roll Music 2:32
5. I'll Follow the Sun 1:46
6. Mr. Moonlight 2:33
7. Kansas City/Hey, Hey, Hey, Hey 2:33
8. Eight Days a Week 2:44
9. Words of Love 2:12
10. Honey Don't 2:55
11. Every Little Thing 2:01
12. I Don't Want to Spoil the Party 2:33
13. What You're Doing 2:30
14. Everybody's Trying to Be My Baby 2:23

John Lennon– lead, harmony and backing vocals, rhythm and acoustic guitars, piano, harmonica, tambourine, handclaps; 12-string lead guitar on "Every Little Thing"
Paul McCartney– lead, harmony and backing vocals, bass guitar, acoustic guitar, piano, Hammond organ, handclaps
George Harrison– harmony and backing vocals, lead vocals on "Everybody's Trying to Be My Baby", lead, acoustic and 12 string guitars, African drum, handclaps
Ringo Starr– drums, tambourine, maracas, timpani, cowbell, packing case, bongos, lead vocals on "Honey Don't"
&
George Martin– piano and Producer


Help! (1965)

1. Help! 2:18
2. The Night Before 2:34
3. You've Got to Hide Your Love Away 2:09
4. I Need You 2:28
5. Another Girl 2:05
6. You're Going to Lose That Girl 2:18
7. Ticket to Ride 3:09
8. Act Naturally 2:30
9. It's Only Love 1:56
10. You Like Me Too Much 2:36
11. Tell Me What You See 2:37
12. I've Just Seen a Face 2:05
13. Yesterday 2:05
14. Dizzy Miss Lizzy 2:54
Bonus
(15-28): Stereo Mix

John Lennon– lead, harmony and background vocals; rhythm guitar; electric piano; tambourine on "Tell Me What You See"
Paul McCartney– lead, harmony and background vocals; lead and bass guitars; electric and acoustic pianos
George Harrison– harmony and background vocals; lead and rhythm guitars; lead vocals on "I Need You" and "You Like Me Too Much"; guiro on "Tell Me What You See"
Ringo Starr– drums and miscellaneous percussion; claves on "Tell Me What You See"; lead vocals on "Act Naturally"
&
George Martin
– producer, piano on "You Like Me Too Much"
John Scott– tenor and alto flutes on "You've Got to Hide Your Love Away"
String quartet on "Yesterday", arranged by Martin in association with McCartney


Rubber Soul (1965)

1. Drive My Car 2:25
2. Norwegian Wood (This Bird Has Flown) 2:01
3. You Won't See Me 3:18
4. Nowhere Man 2:40
5. Think for Yourself 2:16
6. The Word 2:41
7. Michelle 2:33
8. What Goes On 2:47
9. Girl 2:30
10. I'm Looking Through You 2:23
11. In My Life 2:24
12. Wait 2:12
13. If I Needed Someone 2:20
14. Run for Your Life 2:18
Bonus
(15-28): Stereo Mix

John Lennon– lead, harmony and backing vocals; rhythm and acoustic guitars; Vox Continental organ on "Think For Yourself"
Paul McCartney– lead, harmony and backing vocals; bass, acoustic and lead guitars; piano
George Harrison– lead, harmony and backing vocals; lead, rhythm, acoustic and bass guitars; sitar on "Norwegian Wood"
Ringo Starr– drums, tambourine, maracas, cowbell, bells, cymbals and additional percussion; Hammond organ on "I'm Looking Through You"; lead vocals on "What Goes On"
&
George Martin
– production, mixing, piano on "In My Life", harmonium on "The Word"
Mal Evans– Hammond organ on "You Won't See Me"


Revolver (1966)

1. Taxman 2:39
2. Eleanor Rigby 2:06
3. I'm Only Sleeping 3:00
4. Love You To 2:59
5. Here, There and Everywhere 2:25
6. Yellow Submarine 2:41
7. She Said She Said 2:37
8. Good Day Sunshine 2:08
9. And Your Bird Can Sing 2:00
10. For No One 2:00
11. Doctor Robert 2:14
12. I Want to Tell You 2:29
13. Got to Get You into My Life 2:29
14. Tomorrow Never Knows 2:57

John Lennon– lead, harmony and backing vocals; rhythm and acoustic guitars; Hammond organ, harmonium; tape loops, sound effects; tambourine, handclaps, finger snaps
Paul McCartney– lead, harmony and backing vocals; bass, acoustic and lead guitars; piano, clavichord; tape loops, sound effects; handclaps, finger snaps
George Harrison– lead, harmony and backing vocals; lead, acoustic, rhythm and bass guitars; sitar, tambura; tape loops, sound effects; maracas, tambourine, handclaps, finger snaps
Ringo Starr– drums; tambourine, maracas, cowbell, shaker, handclaps, finger snaps; tape loops; lead vocals on "Yellow Submarine"
&
Anil Bhagwat
– tabla on "Love You To"
Alan Civil– French horn on "For No One"
George Martin– producer; mixing engineer; piano on "Good Day Sunshine" and "Tomorrow Never Knows"; Hammond organ on "Got to Get You into My Life"; tape loops of the marching band on "Yellow Submarine"
Geoff Emerick– recording and mixing engineer; tape loops of the marching band on "Yellow Submarine"
Mal Evans– bass drum and background vocals on "Yellow Submarine"
Neil Aspinall– background vocals on "Yellow Submarine"
Brian Jones– background vocals on "Yellow Submarine"
Donovan– background vocals on "Yellow Submarine"
Pattie Boyd– background vocals on "Yellow Submarine"
Marianne Faithfull– background vocals on "Yellow Submarine"
Tony Gilbert, Sidney Sax, John Sharpe, Jurgen Hess– violins; Stephen Shingles, John Underwood– violas; Derek Simpson, Norman Jones– cellos: string octet on "Eleanor Rigby", orchestrated and conducted by George Martin with Paul McCartney
Eddie Thornton, Ian Hamer, Les Condon– trumpet; Peter Coe, Alan Branscombe– tenor saxophone: horn section on "Got To Get You Into My Life" orchestrated and conducted by George Martin with Paul McCartney


Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band (1967)

1. Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band 2:02
2. With a Little Help from My Friends 2:44
3. Lucy in the Sky with Diamonds 3:28
4. Getting Better 2:48
5. Fixing a Hole 2:36
6. She's Leaving Home 3:35
7. Being for the Benefit of Mr. Kite! 2:37
8. Within You Without You 5:04
9. When I'm Sixty-Four 2:37
10. Lovely Rita 2:42
11. Good Morning Good Morning 2:41
12. Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band (Reprise) 1:19
13. A Day in the Life 5:39

John Lennon - lead, harmony and background vocals; lead, rhythm and acoustic guitars; piano and Hammond organ; harmonica, tape loops, sound effects and comb and tissue paper; handclaps, tambourine and maracas
Paul McCartney - lead, harmony and background vocals; lead and bass guitars; piano, Lowrey and Hammond organs; handclaps; vocalisations, tape loops, sound effects and comb and tissue paper
George Harrison - lead, rhythm and acoustic guitars; sitar; lead, harmony and background vocals; tamboura; harmonica and kazoo; handclaps and maracas
Ringo Starr - drums, congas, tambourine, maracas, handclaps and tubular bells; lead vocals; harmonica; final piano E chord
&
Sounds Incorporated
- the saxophone sextet on "Good Morning, Good Morning"
Neil Aspinall - tamboura and harmonica
Geoff Emerick - audio engineering; tape loops and sound effects
Mal Evans - counting, harmonica, alarm clock and final piano E chord
George Martin - producer and mixer; tape loops and sound effects; harpsichord on "Fixing a Hole", harmonium, Lowrey organ and glockenspiel on "Being for the Benefit of Mr. Kite!", Hammond organ on "With a Little Help from My Friends", and piano on "Getting Better" and the piano solo in "Lovely Rita"; final harmonium chord.
four French horns on "Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band": Neill Sanders, James W. Buck, John Burden, Tony Randall (arranged and conducted by Martin and McCartney)
string section and harp on "She's Leaving Home" (arranged by Mike Leander and conducted by Martin)
harmonium, tabla, sitar, dilruba, eight violins and four cellos on "Within You, Without You" (arranged and conducted by Harrison and Martin).
clarinet trio on "When I'm Sixty-Four": Robert Burns, Henry MacKenzie, Frank Reidy (arranged and conducted by Martin and McCartney)
saxophones on "Good Morning, Good Morning" (arranged and conducted by Martin and Lennon).
forty-piece orchestra, including strings, brass, woodwinds and percussion on "A Day in the Life" (arranged by Martin, Lennon and McCartney and conducted by Martin and McCartney).


Magical Mystery Tour (1967)

1. Magical Mystery Tour 2:48
2. The Fool on the Hill 3:00
3. Flying 2:16
4. Blue Jay Way 3:50
5. Your Mother Should Know 2:33
6. I Am the Walrus 4:35
7. Hello, Goodbye 3:24
8. Strawberry Fields Forever 4:05
9. Penny Lane 3:00
10. Baby, You're a Rich Man 3:07
11. All You Need Is Love 3:57

John Lennon– lead, harmony and backing vocals; rhythm and acoustic guitars; keyboards (acoustic and electric pianos; mellotron, organ, clavioline), harmonica on "The Fool on the Hill"
Paul McCartney– lead, harmony and backing vocals; bass guitar, piano, mellotron, recorder on "The Fool on the Hill"
George Harrison– lead, harmony and backing vocals; lead, slide and acoustic guitars; organ, harmonica on "The Fool on the Hill"
Ringo Starr– drums and percussion
&
"Magical Mystery Tour"– Mal Evans and Neil Aspinall on percussion, David Mason, Elgar Howarth, Roy Copestake and John Wilbraham on trumpets
"The Fool on the Hill"– Christopher Taylor, Richard Taylor and Jack Ellory on flute
"I Am the Walrus"– Sidney Sax, Jack Rothstein, Ralph Elman, Andrew McGee, Jack Greene, Louis Stevens, John Jezzard and Jack Richards on violins, Lionel Ross, Eldon Fox, Brian Martin and Terry Weil on cellos and Neill Sanders, Tony Tunstall and Morris Miller on horns, Peggie Allen, Wendy Horan, Pat Whitmore, Jill Utting, June Day, Sylvia King, Irene;King, G. Mallen, Fred Lucas, Mike Redway, John O'Neill, F. Dachtler, Allan Grant, D. Griffiths, J. Smith and J. Fraser on backing vocals
"Hello, Goodbye"– Ken Essex, Leo Birnbaum on violas.
"Strawberry Fields Forever"– Mal Evans on percussion, Tony Fisher, Greg Bowen, Derek Watkins and Stanley Roderick on trumpets and John Hall, Derek Simpson, Peter Halling, Norman Jones on cellos.
"Penny Lane"– Ray Swinfield, P. Goody, Manny Winters and Dennis Walton on flutes, Leon Calvert, Freddy Clayton, Bert Courtley and Duncan Campbell on trumpets, Dick Morgan and Mike Winfield on English horns, Frank Clarke on double bass and David Mason on piccolo trumpet
"Baby, You're a Rich Man"– Eddie Kramer on vibraphone
"All You Need Is Love"– George Martin on piano, Mick Jagger, Keith Richards, Marianne Faithfull, Keith Moon, Eric Clapton, Pattie Boyd Harrison, Jane Asher, Mike McCartney, Maureen Starkey, Graham Nash and wife Rose Eccles Nash, Gary Leeds and Hunter Davies on backing vocals, Sidney Sax, Patrick Halling, Eric Bowie and Jack Holmes on violins, Rex Morris and Don Honeywill on sax, David Mason and Stanley Woods on trumpets, Evan Watkins and Henry Spain on horns, Jack Emblow on accordion, Brian Martin and Peter Halling on cello


The Beatles (1968)

CD 1
1. Back in the U.S.S.R. 2:43
2. Dear Prudence 3:56
3. Glass Onion 2:17
4. Ob-La-Di, Ob-La-Da 3:08
5. Wild Honey Pie 0:52
6. The Continuing Story of Bungalow Bill 3:14
7. While My Guitar Gently Weeps 4:45
8. Happiness Is a Warm Gun 2:43
9. Martha My Dear 2:28
10. I'm So Tired 2:03
11. Blackbird 2:18
12. Piggies 2:04
13. Rocky Raccoon 3:33
14. Don't Pass Me By 3:51
15. Why Don't We Do It in the Road? 1:41
16. I Will 1:46
17. Julia 2:54

CD 2
1. Birthday 2:42
2. Yer Blues 4:01
3. Mother Nature's Son 2:48
4. Everybody's Got Something to Hide Except Me and My Monkey 2:24
5. Sexy Sadie 3:15
6. Helter Skelter 4:29
7. Long, Long, Long 3:04
8. Revolution 1 4:15
9. Honey Pie 2:41
10. Savoy Truffle 2:54
11. Cry Baby Cry 3:02
12. Revolution 9 8:22
13. Good Night 3:13

John Lennon - lead, harmony and background vocals; acoustic, lead, bass and rhythm guitars; keyboards (electric and acoustic pianos, Hammond organ, harmonium and mellotron); extra drums and assorted percussion (tambourine, maracas, cymbals, thumping on the back of an acoustic guitar, handclaps and vocal percussion); harmonica, whistling and saxophone; tapes, tape loops and sound effects (electronic and home-made)
Paul McCartney - lead, harmony and background vocals; acoustic, lead, rhythm and bass guitars; keyboards (electric and acoustic pianos and Hammond organ); assorted percussion (timpani, tambourine, cowbell, hand shake bell, handclaps, foot taps and vocal percussion); drums (on "Back in the U.S.S.R.","Dear Prudence", "Wild Honey Pie", and "Martha My Dear"); recorder and flugelhorn; sound effects
George Harrison - lead, harmony and background vocals; acoustic, rhythm, bass and lead guitars; Hammond organ; extra drums and assorted percussion (tambourine, handclaps and vocal percussion) and sound effects
Ringo Starr - drums and assorted percussion (tambourine, bongos, cymbals, maracas and vocal percussion); electric piano and sleigh bell (on "Don't Pass Me By"), lead vocals (on "Don't Pass Me By" and "Good Night") and backing vocals ("The Continuing Story of Bungalow Bill")
&
Guest musicians
Eric Clapton - lead guitar on "While My Guitar Gently Weeps"
Mal Evans - backing vocals and handclaps on "Dear Prudence", handclaps on "Birthday", trumpet on "Helter Skelter""
Jack Fallon - violin on "Don't Pass Me By"
Grant Mansell - drums on "Martha My Dear"
Pattie Harrison - backing vocals on "Birthday"
Jackie Lomax - backing vocals and handclaps on "Dear Prudence"
Maureen Starkey - backing vocals on "The Continuing Story of Bungalow Bill"
Yoko Ono - backing vocals, brief lead vocals and handclaps on "The Continuing Story of Bungalow Bill", backing vocals on "Birthday", speech, tapes and sound effects on "Revolution 9"
Session musicians
Ted Barker - trombone on "Martha My Dear"
Leon Calvert - trumpet and flugelhorn on "Martha My Dear"
Henry Datyner, Eric Bowie, Norman Lederman, and Ronald Thomas - violin on "Glass Onion"
Bernard Miller, Dennis McConnell, Lou Soufier and Les Maddox - violin on "Martha My Dear"
Reginald Kilby - cello on "Glass Onion" and "Martha My Dear"
Eldon Fox - cello on "Glass Onion"
Frederick Alexander - cello on "Martha My Dear"
Harry Klein - saxophone on "Savoy Truffle" and "Honey Pie"
Dennis Walton, Ronald Chamberlain, Jim Chest, and Rex Morris - saxophone on "Honey Pie"
Raymond Newman and David Smith - clarinet on "Honey Pie"
Art Ellefson, Danny Moss, and Derek Collins - tenor sax on "Savoy Truffle"
Ronnie Ross and Bernard George - baritone sax on "Savoy Truffle"
Alf Reece - tuba on "Martha My Dear"
The Mike Sammes Singers - backing vocals on "Good Night"
Stanley Reynolds and Ronnie Hughes - trumpet on "Martha My Dear"
Tony Tunstall - French horn on "Martha My Dear"
John Underwood and Keith Cummings - viola on "Glass Onion"
Leo Birnbaum and Henry Myerscough - viola on "Martha My Dear"


Mono Masters (1962–1970)

CD 1
1. Love Me Do (from the 5 October 1962 A-side, the original single version on Parlophone, catalogue number 45-R4949; recorded on 4 September 1962, featuring Ringo Starr on drums) Paul McCartney with John Lennon 2:25
2. From Me to You (from the 11 April 1963 A-side) 1:57
3. Thank You Girl (from the 11 April 1963 B-side) 2:04
4. She Loves You (from the 23 August 1963 A-side) 2:21
5. I'll Get You (from the 23 August 1963 B-side) 2:06
6. I Want to Hold Your Hand (from the 29 November 1963 A-side) 2:26
7. This Boy (from the 29 November 1963 B-side) 2:16
8. Komm, Gib Mir Deine Hand (from the 5 March 1964 German single) 2:26
9. Sie Liebt Dich (from the 5 March 1964 German single) 2:19
10. Long Tall Sally (from the 19 June 1964 Long Tall Sally EP) 2:03
11. I Call Your Name (from the Long Tall Sally EP) 2:11
12. Slow Down (from the Long Tall Sally EP) 2:57
13. Matchbox (from the Long Tall Sally EP) 1:59
14. I Feel Fine (from the 27 November 1964 A-side) 2:23
15. She's a Woman (from the 27 November 1964 B-side) 3:04
16. Bad Boy (from the 14 June 1965 US album Beatles VI and the 10 December 1966 UK album A Collection of Beatles Oldies) 2:20
17. Yes It Is (from the 9 April 1965 B-side of "Ticket to Ride") 2:42
18. I'm Down (from the 23 July 1965 B-side of "Help!") 2:38

CD 2
1. Day Tripper (from the 3 December 1965 double A-side) 2:52
2. We Can Work It Out (from the 3 December 1965 double A-side) 2:15
3. Paperback Writer (from the 10 June 1966 A-side) 2:26
4. Rain (from the 10 June 1966 B-side) 3:01
5. Lady Madonna (from the 15 March 1968 A-side) 2:17
6. The Inner Light (George Harrison) (from the 15 March 1968 B-side) 2:36
7. Hey Jude (from the 30 August 1968 A-side) 7:09
8. Revolution (from the 30 August 1968 single version B-side) 3:25
9. Only a Northern Song (Previously unreleased April 1967[3] mono mix) 3:26
10. All Together Now (Previously unreleased May 1967[3] mono mix) 2:11
11. Hey Bulldog (Previously unreleased February 1968[3] mono mix) 3:14
12. It's All Too Much (Previously unreleased October 1968[3] mono mix) 6:28
13. Get Back (from the 11 April 1969 single version A-side) 3:11
14. Don't Let Me Down (from the 11 April 1969 B-side) 3:33
15. Across the Universe (Previously unreleased 1969 mono mix of the "Wildlife" version) 3:50
16. You Know My Name (Look Up the Number) (from the 6 March 1970 B-side) 4:24

George Martin
(3/1/1926 - 8/3/2016)

Tout Alain !

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Où le Zornophage revient sur la longue et fructueuse carrière d'un cher disparu manquant un peu plus que les autres... Enjoie !


Alain Bashung "A Perte de Vue" (2009)
ou "...(Presque) Tout Bashung"

Sept petites années après une première, Les Hauts de Bashung, A Perte de Vue est la seconde intégrale d'Alain Bashung, un bon gros coffret sorti en (vraie) édition limitée et donc collector aujourd'hui qui n'est pas, cependant, sans tort et sans reproche...
Et, donc, commençons par qui fâche, ce qu'on peut regretter qu'un aussi monumental projet ait oublié : les pochettes autrement que via de ridicules vignettes, un texte pour présenter l'artiste, les différents aspects de son œuvre et ce qui est présentement proposé (tout, ou presque, ça fait du matos), les notes de pochettes d'origine et donc de la liste des musiciens impliqués et, mais là c'est pour une raison de calendrier, la version de l'Homme à la Tête de Chou version Alain sorti posthumément en 2011.
Vous le constaterez, les critiques sont surtout formelles parce que la musique, elle, pas toujours essentielle puisque commençant aux débuts hésitants d'un jeune artiste qui cherchait autant sa voix que sa voie, est là, au rendez-vous pour démontrer à quel point Bashung (et Boris Bergman, l'essentiel parolier qu'on n'oublie évidemment pas) fut un monstre d'une chanson française en pleine (r)évolution. Parce que loin des Carpentier, loin des paillettes d'une variétoche seventies souvent totalement indigeste, Bashung est de ces francs-tireurs, on pensera également à Higelin, Lavilliers ou Thiéfaine (dont il est de la même génération), de ces artistes tardivement adoubés par l'intelligentsia de l'industrie du disque mais tout de même encore trop à la marge pour se glisser chez, au hasard, les Enfoirés. Parce que Bashung a certes eu des tubes (Vertiges de l'Amour, Gaby, Osez Joséphine, Ma Petite Entreprise les plus écrasants d'iceux) mais c'est surtout imposé comme un artiste d'album qui, d'une new wave revisitée à une chanson rock arty, a tracé un chemin unique dans le paysage musical français.
Comme vous le savez sans doute, de l'avis général, cette démarche artistique culmine sur l'immense Fantaisie Militaire mais, franchement, tout chez Bashung de 1981, avec un Pizza enfin au diapason de ses ambitions, à sa prématurée disparition, couronnée d'un très réussi Bleu Pétrole, mérite qu'on s'y penche. Et donc les moult inédits, collaborations, versions alternatives qui foisonnent dans les deux cds d'instrumentaux et les trois de raretés que propose généreusement le package, où ne sont évidemment pas oubliés les cinq lives qui expliquent à ceux qui n'ont pas vu l'homme en action scénique, que sa réputation ne tint pas d'une coquetterie intellectuelle de médias élitistes mais bien d'un vrai gros boulot sur les routes comme dans les studios.
Bref, comme il n'est pas la calamité logistique que certain décrivirent (les belles photos glacées ne sont pas pour rien dans la satisfaction fétichiste de posséder l'objet), et, surtout !, comme il offre une passionnante aventure musicale, A Perte de Vue vous est chaudement recommandé, si vous arrivez à mettre la main dessus !



CD 1
Roman-Photos 
1. Roman Photos 2:43
2. L'Amour C'Est Pas Confortable 3:33
3. Blablas 2:59
4. Le Pianiste De L'Eden 3:15
5. C'Est La Faute A Dylan 3:43
6. Kimono 4:59
7. Te Revoir 3:44
8. Y'A Des Jours 3:31
9. Cendrillon De Chinatown 4:43

CD 2
Roulette Russe 
1. Je Fume Pour Oublier Que Tu Bois 4:15
2. Station Service 3:19
3. Elsass Blues 3:19
4. Y'A Un Yeti 2:38
5. Guru, Tu Es Mon Führer De Vivre 3:07
6. Milliards De Nuit Dans Le Frigo 2:47
7. Pas Question Que J'Perde Le Feeling 3:55
8. Bijou Bijou 4:07
9. Les Petits Enfants 1:12
10. Toujours Sur La Ligne Blanche 4:39
11. Squeezé 3:30

CD 3
Pizza 
1. Ca Cache Quekchose 2:49
2. L'Araignée 2:49
3. J'Sors Avec Ma Frangine 2:47
4. Aficionado 2:36
5. Idylle Au Caire 2:44
6. Privé 3:04
7. Vertige De L'Amour 3:19
8. Rebel 3:55
9. Retour 2:13
10. Reviens Va-T-En 3:11
11. Fan 4:16
12. Elle S'Fait Rougir Toute Seule 3:08
13. Gaby Oh Gaby 3:57

CD 4
Play Blessures 
1. C'Est Comment Qu'On Freine 3:15
2. Scènes De Manager 3:47
3. Volontaire 4:05
4. Prise Femelle 1:07
5. Martine Boude 3:44
6. La Vabo 3:17
7. J'Envisage 4:35
8. J'Croise Aux Hébrides 4:50
9. Junge Männer 2:29
10. Trompe D'Erection 3:16
11. Strip Now 4:37
12. Bistouri Scalpel 4:18
13. Procession 14:48

CD 5
Figure Imposée 
1. What's In A Bird? 3:22
2. Horoscope 2:54
3. Imbécile 6:27
4. Hi ! 3:07
5. Chaque Nuit Bébé 3:32
6. Elégance 4:44
7. Poisson D'Avril 2:54
8. Lou Ravi 3:34
9. Week-end Doux 2:25
10. Nuits Halloween 2:45

CD 6
Passé Le Rio Grande 
1. Helvète Underground 3:39
2. Camping Jazz 3:46
3. Dean Martin 4:19
4. Douane Eddy 3:11
5. Malédiction 3:38
6. L'Arrivée Du Tour 4:01
7. Herr Major 3:29
8. Milady 3:12
9. Rognons 1515 3:54
10. Chat 2:40
11. S.O.S.Amor 4:04
12. Tu Touches Pas A Mon Pote 4:12
13. Les Européennes 4:11

CD 7
Novice 
1. Pyromanes  3:57
2. Résidences 3:34
3. Légère Eclaircie 4:20
4. Alcaline 5:00
5. Tu M'As Jeté 4:31
6. Elle Fait L'Avion 4:47
7. Bombez ! 3:02
8. Intrépide Malgré La Fièvre 4:01
9. Etrange Eté 3:33
10. Outrage 0:36
11. By Proxy 3:50

CD 8
Osez Joséphine 
1. J'Ecume 3:43
2. Volutes 3:25
3. Happe 3:05
4. Well All Right 2:09
5. Les Grands Voyageurs 4:47
6. Blue Eyes Crying In The Rain 2:13
7. Osez Joséphine 2:59
8. Kalabougie 3:24
9. She Belongs To Me 4:09
10. Madame Rêve 4:50
11. Bashung Nights In White Satin 4:49

CD 9
Chatterton 
1. A Perte De Vue 5:07 
2. Que N'Ai-Je 3:56
3. Ma Petite Entreprise 4:12
4. Elvire 4:20
5. Un Ane Plane 3:56
6. Après D'Apres Hostilités 4:25
7. J'Avais Un Pense-bête 3:26
8. J'Passe Pour Une Caravane 3:42
9. Danse D'Ici 4:05
10. A Ostende 4:03
11. L'Apiculteur 4:38
12. J'Ai Longtemps Contemplé 3:57

CD 10
Fantaisie Militaire 
1. Malaxe 4:33
2. La Nuit Je Mens 4:24
3. Fantaisie Militaire 4:47
4. 2043 3:46
5. Mes Prisons 4:09
6. Ode A La Vie 4:18
7. Dehors 3:31
8. Samuel Hall 5:06
9. Aucun Express 4:05
10. Au Pavillon Des Lauriers 4:44
11. Sommes-Nous 3:59
12. Angora 2:06

CD 11
L'Imprudence 
1. Tel 5:10
2. Faites Monter 4:24
3. Je Me Dore 5:07
4. Mes Bras 7:47
5. La Ficelle 4:38
6. Noir De Monde 4:22
7. L'Irréel 3:37
8. Jamais D'Autre Que Toi 2:00
9. Est-Ce Aimer 3:59
10. Le Dimanche A Tchernobyl 5:47
11. Dans La Foulée 5:26
12. Faisons Envie 3:49
13. L'Imprudence 9:39

CD 12
Chloé Mons & Alain Bashung
Cantique Des Cantiques 
1. Cantiques Des Cantiques 26:58

CD 13
Chloé Mons, Alain Bashung & Rodolphe Burger
La Ballade De Calamity Jane 
1. Introduction 0:37
2. Saddle In The Wind 1:55
3. Lecture 2:20
4. I'll See Your Eyes Again 1:14
5. Lecture 7:38
6. Bill And Jane 1:48
7. Lecture 6:21
8. See You Later 1:21
9. Lecture 2:39
10. Sad And Free 1:54
11. Lecture 3:41
12. By The River 2:31
13. Lecture 2:26
14. Old And Queer 2:12
15. Lecture 1:01
16. To Bill 4:01

CD 14
Bleu Pétrole 
1. Je T'Ai Manqué 3:41
2. Résidents De La République 3:21
3. Tant De Nuits 4:17
4. Hier A Sousse 3:56
5. Vénus 4:19
6. Comme Un Légo 9:06
7. Sur Un Trapèze 3:48
8. Je Tuerai La Pianiste 6:13
9. Suzanne 4:09
10. Le Secret Des Banquises 3:37
11. Il Voyage En Solitaire 4:04
 
CD 15
Instrumentaux Vol. 1 
1. Climax 4 4:20
2. La Peur Des Mots 2:37
3. No Tonight Joséphine 3:13
4. White Spirit 4:23
5. La Coupole 1:14
6. Scènes De Manager 3:50
7. Touche Ether 2:14
8. Toile Emeri 3:30
9. Flash Limonade 3:20
10. Art Pégiator 5:21
11. Voyage A Honfleur 3:03
12. Madame Rêve 4:51
13. Métamorphose 4:57
14. Climax 3 4:22
15. Sonnet Pour Hélène 0:52

CD 16
Instrumentaux Vol. 2 
1. Que N'Ai-Je 6:24
2. A Perte De Vue 5:06
3. Elvire 4:34
4. Après D'Apres Hostilités 5:37
5. Danse D'Ici 6:11
6. J'Ai Longtemps Contemplé 3:49
7. Un Dimanche A Tchernobyl 5:48
8. L'Irréel 3:39
9. Faites Monter 4:24
10. Hier A Sousse 3:55
11. Le Secret Des Banquises 3:33
12. Vénus 4:19
13. Sonnet  0:57

CD 17
Live Tour 85 
1. Imbécile 5:09
2. Martine Boude 3:10
3. Toujours Sur La Ligne Blanche 6:09
4. Vertige De L'Amour 3:17
5. S.O.S. Amor 3:42
6. What's In A Bird 3:53
7. Bijou Bijou 5:56
8. Gaby Oh Gaby 5:02
9. Je Fume Pour Oublier Que Tu Bois 6:17
10. Les Petits Enfants 1:04
11. Junge Männer 9:19
12. Volontaire 4:02
13. Fan 4:09
14. Ca Cache Quekchose 3:38

CD 18
Tour Novice 
1. Outrage 1:54
2. Pyromanes 3:15
3. Légère Eclaircie 3:47
4. Elle Fait L'Avion 4:41
5. Bombez ! 3:59
6. Privé 4:31
7. Trompé D'Erection 2:12
8. J'Envisage 5:38
9. Scènes De Manager 4:55
10. Rebel 4:20
11. Alcaline 4:57
12. Imbécile 3:30
13. Lavabo 2:54
14. Reviens, Va-T-En 3:10
15. Douane Eddy 2:50
16. C'Est Comment Qu'On Freine 2:58
17. Les Européeenes 3:46
18. Chat 2:48

CD 19
Confessions Publiques CD 1 
1. Les Grands Voyageurs 4:14
2. Un Ane Plane 3:24
3. A Ostende 4:26
4. Elvire 4:55
5. J'Ecume 3:50
6. Osez Joséphine 3:25
7. A Perte De Vue 5:07
8. Etrange Eté 4:28
9. Les Lendemains Qui Tuent 2:34
10. J'Avais Un Pense Bête 4:52
11. Les Petits Enfants 0:49
12. Martine Boude 4:21
13. Bombez 3:10
14. L'Apiculteur 7:47

CD 20
Confessions Publiques CD 2 
1. Volutes 3:40
2. Danse D'Ici 4:44
3. Après D'Apres Hostilités 4:14
4. Vertige De L'Amour 3:00
5. Ma Petite Entreprise 4:04
6. Madame Rêve 5:13
7. Happe 3:08
8. J'Passe Pour Une Caravane 3:26
9. Gaby Oh Gaby 3:55
10. Rebel 4:10
11. Toujours Sur La Ligne Blanche 4:48
12. Bijou Bijou 5:54

CD 21
La Tournée Des Grands Espaces CD 1 
1. Tel 5:03
2. Je Me Dore 4:22
3. Faites Monter 4:28
4. La Nuit Je Mens 4:44
5. Sommes-Nous 3:40
6. Aucun Express 4:42
7. Le Dimanche A Tchernobyl 4:11
8. L'Irréel 3:12
9. Mes Prisons 3:44
10. Fantaisie Militaire 4:53
11. Volontaire 3:00
12. Etrange Eté 3:30
13. Légère Eclaircie 3:39
14. Bombez ! 3:08
15. What's In A Bird 3:58
16. Mes Bras 6:39

CD 22
La Tournée Des Grands Espaces CD 2 
1. Elvire 4:51
2. J'Passe Pour Une Caravane 3:50
3. Osez Joséphine 3:09
4. Les Grands Voyageurs 3:52
5. Samuel Hall 5:50
6. Vertige De L'Amour 3:21
7. 2043 3:44
8. Faisons Envie 3:42
9. (En Duo Avec Chloé Mons) Cantique Des Cantiques 7:35
10. Madame Rêve 5:11
11. Ma Petite Entreprise 4:09
12. Martine Boude 5:22
13. Bijou Bijou 6:29
14. Angora 2:26
15. Malaxe 6:51

CD 23
Dimanches A L'Elysée CD 1 
1. Comme Un Légo 9:44
2. Je T'Ai Manqué 3:40
3. Hier A Sousse 3:39
4. Volontaire 2:58
5. Mes Prisons 3:42
6. Samuel Hall 5:50
7. Vénus 4:01
8. La Nuit Je Mens 4:55
9. Je Tuerai La Pianiste 4:42
10. Légère Eclaircie 5:18
11. Mes Bras 5:32

CD 24
Dimanches A L'Elysée CD 2 
1. A Perte De Vue 7:04
2. Happe 3:24
3. J'Passe Pour Une Caravane 3:54
4. Everybody's Talkin' 3:14
5. Osez Joséphine 3:56
6. Fantaisie Militaire 5:51
7. Madame Rêve 6:46
8. To Bill 4:36
9. Vertige De L'Amour 3:24
10. Malaxe 8:30
11. Angora 2:52
12. Nights In White Satin 4:25 

PS: Toute la vidéo ICI 

CD 25
Documents Duos Raretés Vol. 1 
1. Kalabougie (Version Kalabougé) 7:35
2. Les Lendemains Qui Tuent 2:24
3. (Avec Françoise Hardy) Que Reste-T'Il De Nos Amours ? 4:18
4. Inside Dope 3:37
5. Avec Le Temps 6:01
6. (Avec Rodolphe Burger) Samuel Hall 5:27
7. (Avec Daniel Darc) L.U.V. 5:13
8. Elégance (Version Divan) 5:03
9. Beaujolais Novö 3:16
10. Spiele Mich An Die Wand 4:44
11. Bombez ! 3:03
12. Lavabo (Live) 3:37
13. (Avec Dionysos) La Panique Mécanique 4:07
14. Feu 3:20
15. Stille Nacht 3:51
16. Silence Mes Anges 4:39
17. (Avec Zend Avesta) Mortel Battement/Nocturne 6:04

CD 26
Documents Duos Raretés Vol. 2 
1. (Avec Jean-Paul Roy & Marc Ribot) A Ostende 4:46
2. L'Eau Et Le Vin 4:14
3. (Avec Marc Ribot) Les Grands Voyageurs 3:19
4. Le Sud 4:48
5. Les Mots Bleus 5:08
6. (Avec Arman Méliès) Ivres 3:54
7. (Avec Rachid Taha) Ode A La Vie 4:37
8. (Avec Brigitte Fontaine) City 3:21
9. Tue-Moi, Je Te Couvrirai 3:04
10. (Avec Aston Villa) Slow Food 2:47
11. (Avec Noir Désir) Volontaire 3:22
12. (Avec M*) What's In A Bird 3:45
13. Chanson Du Loup 2:24
14. Animal On Est Mal 3:50
15. Le Tango Funèbre 4:15
16. Céline 4:07
17. Les Amants D'Un Jour 3:23
18. Bruxelles 2:41
19. Sur Un Trapèze (Live Acoustique) 3:15
20. Je T'Ai Manqué (Live Acoustique) 3:15
21. Résidents De La République (Live Acoustique) 3:14

CD 27
Documents Duos Raretés Vol. 3 
1. La Nuit Je Mens (Archive) 4:26
2. Dehors (Live Studio) 4:46
3. Max Amphibie 2:56
4. Hier A Sousse (Version Alternative) 3:33
5. That's All Right Mama 1:47
6. Station-service (Live) 2:38
7. Hey Joe (Live Studio) 4:56
8. Cadillac (Maquettes) 2:43
9. La Foule Est Beautiful (Inédit - Archive) 5:04
10. Osez Joséphine (Archive) 6:10
11. Ma Petite Entreprise (Archive) 4:53
12. J'Braconne (Inédit - Archive) 4:08
13. La Fille De La Maison Des Dunes (Inédit) 3:54
14. Angora Irréel 6:10
15. Malaxe (Archive) 4:17
16. Comme Un Légo (Archive) 8:46


BONUS
Alain Bashung "L'Homme à la Tête de Chou" (2011)
ou "Hommage"

Avec des modifications mineures à l'œuvre originale, Bashung reprend l'intégralité du grand classique de Gainsbourg de 1976 : L'Homme à la Tête de Chou. Quand aux circonstances de cet enregistrement, je ne sais rien. Sa sortie posthume m'a, je dois l'avouer, cueilli. Mais, à vrai dire, on se fout des circonstances, l'important est ailleurs. En l'occurrence dans l'interprétation qui, pour être réussie, n'en demeure pas moins trop fidèle pour réellement se démarquer, malgré de mineurs changements apportés aux arrangements. Il n'y a, ici, quasi-rien qui permette de considérer cette version comme autre chose qu'une relecture appliquée (presque scolaire) de son modèle. Le résultat n'est pas désagréable, loin s'en faut, et tournera probablement régulièrement sur les platines de ceux qui l'auront acheté, on eût simplement espéré une approche radicale, plus déviante... C'est donc un album agréable, troussé par une bande de musiciens révérends et talentueux où Bashung (comme un poisson dans l'eau) n'a qu'à poser sa voix (ce qu'il fait avec succès).

1. L'Homme à tête de chou 2:42
2. Chez Max coiffeur pour hommes 1:12
3. Marilou Reggae 2:36
4. Transit à Marilou 1:32
5. Flash Forward 2:18
6. Aéroplanes 2:09
7. Premiers symptômes 2:25
8. Ma Lou Marilou 3:06
9. Variations sur Marilou 8:59
10. Meurtre à l'extincteur 3:16
11. Marilou sous la neige 2:38
12. Lunatic Asylum 3:21

Interprétation : Alain Bashung
Orchestration, arrangements : Denis Clavaizolle
Claviers, piano, programmations, guitares, basses : Denis Clavaizolle
Programmations : Jean Lamoot
Trompette : Erik Truffaz
Guitare : Frédéric Havet
Percussions : Pierre Valéry Lobé et Mamadou Koné
Batterie : Yann Clavaizolle
Violon : Aurélie Chenille
Violoncelle : Guillaume Bongiraud
Chœurs : Morgane Imbeaud

the Many Worlds of Storm Thorgerson (Vol. 1/3: 1971-1976)

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Si certains artistes graphiques ont un style qu'on reconnaît entre mille (je pense par exemple à Roger Dean), d'autres sont des caméléons qui offrent aux artistes pour lesquels ils travaillent un emballage toujours adapté ou, au moins, imaginatif. C'est dans cette catégorie que se situe le regretté Storm Thorgerson qui était, comme nous allons le voir en trois parties, bien plus que le concepteur des pochettes de Pink Floyd, même si c'est évidemment pour ça qu'il était le plus connu. Bref, c'est surtout pour moi une belle occasion de vous proposer de la bonne musique tous azimuts... Enjoie !

LeS MéCoNNuS
Edgar Broughton Band "Edgar Broughton Band" (1971)
ou "Dans l'lard, Edgar!"

C'est la seconde génération de l'Edgar Broughton Band, presque encore un groupe de gros rock qui tâche quelque part entre Blue Cheer, Black Sabbath et Led Zeppelin, pas assez beaux ni assez chanceux pour décrocher un vrai succès et revenant, présentement, avec un guitariste de plus (également claviériste occasionnel) pour enrichir le son, et à l'éponymie comme une relance après deux albums dont la réputation n'a pas fait la vente. Toujours chez Harvest, avec une pochette cette fois conceptualisée par Storm Thorgerson (à qui on se demande bien ce qui est passé par le crâne), c'est donc un Edgar Broughton version ++ qui se présente. Est-ce que ça change beaucoup de choses ? Oui et non. Oui parce que l'addition d'un quatrième membre, Victor Unitt, qui restera trois albums avec le groupe, est décisive en ce qu'elle permet à l'Edgar de se faire encore plus théâtral, de libérer son jeu de guitare aussi, de nuancer son propos enfin, et que ça cadre les jams parfois un peu longuettes des fois d'avant et aide à construire des ambiances qui vont bien au teint des petits gars de Warwick. Non parce que, fondamentalement, la faconde de l'ex-trio est inchangée, c'est de l'EBB certes plus light, moins hirsute, mais de l'EBB tout de même avec quelque saillies (The Birth, Don't Know Which Way It Is, House of Turnabout, Getting Hard/What Is a Woman for? ou le rampant Madhatter, tous d'excellents exemples de proto-metal ou blues psychédélique comme on l'appelait alors) qui contrebalancent bien les éfluves patchouli de Piece of My Own, Poppy ou Thinking of You, bien réalisées, d'ailleurs. Bref, en restant lui-même mais en un peu plus professionnel, un peu plus produit, l'EBB réalise son album le plus immédiatement sympathique et un des joyaux de sa couronne d'éternel prétendant au trône. Recommandé.

1. Evening Over Rooftops 5:00
2. The Birth 3:21
3. Piece of My Own 2:46
4. Poppy 2:14
5. Don't Even Know Which Day It Is 4:20
6. House of Turnabout 3:08
7. Madhatter 6:14
8. Getting Hard/What Is a Woman For? 7:29
9. Thinking of You 2:04
10. For Doctor Spock Parts 1 & 2 3:50
Bonus
11. Hotel Room 4:04
12. Call Me a Liar 4:27
13. Bring It on Home 3:27

Edgar Broughton - Vocals, guitar
Arthur Grant - Bass guitar, vocals
Steve Broughton - Drums, vocals
Victor Unitt - Guitar, harmonica, piano, organ, vocals

EDGAR BROUGHTON BAND

THe RiGHT LyNNe
Electric Light Orchestra "The Electric Light Orchestra" (1971)
ou "Grandes Pompes"

Dès les débuts d'Electric Light Orchestra, au tout début des 70s, Jeff Lynne, cette fois largement concurrencé par le futur Wizard Roy Wood, encore plus multi-instrumentiste que lui et presque aussi talentueux, le tout secondé par le batteur Bev Bevan, les trois ayant participé à The Move, on reste en famille, pose les bases d'une pop orchestrale classieuse et qui s'assume pompeuse et se moque du qu'en dira-t-on. Par forcément du meilleur goût, outrancier dans son mélange de rock, de pop et de musique orchestrale ? Oui mais, justement, c'est ça qui est bon. D'autant qu'avec des compositions (et des arrangements) pareils, Wood s'imposant comme le plus traditionnel des deux compositeurs/leaders avec la pop baroque de Look at Me Know ou l'épique The Battle of Marston Moor, tandis que Lynne cherche l'ouverture entre hard rock symphonique (10538 Overture) ou une talentueuse évocation des ses influences gerswhinesque (Manhattan Rumble), juste d'une collection sans faux pas, on est rapidement sous le charme. D'aucun diront que, parce que Lynne n'a d'autre choix que de partager, cet éponyme inaugural est la plus belle pièce des symphopoppistes en devenir, je n'irai pas jusque là mais recommanderai tout de même chaudement cet ELO à part et vraiment très réussi.

1. 10538 Overture 5:32
2. Look at Me Now 3:17
3. Nellie Takes Her Bow 5:59
4. The Battle of Marston Moor (July 2nd 1644) 6:03
5. First Movement (Jumping Biz) 3:00
6. Mr. Radio 5:04
7. Manhattan Rumble (49th Street Massacre) 4:22
8. Queen of the Hours 3:22
9. Whisper in the Night 4:50
Bonus
10. Battle of Marston Moor (Alternate take) 1:00
11. Nellie Takes Her Bow (Alternate mix) 6:02
12. Mr. Radio (Take 9) 5:19
13. 10538 Overture (Alternate mix) 5:46

Jeff Lynne– vocals, piano, electric guitar, acoustic guitar, percussion, bass, Moog synthesizer
Roy Wood– vocals, cello, classical acoustic guitar, bass, double bass, oboe, bassoon, clarinet, recorder, slide guitar, percussion, bass clarinet, krumhorn
Bev Bevan– drums, timpani, percussion
Bill Hunt– French horn, hunting horn, piccolo trumpet
Steve Woolam– violin
&

Richard Tandy– bass, keyboards
Wilf Gibson– violin
Hugh McDowell– cello
Mike Edwards– cello
Andy Craig– cello

THE ELECTRIC LIGHT ORCHESTRA

Le CLaSSiQue
Wishbone Ash "Argus" (1972)
ou "Lucky Bone"

On ne dira jamais assez tout le bien qu'il faut penser de Wishbone Ash, l'influence décisive qu'eut ce grand groupe trop méconnu sur moult formations ô combien référentielles telles que Thin Lizzy ou Iron Maiden (et indirectement la myriade de formations suivant ces deux autres authentiques légendes). Alors quand on en vient à évoquer une des plus belles pages de leur foisonnant catalogue (24 albums studio, 12 lives, des compilations et des singles comme s'il en pleuvait), cet Argus de 1972, on commence, forcément, par mentionner les doubles-guitares d'Andy Powell et Ted Turner, élément décisif du son d'une formation navigant entre hard rock, blues et rock progressif. C'est peut-être de là, de cette polyvalence stylistique, que vinrent les difficultés du groupe à s'imposer à un plus grand public que celui qui se repaît des délices musicaux dont il est capable. Et il en est très capable, en particulier dans ses jeunes années, en particulier sur cet Argus où rien n'est autre que très bon, 8 titres, 8 bombes de rock finement composé, supérieurement interprété par un quatuor mariant acoustique et électrique, compositions directes et raffinées en un tout qui ne devrait pas laisser indifférent. Parce que Time Was vaut bien toutes les formations de classic rock de ces bouillonnantes 70s avec ses atours sudistes, son lent et progressif développement, les performances de ses deux guitaristes virtuoses, celle-ci, tour de force introductif d'un album qui ne baissera jamais de niveau, juste citée pour l'exemple d'une galette ô combien réussie (mais peut-être pas assez frontalement hard rockante que certains l'auraient voulu, Wishbone Ash ne sont pas des brutes). Quand on ajoute les nombreux bonus live de la version remasterisée dite "Deluxe", étant entendu Wishbone Ash, excellent en studio l'est encore plus en live (voir un Phoenix partant souvent dans des jams de longue durée sans jamais lasser ou le référentiel Live Dates dont il sera difficile de se passer), il n'y a plus à hésiter pour recommander un groupe, et cet album encore un peu plus que les autres de sa période classique, à toutes celles et tous ceux qui goûtent à un (hard) rock pleinement développé mais jamais inutilement démonstratif parce que Wishbone Ash, toujours en activité si Powell en est le seul membre restant comme sur le Blue horizon de belle qualité sorti dernièrement, est un trésor et qu'Argus en est son plus beau joyau, on ne devrait pas avoir à en dire plus.

1. Time Was 9:42
2. Sometime World 6:55
3. Blowin' Free 5:18
4. The King Will Come 7:06
5. Leaf and Stream 3:55
6. Warrior 5:53
7. Throw Down the Sword 5:55
Bonus
"Live from Memphis" promotional EP
8. Jail Bait 4:57
9. The Pilgrim 10:10
10. Phoenix 17:05

CD Bonus
BBC session 1972
1. Time Was 10:14
2. Blowin' Free 5:51
3. Warrior 5:44
4. Throw Down the Sword 6:47
5. King Will Come 8:11
6. Phoenix 19:35
7. Blowin' Free 5:38
8. Throw Down The Sword 6:13

Martin Turner - bass guitar, vocals
Andy Powell - lead and rhythm guitar, vocals
Ted Turner - lead and rhythm guitar, vocals
Steve Upton - drums, percussion
&
John Tout - organ on "Throw Down The Sword"

WISHBONE ASH

TouT Nu eT TouT BLeuTé
Led Zeppelin "Houses of the Holy" (1973)
ou "Saint est le Baigneur"

Houses of the Holy est le premier album où Led Zeppelin se cherche sans tout à fait se trouver. Ça n'en fait pas un mauvais album pour autant, parce que ces gars-là, même quand ils tâtonnent, ont de l'or dans les doigts, juste un peu moins décisif que tout ce qui a précédé... Alors, certes, il y a encore de vrais classiques, et encore un vrai goût de la provocation (et pas seulement avec la pochette polémique de Storm Thorgerson) mais de, audiblement, de nouvelles ambitions. De fait, ce n'est plus cette formation fondatrice des quatre premiers albums, cette bête de hard rock sachant glisser vers la folk ou le blues sans jamais rien perdre de sa morgue, c'est une formation en réévaluation de ses possibles, une formation à l'ouverture.... Du coup, Houses of the Holy, le premier album avec un vrai titre d'ailleurs, est moins focus, plus explosé et passionnant exactement pour ça. Et si tout ne réussit pas (le funk de The Crunge est rigolo mais demeure accessoire), c'est tout de même d'une fort belle collection dont il s'agit. Une collection où les amateurs du groupe d'avant pourront se raccrocher à quelques titres (le dynamique The Song Remains the Same en introduction, les inspirés mid-tempo Over the Hills and Far Away, Dancing Days et The Ocean un peu plus loin et en conclusion de l'album) pour plus aisément attaquer la face exploratrice de la galette où avec la ballade psyché-folk The Rain Song (superbe !),  le reggae sauce Page/Plant D'yer Mak'er et le spatial et épique No Quarter (un peu comme si Led Zeppelin se prenait pour les Doors de The End essayant de faire du Pink Floyd), il y a du grain à moudre et de la qualité à tous les étages. Sur une moitié d'album qui ose, ça fait tout de même 75% de réussite, et quelle réussite ! Ultime remaster, dit-on, oblige, un petit cd de bonus vient rallonger la sauce de quelque outtakes ou versions de travail des morceaux de l'album qui, sans être exactement essentiels, ont l'avantage de permettre d'un peu mieux comprendre la cuisine interne du quatuor, pas si mal et pas inutile du tout. Bref, si Houses of the Holy n'est indéniablement pas le plus grand classique de Page, Plant, Jones et Bonham, c'est une excellente galette prouvant que le Led Zeppelin des quatre premiers albums, dont on ne vantera jamais assez les mérites, c'est entendu, pouvait encore évoluer et surprendre, ce que continuera d'ailleurs de prouver Physical Graffiti. Et tout ça nous fait ? Un classique, absolument !

Definitive Remaster
1. The Song Remains the Same 5:32
2. The Rain Song 7:39
3. Over the Hills and Far Away 4:50
4. The Crunge 3:17
5. Dancing Days 3:43
6. D'yer Mak'er 4:23
7. No Quarter 7:00
8. The Ocean 4:31

Bonus Disc
1. The Song Remains the Same (Guitar Overdub Reference Mix) 5:29
2. The Rain Song (Mix Minus Piano) 7:45
3. Over the Hills and Far Away (Guitar Mix Backing Track) 4:22
4. The Crunge (Rough Mix - Keys Up) 3:16
5. Dancing Days (Rough Mix with Vocal) 3:46
6. No Quarter (Rough Mix with JPJ Keyboard Overdubs - No Vocal) 7:03
7. The Ocean (Working Mix) 4:26

John Bonham– drums, backing vocals
John Paul Jones– bass guitar, keyboards, synthesiser bass, backing vocals
Jimmy Page– acoustic, electric and pedal steel guitars, theremin on "No Quarter", production
Robert Plant– lead vocals

LED ZEPPELIN

PoP oPéRa
10cc "The Original Soundtrack" (1975)
ou "10cc de bonheur"

Évidemment, il y a le tube, celui qui, en France tout au moins, occulte toute la carrière d'une des plus belles bêtes pop d'après les Beatles, ce I'm Not in Love d'ailleurs incompris par les francophones, un peu comme le Born in the USA du Boss, excellente chanson de non-amour recyclée en slow poisseux, mais sur The Original Soundtrack il y a aussi l'exceptionnel Une Nuit à Paris, suite "progopoppiste"à dégoûter Queen un an avant Bohemian Rhapsody, sans autant de succès, sans doute trop finaud, injustice. Et puis d'autres chansons qui font mouche, un Blackmail au groove d'enfer et à la mélodie itou, du hard rock d'opérette qui s'assume avec l'irrésistible The Second Sitting for the Last Supper, de la belle ballade épique à faire baver le Mercure de Mai (Brand New Day), une petite coolerie les cheveux au vent mais toujours la théâtralité du quatuor (Flying Junk), de la pop plus Broadway que Carnaby Street mais tellement bien troussée qu'on n'y résiste pas (Life Is a Minestrone), et une dernière folie kitsch qui nous fait glisser en gondole à Venise histoire de boucler la boucle d'un albim qui assume d'avoir envie de toucher à tout même ce qui est supposément de mauvais goût (The Film of My Love). Et encore un peu plus avec un délicieux bonus, une post-McCartneyserie ou pré-Partridgerie  d'exception (Channel Swimmer) et un second plus accéssoire, un peu sans direction (Good News) mais, bon, c'était une face B à l'époque et un bonus aujourd'hui, faut pas se plaindre... Bref, ce minuscule bémol mis à part, oui, vraiment, en 1975, 10cc a le truc, sort son plus bel opus et un des tous meilleurs albums pop des septantes. Épatant !

1. Une Nuit A Paris 8:40
Lol Creme– Vocals, Pianos, Vibes, Percussion
Eric Stewart– Vocals, Steel Guitar
Graham Gouldman– Vocals, Bass, Percussion
Kevin Godley– Vocals, Drums, Timpani, Percussion

2. I'm Not in Love 6:08
Eric Stewart– Lead Vocal, Electric Piano
Graham Gouldman– Guitar, Bass, Backup Vocals
Kevin Godley– Moog, Backup Vocals
Lol Creme– Piano, Backup Vocals

3. Blackmail 4:28
Lol Creme– Vocals, Organ
Kevin Godley– Vocals, Drums
Eric Stewart– Vocals, Guitar, Steel Guitar, Piano
Graham Gouldman– Vocals, Guitar, Bass

4. The Second Sitting for the Last Supper 4:25
Eric Stewart– Lead Vocals, Guitar, Organ, Piano, Electric Piano, Backup Vocals
Kevin Godley– Drums, Percussion, Backup Vocals
Lol Creme– Guitar, Percussion, Piano, Backup Vocals
Graham Gouldman– Guitar, Bass, Backup Vocals

5. Brand New Day 4:04
Kevin Godley– 1st Lead Vocal, Marimba, Bass Drum, Timpani, Cellos, Backup Vocals
Eric Stewart– 2nd Lead Vocal, Guitar, Backup Vocals
Lol Creme– Pianos, Gizmo, Violins, Moog, Backup Vocals
Graham Gouldman– Bass, Double Bass, Backup Vocals

6. Flying Junk 4:10
Eric Stewart– Lead Vocals, Lead Guitar, Electric Piano, Piano
Graham Gouldman– Bass, Acoustic Guitar, Six String Bass, Autoharp, Backup Vocals
Lol Creme– Acoustic Guitar, Piano, Autoharp, Backup Vocals
Kevin Godley– Drums, Percussion, Backup Vocals

7. Life Is a Minestrone 4:42
Lol Creme– Lead Vocal, Piano, Electric Piano, Percussion, Guitar, Backup Vocals
Kevin Godley– Drums, Timbali, Percussion, Backup Vocals
Eric Stewart– Guitar, Backup Vocals
Graham Gouldman– Bass, Guitar, Acoustic Guitar, Backup Vocals

8. The Film of My Love 5:07
Graham Gouldman– Lead Vocals, Bass, Guitar, Mandolins
Eric Stewart– Guitar, Organs, Percussion, Backup Vocals
Lol Creme– Piano, Percussion, Mandolins, Backup Vocals
Kevin Godley– Bongos, Percussion, Backup Vocals

Bonus
9. Channel Swimmer 2:56
10. Good News 3:50

10CC

DiRTy auSSieS
AC/DC "Dirty Deeds Done Dirt Cheap" (1976)
ou "Assez d'essais"

Premier album quasi-identique (la tracklist est légèrement différente tout comme la pochette, conceptualisée par Storm Thorgerson dans la version pour tous) à l'international et dans leur Australie d'origine, Dirty Deeds Done Dirt Cheap est une étape de plus dans la conquête du monde par le plus improbable des combos d'affreux sales et méchants rockers, AC/DC avec son lead-guitariste en habit d'écolier, ridicule ! Mais la musique, man, la musique, ce machin qui vous pète à la tronche, vous fait irrésistiblement remuer du chef et battre de la semelle, ce son gras de blues bien pêchu, cette voix aussi, rauque, qui roule dans vos cages à miel pour le décrassage de rigueur... Fantastique ! Or, donc, après High Voltage et TNT en 1975, quelques mois seulement après la sortie de leur premier album international compilant leur deux galettes australiennes initiales, voici l'album qui enfonce le clou, prouve que ce quintet a des arguments à faire valoir et que sa formule, à priori limitée, peut produire moult trésors. Cela en fait-il le meilleur album du groupe ? Sans doute pas (voire l'inénarrable Highway to Hell pour ça) mais avec des classiques tels que le menaçant Dirty Deeds Done Dirt Cheap, le rigolard mais toutefois sévèrement burné Big Balls, le boogie nerveux mené tambours battants de Rocker, le déjà typique et définitivement efficace Problem Child, ou, pour ne plus citer que celui-ci et éviter l'énumération systématique, le gros blues de la mort qui tue Ride On sur lequel Bon étale tout l'immense feeling de sa voix rauque and roll... Bref, neuf titres pour un évident triomphe démontrant alors qu'AC/DC n'était pas qu'un épiphénomène mais bien une valeur avec qui il allait falloir compter, et tout ça fait un album classique mais vous le saviez sûrement déjà.

1. Dirty Deeds Done Dirt Cheap 3:52
2. Love at First Feel 3:12
3. Big Balls 2:38
4. Rocker 2:50
5. Problem Child 5:46
6. There's Gonna Be Some Rockin' 3:18
7. Ain't No Fun (Waiting Round to Be a Millionaire) 6:54
8. Ride On 5:53
9. Squealer 5:27

Bon Scott– lead vocals
Angus Young– lead guitar
Malcolm Young– rhythm guitar, backing vocals
Mark Evans– bass guitar
Phil Rudd– drums

AC/DC

CHaT Me Va
Al Stewart "Year of the Cat" (1976)
ou "Bonne Année"

Il a tellement été un classique de son temps, les 70s, tellement traîné dans les brocantes et les bacs des disquaires d'occasion (à l'époque du vinyl, souvenez-vous !) qu'on a fini par prendre le Year of the Cat d'Al Stewart pour argent comptant sans plus vraiment se le mettre dans l'oreille, sorte de passager familier de nos errances musicales lointaines il parait usé avant même qu'on ne le glisse, numérisé dans son petit format iridescent, dans le tiroir prévu à cet effet. Erreur. Erreur parce que le bel album que voici ! Il faut dire que dès l'emballage, la pochette conçue par Storm Thorgerson et la mise en son d'Alan Parsons (on nage en pleine galaxie floydienne !), les petits plats dans les grands, pour une musique classic (soft) rock où subsistent, forcément !, les racines folk du bonhomme, qui roule dans l'oreille de l'auditeur d'un joli et planant Lord Grenville, du rythmé On the Border, de l'ensoleillé Sand in Your Shoes, de la belle folk-rock un poil pop, un poil bluesy de Flying Sorcery au verbeux morceau éponyme final et sa pompe raisonnable (sans compter les trois bons bonus de ce remaster, donc, et en oubliant sciemment le reste d'une sélection où rien ne manque sa cible), on est totalement sous le charme... A condition d'apprécier le soft rock des septantes à son apogée, évidemment. Parce que c'est ça Year of the Cat, un album évidemment totalement maîtrisé par d'excellents musiciens, un luxe d'arrangement millimétrés bien-sûr, mais surtout un opus à la cool qui évoquera aux quinquas qui y étaient les vapeurs d'une jeunesse depuis longtemps évanouie.

1. Lord Grenville 5:00
2. On the Border 3:22
3. Midas Shadow 3:08
4. Sand in Your Shoes 3:02
5. If it Doesn't Come Naturally, Leave It 4:28
6. Flying Sorcery 4:20
7. Broadway Hotel 3:55
8. One Stage Before 4:39
9. Year of the Cat 6:40
Bonus
10. On the Border [live] 3:48
11. Belsize Blues 3:30
12. Story of the Songs 9:42

Al Stewart - vocals, guitar, keyboards
Peter White - guitar, keyboards
John Perry - background vocals
Tim Renwick - guitar
Andrew Powell - string arrangements
Bobby Bruce - violin
Marion Driscoll - percussion
Stuart Elliott - drums, percussion
George Ford - bass
Phil Kenzie - alto saxophone
Don Lobster - keyboards
David Pack - background vocals
Tony Rivers - background vocals
Graham Smith - harmonica
Peter Wood - keyboards

AL STEWART

SaBBATH PaS MieuX
Black Sabbath "Technical Ecstasy" (1976)
ou "Le Début de la Fin"

C'est à partir de là que ça ne va plus vraiment, à partir de là que le Black Sabbath avec Ozzy Osbourne n'est plus ce pétulant destrier tout de métal cuirassé mais une bande de mecs prématurément vieillissants, usés par les tournées et les abus dont la créativité souffre... Terriblement. Evidemment, comme ce sont des malins, ils cachent la misère avec quelques bonne chansons, las, trop peu pour que ce Technical Ecstasy fasse illusion au-delà de la maline pochette conçue par Storm Thorgerson. Il faut dire que les nombreux soucis juridiques (ils sont en guerre avec tout le monde, en gros), le désintérêt de trois des quatre membres laisse un Tony Iommi bien seul à la barre, trop seul sans doute. Et ce n'est pas l'exil floridien et un enregistrement énormément coûteux qui a du améliorer le moral d'un guitariste qui, déjà taciturne frise carrément la dépression voyant SON groupe se déliter sous ses yeux sans qu'il ne puisse y faire grand chose. Et du coup, ça ne fait pas de Technical Ecstasy un bon album. Ok, Back Street Kids en ouverture fait illusion mais ressemble vraiment beaucoup trop (en moins bien) à Children of the Grave pour qu'on s'en contente, et You Won't Change Me, machin presque gothique, est très réussi mais la suite.... Une ballade trop quelconque chantée par Bill Ward (en plus) ? Au suivant ! Gypsy et l'imbécile récitatif d'Ozzy sur une composition de toute manière fort peu inspirée ? Au suivant ! All Moving Part ou Black Sabbath au radar et dans le brouillard ? Au suivant ! Rock’n’roll Doctor en tentative péri-sudiste sans sève ? Au suivant ! Heureusement l'affaire finit (presque) en trombe avec une jolie ballade à la Changes (She's Gone, pas essentiel mais sympathique) et la toute meilleure composition de l'album (Dirty Women, du vrai Black Sabbath classique et inspiré comme on n'en attend plus alors et certainement pas si tard sur un album si décevant) mais c'est trop et trop peu pour ne pas considérer Technical Ecstasy comme ce qu'il est vraiment : la première sortie de piste d'un groupe qui jusqu'alors ne nous avait fait faux bon, symptôme, nous le savons désormais d'une séparation à venir mais ça, c'est une autre histoire...

1. Back Street Kids 3:47
2. You Won't Change Me 6:42
3. It's Alright 4:04
4. Gypsy 5:14
5. All Moving Parts (Stand Still) 5:07
6. Rock 'n' Roll Doctor 3:30
7. She's Gone 4:58
8. Dirty Women 7:13

Ozzy Osbourne– lead vocals
Tony Iommi– guitar
Geezer Butler– bass guitar
Bill Ward– drums, lead vocals on "It's Alright"
&
Gerald "Jezz" Woodroffe– keyboards

BLACK SABBATH

Zornophagie 2016 (1er trimestre)

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Plutôt que de vous abrutir mensuellement des exactions plus ou moins musicales de Mon Héros, j'ai décidé de vous proposer des récaps trimestrielles d'icelles faites de courts billets explicatif pour chaque opus. Je complèterai, à l'envie, de sorties de chez Tzadik, comme cette fois, ou de nouveautés jazz ou "à la marge" (comme l'ultime album ici proposé). Enjoie !

eN VoiX
John Zorn "Madrigals" (2016)
ou "Nuit sur le Mont Zorn"

Il semblerait que John Zorn soit de plus en plus attiré par la voix, tant mieux. Aussi quand il invite l'ensemble des Saphittes (qu'on avait déjà repréré sur le Frammenti del Sappho de Mysterium et pour la version du new yorkais du Cantique des Cantiques) pour une évocation sensuelle et passionnée des œuvres du poète romantique Percy Bysshe Shelley, c'est un bonheur auquel on ne résiste pas. Parce qu'on ne résiste pas à des vocalises qui, unissant l'avant-garde (l'atonalité étant une composante décisive de l’œuvre) et le sacré (l'influence de chants monacaux ou liturgiques est évidente), vous emmène dans un monde aussi dépaysant  que beau, un monde où se côtoient les anges et les démons dans une polyphonie mêlant extraits de vers et transes vocales qui, techniquement parfaites, n'en oublient pas d'être émotionnelles. Bref, en deux livres, 10 vignettes toutes plus réussies les unes que les autres et 39 trop courtes minutes (on en aurait bien repris une petite tranche ou deux), c'est à un vrai trip que Zorn et ses Saphittes nous invitent, et ça, ça ne se refuse pas.

Book I
1. Adonais 3:17
2. The Witch of Atlas 3:52
3. Epipsychidion 3:49
4. The Devil’s Walk 2:35
5. Endymion 5:43
Book II
6. Ocean Nymphs 5:18
7. Old Silenus 3:21
8. Twilight Phantasms 3:59
9. Queen Mab 3:28
10. Universal Pan 3:41

Lisa Bielawa: Voice
Sarah Brailey: Voice
Rachel Calloway: Voice
Mellissa Hughes: Voice
Jane Sheldon: Voice
Kirsten Sollek: Voice

Jane Sheldon

oRGaNiC
John Zorn "The Hermetic Organ vol. 4—St. Bart's" (2016)
ou "Zorn's Klavier"

Toujours seul, toujours en totale improvisation (même si on se doute qu'il y a des petits machins préparés d'avance), Zorn revient avec le quatrième volume de ses aventures "organiques". Et quoi de neuf, au fait ? Ben, pas grand chose en vérité. Zorn continue d'y hanter l'instrument produisant bruits et mélodies, et parfois les deux à la fois, évoquant des vampires et des démons, cette musique serait parfaite pour un Nosferatu par exemple, avec une évident maîtrise en plus d'un audible amusement du bon tour qu'il est en train de jouer à un public médusé. En gros, si vous aviez aimé les volumes 1, 2 et 3, vous aimerez le 4. Si vous aviez trouvé ça ennuyant (je ne vous comprend pas mais tout est possible), vous aurez raison de vous en tenir éloigné. Parce que, voilà, c'est de Zorn à l'orgue dont il s'agit, un domaine qu'on a appris à connaître et dans lequel, s'il ne surprend plus, nous offre une nouvelle tranche d'aventures soniques uniques qu'on accueille avec plaisir.

Office Nr. 14
1. Bell, Book and Candle 14:20
2. The Witch's Sabbath 24:30

John Zorn: Organ

John Zorn

PRoG' PoWeR
John Zorn/Simulacrum "The Painted Bird" (2016)
ou "Simulacrum IV"

Un nouveau Simulacrum, le quatrième déjà, et une belle nouvelle pour une équipe cette fois enrichie d'un percussionniste (Ches Smith) et du divin vibraphone de l'habitué Kenny Wollesen (toujours une bonne nouvelle ça), comme on n'a pas été déçu par les épisodes précédents, on en salive d'avance ! Comme avec Zorn rien n'est jamais fait au hasard, cet ajout de personnel coïncide avec une altération notable du heavy jazz prog des trois volumes précédents rapprochant, cette fois, Simulacrum d'une version "sévèrement burnée" des Dreamers. Et ça fonctionne ! Bien mieux que quand le trio s'était précédemment vu adjoint deux nouveaux compères (sur The True Discoveries of Witches and Demons, avec pourtant Marc Ribot et Trevor Dunn) où la normalisation avait été dommageable à l'identité de la formation. Cette fois, ce petit coup d'exotica par ici, cette petite pincée de surf rock par là, etc., va parfaitement au teint du trio augmenté, lui offre de nouveaux et attrayants atours qui ne minorent en rien son mordant. Et puis, quel plaisir que d'entendre l'ami Wollesen et son gracile vibraphone ! Évidemment, tous les participants sont au diapason de la performance du précité, Medeski et son orgue tantôt lourd, tantôt baladin, Grohowski, un monstre de batteur aussi puissant que fin, Hollenberg dont on apprécie toujours autant le tranchant des riffs et l'arraché des soli, et les percussions africaines de Smith pour un plus de tribalisme discret mais bienvenu. Très content de son nouveau joujou (quatrième album en à peine plus d'un an, tout de même !) Zorn lui a qui plus est offert des compositions qui pour être immédiatement reconnaissables comme étant de lui, sont suffisamment inspirées et habitées pour qu'on évite la redondance. The Painted Bird ? La quatrième très belle aventure du nouveau combo qui rentre dedans de John Zorn qui, comme Naked City, Electric Masada et Moonchild avant lui, offre aux amateurs de l'hyperactif new-yorkais comme aux amateurs de fusion progressive cuirassée, des frissons de la plante des pieds à la pointe des cheveux.

1. Snakeskin 7:43
2. Plague 2:58
3. Ravens 3:51
4. Comet 3:20
5. Cinders 3:23
6. Nettles 3:06
7. Night 5:19
8. Spike 3:27
9. Missal 4:19

John Medeski: Organ
Kenny Grohowski: Drums
Matt Hollenberg: Guitar
&
Ches Smith: Congas, Voudun Drums
Kenny Wollesen: Vibes

Kenny Wollesen

aNGeS 27
John Zorn "Flaga: The Book Of Angels Volume 27" (2016)
ou "Angels Trio"

Et un Book of Angels de plus, un ! Il parait qu'on arriverait bientôt à la fin de la série, vu la qualité d'icelle, on n'est pas pressé. Et ce n'est pas ce 27ème opus qui va changer la donne, ha, ça non ! D'autant que le trio inédit concocté pour l'occasion, un beau trio de trois valeurs montantes de la nouvelle scène jazz U.S. mené par le pianiste Craig Taborn qui avait déjà frayé avec des amis de Zorn, Tim Berne et Dave Douglas, et n'est donc pas étranger à l'univers du new-yorkais. Comme en plus il est secondé d'une excellente paire rythmique (Christian McBride, qui a joué avec à peu près tout le monde et souvent très bien, à la contrebasse, faut-il le préciser, et Tyshawn Sorey, riche batteur plutôt versé dans le free et l'avant-garde jazz) on a d'emblée l'assurance que ces gars-là sauront se trouver. Dans les faits, c'est sans l'ombre d'un doute l'album le plus classiquement jazz de la série où, sans que soient tout à fait gommées les racines klezmer indissociables d'un Livre des Anges, l'arrangement de Taborn tire clairement et décisivement la partition de Zorn dans son monde à lui. Du coup de la rencontre, de l'assimilation de l'un par l'autre résulte un étonnant animal d'un Masada qui n'a jamais été aussi dépaysé qu'ici, et tout ceci sans le moindre artifice, de la pure musique de trio jazz comme on en fait depuis près d'un siècle, fort ! Fort, parce que convaincant, parce que la souplesse d'une partition, l'exceptionnelle performance d'un trio (Ha ! Sorey, quel diable !) où trois individualités se renforcent mutuellement. On approche de la fin de la série des Anges, parait-il... Avec de telles galettes, ce sera avec regret.

1. Machnia 7:59
2. Peliel 4:34
3. Katzfiel 4:18
4. Talmai take 1 4:43
5. Shoftiel 10:41
6. Agbas 4:08
7. Rogziel 2:38
8. Harbonah 4:09
9. Talmai take 2 5:42

Craig Taborn: Piano
Christian McBride: Bass
Tyshawn Sorey: Drums

Craig Taborn

BONUS
ouTReMoNDe
Cyro Baptista "Bluefly" (2016)
ou "Voyages en Baptistie"

Six ans qu'on l'attendait ! Six ans depuis la dernière parution de son Banquet of the Spirits, un Book of Angels, Caym, volume 17 de la série et toujours aussi recommandé, et enfin le retour du foutraque percussionniste et vocaliste brésilien avec une de ces fusions tous azimuts dont il a le secret. Comme d'habitude, autour d'une petite unité de base (Tim Keiper, Ira Coleman et Vincent Segal secondent Cyro) c'est à un large casting que nous avons affaire, exactement ce qu'il faut pour habiller les fantaisies exploratrices d'un Baptista toujours plus libre, toujours plus haut ! Parce que Bluefly, mamma mia !, quelle claque. Qu'il nous travaille en douceur Carioca (Menina) ou en tribalisme (Trovão), qu'il reste fermement ancré en son Brésil natal (Bala) ou s'aventure en orient (Kong), c'est un Cyro divin, un nectar des Dieux, qui nous est offert. Plus mesuré, plus nuancé que les beaux albums qui jonchent son passé en solo, Bluefly est un galette douce et chaude, chatoyante et chaloupée où les rencontres sont toujours heureuses, les glissement avant-gardistes (le rampant Hammer par exemple) jamais barbants et qui, 47 minutes durant, nous invite dans un voyage en sons, et en performances instrumentales impeccables évidemment, à chambouler les sens. Essentiel !

1. Menina 4:40
2. Trovão 4:28
3. Kong 2:25
4. Bala 5:18
5. Tarde (homage to luiz vieira) 4:46
6. Hammer 3:06
7. Aguidavi 4:21
8. From The Belly 4:53
9. T Rex Constitution 3:11
10. Love Song 5:58
11. Under The Influence 2:34
12. Menina Interlude 1:18

Cyro Baptista: Percussion, Vocals
Tim Keiper: Kamel Ngoni, Drum Set
Ira Coleman: Bass
Vincent Segal: Cello
&
Romero Lubambo
: Guitar
Brian Marsella: Shahi Baaja, Andes #25F, Fender Rhodes
Ikue Mori: Laptop
Amir Ziv: Drums
Mark Ari: Samples
Justin Bias: Samples
Kevin Breit: Mandolin Orchestra
Cabello: Percussion
Felipe Calderon: Samples
Andy Caploe: Samples
Alessandro Ciari: Samples
Cadu Costa: Guitar, Clarinet
Chikako Iwahori: Surdo
Franca Landau: Samples
Zé Maurício: Surdo
Marcelo Paganini: Samples
Max Pollak: Surdo
Steve Sandberg: Samples
Leni Stern
Gene Torres
: Samples

Cyro Baptista

SPiRiTS oF THe eaST
Blue Buddha "Blue Buddha" (2016)
ou "Jazz Trip"

D'abord, on est interpellé par la formation, le trompettiste du Masada de Zorn, disciple élégant et inspiré de l'immortel Miles et de Don Cherry, Dave Douglas, le vétérant bassiste new yorkais amoureux de dub par dessus tout mais fondamentalement multicarte, Bill Laswell, le puissant et créatif Tyshawn Soreyà la batterie et, qu'on a croisé chez God Is My Copilot ou Rashied Ali, Louie Belogenis au sax ténor, on se demande bien à quelle sauce on va être mangé... Et puis on glisse la galette et là, c'est un chaos brillamment orchestré qui nous accueille à commencer par un Purification, gros morceau d'introduction avec ses douze minutes, en lent et long crescendo jusqu'à une explosion où, double soli croisés, Douglas et Belogenis se croisent, s'opposent, se complètent. Et puis on barre en free avec un duo Sorey/Belogenis qui n'aurait pas déplu au regretté Ornette et doit ravir le patron de leur label (John Zorn) lui-même client de telles exactions. Et voilà les deux pôles de la galettes installés, des exploration quasi-mystiques où la basse aquatique de Laswell fait merveilles aux saillies bruitives et jouissives (Ha! Wrathful Compassion, ça pète !) et parfois aux deux à la fois (Diamond Vehicle). Album de jazz à la marge fomenté par quatre excellents instrumentistes, Blue Buddha ne sera pas à mettre entre toutes les oreilles mais, pour les amateurs de jazz aventureux, quel trip !

1. Purification 12:14
2. Double Dorje 5:29
3. Renunciation 8:11
4. Truth of Cessation 9:40
5. Wrathful Compassion 3:54
6. Diamond Vehicle 6:54
7. Lineage 6:53

Dave Douglas: Trumpet
Bill Laswell: Bass
Louie Belogenis: Tenor Saxophone
Tyshawn Sorey: Drums

Dave Douglas

TeRRe PRoMiSe
Daniel Zamir "Redemption Songs" (2015)
ou "Ethnojazzism"

Un des plus beaux représentants du jazz israélien, une musique entre traditions (jazz et juives), transe et communion, c'est Redemption Songs, cru 2015 de Daniel Zamir pour le label de John Zorn, Tzadik. En fait, Zamir, c'est un peu le Coltrane israélien. Aussi à son aise à l'alto qu'au soprano (à quand le ténor ?), il déverse des torrents de notes qui, venant d'un autre, auraient tout de l'onanisme instrumental mais qui, par le feu sacré qui semble l'habiter ne ratent jamais leur cible. Évidemment, le monsieur sait aussi se faire plus sensuel, ralentir le tempo, chatoyer juste ce qu'il faut sans tomber dans le racolage, et brandir fièrement ses racines via l'implantation durable des divers folklores juifs dans son jazz à la fois hybride et traditionnel. En ceci, Redemption Songs n'est pas bien différent des nombreux albums qui l'ont précédé sauf que, est-ce l'équipe présentement réunie ?, une sélection de compositions encore plus inspirées qu'à l'accoutumée, il est encore meilleur. Du coup, on le recommande chaudement à ceux qui connaissent déjà le bel animal, qui ne seront fatalement pas déçus, comme aux nouveaux venus qui découvriront une des plus belles forces continuant de donner vie à un jazz qui naquit à la fin des années cinquante et qu'on est bien content de voir ainsi perdurer, si bien représenté.

1. Eleven 5:29
2. Forty One 7:06
3. Twenty Three 9:22
4. New Five 9:16
5. Forty 5:39
6. New Thirteen 4:59
7. Seventy Seven 7:07
8. Seventeen Eight 4:26
9. Twelve B 4:45

Daniel Zamir: Alto and Soprano Saxes
Gilad Abro: Bass
Amir Bresle: Drums
Mark Guiliana: Drums
NitaI Hershkowits: Piano
ShaI Maestro: Piano
Haggai Cohen Milo: Bass

Daniel Zamir

SPoTLiGHT
Bret Higgins' Atlas Revolt "Bret Higgins' Atlas Revolt" (2015)
ou "Fusion Sans Frontière"

Un joli petit cousin des œuvres "dreamesques" de John Zorn, ça vous dit ? Ça tombe bien, l'Atlas Revolt du canadien Bret Higgins et leur premier album éponyme, paru dans la série Spotlight du label de John Zorn, Tzadik, sont là pour ça ! Des preuves ? Sans rentrer dans le détail, afin de ne point trop déflorer l’œuvre qui, franchement, mérite le détour, on s'y retrouve avec du klezmer rock de toute première bourre (Atlas Revolt, Sanan), passe faire un tour en territoire tzigane (El Metale) avant de se retrouver dans un western de Sergio Leone (All About the Starry Dark)... Rien que ça ! Et la suite est à l'avenant avec un groupe aux petits oignons (le violoniste Aleksandar Gajic et le pianiste Robbie Grunwald sont des noms qu'on suivra de près, nulle doute) et une mise en son au diapason. Reste, à partir de là, à attendre la suite des aventures de cette fine équipe et de recommander à tous les amateurs de jazz mélodique, ouvert et chamarré de se plonger dans cette passionnante galette inaugurale.

1. Atlas Revolt 4:32
2. El Metate 4:32
3. All About The Starry Dark 4:36
4. Zagazig 4:09
5. Electric Sinner 5:14
6. Sanan 4:04
7. Meat For Dogs 4:05
8. Flashbulb Memories 4:50
9. Vorticism 3:55
10. Jakaranda 3:03

Aleksandar Gajic: Violin
Robbie Grunwald: Electric And Acoustic Pianos
Bret Higgins: Double Bass
Tom Juhas: Electric Guitar
Joshua Van Tassel: Drums, Percussion

Bret Higgins

HoRS SéRie
Médéric Collignon "MoOvies" (2016)
ou "Fusion Grand Ecran"

S'il y a une constante dans les œuvres de Médéric Collignon et de son Jus de Bocse, c'est l'amour d'hommager, que ce soit Miles sur un Porgy and Bess (ok, un peu Gershwin aussi) et un Shangri Tunkashi-La ou Robert Fripp sur l'excellente précédente offrande de la formation et de son turbulent leader (à la Recherche du Roi Frippé), le garçon s'est fait une spécialité des covers inspirées. S'attaquant présentement à un nouveau répertoire (dont les illustres auteurs ont pour nom Lalo Schifrin, David Shire ou Quincy Jones... Ça situe le style et la préoccupation de l'opus) Médéric Collignon ne déçoit pas faisant subir à ces compositions, certaines fort connues d'autres nettement plus obscures, le même genre de traitement à la fois respectueux et iconoclaste dont il est capable. Il faut dire que le bougre n'a rien perdu de sa légendaire énergie ni de son immense imagination ou de son vrai beau talent d'arrangeur dans le retraitement de vieilles scies à qui il offre une belle nouvelle vie entre respect et détournement. Tout ça fait de MoOvies un album de jazz hautement cinématique, complètement trippant et ultimement réjouissant, la routine pour Médéric ! Recommandé.

1. Snow Creatures 12:00
2. Dirty Harry's Creed 5:29
3. Scorpio's Theme 6:28
4. Brubaker Adagio's and Coda 3:49
5. The Taking of Pelham 1,2,3 2:55
6. The Pelham's - Moving - Again Blues 5:09
7. On the Way to San Mateo 6:56
8. Robbery Suspect 4:36
9. Money Runner 3:49
10. End Titles 4:01
11. Money Montage 5:02
12. Up Against the Wall 8:36

Médéric Collignon - cornet, bugle, chant et effets
Yvan Robilliard - Fender Rhodes
Philippe Gleizes - batterie
Emmanuel Harang - basse

Médéric Collignon
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